Après s'être concentré uniquement sur le développement de jeux PSP (Daxter, God of War), Ready at Dawn se lance dans le grand bain de la PS4 avec The Order - 1886, une première licence inédite. Ru Weerasuriya, cofondateur et directeur créatif du studio, a eu la gentillesse de répondre à nos questions concernant son nouveau titre dévoilé l'été dernier grâce à un splendide trailer.
jeuxvideo.com > The Order a été présenté pour la première fois à l'E3 avec une bande-annonce. Depuis l'été, il n'y a pas eu beaucoup d'informations sur le jeu, peux-tu donc nous présenter le titre ?
Ru Weerasuriya : The Order est une nouvelle licence. C'est la première nouvelle licence sur laquelle travaille Ready at Dawn. En 2005 / 2006, j'ai commencé à écrire quelques histoires pour cette licence ici et là, mais ce n'est qu'après la fin de God of War : Ghost of Sparta qu'on a vraiment décidé de se mettre dessus et d'essayer d'en faire un jeu. Au début, c'était juste une licence, pas vraiment un jeu. Il y avait cette envie de faire un shooter à la troisième personne / aventure / suspense / horror. On s'y est mis en 2010. On a fait un pitch à Sony fin 2010 pour leur montrer ce que l'on avait envie de faire. A ce moment-là, Sony était en train de planifier la PS4. C'était donc un moment parfait pour leur dire : "Nous on veut faire ça, on peut pas le faire sur la console actuelle, on veut le faire sur la prochaine console." C'était des circonstances parfaites pour signer avec Sony.
jeuxvideo.com > Quand tu dis que vous ne vouliez pas développer le jeu sur PS3, ni sur les consoles portables, c'était un choix technique ou y avait-il d'autres raisons ?
Ru Weerasuriya : Oui, il y avait quelques trucs techniques. La PS3 est super puissante et je crois que cette console nous aurait permis de faire beaucoup de choses que l'on a fait pour le jeu, mais il y a certains trucs qui sont juste pas possibles. Certaines choses que l'on veut faire du côté visuel auraient été un peu dures. Du côté physique aussi… Il y a un nouveau moteur physique que l'on a développé pour ce jeu et que l'on a montré à la gamescom. Il y a beaucoup de choses qui étaient basées sur le fait qu'on voulait faire ça sur la prochaine génération de consoles.
jeuxvideo.com > Est-ce que cela ne multiplie pas le risque d'arriver avec une nouvelle licence sur une nouvelle génération de consoles ?
Ru Weerasuriya : Bien sûr. C'est toujours un risque. Même sur la console actuelle. Mais ce qui est génial, c'est qu'avec une nouvelle console et une nouvelle licence, on a plus de libertés. Ce qui est intéressant pour nous, c'est qu'on a travaillé de la PSP à la PS4 sans vraiment passer par des consoles de salon. Cela a ses inconvénients, mais aussi beaucoup d'avantages puisqu'on n'avait aucun héritage. Rien que nous devions vraiment garder - même si on a conservé beaucoup de nos technologies qui existaient sur PSP. La nouvelle licence nous a donné cette liberté de construire quelque chose sans se baser sur du gameplay précédent, sans se baser sur une histoire précédente… C'était mieux pour toute l'équipe.
jeuxvideo.com > Justement l'histoire… On a vu que cela se passait à Londres, en 1886. Est-ce que la date a une importance ?
Ru Weerasuriya : La date a une importance. C'est l'après révolution industrielle. Ce qui est intéressant dans ces temps-là, c'est qu'il y avait beaucoup de passage à Londres, beaucoup d'inventeurs, d'échanges commerciaux qui faisaient que la ville était vraiment un centre d'éducation, de biens, d'idées et d'inventions dans le monde. Ce qui nous intéressait est qu'à la fin de ce siècle, il commençait à y avoir de gros changements qui ont déclenché les événements du 20ème siècle : par exemple les guerres qui se sont mises en place après… Tout ce qui s'est passé à la fin du siècle a convergé pour changer le monde.
Pour le jeu, nous avons ramené les années un peu en arrière. Les choses que tu verras dans le jeu ne se sont pas toutes passées en 1886. Il y a certaines choses, comme les dirigeables plutôt issus des années 1910 / 1920, que l'on a ramenées en 1886.
jeuxvideo.com > C'est ce que l'on a aperçu avec les armes dans le trailer – des choses qui n'existaient pas forcément et qui n'existent d'ailleurs toujours pas. Mais avant de parler de la technologie, j'aimerais que l'on aborde les personnages de la bande-annonce. On entend le nom Galahad et le nom de Lafayette. Peux-tu nous présenter les personnages ?
Ru Weerasuriya : Galahad est notre héros. C'est le personnage que l'on va essayer de peindre durant ce jeu. Quand on commence le jeu, il y a beaucoup de mystères au sujet de qui il est. Autour de lui, il y a Malory, le capitaine de ce petit groupe de chevaliers. C'est celui qui donne les ordres dans le groupe. Isabeau est une fille d'aristocrate. Elle est très proche de Galahad et on va commencer à comprendre la connexion qui unit les deux durant le jeu. Le quatrième personne du groupe est Lafayette. Il y a une grosse histoire derrière le Marquis de Lafayette. On va en parler un peu durant le jeu, et expliquer sa présence à Londres.
jeuxvideo.com > Ces quatre forment The Order, c'est ça ?
Ru Weerasuriya : Les quatre forment un régiment. Mais The Order est le groupe auquel ils appartiennent. C'est un groupe de chevaliers qui protègent l'humanité depuis des années. Des siècles même.
jeuxvideo.com > Contre quoi ?
Ru Weerasuriya : Contre ce que l'on appelle dans le jeu des half-breeds (NDLR : littéralement demi-races). Je ne sais pas s'il y a un mot en français pour désigner la même chose. Il y a des centaines d'années, l'évolution de l'homme a commencé à diverger de ce que l'on connaît. Une partie de l'humanité est devenue quelque chose d'autre, des half-breeds. Comme dans la réalité, chaque fois qu'il y a une espère dominante dans le monde, il y a toujours une guerre qui commence pour établir un vainqueur. Ce qui se passe avec cette divergence sur l'évolution humaine, c'est que les hommes entrent en guerre contre les half-breeds. Cette guerre dure des siècles. La naissance de l'Ordre vient du besoin de réguler cette guerre entre les half-breeds et les hommes.
jeuxvideo.com > J'ai cru comprendre que l'Ordre doit aussi se battre contre une partie de la population humaine…
Ru Weerasuriya : Oui. Ce que j'ai écrit pour The Order est une réflexion sur notre société et sur la manière dont les choses se passent dans la réalité. Même s'il y a une guerre qui éclate entre deux différentes nations, par exemple entre les Anglais et les Américains, c'est intéressant de voir qu'il y a toujours une rébellion à l'intérieur même d'une nation. Il y a toujours cet esprit humain de ne pas vouloir être contrôlé par quelqu'un d'autre. Même si les hommes se battent contre ces half-breeds, et que l'Ordre est là pour protéger l'humanité, les membres de l'Ordre sont vus comme des aristocrates et donc comme une partie de la société qui ne représente pas les gens normaux.
jeuxvideo.com > Est-ce que le jeu se limite à Londres ?
Ru Weerasuriya : Oui, le premier chapitre de ce jeu se passe à Londres. Mais la franchise, la grosse histoire de The Order, se passe dans le monde entier.
jeuxvideo.com > S'agit-il d'un jeu multijoueur ?
Ru Weerasuriya : C'est un jeu solo.
jeuxvideo.com> Pas de multijoueur, donc ? En voyant la bande-annonce, on pense immédiatement à un jeu jouable jusqu'à quatre…
Ru Weerasuriya : On essaie de raconter une histoire à travers un titre d'action / aventure pour un joueur uniquement. On tente de rendre justice à cette histoire avant tout. Et on verra après si on peut faire d'autres choses avec la licence.
jeuxvideo.com > Comment se déroule le gameplay ? Tu disais tout à l'heure que Malory est le chef du groupe et qu'il donne les ordres. Est-ce que le joueur peut lui aussi donner des ordres aux autres membres de l'équipe ou leur demander d'effectuer certaines choses ?
Ru Weerasuriya : Le jeu est dicté par l'histoire. Pour ce qui est du gameplay, c'est un mix de shooter avec un côté mêlée un peu différent de ce qui existe déjà - on a différentes sortes de mêlées dans le jeu. C'est important d'avoir des séquences qui parviennent à mélanger du shooter, de la mêlée, de la navigation, de l'histoire, du mystère. Pour nous, c'est primordial d'entretenir le facteur "divertissement" au lieu d'être très monotone, avec une seule voie, et de toujours être dans le registre du shooter. On a essayé de faire un vrai amalgame de tous ces genres de gameplays.
jeuxvideo.com> Pour revenir aux armes, y a-t-il un système d'évolution de l'armement ?
Ru Weerasuriya : Dans le jeu, il y a des armes qui ont des possibilités différentes. Ce n'est pas vraiment une évolution où on va tout le temps upgrader les armes. C'est plutôt une façon différente de les utiliser. L'arme principale s'appelle le Combo Gun, c'est un fusil qui s'utilise au départ comme un fusil normal, mais qui peut aussi créer une onde de choc vers un ennemi pour le paralyser.
jeuxvideo.com > J'imagine que chaque nouveau développement entraîne son nouveau lot de défis à relever. Quel serait le défi principal pour l'équipe avec The Order ?
Ru Weerasuriya : Je crois que le défi principal c'est cette séquence de gameplay qu'on essaie de faire. Il y a beaucoup de jeux qui se basent principalement sur une seule façon de jouer, et c'est cette façon de jouer qui apporte de la profondeur. Par exemple, si c'est un jeu de tir, il y a de la profondeur dans le gameplay de tir. Le problème pour nous est d'apporter de la profondeur sur les différents modes de gameplay. Essayer de réaliser ce mélange pendant tout le jeu, pendant tous ces chapitres, ça devient très compliqué parce que c'est un équilibre très dur à garder.
jeuxvideo.com > En introduction de la bande-annonce, on peut voir le logo de Santa Monica Studios. Quelle est l'implication du studio dans le développement ?
Ru Weerasuriya : Santa Monica n'est que l'éditeur pour nous. Sony a plusieurs branches aux Etats-Unis qui publient les jeux. Il y en a une à Foster City, une à Santa Monica, une à San Diego pour la Californie. Nous travaillons avec la plus proche. Pour nous c'est Santa Monica.
jeuxvideo.com > Ready at Dawn s'est fait connaître en travaillant sur des déclinaisons PSP de séries déjà existantes (Jak & Daxter puis God of War). Quelle serait ta réaction si quelqu'un approchait le studio pour adapter The Order sur console portable ? Comment réagirais-tu en donnant ton bébé à quelqu'un d'autre ?
Ru Weerasuriya : C'est la première fois qu'on me pose cette question ! Je crois que ce serait quelque chose de très intéressant. Après, le problème pour moi serait de le faire maintenant. Dans le futur, ce serait super si on arrive à le faire, parce que j'aimerais beaucoup voir différentes façons de conduire cette licence sur des chemins différents. Aujourd'hui, ce serait très dur parce que nous serions très protecteurs. On protégerait ça plus que n'importe quoi d'autre. Ce serait aussi très dur de travailler pour la première fois sur cette licence en même temps que quelqu'un d'autre. Mais dans le futur, ce serait très intéressant. J'aimerais beaucoup qu'une bonne équipe travaille avec nous pour faire un jeu sur une autre plate-forme.
jeuxvideo.com > Quand pourrons-nous mettre la main sur le jeu ?
Ru Weerasuriya : On a annoncé une sortie en 2014.
jeuxvideo.com > Est-ce qu'il y aura une démo jouable ?
Tandis que la PS4 sera commercialisée en Europe le 29 novembre 2013, nous avons pu l'essayer et l'examiner sous toutes ses coutures.
C'est dans le somptueux cadre de l'Appartement 4 situé à proximité de la Bastille à Paris que nous avons pu approcher et toucher la PS4 et essayer quelques-uns des jeux qui seront dans le lineup de sortie.
Une surface de 400 mètres carrés accueillant de nombreuses PS4 et autant de jeux en libre essai.
C'est tout d'abord au volant de Drive Club qu'on a commencé notre circuit de visite de l'Appartement 4. Le jeu présenté sous forme de démo a permis de constater l'évolution de son développement. Richement détaillé, il permettait de choisir entre deux véhicules. Les détails ont été grandement améliorés par rapport à l'E3, ce qui laisse dire que Drive Club est beau, très beau même. A noter que sur cette version, il n'y avait pas de gestion réelle des dégâts sur les véhicules, tout juste pouvait-on constater des rayures et autres dommages d'ordre assez cosmétique. Pour résumer, le jeu semble faire la part belle au scoring pour des affrontements endiablés avec vos amis.
Mais les fans de simulation devront patienter. Drive Club n'est pas Gran Turismo 6, loin s'en faut. Ce dernier est prévu une semaine plus tard pour la PS3. Drive Club est orienté purement arcade avec une très grande facilité de prise en main et un aspect challenge poussé. Dans le cadre de ce test, nulle possibilité de jouer en ligne. Mais ce devrait être un des aspects importants du jeu.
On continue notre visite avec Contrast, un jeu qui de prime abord laisse perplexe. Des graphismes et des animations de bonne facture mais qui auraient fait aussi bonne figure sur PS3 (le jeu sera d'ailleurs également disponible sur cette plate-forme). Reste qu'il propose des éléments de gameplay intéressants avec la possibilité de passer de la lumière à l'ombre (vous devenez littéralement une ombre) afin de vous aider à résoudre des énigmes. Pour l'occasion, vous incarnez Dawn, l'ami imaginaire d'une petite fille répondant au nom de Didi.
Fifa 14 était également en bonne place au coeur de ce showroom de luxe. Ici, le dernier Fifa bénéficie du moteur Ignite développé pour les Next Gen. Les graphismes sont ici poussés à leur paroxysme avec une fluidité à l'avenant. Cette version est vraiment différente de la mouture sortie sur PS3/Xbox 360. Outre Fifa 14, Madden NFL 25, NBA LIVE 14 et UFC bénéficieront d'IGNITE. Plus que prometteur après une heure passée sur Fifa 14. Fluidité et exécution plus rapide des actions sont bien là. Les animations sont beaucoup plus riches et réalistes. Tout simplement bluffant.
On continue et on change complètement de registre avec Knack. Une démo était jouable. D'entrée de jeu, on sent la patte des créateurs de Jack & Dexter. Le jeu est très beau avec un aspect anim très présent. On déplace son personnage qui grossit au gré des éléments qu'il va pouvoir collecter dans le but de devenir plus puissant face à des adversaires également plus puissants.
Très grande fluidité même en présence de nombreux adversaires, cette démo ne présentait aucun ralentissement. Les décors sont fouillés et le gameplay intuitif et immédiat. En somme, le jeu est une excellente surprise. Exploite-t-il le potentiel de la PS4 ? La démo d'une demi-heure ne permet pas d'y répondre pleinement. Il n'en reste pas moins qu'on s'éclate franchement à incarner ce personnage à la fois fragile et capable de devenir énorme. Parade, coups spéciaux, projection d'objets... sont les éléments du gameplay. Un jeu linéaire qui devrait en particulier combler les plus jeunes.
Assassin's Creed Black Flag est peut-être le gros morceau qui était jouable. Grosse claque visuelle lorsqu'on débute la démo dans le mondre ouvert. Les graphismes sont bluffants et les animations hyper fluides. Les joutes navales bénéficient indéniablement de la puissance de calcul de la PS4 avec à l'écran plusieurs navires évoluant simultanément à l'écran.
Ici, le pavé tactile est utilisé simplement pour accéder à la map. Il faudra probablement un peu de temps avant que les développeurs exploitent pleinement le pavé tactile du DualShock. On note que dans les villes, les combats sont plus intéressants, les soldats vous attaquant simultanément et non à tour de rôle.
Enfin, "The Playroom" est un jeu livré gratuitement avec la PS4. Il permet d'exploiter la caméra mais pas seulement. On constate ainsi que celle-ci est très réactive et laisse entrevoir un gros potentiel si des développeurs daignent l'intégrer aux gameplay de leur jeu.
Un premier tour en terre PS4 qui permet d'entrevoir les possbilités de la bête.
Nous reviendrons plus en détails sur la nouvelle console de salon de Sony à l'occasion d'un dossier à venir.
Signalons également que la PS4 est plutôt compacte et très belle. Le nouveau DualShock est aussi beaucoup plus ergonomique, les deux sticks étant notamment plus éloignés l'un de l'autre que sur le DualShock de la PS
La ps4 arrive dans moins de 2 mois et pour nous rappeler que la console arrive chez nous le 29 Novembre prochain, Sony organise en ce moment un évènement où l'on peut découvrir la machine et quelques un des jeux qui seront au lancement.
Lorsque Guerilla n'illustre pas les classes du multijoueur de Killzone : Shadow Fall, le studio passe le temps en diffusant des images des troupes de son FPS.
Place à des captures faisant honneur à l'infanterie Helghast de ce volet PS4, une armée dont on nous dit qu'elle a évolué depuis les événements de Killzone 3 avec "une nouvelle race de soldats".
Les Assault Troopers font partie de ces nouveaux soldats Helghast de Killzone : Shadow Fall, mieux entraînés et mieux équipés nous assure-t-on. Les Commandos sont décrits comme les plus puissants de ces soldats, adeptes du combat rapproché. Enfin, les Engineers apporteront quant à eux un meilleur support aussi bien sur le plan offensif que défensif.
Du beau monde que l'on retrouvera en action le 29 novembre sur PS4.