POLTERGEIST
1982
.
.
.
.
. Tout irait bien dans la famille Freeling, si depuis quelque temps des phénomènes étranges ne se produisaient dans leur maison: les meubles se déplacent tout seul, un arbre rentre dans la maison et Caroll Anne, la petite dernière disparaît et ne communique plus avec ses parents que par l'intermédiaire de la télévision, à la fin des émissions...
.
.
.
.
.
Beaucoup voit ou plutôt croit que Poltergeist est un film d’horreur. Non c’est faux, et si vous vous attendez à voir Massacre à la tronçonneuse, vous faites fausse route. Poltergeist c’est avant tout un film fantastique ou une famille est confrontée à une situation où des esprits frappeurs s’attaquent à leur maison et où une petite fille va être kidnappée par ses êtres.
Le scénario est de Steven Spielberg et ça se ressent, nous retrouvons des thématiques chères au réalisateur : quartier résidentiel, famille confrontée à un événement, et une dose de surnaturelle. Pourtant, il décide de ne pas réaliser le film et de confier celle-ci – étrangement – à Tobe Hooper. Choix assez étonnant sachant que, les deux réalisateurs bien qu’amis, sont aussi plutôt différents dans leur cinéma. D’ailleurs pendant longtemps un débat eut lieu sur : ‘qui réalisa réellement le film ?’. Aujourd’hui, la rumeur n’a plus de raison d’être, c’est bien Tobe Hooper le réalisateur, Spielberg était souvent sur le plateau oui, mais pour modifier le scénario, tout juste a-t-il aidé une fois pour filmer une scène sur un autre angle et c’était de là qu’est né la rumeur.
De toute façon, peu importe qui a réalisé quoi, ce qui compte est le résultat et là, rien à dire, c’est tout simplement grandiose, les scènes mythiques ne manquant pas. Je pense par exemple à un passage où la petite fille se retrouve devant la télévision à parler aux parasites gris de celle-ci une fois le programme interrompu. Où encore, cette séquence splendide, ou un homme se regarde devant son miroir pour s’enlever toute la chair du visage. Je ne le répéterais jamais assez, mais les années 70-80 étaient vraiment magnifiques et revoir Poltergeist aujourd’hui confirme qu’on savait faire des blockbusters divertissants, habiles et intelligents. Oui le cinéma a toujours était une industrie, sauf qu’à cette époque c’était encore la passion qui était le moteur. D’accord, là je fais mon nostalgique à 2 balles, mais il suffit de voir tous ses remakes qui récupèrent les films de cette période et de plus pour faire moins bien.
.
.
.
.
.
Poltergeist c’est aussi un casting fabuleux, il n’y a pas de tête d’affiche, juste des bonnes gueules qui respirent le naturel, à l’exemple de Craig T. Nelson qui se regarde devant un miroir et s’exerce à rentrer son ventre devant sa femme (.JoBeth Williams). Une scène qui n’apporte d’apparence pas grand-chose, mais qui donne l’impression de mieux connaître le personnage. Puis il y a cette gamine – terrible ^^ - avec une tête qui marque réellement. Elle donne aux scènes une véritable atmosphère à l’exemple des moments ou elle communique avec les poltergeist, elle transmet vraiment une sensation de mal a lèse, comme si eux aussi étaient chez vous à cet instant. Dire que la pauvre soit décédée après le troisième film, indéniablement elle ne se fera jamais oublier puisqu’elle existe réellement à travers ce film.
Un autre élément qui m’a vraiment plus dans ce film, c’est la musique de Jerry Goldsmith. Sobre et intrigante et montre encore le talent immense de ce compositeur.Fermez vos fenêtres, mettez assez fort le son, mettez-vous confortablement sur votre siège et savourez ce film fantastique dans tous les sens du terme.
.
.
.
.
.
THE FUNHOUSE
1981
.
.
.
.
. Une bande de quatre jeunes gens décide de passer la nuit dans un train fantôme, lors d’une sortie dans une fête foraine. Ils vont assister malgré eux à un meurtre, commis par un étrange personnage qui va, bien évidemment, les traquer jusqu’à révéler une identité des plus terrifiantes...
.
.
.
.
.
Etrangement ignoré, The Funhouse fait pourtant parti des excellents films qui ont forgé le talent de Tobe Hooper. Tourné pendant la vague de slashers du début des années 80, The Funhouse se démarque de ses concurrents en évitant les effets horrifiques voire le gore. Les amateurs d’hémoglobine et de meurtres à la Vendredi 13 peuvent passer leur chemin, le film ne verse jamais dans le grand guignol. Là encore Tobe Hooper nous plonge dans une ambiance inhabituelle, à savoir une fête foraine puis évidemment un train fantôme. Tout le monde le sait, les trains fantômes sont évidemment ridicules et font alterner rires et frissons. Mais ils ont aussi un côté inquiétant et malsain presque inexplicable, tout comme les clowns ou les poupées. Le film repose justement sur un inquiétant train fantôme où les héros vont se retrouver enfermé.
Le film débute de manière étonnante à travers un générique des plus inquiétants mais aussi avec la parodie de Halloween et de Psychose!! Tobe Hooper alignera par la suite quelques clins d’œil à Frankenstein avec cet imposant poster de la fameuse créature dans la chambre d’un gamin, une télévision qui diffuse La Fiancée de frankenstein et le tueur se cachant derrière un masque représentant ladite créature. Un groupe d’amis, après s’être bien éclaté dans une fête foraine, décide de passer la soirée dans un train fantôme (on me dira , c’est une idée un peu idiote).
.
.
.
.
.
Témoin d’un meurtre , les quatre jeunes gens vont devenir la cible du tueur, en réalité un horrible monstre de foire surveillé de près par son papa (dont le maquillage est signé Rick Baker).
Pendant ce temps, le petit frère de Amy (héroïne du film) n’a rien d’autre à faire que de partir en pleine nuit pour aller à la fête foraine, qui vient de fermer ses portes. Le scénario, très classique, vous en conviendrez, est pourtant terriblement efficace et Hooper n’hésite pas à nous flanquer la frousse à travers quelque scènes mémorables. On remarquera l’apparition de William Finley (le compositeur de Phantom of the Paradise, qu’on a pu voir également dans Sisters et dans d’autres films de Hooper) ainsi qu’une utilisation des décors et des éclairages des plus judicieuses, nous plongeant dans une ambiance originale et colorée. Un Hooper injustement méconnu, très rare, qui mérite d’être (re)découvert absolument.
.
.
.
.
.
MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
1974
.
.
.
.
. Partie dans le Texas pour voir si la tombe de son grand-père n'a pas été profanée, Sally, accompagnée de son frère handicapé et de trois amis, va se retrouver confrontée à une famille de dégénérés, dont l'un des membres porte un masque de peau humaine et manie la tronconneuse comme personne... La journée va vite se transformer en véritable cauchemar pour la jeune fille et ses amis...
.
.
.
.
.
26 Juillet 1984. Agé de 78 ans, Ed Gein meurt d’une insuffisance respiratoire dans un service de gériatrie. celui que l’on a surnommé Le Boucher de Plainfield n’est plus. L’étude de sa vie fait froid dans le dos. Après la mort de sa mère, il vécu seul dans une grande ferme. Qu’il transforma en maison de l’horreur, gardant le cadavre de sa mère, tuant des jeunes femmes pour préléver leurs organes et les dépecer afin de se confectionner des habits en peaux humaines, allant profaner des tombes pour récuperer des ossements…Un cas extrème de sérial killer comme seul l’Amérique peut en faire naître. cette histoire allait s’avérer un bon filon pour les réalisateurs de films d’horreurs. Plusieurs allaient exploiter le cas Ed Gein pour le cinéma. En 1974, deux films sur le sujet virent le jour : Deranged de Jeff Gillen, mettant en scène Ed Gein lui-même, mais surtout une œuvre au titre choc, s’inspirant de ses méfaits, qui terrorisa le monde entier et gagna rapidement ses galons de film culte absolu : Massacre à la Tronçonneuse !
Sur un scénario qui tient sur une page, Tobe Hooper est parvenu à réaliser un authentique monument de folie pure, d’hystérie totale, comme on en a jamais vu sur un écran de cinéma. Dès le générique, Hooper joue sur la véracité des événements en nous indiquant une date précise, 18 Aout 1973. Avec cette indacation de temps, il ancre d’emblée son film dans la réalité. La voix off qui nous dit que l’on va assister à la vision d’un des crimes les plus bizarres des annales du FBI fait passer le film du statut d’œuvre de fiction à celui de documentaire, ce qui renforcera le côté glauque et réaliste du film.
.
.
.
.
.
La présentation des personnages se fait de façon lente, calme. On fait connaissance avec nos 5 amis, trois garçons, Kirk, Jerry et Franklin et deux filles, Pam et Sally, qui se rendent au cimétière de Newt, afin de vérifier si la tombe du grand-père de Sally et Franklin n’a pas été profané par le pervers qui sévit dans la région actuellement. La vérification effectuée, la camionnette repart sous un soleil de plomb. Par petite touche, Hooper commence à installer son ambiance. Le groupe passe devant des anciens abattoirs et Franklin se met à raconter comment son oncle tuait les bêtes, à grand renfort de détails peu savoureux. Nous avons là la première incursion dans le morbide. Une incursion dont jamais on ne sortira par la suite. Puis c’est la prise d’un auto-stoppeur. Un personnage disposant d’un physique étrange, qui ne laisse rien augurer de bon. Hooper prend son temps et distille le suspense et le stress en parfait orfèvre. L’auto-stoppeur s’extasie devant le petit couteau que tient Franklin. Il s’en empare et se taillade la main, devant les yeux ébahis de l’assistance ! On comprend alors que notre première impression était la bonne et que ce personnage n’est pas bien clair dans sa tête. S’ensuit une scène d’hystérie collective quand l’auto-stoppeur se met à taillader le bras de Franklin, avant d’être mis dehors. On se dit que la journée commence mal pour nos amis.
Vient ensuite le début du cauchemar. Pam et Kirk partent se promener et tombent sur une maison apparemment abandonnée. Là encore, Hooper fait naître le malaise et le stress avec de petits détails, comme cette dent humaine que trouve Kirk près de la porte. Arrive alors la première scène choc, avec un grand C ! Rapide, brutal, terriblement efficace. Kirk entre dans la maison et se fait fracasser la tête par un homme monstrueux, habillé en boucher, portant un masque de peau humaine sur le visage. Avec une force prodigieuse, le monstre soulève l’homme pour le faire pénétrer dans une pièce et referme une porte métallique. Une scène de 2 minutes à la puissance prodigieuse, qui nous cloue littéralement sur notre fauteuil, l’apport d’une musique très glauque renforçant la séquence. Du très grand art !
.
.
.
.
.
La suite sera encore plus culte, avec la mort de Pam. Avec intelligence, Hooper ne la fait pas tuer tout de suite par Leatherface. Il lui laisse le temps de visiter cette curieuse maison. L’histoire de Ed Gein refait alors surface, avec cette décoration très personnelle, faite d’ossements, de crâne d’animaux, d’abat-jour en peau humaine. Quand on pense à la chaleur qui regnait sur le tournage, on se dit que l’odeur de la viande qui se décompose devait être insupportable. La mort de Pam est bien sur une séquence incontournable du cinéma d’horreur, une référence en la matière, avec l’apparition du terrible engin du titre, la tronçonneuse, même si on ne voit aucune goutte de sang.
car l’une des grandes forces du film est justement ce que la génération Scream lui repproche aujourd’hui, à savoir la quasi absence de sang. Hooper a préféré tout suggérer plutôt que de jouer la carte du gore. c’est à l’imagination du spectateur qu’il s’adresse, celle-ci prenant le relais des images et s’inventant sa propre vision des morts du film.
On peut également reprocher au film d’être un peu répétitif au niveau des morts, puisqu’on a par deux fois droit au départ d’un personnage, à la découverte de la maison de Leatherface, puis au fracassage de tête par un bon coup de maillet. Personnellement, ça ne me gène pas du tout.
Après le massacre à la tronçonneuse de l’avant dernier survivant, on assiste à une course poursuite jubilatoire entre Sally et Leatherface dans les bois, en pleine nuit. Marilyn Burns, qui interprète Sally, gagne dans cette scène ses galons de scream Queen en hurlant de façon quasi non stop pendant toute la poursuite.
.
.
.
.
.
Insurpassable à tous points de vue, ce film restera l'un des trois meilleurs films d'horreur du XXème siècle, et certainement le plus terrifiant. A voir et à revoir sans se lasser.
.
.
.
.
.
THE DEVIL'S REJECT
2006
.
.
.
.
. Après la mort de son frère, le shérif Wydell ne rêve que de vengeance. Il est prêt à tout contre la terrifiante famille Firefly, et il n'hésitera pas à outrepasser la loi.
Barricadés dans leur maison, les Firefly, eux, sont décidés à lui échapper par tous les moyens. Rien ne semble pouvoir arrêter leur macabre saga.
Entre les deux camps, la guerre est ouverte, et elle va s'étendre...
.
.
.
.
.
The Devil's Rejects est la suite directe de La Maison des 1000 morts mais sans réelle continuité, certains acteurs et lieux ayant changés et le ton du film également. On y retrouve cependant les redneks dégénérés de la famille Firefly. Cette magnifique galerie de tarés et de tueurs psychopathes irrécupérables qui vont devoir affronter un sheriff aussi timbré qu'eux...Les grandes forces du film sont la mise en scène impeccable, des dialogues savoureux et un casting impressionnant constitué par des actrices et des acteurs qui, non contents d'être excellents dans leurs rôles, sont de véritables « gueules » du cinoche américain. Les amateurs de « cinéma de genre » les reconnaîtront sans aucun doute. Mais cette fois-ci exit les personnage caricaturaux et cartoonesques du premier opus, place au réalisme cruel et monstrueux.
.
.
.
.
.
Entrons dans le vif du sujet : Alors que dans La maison des 1000 morts, la violence, l'outrance et la subversion étaient édulcorés par un humour omniprésent et un kitch grand guignolesque, dans The Devil's Rejects, plus rien ne fait tampon entre l'horreur, la violence et le malsain des situations, tant le réalisateur nous livre un film sans concession, une réalisation hyperréaliste composée au premier degré.Exit le film d'horreur, place au mélange de survival gore et de road movie sanglant. Autant le premier film baignait dans une atmosphère nocturne et pluvieuse, autant ce second opus s'inscrit en plein jour sous le soleil brûlant du Texas. Le premier sentait le moisis et le sang frais, le second sent la poussière du désert, la sueur, les larmes, la souffrance des victimes, la mort lente...Disons le tout de suite : certaines scènes sont d'une violence extrêmement choquante par leur crudité, la brutalité cruelle et réaliste, les tortures physiques et psychologiques. Certains moments sont réellement traumatisants et presque insoutenables. Mais il ne s'agit pas d'une violence gratuite. Les pires tortures infligées aux malheureuses victimes, quelles soient innocentes ou non, sont filmées avec distanciation. La violence n'est pas magnifiée par l'image, elle s'étale froidement sur la pellicule. Le film n'est pas immoral, il est amoral. La différence de terme a son importance !
.
.
.
.
.
Otis, le membre le plus psychotique de la famille Firefly est le pendant cinématographique du véritable psychopathe Charles Manson, il s'en approche par son look, ses discours enflammés, sa manière de mettre en scène la mort de ses victimes, sa folie. Rob Zombie n'invente pas l'odieuse violence qu'il met en scène et en image. Il interpelle le spectateur : cette violence est belle et bien réelle, elle existe ! La mort sous les tortures est longue, sale, on souffre, on hurle de douleur, on pleure, on vomis, on se fait dessus, on saigne. Cette violence est bien réelle, c'est la même que celle qu'a réellement infligé Charles Manson à Sharon Tate en l'éventrant pour retirer le foetus de son enfant. C'est la même que celle qu'ont réellement infligé à leurs malheureuses victimes, Ed Gein, Ted Bundy et tous les autres tueurs en série psychopathes qu'ont enfanté toutes les sociétés du monde. Rob Zombie le dit et le montre, sans se faire juge, sans prendre parti, sans indiquer de direction morale au spectateur.A ce titre la fin du film et plus particulièrement la dernière scène (un formidable gunfight chorégraphié sur « Freebird » l'hymne mythique des Lynird Skynird) est symptomatique de l'amoralité du film. En mettant en scène l'amour familial particulier de cette famille particulière, en inversant les rôle et en transformant les tueurs psychopathes en victimes sadiquement torturées, le réalisateur arrive presque à nous les rendre sympathiques, tout au moins à les rendre plus humains alors qu'on les a haïs tout le reste du métrage... Sensation étrange...mais néanmoins agréable.
.
.
.
.
.
The Devil's Rejects est une véritable décharge électrique qui laisse des séquelles. Un film culte transgressif, viscéral, agressif et traumatisant, comme pouvaient l'être les films du genre dans les années 70. Un film qui fait l'effet d'un grand coup de poing dans la tronche, qui refuse la demie mesure, un film sans compromis, frontal, hargneux, dérangeant et terriblement subversif. Un film dont on ne sort pas indemne et qui pourrait même dégoûter ou dérouter les plus fervents admirateurs du genre. Pour moi : un chef d'oeuvre !
.
.
.
.
.
LA MAISON DES 1000 MORTS
2003
.
.
.
.
. Deux jeunes couples se lancent à la recherche du docteur Satan, une légende locale. Surpris par un terrible orage, ils se réfugient dans une mystérieuse demeure où réside une famille pour le moins étrange. Celle-ci se compose de membres adeptes du cannibalisme et de rites sataniques. Le cauchemar peut commencer...
.
.
.
.
.
Tourné en seulement 25 jours et 7 millions de dollars, La maison des 1000 morts est un film sous influences. Influence générale de tous les films d'horreur des années 70-80, de La colline à des yeux à Massacre dans le train fantôme, des psycho-killers tarés aux survivals sanglants, influence particulière de Massacre à la tronçonneuse, le chef d'oeuvre de Tobe Hooper, qui a été selon le propre aveu de Rob Zombie, la référence élémentaire du film.Rob Zombie a baigné dans la culture populaire des années 60, 70, 80, il vénère littéralement les grands réalisateurs de « films de genre » de l'époque, alors évidemment, au moment de faire son premier long métrage, toutes ces influences accumulées depuis des décennies ont rejailli pour faire de La maison des 1000 morts un film visuellement dense, bourré de détails dans chaque image.Le réalisateur à réuni dans son film une sacrée brochette d'excellents acteurs avec de vraies « gueules » de cinéma. La plupart ne nous sont pas inconnus et c'est un vrai bonheur de les retrouver dans ce métrage jouer des personnages excessifs à la limite du cartoon.L'ambiance générale du film est tout de même terriblement oppressante, naviguant sans cesse entre le malsain et le grand guignol. Avoir su marier ces deux styles avec génie est certainement la grande réussite du réalisateur. En outre, certains dialogues sont à mourir de plaisir, au niveau d'un bon Quentin Tarantino (Ha !... cette histoire du gamin attardé qui fini par se retrouver avec une poupée du docteur Zaïus de La planète des singe, profondément enfoncée dans l'anus...)
.
.
.
.
.
Rob Zombie frappe fort, il se révèle aussi inventif dans sa mise en scène que sans concession dans l'écriture de son scénario. Le film est un véritable catalogue de l'horreur sans modération sous tendu par une tension sexuelle quasi palpable. Le film part de temps à autres dans tous les sens au point de nous perdre parfois.Mais le réalisateur revendique la dose de surréalisme de son oeuvre.La fin du film, notamment, est particulièrement déconcertante et peut laisser le spectateur se poser bien des questions. Nous y suivons la malheureuse héroïne transformée en sorte d'Alice au pays de l'horreur, naviguant dans un monde souterrain cauchemardesque. Rêve ou réalité ? D'ailleurs le rêve est plutôt un affreux cauchemar et lorsque viens le moment du réveil, la réalité est encore plus terrible... Inutile d'essayer de trouver un seul moment de répit ou de repos durant l'heure et demi que dure le film. Du tout début jusqu'à l'extrême fin, Rob Zombie nous entraîne dans une chute sans fin.Faut-il plonger tête la première dans l'humour qui sous-tend le métrage ou, au contraire, s'accrocher à l'horrible véracité moite et malsaine de l'action ? On s'aperçoit en fait que le second degré et l'humour noir employé par le réalisateur rend volontairement décalées des situations extrêmes et affuble le spectateur d'un rictus souriant quasi nerveux tout au long du film. Un coup de maître jouissif et dérangeant !
.
.
.
.
.
La maison des 1000 morts est un film d'horreur à l'ancienne, à la mode des années 70-80, sans concession, féroce, agressif, anticonformiste. A la fois brutal, drôle, outrancier et spectaculaire. Un film qui oscille entre l'horreur pure et le grand guignol avec maestria ! Les amateurs du genre ressentiront peut-être ce petit frisson bien particulier en retrouvant des sensations cinématographiques presque perdues depuis le milieu des années 80.
.
.
.
.
.
THE DESCENT
2005
.
.
.
.
. C'est en revenant d'une journée de rafting avec ses amies -dont Juno- et que Sarah, son mari et sa fille ont l'accident qui coûte la vie de ces deux derniers. Un an plus tard, après avoir repris le dessus, tant bien que mal, elle participe à une exploration spéléologique avec cinq de ses amies. L'aventure va virer au cauchemar...
.
.
.
.
.
Neil Marshall s'est fait remarquer pour son premier film, Dog Soldiers, un film d'horreur à l'ironie suintante, mettant en scène un survival avec loups-garous. Premier film mais déjà on sent chez le réalisateur anglais que le cinéma d'horreur britannique a trouvé son nouveau fer de lance.
Il revient avec the descent, mettant en scène six jeunes et jolies demoiselles échappant au mal en personne caché dans ces galeries souterraines et noires. Il change donc de registre avec ce film qu'il a voulu très sombre, dont le danger principal fait appel à nos peurs ancestrales et nos cauchemars enfantins. L'idée de base est, d'ailleurs, totalement originale puisque jamais le cinéma d'horreur n'avait pris pour cadre les cavernes à l'occasion d'une sortie de spéléologie sauvage. A dire vrai, c'est le cadre idéal pour entretenir un suspense haletant, car l'obscurité ambiante est même carrément totale par instant. Ce qui a laissé aux ingénieurs des éclairages des possibilités sans aucune mesure et surtout une grande économie de décors: en effet, une paroi éclairée différemment n'a pas du tout le même aspect et peut être réutilisée.
.
.
.
.
.
L'autre originalité est l'emploi de six femmes pour les rôles principaux dans un film d'horreur, ce qui a un temps inquiété le réalisateur, mais qui finalement s'est avéré payant. L'entraînement des actrices à l'escalade et à la spéléo rend le film très vraisemblable, d'ailleurs, et le spectateur se sent lui aussi aux côtés des héroïnes, enfermé dans ces galeries étroites, éprouvant une menace grandissant, dont la claustrophobie s'il en est.
La réalisation et les prises de vues sont donc très sérieuses et efficaces par leur effet, que ce soit dans la progression dans les galeries exiguës, ou bien du haut de profonds ravins vertigineux. Si l'on ajoute à cela une photographie très soignée, la première partie du film offre de beaux moments d'émerveillements en face des beautés de la nature.
Puis vient l'horreur.
C'est comme une cassure qui plonge ce groupe de filles très copines dans une panique éprouvante. Et en situation de crise, les relations se distendent, les rancoeurs s'aiguisent, les secrets se dévoilent. C'est l'explosion. Neil Marshall a eu à coeur de donner un minimum de caractère à ces jeunes femmes, une psychologie, ce qui est plutôt rare dans les survivals où généralement, les gens courent et se barricadent pour échapper aux prédateurs. Ce contexte psychologique entremêlant les filles va d'ailleurs conditionner le dénouement, dont la transformation de Sarah (Shauna McDonald) en est l'aboutissement.
Cette deuxième partie est d'ailleurs plutôt gore, où l'hémoglobine coule à flot, basculant le film dans la série B habituelle, où courses poursuites et combats acharnés font rage.
.
.
.
.
.
C'est donc plutôt un film sans véritable surprise finalement, mais admirablement bien traité, astucieusement filmé qu'est the descent. Pas de réinvention, mais plutôt un hommage au film et psychologique et suspense (Shining, Alien), et au film d'horreur.
Au final, the descent se révèle être un bon survival, qui au lieu de révolutionner le genre, lui rend hommage avec les multiples clins d'oeil aux films cultes de Neil Marshall. Un bon moment en perspective.
.
.
.
.
.
THE HOST
2006
.
.
.
.
. L’une des berges de la rivière Han sert de lieu de détente et de pique-nique à la tranche populaire de la population de Séoul. Un matin, quelques badauds présents sur les lieux remarquent une étrange et gigantesque forme visqueuse accrochée sous un pont.
Soudain, la bête plonge dans la rivière avant de ressortir sur la berge. Elle se met alors à poursuivre et déchiqueter les pique-niqueurs affolés, puis s’empare de la jeune Hyun-seo avant de replonger sous les flots avec sa proie.
Tout d’abord effondrés, les membres de la famille de la jeune femme décident alors de respecter une ancienne tradition tribale en allant traquer le monstre pour le détruire…
.
.
.
.
.
he Host débute comme un typique film de genre - de type catastrophe écologique - des années 50 mâtiné d’éléments de cette culture manga qui affectionne tant la mise en scène de plaisanteries potaches et de scènes familiales caricaturales. Le film se poursuit d’ailleurs tout du long sur la même variation de ton alternant les moments horrifiques et la comédie hystérique asiatique avec une étonnante aisance. Une originalité narrative qui donne au film un balancement rythmique naturel et extraordinairement agréable. Et rien qu’à ce niveau d’analyse, le film mérite d’être vu car il s’élève bien au dessus des films de monstres de ces dernières années. Aussi, lorsque l’on prend conscience des multiples niveaux de lecture que propose ce petit bijou de film fantastique, on a presque envie de crier au chef d’œuvre.Car en plus d’être une œuvre de divertissement pleine de punch, de rythme et de rebondissements délirants, The Host est un film sacrément intelligent. En effet, Joon-ho Bong profite de l’occasion pour jeter un regard critique sur la société qui l’entoure. Sur l’envahissante ‘’coopération’’ américaine tout d’abord. Sans méchanceté, il attribut une partie des malheurs de la Corée du Sud à l’incompétence et le manque de maturité de ces encombrants amis américains. Responsable de la pollution de la rivière et de la mutation ayant engendré ce monstre absolument ridicule, la conscience ‘’yankee’’ essaye même de se racheter de manière complètement puérile par l’intermédiaire d’un jeune américain crétin qui se jette héroïquement sur la créature pour se faire bouffer en deux bouchées. Cette hilarante métaphore met en avant l’esprit cynique et le sens de l’ironie d’un réalisateur qui se veut irrévérencieux.
.
.
.
.
.
L’une des autre force de The Host est la qualité d’interprétation. Tous les comédiens de ce film sont extraordinaires d’énergie et de charge émotionnelle. Tour à tour hilarants, émouvants, pathétiques et revigorants, Song Kang-ho et ses camarades rayonnent à l’écran et attribuent au film un petit plus qu’il n’avait, de plus, pas réellement besoin. Mais c’est si agréable lorsque c’est quasi-parfait ! The Host est un petit bijou de série B de luxe. Honorant les cadres du genre tout les secouant un peu, franchement intelligent et doté de plusieurs niveaux de lecture, le film de Joon-ho Bong renouvelle un genre essoufflé et cela fait franchement du bien ! Les plus chipoteurs pourront reprocher au film deux ou trois petites choses, mais de mon coté, j’ai pleinement adhéré à la démarche de ce talentueux cinéaste. Et je me suis régalé
.
.
.
.
.
CALVAIRE
2003
.
.
.
.
.
Marc Stevens est un chanteur itinérant. Apres avoir donné un spectacle dans une maison de retraite, il continue son voyage mais tombe en panne sur le chemin. Il arrive dans une ancienne auberge et fait la connaissance de M. Bartel. Fort accueillant, le vieil homme le somme de rester pour passer quelques jours en sa compagnie le temps de réparer sa camionnette. Le vieil homme va alors se dévoiler comme étant un maniaque perturbé par la disparition de sa femme…
.
.
.
.
.
Le film débute sur le quotidien d’une banale maison de retraite avec le spectacle de Marc. Déconcerté par ce qu’il suscite chez les femmes au niveau hormonale, (et notemment avec Brigitte Lahaye), il s’échappe au plus vite après son show. L’histoire démarre alors doucement, et tout se déroule d’un naturel des plus déconcertant.
Il rencontre Bartel et son auberge. L’atmosphère s’alourdie peu à peu, jusqu'à ce qu’elle nous révèle la face cachée de Bartel : un maniaco-dépressif dangereux, traumatisé par le départ de sa femme. On comprend alors le stratagème pervers qu’il manigance : retrouver sa femme à travers Marc. Les scènes dans lesquelles il s’acharne à transformer notre héros en femme vont s’enchaîner au détriment de notre victime aux portes de l’enfer. L’auteur n’utilise pas de plans gores, mais seulement des scènes réalistes et concrètes, bien que le passage de la crucifixion reste un peu exagérée.
Puis, des villageois tous aussi fous les uns que les autres, viennent prendre part à la mascarade. La scène surréaliste du bar parle d’elle-même : les chasseurs se mettent soudainement a danser comme des pingouins tout droit sortis de LA MARCHE DE L'EMPEREUR.Le spectateur est plongé dans une sphère démente,on s’interroge, perplexe par le décalage suscité des protagonistes du film. Marc lutte inlassablement contre cette folie champêtre et s’engouffre dans un puit puis sans fond.
.
.
.
.
.
En tout cas l’atmosphère humide et sombre des Fagnes contraste fortement avec le coté sombre de l’intérieur de l’auberge. N’oublions pas que cette région incroyable de Belgique a un microclimat sibérien et une végétation folle. Ce scénario complètement déjanté nous permet de découvrir un univers dément de la campagne profonde, l’auteur a-t-il voulu nous montrer une face cachée de cette paysannerie marginale ou a-t il juste voulu dénoncer les esprits malades qui y vivent ?
Voilà en tout cas un film peu banal que je recommande à tous ceux qui ont envie de porter leur cerveau a ébullition!
Très remarqué au Festival de Cannes, où il a été présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique en 2003, CALVAIRE a été projeté l'année suivante au Festival du film fantastique de Gérardmer où il y a obtenu le Prix du jury et celui de la critique internationale.
CALVAIRE a d'autre part décroché le Prix très spécial, une récompense, initiée par Jean-Claude Romer et Gérard Lenne, qui distingue chaque année un film dérangeant, iconoclaste.
.
.
.
.
.
BERSERK CHAPITRE 83 !!
.
.
.
.
.
Voila un petit cadeau pour tous les fans de Berserk. Peut etre le saviez vous , mais lors du passage du Sacrifice, tome 12 et 13 , Kentaro Miura avait supprimé un chapitre qui selon lui en disait trop sur Berserk. Ce chapitre a donc été supprimé du manga mais si vous voulez l'avoir il vous suffit de chercher un peu sur le net... OU alors je viens de trouver ce petit amv qui retrace ce chapitre ! Donc voila pour vous !
THE FOUNTAIN
2006
.
.
.
.
. Le voyage à travers le temps d'un homme amené à réfléchir sur les thèmes de l'amour, la mort et l'immortalité.
Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l'immortalité.
Aujourd'hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi.
Au XXVIe siècle, Tom, un astronaute, voyage à travers l'espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire.
Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques - le guerrier, le scientifique et l'explorateur - parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l'amour, la mort et la renaissance.
.
.
.
.
.
The Fountain est une histoire d'amour entre Hugh Jackman (Tom) et Rachel Weisz (Izzi) qui se déroule à trois époques; le passé en plein Espagne des conquistadors (lui en conquérant et elle en reine), le présent (lui en chercheur et elle en malade) et le futur au XXVIème siècle (lui en cosmonaute et elle morte). Le film a pour thème central l'amour mais aussi la recherche de la vie éternelle à travers la fontaine de jouvence. Cette recherche de l'arbre de vie - issu du jardin d'Eden - à travers les âges pose la question de savoir s'il vaut mieux vivre au présent les instants de bonheur ou espérer gagner plus de temps au risque de rater tout ces instants précieux ?
Le film donne plusieurs pistes de réponse sans jamais forcer le spectateur dans une voie précise. Racontées avec une grande beauté et une innocence parfois touchante, les histoires sont finalement toutes une version différente de la même situation de choix entre espoir et moment présent. C'est donc avec de plus en plus de réflexion que le spectateur se forge son opinion tout au long du film et en ressort grandit. Car The Fountain est avant tout une ode à la vie, un film lent où tout se met en place doucement, un film centré sur le couple, un film qui ne vous en mettra pas plein la vue (à part les superbes vues de la nébuleuse du futur), mais un film qui va vous toucher profondément grâce à sa subtilité et ses références.
.
.
.
.
.
S'il existe un facteur principal qui rend The Fountain si émouvant c'est sans aucun doute la prestation des acteurs, sublime et incroyablement juste. Hugh Jackman en conquérant et guerrier, symbolisant la puissance masculine et sa propension à foncer pour résoudre les problèmes est finalement bien faible face aux évènements qui le dépassent et arrive à nous convaincre grâce à son obstination infructueuse et malheureuse à tout vouloir. Son rôle de cosmonaute du futur, végétarien au crane rasé est très spécial tout en étant la clé de son personnage, mais c'est surtout en chercheur qu'il nous fait le plus d'effet, d'autant plus que son rôle se passe au présent et qu'on peut donc s'y identifier.
Rachel Weisz est quand à elle bien différente. Sorte de muse incomprise et inatteignable pour notre héros, elle joue le rôle du catalyseur de ses passions pour l'entrainer vers sa chute. Victime sereine de son propre malheur elle vit en paix avec elle même, alors que notre homme ne peut se résigner à seulement profiter du temps qu'il leur reste pour être heureux. Rachel joue particulièrement bien et confirme son oscar obtenu pour son rôle dans The Constant Gardener, un rôle qui dans The Fountain a une portée plus universelle et dramatique et qui ne saurait laisser indifférent aucun homme de la planète. C'est donc grâce à ce couple que le film explose et convaincra les plus médisants, plus que le message d'amour et la leçon de vie dissipé entre les lignes.
.
.
.
.
.
Un très beau film, émouvant et au message puissant mais qui possède son propre rythme et un enchainement parfois difficile à comprendre. Il n'en reste pas moins un excellent film surtout grâce au couple de talent Weisz-Jackman qui transcende intelligemment le film et le spectateur tout en lui laissant le choix de sa propre compréhension. Magique !
.
.
.
.
.
LE LABYRINTHE DE PAN
2006
.
.
.
.
. Ofelia, petite fille meurtrie par les malheurs de la guerre civile espagnole et terrorisée par un beau père autoritaire, trouve un refuge dans un monde de contes de fées. Dans cet univers, elle pourra retrouver sa digne condition de princesse en remplissant trois missions confiées par le faune Pan.
.
.
.
.
.
Cinq ans après sa superbe Echine du Diable, Guillermo Del Toro retourne explorer les chapitres honteux et douloureux de la guerre d’Espagne et il utilise à nouveau le même élément principal - l’enfance - et les mêmes moyens – le cinéma fantastique.
Cette fois-ci, le cinéaste choisit de filmer les derniers jours de la vie d’une jeune enfant égarée dans le tourbillon de la haine et de la violence. Les fantasmes de cette âme innocente, parasités par une atmosphère guerrière et un environnement glauque, prennent alors forme à la manière d’une dérive macabre d’Alice aux pays des Merveilles. Le spectateur va alors voir se matérialiser les angoisses et les espoirs d’Ofelia sous la forme de monstres bien dégueulasses et de créatures énigmatiques. Les messages et les sous entendus sont donc légion tout au long du métrage, mais que le spectateur lambda et migraineux se rassure, il n’est pas difficile de décrypter les nombreuses métaphores qui meublent les phases oniriques de ce film faussement complexe.
Faussement complexe car, de manière un peu trop systématique et naïve, Guillermo del Toro alterne des séquences réelles et des séquences fantasmagoriques qui possèdent au final la même substance shakespearienne, revues et déformées par le regard d’un enfant à l’imagination débordante et par un changement de chromatique. Voulue peut-être par un cinéaste ayant pour objectif de noyer la frontière entre la réalité et la fiction, cette linéarité, à la fois par le contenant narratif et l’atmosphère rendue, est à mon avis un non sens car elle broie progressivement le visage poétique et macabre du film.
La partie réelle, qui n’est donc pas plus violente que la partie fantasmée, voit la jeune enfant confrontée à la souffrance de sa mère et la cruauté d’un beau père (qu’elle assimile à un imposteur) complètement fou et omnipotent puisque qu’il se retrouve investi du pouvoir légal – il est l’officier en chef du camp – et parental. Dans ce rôle, le comédien franco-espagnol Sergi Lopez est à la fois peu crédible et impressionnant. En effet, prenant exemple sur l’imagerie sordide des officiers nazis des films d’exploitation, l’acteur sombre de temps en temps dans le registre du croque-mitaine un peu outrancier, en raison de scènes parfois trop orientées dans le démonstratif grand guignol. Toutefois son jeu est remarquable et représente l’une des principales forces du film.
.
.
.
.
.
D’un autre coté, la partie fantastique va forcément décevoir les adeptes de films de monstres puisque l’on en voit que trois à l’écran. Parmi ceux-ci, le plus facile à retenir est certainement le faune, avec un rôle rempli d’ambiguïté et d’incertitude. Cependant, personnellement, je préfère le Pale Man qui regroupe en un seul endroit – la paume de ses mains – les organes symbolisant les redoutables medium de l’autoritarisme excessif de son beau père : le regard et le geste.
En fait, le principal point fort de ce Labyrinthe de Pan est, à mon humble avis, la qualité de la mise en scène et de la direction d’acteur. Même si j’ai trouvé que l’aspect gothique de la réalisation est très loin de rivaliser en imagination avec le cinéma d’un Tim Burton en grande forme – on est plus proche d’un Gothic de Ken Russell -, j’ai été fortement impressionné par le soin que le cinéaste a fait preuve lors de la mise en place de chaque plan - chaque axe de caméra est sérieusement réfléchi -, et j’ai été également séduit par le classicisme assumé de son travail scénique.
L’absence de happy end est également un atout, avec son clin d’œil au Magicien d’Oz. Un final douloureux et logique, mais inconcevable dans le si aseptisé cinéma américain. L’on est donc bien heureux que Del Toro ait choisi l’Espagne pour monter son film.
.
.
.
.
.
Mon avis est assez mitigé. A la simplicité – on pourrait même dire naïveté - du contenu et au manque d’envergure de la réalisation, Guillermo de del Toro oppose une honnêteté touchante, une mise en scène de maniaque et une excellente direction d’acteur. Faisant fi des effets dégueulasses qui ne me semblent aucunement justifiés dans ce type de film je préfère ne retenir que les grands moments de cinéma. Comme cette séquence de banquet avec le réveil du Tale Man. Une œuvre intéressante….
.
.
.
.
.
CONDEMNED
.
.
.
.
.
Dans ce jeu des plus glauque, des plus sauvages et des plus violents qui m'ait été donné de voir (le réalisme des combats n'en est pas pour rien) vous incarnez Ethan Thomas. Un agent du FBI qui enquête sur les crimes sanglant d'un serial killer qui s'amuse à en butter d'autres. On apprend que le taux de criminalité a ainsi augmenté de façon inexpliquée dans cette ville devenue froide et violente. Le ton est lancé. De nuit, sombres et malveillants, les premiers lieux visités laisse un goût de dérangement, on entend des bruits plus que louches directement choisis dans le répertoire de musique chez Monsieur la Peur : tout est donné pour filer l'angoisse a son paroxysme. En pleine enquête l'agent Thomas et les siens se voient confrontés directement avec le tueur. Avant de vous prendre en piège, il tue volontiers vos coéquipiers avec votre arme, vous assomme avant de s'enfuire dans les ombres... Vous voilà donc recherché en tant que témoin principal pour homicide volontaire et de surplus en cavale... Le jeu commence réellement.
Tout au long de l'enquête, vous serez guidé par Rosa qui interviendra la plupart du temps pour des phases de recherches qui vous aideront a progresser pour la storyline de l'histoire générale. Je vous laisse donc la surprise du développement de l'histoire ainsi que le dénouement. ..ce FPS façon Thriller psychologique à la sauce Survival Horror a une durée de vie honnête et une difficulté bien dosée, mais voyons un peu si l'on revient en arrière, si l'on voit aussi bien qu'Ethan, agent du FBI recherché par les siens... Vous allez comprendre...
.
.
.
.
.
Une ambiance macabre plane tout au long du titre de Monolith, tous les endroits que vous aller fréquenter sont pesants et sombres, sales et glauques, gores et repoussants. Du sang, de la crasse, des lieux désaffectés où se repèrent toute sorte d'individus non fréquentables, bref toute une panoplie idéale pour ne pas rester a souffler pénard dans son coin. Les musiques sont rares mais les quelques passages accentuent votre rythme cardiaque du peu que vous jouez seul de nuit et dans le noir (évidemment !!!), des petits riffs de sons stridents arrivent toujours quand vous commencez a vous relâcher. De plus les bruits d'a cotés : des chaises que vous déplacez par erreur, au bruit de glaces brisées que vous allez écraser en marchant dessus, en passant par les bruits lourd de personnes qui courent à l'étage supérieur pour en finir avec les grognement des habitants peu conventionnels ; ainsi que les cris de rogne de chasseurs et autres adversaires hargneux ont été soigneusement étudier pour jouer dans vos tripes. On s'étonne toujours d’être surpris par sa propre ombre, ses propres pas ainsi qu'une maudite et subite apparition d'un ennemis terré qui vient de je ne sais où...
.
.
.
.
.
Tout bon FPS qui se respect a son lot d'armes de tirs. Seulement dans Condemned ces armes sont plutôt rares, et seulement quelques rares munitions traîne ici. Ainsi votre arme principale sera une arme objet. Une canalisation que vous devrez arracher, un bout de bois surmonté de pointe, une hache laissé dans un coin... Toute sorte d'armes farfelues qui infligeront plus ou moins de mal et évidemment vous défendront selon ses capacités : rapidité, grosseur de l'arme. Ainsi le réalisme est ici accentué, il faudra approuver un bon timing, préparer et attaquer. Cela n'est pas une mince affaire surtout que les adversaires coriaces joueront de vous à vous simuler de fausses attaques pour vous déconcentrer. Pour vous aider notre agent sera muni d'un Taser qui étourdira votre adversaire quelque temps, vous laissant le choix de piquer l'arme de l'ennemi ou profiter pour lui donner une bonne raclée. Vous ne pourrez tenir qu'une seule arme à la fois, alors choisissez la bien. Certaines armes sont obligatoires dans le sens où vous abuserez d'elles pour ouvrir certaines portes.
Lors des combats il arrive fréquemment que vous ayez la possibilité de finir votre adversaire de 4 façons spécifiques, bien sauvages, mais à la longue répétitive.
.
.
.
.
.
Pour ne parler de celui ci sans rien dévoiler l'affaire, bien pensé, bien psychologique, le coté Thriller a été pensé encore une fois d'un ton décalé, à certains endroits afin de marquer votre progression historique, vous serez donc amené a faire des recherches. Vous avez avec vous des outils d'enquêtes : appareil photos, scanner... qu'il faudra utiliser lorsque Rosa vous indiquera. Plutôt dans un second rôle, ces babioles ne s'avererons réellement utiles que pour le scénario. L'agent Thomas ne le sait pas mais a aussi un 7eme sens qui l'aidera a résoudre les questions qu'il se pose, le don de voir ce qui s'est déjà passé.
Pour en finir Condemned redonne un souffle nouveau dans le monde de l'horreur et d'angoisse du Jeux Vidéo. Les maigres défauts sont vites pardonnables pour un jeu qui nous tient en haleine tout au long du trip.
.
.
.
.
.
Rule Of Rose
.
.
.
.
Sorti en 2006 par 505Gamestreet pour l'Europe, « Rule of Rose » est un conte sur la cruauté enfantine, mis en images comme un film des années 30, décennie pendant laquelle il est censé se dérouler.Les objets y parlent, des inscriptions en filigrane apparaissent comme dans les productions cinématographiques de l'époque, jusqu'à la musique, pourtant entièrement originale, qui confiée exclusivement à un trio violon-piano-violoncelle restitue à merveille les tendances musicales du moment : macabre et lancinante à souhait, elle accompagne les fantasmatiques déboires de Jennifer, la «jeune fille timide» ,dans un jeu qui emprunte aussi bien à « Silent Hill 2 » qu'à « La cité des enfants perdus » tout en sachant préserver son originalité.
A noté que ce jeux a été censuré en Angleterre...
.
.
.
.
.
L'action se déroule dans un orphelinat, vaste demeure victorienne avec dépendances, et à bord d'un zeppelin pisciforme. Les instigatrices des malheurs de Jennifer sont un groupe de fillettes innocemment sadiques; son seul véritable ami, le chien Brown qu'elle devra auparavant sauver d'une mort atroce ( pour autant le jeu ne s'apparente en rien à Haunting Ground, même les fonctionnalités de ce partenariat sont différentes ). Les ennemis de base sont principalement des gnomes énucléés, puis des lapins, chèvres, poissons et gorets anthropomorphes. Les sauvegardes s'effectuent en des points fixes, auprès de grotesques mannequins constitués d'un balai affublé d'une serpillière et coiffé d'un seau qui se nomment eux-même pompeusement « Chevaliers du Seau » et qui peuvent aussi vous délivrer des indices si vous êtes bloqué, mais les salles où ils se trouvent ne sont pas nécessairement sécures : vous pouvez les retrouver verrouillées, ou occupées par des indésirables qui vous en interdiront l'accès. L'inventaire, dont l'apparition à l'écran suspend l'action, ne comporte que 12 cases, le surplus pouvant être stocké dans des poubelles ; tout comme les coffres de « Resident Evil » elles communiquent entre elle, mais le système est plus souple en cela que n'importe où dans le jeu vous pouvez abandonner un ou plusieurs objets en ayant l'assurance de toujours le(s) retrouver dans n'importe laquelle de ces poubelle
.
.
.
.
.
On combat peu dans « Rule of Rose » et c'est heureux, car la maniabilité dans ces moments-là est des plus hasardeuses, sans compter que Jennifer est fragile et que ses premières armes consistent en une fourchette à dessert et un épluche-patate… de fait, durant la première moitié de l'histoire vous n'aurez que des armes par destination, des objets usuels détournés de leur fonction. Ce n'est que vers son milieu que vous obtiendrez hache, pistolet et épées. Mais le jeu consiste essentiellement en de l'esquive et de la recherche, servie pour cette dernière par le flair de l'indispensable Brown : faites-lui sentir un objet et il trouvera, soit son semblable _ bien pratique pour se regarnir en éléments nutritifs, ceux-ci faisant office de soins _ , soit son propriétaire _ décisif pour progresser dans l'histoire ! Pour autant, gardez-vous de suivre aveuglément ce sympathique canidé : non seulement celà pourrait vous donner la fallacieuse impression que le jeu est directif, mais également vous faire rater des objets qui vous feraient cruellement défaut lors des combats contre les boss qui clôturent certaines fins de niveaux. N'hésitez donc pas à freiner quelquefois ses ardeurs pour prendre le temps de fouiller les lieux que vous traversez. Les angles de vue sont similaires à ceux de « Silent Hill » et « Resident Evil : Code Veronica » , mais en appuyant sur les touches L2 et R2 vous aurez souvent droit à une autre perspective. L'animation des personnages, le grain de l'image et les temps de chargement nous renvoient dix ans en arrière ; dans la version PAL, on peut parfois relever quelque bug au niveau des sous-titres. Au final, quoiqu'une incontestable réussite d'ambiance, un jeu assez moyen mais original et donc indispensable aux amateurs du genre. .
.
.
.
.
.