THE DESCENT
2005
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. C'est en revenant d'une journée de rafting avec ses amies -dont Juno- et que Sarah, son mari et sa fille ont l'accident qui coûte la vie de ces deux derniers. Un an plus tard, après avoir repris le dessus, tant bien que mal, elle participe à une exploration spéléologique avec cinq de ses amies. L'aventure va virer au cauchemar...
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Neil Marshall s'est fait remarquer pour son premier film, Dog Soldiers, un film d'horreur à l'ironie suintante, mettant en scène un survival avec loups-garous. Premier film mais déjà on sent chez le réalisateur anglais que le cinéma d'horreur britannique a trouvé son nouveau fer de lance.
Il revient avec the descent, mettant en scène six jeunes et jolies demoiselles échappant au mal en personne caché dans ces galeries souterraines et noires. Il change donc de registre avec ce film qu'il a voulu très sombre, dont le danger principal fait appel à nos peurs ancestrales et nos cauchemars enfantins. L'idée de base est, d'ailleurs, totalement originale puisque jamais le cinéma d'horreur n'avait pris pour cadre les cavernes à l'occasion d'une sortie de spéléologie sauvage. A dire vrai, c'est le cadre idéal pour entretenir un suspense haletant, car l'obscurité ambiante est même carrément totale par instant. Ce qui a laissé aux ingénieurs des éclairages des possibilités sans aucune mesure et surtout une grande économie de décors: en effet, une paroi éclairée différemment n'a pas du tout le même aspect et peut être réutilisée.
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L'autre originalité est l'emploi de six femmes pour les rôles principaux dans un film d'horreur, ce qui a un temps inquiété le réalisateur, mais qui finalement s'est avéré payant. L'entraînement des actrices à l'escalade et à la spéléo rend le film très vraisemblable, d'ailleurs, et le spectateur se sent lui aussi aux côtés des héroïnes, enfermé dans ces galeries étroites, éprouvant une menace grandissant, dont la claustrophobie s'il en est.
La réalisation et les prises de vues sont donc très sérieuses et efficaces par leur effet, que ce soit dans la progression dans les galeries exiguës, ou bien du haut de profonds ravins vertigineux. Si l'on ajoute à cela une photographie très soignée, la première partie du film offre de beaux moments d'émerveillements en face des beautés de la nature.
Puis vient l'horreur.
C'est comme une cassure qui plonge ce groupe de filles très copines dans une panique éprouvante. Et en situation de crise, les relations se distendent, les rancoeurs s'aiguisent, les secrets se dévoilent. C'est l'explosion. Neil Marshall a eu à coeur de donner un minimum de caractère à ces jeunes femmes, une psychologie, ce qui est plutôt rare dans les survivals où généralement, les gens courent et se barricadent pour échapper aux prédateurs. Ce contexte psychologique entremêlant les filles va d'ailleurs conditionner le dénouement, dont la transformation de Sarah (Shauna McDonald) en est l'aboutissement.
Cette deuxième partie est d'ailleurs plutôt gore, où l'hémoglobine coule à flot, basculant le film dans la série B habituelle, où courses poursuites et combats acharnés font rage.
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C'est donc plutôt un film sans véritable surprise finalement, mais admirablement bien traité, astucieusement filmé qu'est the descent. Pas de réinvention, mais plutôt un hommage au film et psychologique et suspense (Shining, Alien), et au film d'horreur.
Au final, the descent se révèle être un bon survival, qui au lieu de révolutionner le genre, lui rend hommage avec les multiples clins d'oeil aux films cultes de Neil Marshall. Un bon moment en perspective.
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