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Peut-etre ma préférée...Au fait pour ceux qui ne connaissent pas Aphex Twin il faut au moins laisser la vidéo tourner deux minutes avant que la musique se lance !
THE BLAIRWITCH PROJECT
1999
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. En octobre 1994, trois jeunes cineastes, Heather Donahue, Joshua Leonard et Michael Williams, disparaissent en randonnee dans la foret de Black Hill au cours d'un reportage sur la sorcellerie. Un an plus tard, on a retrouve le film de leur enquete. Le Projet Blair Witch suit l'itineraire eprouvant des trois cineastes a travers la foret de Black Hills et rend compte des evenements terrifiants qui s'y sont deroules. A ce jour, les trois cineastes sont toujours portes disparus.
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j'adore cette image
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La première image du film nous indique tout de suite la teneur du film. Les trois héros ne s’en sont pas sortis. A la manière de « Massacre à la Tronçonneuse », de « Le Retour des Morts-Vivants », une fausse information apparaît dès l’ouverture pour crédibiliser le film qui va suivre, faire comme si tout ce que vous allez voir est la pure vérité. Bien étrange que d’annoncer déjà le dénouement final et surtout de casser ainsi le suspense. Et pourtant… Que dal ! , car question suspense, vous allez être servis. Ce film est tout bonnement l’un des plus original sorti ces dernières années. Il ne ressemble à aucun autre de par sa forme. Le film a été tourné avec tres peu de moyens, très peu de moyens, en 16 mm pratiquement,et ça ressemble vraiment à un documentaire pris sur le vif. En fait, on regarde un « faux » documentaire, tout simplement. Ce fut le film événement du festival de Sundance, bijou d'ingéniosité, tourné avec un budget dérisoire et promu au rang de film culte des années 90. La terreur s'installe sournoisement et ne s'en va plus, allant crescendo jusqu'à la scène finale, à déconseiller aux âmes sensibles et autres cardiaques.
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Désormais, tout le monde connaît le Projet Blair Witch ce fameux film d'horreur conceptuel de deux jeunes réalisateurs, Daniel Myrick et Eduardo Sanchez. En exploitant à merveille Internet, en jouant sur la fausse rumeur du documentaire et surtout en réalisant un petit bijou d'horreur pur basé sur une idée géniale, avec un minuscule budget, les deux jeunes hommes ont touché le gros lot. Le Projet Blair Witch est en effet devenu le film le plus rentable de tous les temps, dépassant les 150 millions de recettes rien qu'aux Etats-Unis et à l’heure actuelle les dollars continuent toujours de tomber dans l’escarcelle des réalisateur via la vidéo qui leur apporte des royalties conséquentes. Mais bon, tout ça c’est bien beau, mais où est le « fantastique » là-dedans (mises à part les recettes phénoménales du film) ? Eh bien, tout simplement, on frise tout le temps le surnaturel, qui est divulgué par la scène finale du film. C’est la dernière seconde du film qui dévoile tout, et qui fait tout le film… mais qui laisse un bon mystère! « Le Projet Blair Witch » annonce clairement la situation : les trois jeunes gens ne s'en sont pas tirés. Le plus grand mystère pèse sur leur disparition, et après un an, on n'a retrouvé que leur matériel cinématographique. L'idée du film (la seule?) est alors que tout ce qui va se passer sur l'écran est la transcription de la réalité : paumés dans la forêt, les trois gusses sentent se resserrer autour d'eux un invisible étau. De l'inquiétude et du découragement initial, ils passent à la peur, puis à la panique... Là, nous ne sommes pas encore dans le fantastique… Puis succède alors la fameuse nuit, où les trois apprentis boys-scouts entendent des pleurs d’enfants… On s’enfonce dans le fantastique… Qu’est-ce que c’est que ces pleurs? Alors qu’ils sont sous la tente, soudainement, des mouvements brusques du tissus les feront hurler de terreur. Il y a bien quelque chose, mais quoi? Rien n’est expliqué. Il y a aussi cette dent (?) trouvée dans un tissu sanglant… La seule scène sanguinolente du film. Mais la dernière image est la plus révélatrice du film. Il ne faut surtout pas passer à côté sinon… le film en sera bien fade. C’est le genre de film que l’on adore ou que l’on déteste. Mais en tous cas, qui ne ressemble à aucun autre. Et pour ça, il a été élevé au rang des films cultes.
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Ce film séduira les amateurs de films d’horreur mais pourra laisser un arrière-goût de déception chez les personnes qui ne saisissent pas le fantastique dans sa notion la plus personnelle. Ce n’est pas un film hollywoodien, il n'y a strictement aucun trucage, c’est quelque chose de différent, qui ne donne pas d’explication mais qui fait réfléchir. Il sort tout à fait des sentiers battus et ce serait un tort de ne pas l’apprécier car c’est (selon beacoup de fan de films d'epouvante) LE must de ces dix dernières années. La séquelle suivante malheureusement n’a pu s’élever à la hauteur de ce premier volet et n’est pas du tout recommandable. Mais tout cinéphile qui se respecte se doit d’avoir vu « Le Projet Blair Witch ». Un excellent film.
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HALLOWEEN
1979
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. En 1965, Michael Myers, un jeune garçon de 6 ans assassine froidement sa sœur lors de la soirée d'Halloween. Terré dans un mutisme total depuis cet événement, il s’évade de l’hôpital psychiatrique où il était enfermé depuis 15 ans. Le docteur Loomis, son psychiatre, se lance à sa poursuite, persuadé qu’il est l'incarnation du Mal.
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« La nuit des masques » a été réalisé par John Carpenter et est devenu l’un des plus grands sinon LE plus grand film fantastique de tous les temps. Film de série B élevé au rang de chef-d’œuvre, c’est devenu le film culte par référence. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les milliers de critiques de par le net, dont les 99% sont positives à son égard.
Conçu avec un budget restreint de 300 000$ pour 21 jours de tournage de nuit et des comédiens pour la plupart inconnus (exception faite de Donald Pleasance dans le rôle du docteur Loomis), il n’a cessé de provoquer des avalanches de billets depuis sa sortie. Considéré comme le film le plus rentable de tous les temps, il a été depuis détrôné par un autre monument du film fantastique « Projet Blairwitch ». Pour expliquer un tel succès, voici les raisons principales de ce que l’on peut appeler une idée de génie. Un film fantastique repose sur un concept très simple : on ne comprend pas le pourquoi du comment. Il n’y a aucune explication logique à ce qui se passe. Généralement dans le film, il se produit un événement inexplicable. Quelques exemples de films fantastiques : « Duel » de Spielberg où l’on ne comprendra jamais qui était le conducteur du camion et ses motivations (d’ailleurs existait-il ? on ne voit jamais son visage), « Les Griffes de la Nuit » de Wes Craven (pourquoi Freddy se réincarne dans les rêves ?), « Projet Blairwitch » avec les deux secondes finales incroyables, « Phantasm » et son croque-mort mystérieux, et bien d’autres films… Ainsi on peut dire que « Psychose » d’Hitchcock n’est pas un film fantastique dans la mesure où la fin explique parfaitement les choses (explication rationnelle). Attention également de ne pas faire l’amalgame entre fantastique, gore et science fiction. Un film peut être à la fois fantastique et gore (« Hellraiser »), ou simplement gore (« Bad Taste »). Même schéma pour fantastique-science fiction (« 2001 l’Odyssée de l’Espace ») et science fiction ( « La Guerre des Etoiles »). Parfois évidemment on est à la frontière entre les deux (« Minority Report »)… Dans le film de Carpenter, il ne fait aucun doute qu’il s’agisse d’un film fantastique. On est dans un monde bien réel, mais on hésite entre explication rationnelle et surnaturelle : Qui est Michael Myers ? Comment a-t-il fait pour conduire une voiture alors qu’il n’est censé n’avoir jamais appris ? Pourquoi en veut-il particulièrement à Laurie Strode ? Pourquoi disparaît-il malgré les balles qu’il a reçues et sa chute à la fin du film ? Les raisons naturelles seraient : c’est un type cinglé qui s’est échappé de l’asile et qui mue par son instinct revient par chez lui. Il tue sans distinction. Quand à sa voiture, il s’agit d’une conduite automatique très facile à conduire. Et puis, il n’est que blessé, donc il réussit à s’échapper… Les raisons surnaturelles seraient : il est le « Mal » incarné (dixit le docteur Loomis), donc rien de ce qu’il fait ne peut se concevoir. Simple silhouette au visage inconnu même si on l’aperçoit une demi-seconde en train de remettre son masque à la fin, le tueur entretient son mystère. Il ne parle pas, ne court pas, ne s'énerve pas, n’hésite pas à tuer un chien pour se nourrir et ses motivations demeurent énigmatiques.
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Prenant à contre-pied tous les films d’horreurs de l’époque, Carpenter s’est concentré sur une mise en scène minimaliste, sans effets gores, mais en axant principalement les effets sur la peur, la terreur. Très peu de sang donc mais une angoisse palpable à chaque instant. La musique de Carpenter, conçue par lui-même également s'adapte parfaitement à l’ambiance du film (vous l’écoutez en fond sonore). Ouvrant un genre nouveau, toute l'attention du spectateur est contenue dans une inquiétante attente avec comme leitmotiv « que va-t-il se passer ? ».
La manière étonnante du début du film (la caméra subjective se place dans le regard du jeune garçon, qui va tuer sa sœur), puis la fin géniale laissant tout le monde sur sa faim (on repart sur une question, style peu convenu pour l’époque), ont engendré le genre « slasher » (le tueur) dont nombres de films d’horreurs ou fantastiques reprendront la recette. On peut citer ainsi la série des « Vendredi 13 », des « Freddy », des « Souviens-toi l’été dernier », etc…
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Pour contrer Michael Myers, Carpenter lui a opposé une jeune fille exempt de tous pêchés. De nature naïve, elle contraste singulièrement avec les autres personnages qui ont tous un défaut : certains fument le shit, d’autres forniquent à tout va (impressionnante scène du début où un couple est supposé faire l’amour en moins de 1 min 30 sec !). Pourtant c’est cette jeune fille coincée, fragile et timide qui va combattre le Mal et les spectateurs vont se prendre de sympathie pour elle. La lycéenne introvertie va se révéler la combattante auquel tout le monde s'identifie. Le choix de l’actrice par Carpenter ne s’était pas porté tout au début sur Jamie Lee Curtis, mais c’est Debra Hill, l’amie du cinéaste, qui lui suggéra de l’employer. Ses parents étant relativement connus (Janeth Leigh et Tony Curtis), elle pensait que cela favoriserait la promotion du film. Bien lui en pris, car Jamie fait preuve d’une très bonne sensibilité en habitant totalement son personnage. La rumeur veut qu’elle eut pourtant trouvé sa première prestation pitoyable lors du premier jour de tournage et qu’elle songea même à abandonner le rôle ! Autre personnage permettant de stopper la folie de Myers, Donald Pleasance incarne le docteur Loomis (clin d'oeil à « Psychose » et au héros Sam Loomis), le médecin convaincu que le tueur est l’incarnation du Mal. Le ton est donné lors de son apparition avec l’infirmière dans la voiture de nuit… Grâce à son sens du drame, en insistant sur sa vision du tueur lorsqu’il parle à son assistante, Loomis dessine sournoisement la peur que doit engendrer Michael Myers lorsqu’on le croise. Ces deux acteurs tiennent leurs rôles à bout de bras et la mention « excellente » n’est en aucun cas usurpée.
Le rythme du film est très lent, aucune scène réelle d’action ne vient pimenter notre attention mais c’est justement cette tranquillité faussement apparente qui dévoile bien sournoisement la terreur inspirée. Ainsi naît l’angoisse
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THE FLY
1986
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. Seth Brundle, jeune scientifique génial un peu rêveur, informe Veronica, une journaliste, de son invention incroyable : un système de téléportation. Celle-ci tout d’abord incrédule ne tarde pas à flairer le scoop du siècle lorsqu’elle découvre dans le loft immense du savant deux télépodes distants de plusieurs mètres ressemblant vaguement à des cabines téléphoniques, où l’inventeur réussit à transporter un bas nylon d’une machine à l’autre après l’avoir désintégré et reconstitué. Malheureusement son expérience fonctionne uniquement avec des objets inanimés et non des êtres vivants. Forte de sa découverte, elle avertit son ex-petit ami rédacteur du renseignement qu’elle détient, ce qui n’est pas du goût de Seth. Il lui propose cependant de participer à l’évolution de son expérience en faisant un reportage journalier jusqu’à ce qu’il découvre le moyen de téléporter des êtres vivants, son but ultime. Elle pourra à ce moment révéler au monde la création du chercheur. Effectivement, peu de temps après, le savant réussit à trouver les raisons de son échec et à y remédier. Mais un malentendu entre la journaliste et lui (ils sont tombés amoureux) le pousse à pratiquer la tentative sur lui-même. Il entre dans un télépode et ressort effectivement dans l’autre. L’essai semble avoir correctement fonctionné, mais une mouche se trouvait également dans l’appareil et l’ordinateur fusionne les deux êtres. Seth se sent alors doté d’une force extraordinaire, qu’il attribue à son invention, mais peu de temps après, une formidable mutation s’engage transformant cruellement le malheureux en gigantesque mouche.
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David Cronenberg a choisi de réaliser le remake d’un film de 1958 intitulé « La Mouche Noire ». Supérieur en tous points à son prédecesseur, qui narre déjà une belle histoire, Cronenberg a volontairement choisi de transposer la sienne dans un style qui lui est propre, avec une multitude de petits détails que reconnaîtront ses fans. Bien lui en a pris car il réalise ainsi une œuvre bouleversante, une histoire d’amour tragique sur fond d’horreur. « La Mouche », son long-métrage le plus populaire, reprend toutes les caractéristiques du cinéaste. Sont abordés ainsi pêle-mêle la mutation, la maladie, l’horreur biologique, et « le maître de la chair » (c’est ainsi qu’est surnommé Cronenberg) nous transporte aux abîmes de la terreur. Pourtant, le film s’échappe des directions habituelles des spectacles d'épouvante en côtoyant des thèmes originaux. La dégénérescence cellulaire du héros fait penser au SIDA (sujet annonciateur également dans « Frissons » mais traité totalement différemment), avec le thème du rejet. Ce qui était perçu comme un bienfait (l’expérience, la force herculéenne du héros juste après sa sortie du télépode) devient préjudiciable à l’extrême et le héros se voit ainsi isolé, attendant une issue fatale. Son seul espoir réside dans l’amour que la journaliste lui porte, totalement incroyable d’ailleurs vu les circonstances, malgré l’appréhension engendrée. Le dégoût du héros vis-à-vis de lui-même, non seulement à cause de son état physique en complète dégénérescence mais également vis-à-vis de son esprit qui se rapproche peu à peu de l’instinct agressif de l’insecte, n’a d’égal que sa frayeur et le désespoir le poussera aux terribles extrémités finales.
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Les acteurs principaux, Jeff Goldblum et Geena Davis font preuve d’un talent fabuleux. Même si le rôle de l’actrice est moindre que son homologue masculin, elle arrachera les larmes des spectateurs les plus sensibles. Quand à Jeff Goldblum (qui ressemble au héros de « Scanners »), son professionnalisme sert merveilleusement le film. Nul doute qu’ils parviennent à donner une dimension supérieure à l’attente que pouvait espérer Cronenberg.Son prénom dans le film n’a d’ailleurs pas été choisi par hasard. Dans la mythologie égyptienne, Seth, dieu des ténèbres, est une divinité hybride dont d’ailleurs l’animal en lui n’a pu être clairement identifié (on pense qu’il a une tête de lévrier) et qui fait preuve d’impulsivité et de violence, comme le héros dominé par son instinct brutal. Dans la Bible, Seth est le troisième fils d’Adam et Eve, qui engendrera tous les hommes mais aucune réponse n’est donnée quant à sa manière de procréer. Dans le film, tout à la fin, on peut voir le désir du héros d’être un nouvel être enfantant une génération insolite de monstres. De ce fait cette similitude d’être le « père » ultime se retrouve chez les deux Seth. Les autres rôles sont mineurs, bien que l’on retrouve le rédacteur du journal dans le second opus, et plutôt destinés à agrémenter l’histoire. Les scènes principales se déroulent essentiellement dans l’immense laboratoire de Brundle. On remarquera également Cronenberg, avec ses fameuses lunettes qui le caractérise, derrière un masque de gynécologue. N’oublions pas qu’il a fait des études de médecine et qu’il baigne dans son élément dès que l’on aborde les questions médicales. D’ailleurs la fin du film sera très « organique ».
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.[img] http://www.therevealer.org/images/content/superbetterfly.jpg[/img]
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Les scènes chocs relativement nombreuses doivent beaucoup aux effets spéciaux, mais également à la terreur inconsciente qu’elles inspirent. Lorsque Seth se regarde dans une glace et appuie sur son doigt, il en sort un liquide. Le trucage est simple, mais l’effroi qu’il suscite chez le spectateur le touche immédiatement car celui-ci anticipe déjà. Que va-t-il dès lors se passer pour le héros ? La dégradation très rapide de son état où rien ne nous sera épargné est saisissante. Mis à part la transformation, quelques trucages perturbent le spectateur, notamment lorsque le héros brise l’avant bras d’un homme, mais également la scène de l’accouchement. Toutefois, une scène plus légère casse le rythme pessimiste de l’histoire lorsque le héros déambule sur les murs à la manière d’une mouche. Précisons que Cronenberg a doté son personnage d’un sens de l’humour assez corrosif qui permet aux spectateurs de souffler. « La Mouche », formidable film, permit à Cronenberg de se faire découvrir du grand public. Le film retranscrit tout à fait son style personnel, avec un soupçon de commercialisation permettant au grand public d’apprécier ce réalisateur. Ceux qui ne sont pas amateurs de films d’horreur peuvent néanmoins être touchés par cette histoire d’amour sur fond de tragédie. « La Mouche 2 », suite pitoyable d’un autre réalisateur, ne parvient malheureusement pas au niveau de son prédécesseur et ne mérite aucun compliment.
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BAD TASTE
1987
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. A la suite de la disparition de la population d'un village côtier de Nouvelle Zélande, une équipe gouvernementale secrète enquête sur ce mystère. Il découvre que des extraterrestres ont débarqué et sont à la recherche de bouffe humaine !
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Premier long métrage du génial néo-zélandais Peter Jackson, Bad Taste est un savoureux film gore qui surprend par son ingéniosité et son ton déconneur. Jackson persévèrera dans le film rigolo trash avec ses deux films ultérieurs, Les Feebles (1989) et Braindead (1992), avant de prouver l'étendue exceptionnelle de son talent, en passant du drame, Créatures célestes (1994), à la saga Heroïc Fantasy réputée inadaptable, Le Seigneur des Anneaux (2001-2003). A l'origine intitulé Roast of the Day, Bad Taste devait être un court métrage de dix minutes mais, se prenant au jeu, le réalisateur et son équipe décidèrent d'en allonger la durée. Ce qui était prévu pour ne durer que quelques semaines s'étira sur quatre ans, le tournage ayant lieu le week-end. Les acteurs, non professionnels, faisaient aussi office de techniciens. Par manque de personnel, Peter Jackson interprète l'un des héros et un assaillant extra-terrestre plutôt crétin, une scène confronte même les deux personnages, Jackson ayant tourné séparément les scènes de chacun, à un an d'intervalle.
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Incroyablement créatif, le réalisateur a fabriqué lui-même les rails de travelling, une grue en alu pour la caméra, une steadycam. Il s'est aussi chargé des effets spéciaux simples, mais efficaces, cela va de la machette en papier encastrée dans la tête d'un acteur à la table maquillée en mouton qui explose. Parmi les membres de l'équipe de choc qui lutte contre les extra-terrestres, Derek (Peter Jackson) devient de plus en plus frappadingue lorsqu'il se rend compte, après une chute, qu'un morceau de sa calotte crânienne s'est détaché, laissant sa cervelle à nu. Dans le camp adverse, les extra-terrestres bedonnants, aux petits couinements irrésistibles et au visage en pomme de terre se cachent sous un aspect humain. Ils ont massacré les habitants de la petite ville de Kaihoro pour fournir leur chaîne de restaurants en mets nouveaux. Ils auraient mieux fait de rester chez eux... Derek et son équipe se chargeront de les décimer à grand renfort d'armes à feu, d'armes blanches et de tronçonneuse. Si vous aimez la tripaille, vous serez servis!
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Le côté amateur du film le rend encore plus cocasse, en renforçant son aspect décalé, les cheveux de Giles varient de longueur selon les séquences, lorsque Derek trébuche près de la falaise, on voit dans le décor un technicien peu discret. Enfin, de faux raccords nous permettent de voir un bol de vomi à moitié plein, puis débordant. Le film est sorti en France en 1988, un peu à la sauvette et avec une affiche différente de celle, merveilleuse, montrant l'alien au doigt tendu. Une fois n'est pas coutume, la version française est de haute volée, en surenchérissant dans le ton parodique, elle tend à sublimer le film néo-zélandais. Le type qui double Derek est en roue libre. Et les dialogues sont ahurissants: Mon ami le cosmo connard, nous allons discuter tous les deux!, T'as déjà vu une partouze aux flingues avant, Hé Ozzy, qu'est ce que tu fais? C'est une demeure historique!, Ouais, je sais, mes fesses aussi!. Peter Jackson a promis à ses fans de faire une suite à Bad Taste, en reprenant le rôle mythique de Derek. Pour cela, il lui faudra perdre pas mal de kilos, sachant qu'il en a pris quelques uns à chacun de ses films réalisés depuis 1987!
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La 2eme vidéo est mise pour faire plaisir a un certain békou dont vous pouvez accédez a son blog juste en cliquant en dessous de ma bannière !
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LAND OF THE DEAD
2005
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. les morts-vivants ont pris le contrôle de la planète. Les rares survivants humains sont rassemblés dans une ville-refuge anarchique, où les plus riches vivent dans des immeubles fortifiés. Mais un groupe de laissés-pour-compte tente de s'emparer du pouvoir. Pendant ce temps, les zombies se transforment : de créatures lentes et sans cerveau, ils mutent en êtres de plus en plus évolués.
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Dans un futur non déterminé, quelques rescapés « humains » tentent de survivre face à une horde de morts-vivants à l’intérieur d’une ville bunker. La survie à l’intérieur du Bunker serait envisageable si les zombies ne se mettaient pas désormais à penser, communiquer et s’organiser.
Quatrième voyage au royaume des zombies pour George A. Romero, voyage entamé en 1968 avec la nuit des morts-vivants, premier véritable film de Zombie au cinéma. Selon le réalisateur lui-même la saga est loin d’être terminé. Alors que le film à la base aurait du être monté depuis 1990, le projet a traîné et il aura fallut attendre 15 ans au réalisateur pour couver son retour chez les Zombies. Depuis le début les morts-vivants de Romero évoluent et progressent ; ici plus que jamais ils s’organisent et commencent à réagir aux organisations humaines qui luttent pour survivre.
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George A. Romero dans ses dernières interventions à mentionner : chaque film de la saga reflète à sa manière le climat politique et social de son époque…C'est un concept inhabituel, mais il permet, politiquement parlant, de saisir l'air du temps tout en poussant plus loin le tableau d'une lente dégradation de l'humanité ». Si cet argument prend totalement son sens dans son film « Zombie » où la critique de la consommation était totalement pertinent et où chacun pouvait vraiment y voir un réflexe de son quotidien, dans ce « Land of the dead » les propos sont beaucoup plus amoindris. Bien sûr on retrouve une société divisé : monde des riches et mondes des pauvres, l’évolution aussi de gens considérés comme des fardeaux de la société où chaque personne se doit d’être une pièce utile. Mais voilà les personnages ne sont pas nuancés, on ne se reconnaît dans aucun d’eux chacun étant trop bloqué dans le contexte gentil/méchant, de plus les piques lancés demeurent souvent gentillés et amoindris puisque l’action et la démesure à pris le déçu sur le suivit d’un groupe.
Autre changement : plus d’action moins de suspense, plus de morts mais des effets gores souvent cachés, allant même parfois dans les ombres chinoises. Le réalisateur reste au-dessus de la moyenne ; n’empêche que l’impression qu’il s’est assagit demeure.
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La distribution prône aussi le changement, alors que d’habitude Romero utilise un casting souvent d’inconnues, ici il se prête encore une fois à la contradiction en engageant non des stars mais des « gueules » du cinéma. Pour commencer John Leguizamo, acteur de talent qui a déjà fait ses preuves sur des films tel que Moulin Rouge, Roméo + Juliette, Spawn ou encore l’impasse de Brian de Palma. Ensuite il y a la superbe fille de Dario Argento : Asia Argento ( Last Days, Fantôme de l’opéra…) ; dans la continuité et loin d’être négligeable l’acteur Dennis Hooper (Speed, Easy Rider, Blue Velvet,…). Le constat est là : les acteurs sont bon mais le film hélas leur rend pas assez hommage en jouant trop sur les stéréotypes dans lesquels ont les a souvent vu jouer avant, à l’inverse il aurait était intéressant de casser les clichés de carrière permettant ainsi de créer des surprises. A noter dans le casting l’amusant clin d’œil au film Shaun of the dead où le héros interprété par Simon Pegg apparaît dans une scène du film de Romero.
Land of the dead est un bon film de Zombie, mais n’est pas aussi digne que ses pères. Plus grand public, plus sage, Romero perd de son mordant. Certes certains propos restent, mais on n’est loin d’un Zombie. Amusant mais ne sera une référence que parce qu’il fait partie d’un saga qui avait à chaque fois créé la surprise. Surprise ici perdu au profit du spectaculaire.
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THE OMEN
1976
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. À Rome, Robert et Katherine Thorn attendent leur premier enfant, qui meurt à sa naissance. Robert accepte la suggestion du père Spiletto : substituer à l'enfant décédé, à l'insu de Katherine, un autre dont la mère est morte en le mettant au monde.
Robert Thorn, diplomate, est nommé ambassadeur des États-Unis à Londres. L'enfant, Damien, à cinq ans, manifeste déjà son pouvoir maléfique : sa nurse se suicide en se pendant au balcon de sa chambre au beau milieu d'une réception diplomatique...
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Robert Thorn et sa femme Kathy attendent un enfant. Comme Robert est ambassadeur à Rome, son épouse s’apprête à accoucher dans un hôpital de là-bas. L’ambassadeur apprend avant son épouse que son enfant est mort-née. Il accepte d’adopter sans le dire à sa femme par peur que celle-ci ne se remette pas de son faux accouchement. Quelques jours plus tard, Robert Thorn apprend qu’il va devenir ambassadeur en Grande-Bretagne…
Aux gens avisés de calculer le nombre de la Bête, car c'est le nombre d'un homme, et ce nombre est six cent soixante six - Apocalypse (XIII,18 )
L’exorciste de Friedkin a fait sensation, et ouvertement cette 'malédiction' profite de la route tracée par son prédécesseur. Pourtant à la base la Warner a préféré s’atteler au très médiocre exorciste 2 plutôt que d’accepter l’excellent scénario de David Seltzer. Du coup, c’est la Fox qui récupère le petit. La force de ce film c’est avant tout de jouer la crédibilité. Crédibilité déjà par son casting. Gregory Peck dans le milieu des années 70 possède une belle carrière et il n’est pas le genre d’acteur que le spectateur voit dans des films traitants de diable ou autres démons. Sa présence n’apporte pas seulement une fiabilité au projet, mais aussi permet au film de prendre des tournures inattendues. De plus, l’âge de l’acteur fournis une parfaite vraisemblance comme père de famille et comme ambassadeur. Lee Remick, David Warner ou encore Billie Whitelaw ne déméritant pas et son incroyable dans leur registre. Mais, la vraie star, c’est le jeune Harvey Stephens qui joue à la fois de la gueule d’ange et de l’œil du démon. Parfois innocent et parfois capable de faire froid dans le dos, le gamin possède vraiment la gueule de l’emploi. Et croyez-moi, le dernier plan ne vous laissera pas indemne.
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D'un bout à l'autre, tout semble vrai, le film ne possède pas de ‘gag à deux balles’ pour rendre l’atmosphère plus légère, il ne cherche pas à faire peur avec des effets accentués. Non, il est mené comme une enquête et c’est petit à petit les indices qui sont montrés qui ajoutent au spectateur une certaine tension. La seule chose qui peut prêter à rire aujourd’hui, ce sont les coupes de cheveux, et certains vêtements propres à la mode de l’époque, et qui du coup, donne une date au film.
À l’époque de ce film, Richard Donner avait déjà une longue carrière, mais dans la télévision. C’est ici, avec force et détermination qu’il essaie de percer dans le cinéma. D'ailleurs, c’est la meilleure période du réalisateur, il est fort probable que le Richard Donner d’aujourd’hui aurait mis plus d’humour et plus d’action. La limite du budget et l’enthousiasme de percer furent donc les meilleurs atouts qui ont guidé le réalisateur. Cela se démarque par des scènes inventives et souvent cultes. Comme une chute de poissons rouges et de Lee Remick, où encore comme quand la baby-sitter se pend sous les yeux de l’enfant qui fête à peine son cinquième anniversaire. Le film multiplie ainsi les moments de bravoure et profite pour jouer sur les regards des acteurs pour mieux lire dans les émotions.
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Dernier élément qui est comme la cerise sur le gâteau et qui immortalise le monument. Je parle bien sur de la musique du regretté Jerry Goldsmith, tout simplement jouissif, mémorable, intense. Que ça soit les partitions simples faites au piano ou le thème chantonné par les chœurs, tout contribue à aider à faire rentrer le spectateur dans ce monde porteur de l’enfant de l’apocalypse.
Damien la malédiction est en ce qui me concerne une pure réussite : acteurs, musiques, réalisations, éclairage, montage, l’ensemble est fait non pour faire peur, mais croire à la naissance de l’antichrist. La frayeur viendra surtout au dernier plan, celui qui vous fera revivre le film même après l’avoir terminé. En ce qui me concerne un des meilleurs films du registre épouvante !
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THE THING
1982
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. Hiver 1982. Douze hommes sont bloqués dans leur base de recherche scientifique, au coeur de l'Antarctique.
Un jour, un chien court vers eux, poursuivi par un hélicoptère norvégien dont les occupants sont comme fous, tirant d'abord sur le chien, puis sur un des membres de l'expédition scientifique.
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Dans l’Antarctique, les membres d’une station polaire découvrent un organisme étranger enfoui depuis des milénnaires dans la glace. Ils ramènent alors la créature dans leur base. Celle-ci se réveille, très agressive, et grâce à sa faculté d’imiter l’apparence de ses victimes, elle se confond parmi les occupants de la base et les massacre l’un après l’autre. La résitance s’organise devant la menace mais la paranoïa s’installe et les lois sociales s’écroulent, chacun soupçonnant son prochain d’être la Chose.
Dans les années cinquante, Christian Nyby et Howard Hawks nous offraient un classique de la série B SF avec la Chose d’un autre monde dans lequel une équipe de scientifiques américains luttait contre un extra-terrestre humanoïde mais végétal, complètement dépourvu de compassion et d’humanité. Bien sur, en pleine période de guerre froide, le script cachait à peine son anticommunisme primaire, l’extraterrestre belliqueux imageant grossièrement la menace d’une invasion de soviets impitoyables.
Trente ans plus tard, John Carpenter retravaille le sujet pour bâtir une œuvre hautement psychologique, une sorte de paroxysme du principal thème de sa filmographie ; l’avance du Mal, masqué et indestructible. Toujours présent dans ses précédents films ou dans ceux qui suivront (cf le prince des ténebres juste en dessous), e concept du déguisement est incarné cette fois par un monstre capable de prendre la forme la plus familière pour tromper ses futures victimes et pour pénétrer dans leur intimité, la station polaire, comme une sorte de cheval de Troie génétique.
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. L’absence d’une présence féminine parmi les douze habitants met également en évidence des ingrédients Freudiens multiples : le confort et la sécurité de la station (intra-utérin) et le danger du froid glacial à l’extérieur (extra-utérin), les transformations du Monstre (une sorte de mère archaïque typique, comme dans Alien) qui peuvent être vues comme autant de renaissances. McReady et les autres peuvent aisément être assimilés à des enfants en présence de l’inconnu, du sale, du non conventionnel. Dans une des séquences du film, l’équipe se résout à sortir de la station – salie par la présence de la Chose – tout en restant relié par une corde – le cordon ombilical – dont la rupture entraîne les pauvres enfants dans l’égarement. (je n'y avais pas pensé a ca).Reste qu’en dehors de cette considération psychologique qui peut entraîner de multiples et passionnantes relectures du métrage, The Thing est un sacré bon film de terreur. Un huis clos terrifiant qui met en avant les thèmes récurrents chers à Carpenter.en les déformant à plaisir. Carpenter installe le spectateur dans une position inconfortable de témoin impuissant coincé dans un espace contigu sans refuge possible, d’où le Mal, voire l’Abject (la Chose n’a ni forme définie, ni taille, qui pourrait la référencer) peut surgir de n’importe où, n’importe quand, tel un virus – il ne faut manquer de se rappeler que la découverte du virus du SIDA, en ce début des années 80, a semé le trouble sur l’avenir des rapports humains. Le spectateur en arrive à douter du contenu de chaque plan, ce qui fait de The Thing un des films les plus déroutants et terrifiants des années 80.
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Comme d’habitude dans le cinéma de Carpenter, le personnage principal, McReady, incarné par Kurt Russell, acteur fétiche du réalisateur est un personnage très ‘’Hawksien’’ qui émane force et entêtement. Carpenter est un réalisateur américain somme toute de formation classique, qui pourrait être traité par ses détracteurs, il est vrai, de réactionnaire. Il faut cependant signaler que le héros ‘’Carpenterien’’, s'il est vrai que la fin justifie les moyens, est toujours au service d’une justice morale, contrairement à l’Inspecteur Harry par exemple, qui est lui au service d’une justice ‘’établie’’. D’ailleurs, dans ce film, le héros n’hésitera pas à sacrifier sa vie pour sauver l’humanité de la destruction. Du coté des effets spéciaux, grâce à un confortable budget de $15 millions, The Thing a également marqué son époque avec les maquillages impressionnants de Rob Bottin. Hélas, lors de sa sortie en 1982, le film fut aux States un énorme bide commercial. Les raisons de cet échec sont assez obscures ; trop violent diront certains, trop noir diront d’autres (en effet, la fin ouverte n’est pas particulièrement optimiste, laissant les deux seuls survivants plongés dans la nuit polaire, voués vraisemblablement à la mort). Toujours est-il que le film a connu plus tard un énorme succès en vidéo, est-ce à dire qu’il était sorti trop tôt ? Peut-être…
The Thing est un film énorme, intelligent, traumatisant et doté d’effets spéciaux hors normes pour l’époque. Avec ce remake, John Carpenter pose les bases d’un nouveau cinéma horrifique, qui mêlange les techniques du survival des années 80, la science fiction parano des années 50, et un aspect psychologique très prononcé.
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THE PRINCE OF DARKNESS
1988
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. Dans une église abandonnée des bas quartiers de Los Angeles. Cerné par une horde de clochards menaçants, un groupe d'étudiants et de chercheurs tente, sous l'égide d'un prêtre, de percer le mystère d'un ostensoir, enfermé dans les sous-sols du bâtiment. Gardé depuis des siècles par les membres d'une secte religieuse, les Frères du sommeil, l'objet contient un liquide verdâtre, qui est entré dans une phase d'étrange activité. Après être parvenu à déchiffrer le manuscrit lié à l'ostensoir, Catherine, une jeune mathématicienne, en arrive bientôt à la conclusion que celui-ci renferme l'antéchrist, le fils de Satan, qui ne demande qu'à être libéré pour dominer le monde…
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Dans une banlieue désertique, une équipe de scientifiques s’installe, en compagnie d’un prêtre, dans une église où l’on a retrouvé dans son sous-sol une étrange cuve contenant un liquide verdâtre. Au fur et à mesure de leurs études, les scientifiques sont sujets à des rêves étranges, pendant que le liquide verdâtre se met à bouillonner de plus en plus.
Pendant ce temps, à l’extérieur, une horde de clochard commence à se rassembler. L’horreur va commencer…
Après ses déboires hollywoodiens, John Carpenter décide de revenir à un cinéma plus indépendant. Et au genre qui a fait son succès ; le film d’horreur. Le Prince des Ténèbres reprend en fait la même trame que The Thing. Les protagonistes sont menacés de l’intérieur par une forme étrange qui peut s’emparer des êtres humains, mais ils ne peuvent cependant fuir à l’extérieur, une vague de clochards sanguinaires remplaçant le mortel froid polaire. Coincés dans ce lieu non sécurisé, pourri de l’intérieur, l’équipe de scientifiques et le prêtre se retrouvent dans une situation similaire à celle des occupants de la station polaire ce qui, par conséquent, ouvre grand les portes de la paranoïa et de la peur panique.
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Placé dans un réceptacle situé en hauteur – dominant les observateurs - le liquide vert transforme en goules toute personne qui s’approche de trop près du récipient. Comme s’il était doué d’une vie propre, cette mystérieuse semence pénètre avec violence, de manière éjaculatoire, dans l’organisme de la victime. Une métaphore très évocatrice qui fait renaître l’individu sous une autre forme, dotée d’une essence inhumaine et plus forte. Ces créatures ne sont en rien des zombis car elles servent une cause, elles doivent protéger et favoriser la venue du prince des Ténèbres, le fils du Diable qui ressent la furieuse envie de venir faire un tour sur la Terre. Il est néanmoins difficile de dire si ce produit vert fluo (hommage à re-animator ?), donneur d’une nouvelle vie, est contrôlé ou non par son créateur. C’est une des faiblesses de ce scénario qui comporte de nombreuses incertitudes.
L’une d’entre elles est l’attitude des clochards. On comprend que ce sont des esprits faibles dominés par Satan, mais on n’en comprend pas vraiment la procédure, et les aboutissements, mis à part le fait qu’ils sont chargés de protéger l’accès à l’église. Il est vrai que cet aspect d’inachevé rend leur apparition encore plus flippante. Jusqu’où sont-ils capables d’aller ? Que veulent-ils vraiment ?
A cela s’ajoute le message d’avertissement venant du futur. Un message subliminal qui traverse les ages pour prévenir l’humanité (en fait, juste quelques scientifiques universitaires…) de la prochaine tentative d’arrivée du diable. Oui, bon, admettons. Je pense sincèrement que ces points d’ombre auraient du être éclaircis ou peaufinés.
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Si je n’ai pas été vraiment convaincu par ce scénario, qui comporte à mon avis trop de lacunes, il n’en est pas de même pour la réalisation, qui est tout bonnement excellente. Avec le Prince des Ténèbres, John Carpenter réalise sans nul doute son film le plus terrifiant. Sur une musique synthétique mais très peu rythmée, le cinéaste fait monter lentement la pression, à une cadence métronomique, chaque évènement s’enchaînant lentement les uns derrière les autres. De l’assassinat du jeune étudiant par les clochards jusqu’à l’explosion de violence et de folie qui clôt le film, chaque nouvelle situation augmente notre angoisse d’un degré supplémentaire sur l’échelle de l’horreur. On est plus proche du cinéma d’horreur italien à la Dario Argento que du fantastique américain survolté et pétaradant.
Très confiant en ses capacités techniques, Carpenter alterne les gros plans biens dégueus – les cafards, les visages des goules.Les plans d’ensemble sur les clochards qui, part cette méthode, ne sont pas sans rappeler les zombis de Romero. Impression appuyée par leur démarche lente et leur regard vide. On a ainsi la sensation que, quelque soit le choix de cadre, une vision d’horreur peut survenir. Et le réalisateur joue avec ça, en faisant durer le plaisir à travers des travellings d’une lenteur calculée. Il n’y a rien strictement rien à dire, c’est très efficace.Pour ajouter au plaisir, John Carpenter s’est entouré de comédiens de qualité et avec lesquels il a des affinités particulière. En tête de liste, on trouve ce cher Donald Pleasance, qui interprète le rôle de l’homme d’église. Son jeu juste, sobre, et volontaire apporte au personnage un aspect ‘’missionnaire’’ en parfaite adéquation avec le but de sa présence sur les lieux. Des plateaux de Jack Burton, le cinéaste ramène trois icônes de la série B ; le patriarche Victor Wong et Dennis Dunn. Seul Jameson Parker, que je trouve un peu fade, ne m’a pas convaincu dans le rôle principal. A noter dans le rôle d’une sorte de leader des clodos, le chanteur au visage pas possible Alice Cooper, qui décidemment n’a pas besoin de maquillage pour faire peur.
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Le Prince des Ténèbres est assurément une des réussites de John Carpenter. Et un de ses meilleurs films. Cela aurait pu assurément être un pur chef d’œuvre s’il avait bénéficié d’un scénario plus travaillé. Reste que c’est une œuvre angoissante pour certains, terrifiantes pour d’autres, et cela grâce à une réalisation impeccable. Un film qui met en valeur l’indéniable savoir-faire du cinéaste.
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IN THE MOUTH OF MADNESS
1994
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. Spécialiste incontesté du roman d'épouvante, Sutter Cane est devenu une idole. Une foule de lecteurs attend avec une impatience hystérique son nouveau roman : L'antre de la folie... Alors que les éditeurs s'apprêtent à le publier, l'auteur disparaît mystérieusement. Harglow, propriétaire de la maison d'édition, charge John Trent, un inspecteur d'une compagnie d'assurance, et Linda Styles, une employée, de retrouver Cane d'urgence. En parcourant ses livres, ils découvrent peu à peu des indices. L'enquête les conduit à Hobb's End.
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John Trent (Sam Neill) est un détective privé excessivement cynique chargé de retrouver Sutter Cane (Jürgen Prochnow), un écrivain récemment disparu dont les œuvres fantastiques provoquent des émeutes à chaque parution. John pense que cette disparition n’est qu’un coup publicitaire destiné à faire parler du prochain roman de Cane mais son enquête le mène dans une petite bourgade du nom de Hobb’s End qui ne figure sur aucune carte et dans laquelle les événements étranges vont se succéder…
John Carpenter décrit lui-même son film (sorti en 1995) comme le chapitre final d’une « trilogie de l’apocalypse » commencé en 1982 avec The Thing et continué dans Le Prince des Ténèbres en 1987. Il est vrai que l’Antre de la Folie est une sorte de symbiose de ces deux films, qui leur emprunte une certaine ambiance suggestive et des effets visuels extravagants qui nous montrent des créatures monstrueuses très soignées, notamment la vieille femme qui tient l’hôtel de Hobb’s End…
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Pour ceux qui connaissent l’œuvre de l’écrivain américain H.P. Lovecraft, l’excellent scénario de Michael DeLuca est rempli de références à cet univers et se révèle particulièrement efficace. L’action se déroule en Nouvelle Angleterre, lieu cher à Lovecraft, et les créatures tentaculaires, les Anciens et les adeptes de religions promettant le retour de ces créatures sur Terre, ainsi que la folie humaine sont autant d’hommages à l’écrivain. A noter qu’il y a dans le film quelques phrases qui sont très proches d’extraits de la nouvelle « Des Rats dans les Murs » notamment, dans la scène où Lynda Styles lit des extraits du nouveau roman de Cane. Le film est construit autour de thèmes tels que la distinction entre la réalité et la fiction, des notions que le spectateur lui-même mélange parfois dans cet univers déstabilisant et sans espoir, en suivant la descente aux enfers de Trent. Un autre thème intéressant est celui de la perte de repères de certaines personnes qui finissent par croire à une fiction et se convaincre qu’elle est réelle.
Rien à dire au niveau de la maîtrise de la réalisation soutenue par une musique angoissante de rigueur, John Carpenter est un GRAND réalisateur et le prouve ici parfaitement, compte tenu de la complexité du scénario. Un sentiment de paranoïa et d’horreur mélangé s’empare du spectateur à la manière d’un excellent roman fantastique. Le film est d’ailleurs une sorte de retour aux sources du fantastique à travers les références à la littérature.
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Le casting est un élément donnant beaucoup de crédibilité à l’ensemble, Sam Neill est parfait dans son rôle de détective plongeant dans la folie et la schizophrénie pendant que l’Humanité disparaît au profit de créatures impies. Jürgen Prochnow incarne quant à lui un Sutter Cane machiavélique et inquiétant…
On peut peut-être reprocher à ce long métrage d’être assez dense ce qui fait que le spectateur non-initié aura peut-être du mal à tout intégrer au premier visionnage mais cela permet aussi de redécouvrir l’histoire avec un sentiment assez différent la deuxième fois. Mais tout comme les livres d’horreur qui ont marqués la littérature, comme ceux du maître Lovecraft, L’Antre de la Folie est un film à savourer encore et encore. La fin est d’ailleurs un élément intéressant car elle est très ouverte mais très satisfaisante. Une grande référence du cinéma horreur-fantastique et un des meilleur long métrage de John Carpenter, qui n’a malheureusement connu qu’un succès relatif à sa sortie cinéma.
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Night Of The Living Dead
1990
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Je continue avec un autre remake de la célèbre saga de George.A Romero. Aujourd'hui Night Of The Living Dead ! Remake du film portant le meme nom de 1968 ( dont la critique viendra ne vous en faites pas !)
Lors d'expériences atomiques, les morts se réveillent et sortent de leurs tombes afin d'anéantir les vivants. Cinq personnes se réfugient dans une cabane isolée...
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Ce film a reçu l'exequatur du maître, puisque Romero en est producteur. De plus, il en a confié la réalisation à quelqu'un de confiance, à savoir le génial expert en effets spéciaux sanglants Tom Savini. D'ailleurs, le bonhomme avait auditionné pour faire les effets spéciaux du film d'origine en 1968, mais avait été mobilisé pour partir au Vietnam. Photographe là-bas, il a été marqué par les horribles détails anatomiques qu'il n'a pas pu manquer de voir. Cette expérience l'a influencé pour la création de maquillage et pour filmer la mort. Le critique Robin Wood voyait dans la progression de la trilogie des morts-vivants des références à l'histoire de l'Amérique contemporaine. La Nuit des morts-vivants, chronique de la décomposition familiale, renvoie au malaise engendré par la guerre du Vietnam, Zombie à l'Amérique de Nixon, triomphe de la consommation. Tandis que Le Jour des morts-vivants renvoie à l'ère de Reagan.Force est d'avouer que le remake réalisé par Tom Savini est dépouillé de cette connotation sociologique et historique. Cela n'en demeure pas moins un film intéressant
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Ce remake bénéficie d'une solide interprétation. Tony Todd (qui par la suite jouera le Candyman dans le film de Bernard Rose de 1992) joue Ben avec une rare intensité, il en va de même pour Tom Towles qui incarne un Harry Cooper déformé par la haine et au regard halluciné. Ce qui fait surtout l'intérêt du film, c'est la transformation avantageuse du personnage de Barbara. On passe d'une vision datée de femme inapte à survivre seule (dans l'original, choquée par la mort de son frère et l'attaque des zombies, Barbara devient un poids mort pour le groupe), à une vision plus féministe (dans le remake, elle fait vite le deuil de son frère, s'endurcit pour survivre, galvanisée en cela par Ben: c'est une tough girl, à l'instar de Ripley dans la série Alien). Progressivement, Barbara, jouée par la cascadeuse Patricia Tallman.prend le pas sur le personnage de Ben, c'est elle qui propose de fuir la maison en faisant du slalom autour des zombies qui ne sont guère véloces. Elle devient le personnage principal du film après que Ben ait été mortellement blessé par Cooper. En revenant dans la maison avec un groupe de rednecks pour sauver les éventuels survivants, elle constatera avec horreur que Ben est devenu un zombie par la faute de Cooper qui, lui, a survécu en se cachant dans le grenier. Elle l'abattra d'une balle dans la tête, faisant passer le cadavre pour un zombie qu'elle aurait éliminé. Barbara résume bien l'idée que l'on retrouve dans tous les films de morts-vivants de Romero, lorqu'elle assiste, la menace passée, à des attractions organisées par les rednecks armés (pendaisons de zombies, tirs de zombies, combats contre des zombies!).
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They're us. We're them and They're us. (Ils sont nous. Nous sommes eux et ils ont nous.). En somme, les vivants ne valent pas mieux que les morts! La sauvagerie est la même. Le passage du noir et blanc à la couleur n'a pas rendu le film plus sanglant, et c'est la le principal bémol de ce remake. Le film original n'avait fait l'objet d'aucune censure, en revanche, la MPAA (commission de censure américaine) a exigé la suppression de plans gores compris dans le remake. En conséquence, pas de têtes qui explosent!
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DAWN OF THE DEAD
2005
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. Personne ne peut expliquer comment tout cela est arrivé, mais ce matin, le monde n'est plus qu'un immense cauchemar. La population de la planète se résume désormais à une horde de morts vivants assoiffés de sang et lancés à la poursuite des derniers êtres humains encore en vie. Après avoir miraculeusement réussi à s'échapper de son quartier, Ana Clark se barricade avec un petit groupe de survivants dans un centre commercial. André et sa femme enceinte, Michael et Kenneth, officiers de police, vont tout faire pour rester vivants. Alors que dehors, la situation est de pire en pire, à l'intérieur, il faut aussi faire face aux peurs et aux démons de chacun.
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En 1978, le cinéaste George Romero et son ami Dario Argento mettaient en chantier un film qui restera dans la postérité comme étant la référence du genre. Dawn of the Dead – Zombi en France – avait pour mission de raconter la tentative de survie d’un groupe d’individu cerné dans un lieu clos – une grande surface – par une multitude de morts-vivants les étouffant inexorablement. Mais, en seconde lecture, il se présentait également comme un véritable pamphlet contre la société de consommation et une métaphore sur la révolte des classes sociales opprimées.
Grâce à une ambiance glauque et angoissante, une musique efficace – dans la version européenne -, un montage nerveux et incisif, et des effets spéciaux de qualité, le film réussit son pari. Ceux qui ne voyait pas en lui la critique sociale se contentant d’apprécier ce génial western moderne, avec notamment l’intervention des loubards dans la galerie, encore plus ‘’inhumains’’ que les zombis – absent de cette nouvelle version, d’ailleurs. Il eut un colossal succès en salle et encore plus en vidéo.
De nombreuses années plus tard, Zack Snyder remet le couvert avec ce remake, ou plutôt cette variation sur le mythe du zombi. Car si la trame principale reste, les différences sont nombreuses. Déjà, dans l’attitude du zombi lui-même. Comme Danny Boyle avec son 28 Jours Plus Tard, les zombis de la version 2004 sont agressifs, bien entendu, mais aussi extrêmement rapide et agiles. Si cela permet, au moyen de jeux de cadre habiles, de donner une sensation de stress plus pressante lors des scènes d’action, cela a comme inconvénient, à mon avis, d’ôter cette impression de lente marée implacable et irrésistible. Le zombi perd son coté surnaturel et son aspect ‘’entité digestive’’ – assimilant lentement de nouvelles énergies par dévoration - pour être remplacer par cette sensation de voir une bande de loubards dopés aux amphétamines, ou une émeute de dockers enragés.
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Le deuxième changement se trouve plutôt dans l’aspect narratif. Les temps ayant changé, ce jeune cinéaste, issu du milieu de la pub, trouve probablement que les revendications des années 70 n’ont plus lieux d’être et il supprime du script toutes les scènes et les tous les phrases de dialogue pouvant amener à considérer son film comme une métaphore péjorative sur la société actuelle. Ainsi, fini ces plans sur les médias avides d’information, out les séquences au cours desquels les zombis continuent à faire leur course ‘’comme il l’ont toujours fait’’, et la séquence d’introduction dans le milieu black avec les flics bourrins a été carrément supprimée.
En fait, Zack Snyder se concentre essentiellement sur la partie se passant dans le centre commercial, puis il rajoute une spectaculaire fuite en camion blindé dans le pur style Mad Max. Bref, il consacre essentiellement son film à un traitement spectaculaire porté vers l’horreur. De ce coté là, il n’y réussi pas trop mal avec cette séquence d’accouchement de morts-vivants qui lorgne plus du coté de Yuzna que de Romero et une magnifique explosion dévastatrice au milieu d’une foule de milliers de zombis. Le montage est bien nerveux, l’action bien menée et les effets spéciaux de qualité.
Le problème est que mis à part quelques sursauts, l’Armée des Morts ne fait pas peur. Il est certainement stressant et parfois assez jubilatoire, mais avec ce montage aussi axé sur l’action exacerbée, le rythme ne laisse pas le temps d’instaurer un climax propice à la peur viscérale. Comme dans un bon jeu vidéo, ça shoote du mort-vivant à tout va, ça courre dans tous les coins, mais on ne ressent aucune angoisse. Hormis à certains rares moments, comme lors des discussions avec un type réfugié sur le toit d’un magasin situé un peu plus loin.
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On notera aussi quelques légères incohérences, comme le fait qu’en moins de 10 minutes, il n’y plus âme qui vive dans un quartier envahi de flics, ou cette méthode expéditive de Snyder afin se débarrasser de plusieurs protagonistes dans un improbable accident de bus causé par une tronçonneuse échappant au contrôle de son utilisateur. Sans compter qu’une femme zombie enceinte braillant comme une damnée durant probablement plusieurs heure n’attire pas l’attention des autres membres du groupe, au sein d’un centre commercial désert qui doit être vraiment propice à la résonance des sons. Mais bon, rien de bien grave en fait.
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La colline a des yeux
2006
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.[img] http://kinoguru.com/images/poster/hills_have_eyes/hills_have_eyes.jpg[/img]
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. Pour fêter leur anniversaire de mariage, Big Bob Carter, un ancien policier de Cleveland, et sa femme Ethel ont demandé à leur famille de partir avec eux en Californie. Big Bob est sûr que faire la route tous ensemble les aidera à resserrer des liens familiaux un peu distendus.
Même si tout le monde vient, personne n'est vraiment ravi d'être là. Lynn, la fille aînée, s'inquiète du confort de son bébé. Son mari, Doug, redoute de passer trop de temps près de son beau-père. La jeune Brenda regrette de ne pas être allée faire la fête à Cancun avec ses amis. Et Bobby ne s'intéresse qu'aux deux chiens de la famille.
Une route désertique va conduire les Carter vers le pire des cauchemars...
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Remake du film homonyme de 1977 réalisé à l'époque par Wes Craven, cette nouvelle version d'Alexandre Aja (réalisateur de Haute Tension) remet au goût du jour et avec brio la tension et l'horreur de l'original. La preuve vous en sera faite dès les premières minutes avec une introduction des plus efficaces qui rentre tout de suite dans le vif du sujet.Hormis l'introduction poignante, la première grosse demi-heure se passe sans aucune goutte de sang. Alexandre Aja préfère prendre son temps pour camper ses personnages et nous livrer leur personnalité avant d'entamer les temps difficiles. Le film n'en est pas moins intéressant car une tension palpable s'installe petit à petit autour de cette famille réunit là pour essayer de faire bonne impression. Lynn, la fille aînée s'inquiète du confort de son bébé dans ce mobil home en plein désert alors que Doug, son mari, essaye d'éviter de passer trop de temps avec ses beaux parents, Big Bob et Ethel. Brenda la soeur de Lynn ne jure que par son iPod et aurait préférée faire la fete à Cancun avec ses amis, alors que Bobby le benjamin n'a d'yeux que pour ses deux chiens. Mettez tout ce beau monde pendant des heures de route dans l'espace confiné d'une caravane - alors que dehors ce sont les grands espaces du désert - et vous aurez vite une cocotte prête à bouillir.
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La suite est beaucoup moins joyeuse pour la famille Carter. En effet le film bascule complètement et rapidement dans l'horreur dès la première victime. Fini la rigolade, on rentre dans le vif du sujet. On a tout d'abord peur de ne pas voir qui attaque la famille, c'est souvent le cas dans les films d'horreur qui se passent toujours par nuit pluvieuse lors d'une panne de courant. Et bien non, cette fois-ci l'action se passe la plupart du temps au grand jour et vous allez pouvoir profiter des têtes difformes des psychopathes du coin dans toute leur splendeur, Alexandre Aja n'étant pas du genre à cacher le maquillage des acteurs. C'est donc un jeu du chat et de la souris qui se met en place obligeant les deux camps à utiliser différentes stratégies pour survivre.Les évènements, parlons-en. Les scènes s'enchaînent sans faux pas et avec logique combinant action et suspens. On a même droit à quelques réflexions intéressantes sur les essais nucléaires et leurs effets, point de départ du scénario. Certaines scènes sont carrément réussies comme le réveil de Doug dans un vieux congélo rempli de membres dépecés, son futur tombeau s'il n'arrive pas à en sortir. Ca a de quoi stresser les plus calmes d'entre nous. Ou encore la fameuse scène de la caravane, présente dasn l'original dont je vous laisse découvrir le dénouement. Des scènes particulièrement efficaces et réussies. Cependant, il persiste 5 petites minutes presque à la fin où on sent une intervention extérieure sur le réalisateur pour intégrer une espèce de fausse fin tellement classique et normée par rapport au reste du film qu'on a vite fait de l'oublier pour se remettre dans l'ambiance pour le vrai final. Vous éliminerez aussi la dernière image qui est plus marketing qu'autre chose puisqu'elle induit une suite qui n'a pas lieu d'être. Une fois éliminés ces deux petites séquences, vous aurez un bijou de film d'horreur.
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Je me dois de vous glisser quelques mots sur la réalisation et l'esthétique du film. Particulièrement efficace, la réalisation ne laisse aucun temps mort au spectateur, Aja réussissant à alterner humour, violence, gore et tension sans aucun problème, de fait le film passe plutôt vite et on ne se retrouve pas avec la désagréable impression d'avoir loupé une scène coupée au montage. Les effets spéciaux sont purement classiques, maquillages et explosions et renforcent donc le sentiment de réalisme du film. Du coup, on vibre pour eux dès qu'il arrive quelque chose et ça fait du bien de retrouver cette sensation si longtemps oublié à cause des récents films d'horreur utilisant la synthèse à outrance.La musique est bien dans le ton et sais parfois se faire suffisamment discrète pour renforcer les effets visuels. A noter qu'à deux reprises la musique m'a semblée trop décalée, comme un air de Western Spaghetti qui n'a rien à faire ici et qui nous ferait presque décrocher de cette ambiance pesante. Heureusement ça ne dure qu'un instant.
Quand à l'esthétique, entre le désert et la ville fantôme bombardée de radioactivité, le vide et le silence forment un nouvel acteur du film, bien plus angoissant que les vrais monstres. Les maquillages sont soignés et le sang versé n'est pas compté. C'est donc vraiment gore et trash. La Colline redonne ses lettres de noblesse à l'interprétation et au vrai sang, à l'ambiance et aux maquillages, à la violence et à l'intelligence. C'est une réussite et je dis bravo.
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Dawn Of The Dead
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. Des morts-vivants assoiffés de sang ont envahi la Terre et se nourrissent de ses habitants. Un groupe de survivants se réfugie dans un centre-commercial abandonné. Alors que la vie s'organise à l'intérieur, la situation empire à l'extérieur...
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Dawn of the Dead est reconnu par plusieurs comme un classique du cinéma d’horreur. Qu’en est-il vraiment? Chose certaine, s’il ne fait pas l’unanimité, il a été suffisamment reconnu et populaire pour que l’on en fasse une nouvelle version. Bien qu’il ne peut être apprécié par tous, notamment de par sa violence souvent excessive et choquante, il s’agit effectivement d’un très bon film d’horreur. Plusieurs raisons l’expliquent, mais on peut rapidement noté la qualité des trucages, l’histoire en général, mais aussi la critique de la société de consommation que Romero transmet à travers son film.
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Dawn of the Dead se déroule après Night of the Living Dead. Les zombies ne sont plus que dans une petite municipalité, ils se répandent comme une traînée poudre à travers le pays. Un groupe s’enfuit devant cette menace et se réfugie dans un centre commercial. Cependant, ce dernier est également envahi par les morts-vivant. De plus, des cambrioleurs menacent de venir les déloger de leur cachette. Drôle d’idée de faire un film d’horreur devant se dérouler presque entièrement dans un centre commercial. La raison est que Romero a décidé de transmettre un message à travers son film. Dawn of the Dead se moque de la société nord-américaine et par le fait même de la société de consommation. D’ailleurs, la présence des morts-vivants dans ce lieu trouve son explication dans leur instinct. « This was an important place in their lives » affirme d’ailleurs l’un des personnages. Il n’y a pas vraiment de façon plus directe d’annoncer ses couleurs, notre société est uniquement basée sur la consommation. Avec un peu plus de subtilité, Romero démontre que les héros se retrouvent heureux à cet endroit puisqu’ils peuvent consommer à nouveau. En plus, Dawn of the Dead tente de parler sérieusement de la problématique que vit le monde. Il n’y a pas de supervirus s’étant échappé, personne ne connaît l’origine du mal et tous tentent d’amener leurs idées sur l’origine de ce phénomène et la façon de le contrer. Et si ce n’était pas déjà assez, Romero se moque littéralement de l’Américain sudiste. Une des scènes, que plusieurs trouveront fort amusante, nous présente une bande d’hommes, barbus et habillés de jeans avec une chemise carottée en train de boire copieusement de la bière sur fond de musique country et armés de leurs fidèles armes. «Those rednecks are probably enjoying this whole thing.», avance un autre personnage. Bien entendu, on pourrait découvrir que Romero ne donne pas davantage de respect à l’homme qu’aux morts-vivants. Ces derniers n’attaquent que les autres races alors que les humains, malgré le danger, se battent entre eux. Ce thème est davantage abordé dans Day of the Dead.
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Bien entendu, Dawn of the Dead est avant tout un film d’horreur, et il réussit très bien cette matière. Romero, malgré un budget très limité d’environ 1,5 million, filme comme s’il possédait un budget imposant. Son travail derrière la caméra est certainement parmi les meilleurs puisqu’il nous fait complètement oublier le manque de moyens. Si Dawn of the Dead a des airs de série B, la réalisation est très professionnelle. Le scénario l’est également tout comme les dialogues qui réservent de très bonnes répliques dont la très classique: «When there's no more room in hell, the dead will walk the earth.» Les trucages, réalisés par le maître du cinéma d’horreur Tom Savini, sont fort réussis. Surtout lorsque l’on prend le budget en perspective. Le sang n’est peut-être pas toujours des plus réalistes et les maquillages laissent quelques fois voir les moyens limités. Mais quand vient le temps de donner dans le très gore, Savini possède plusieurs tours dans son chapeau. Ceux qui ont déjà vu, ou qui écouteront le film se remémoreront certainement la musique. Il n’y a pas plus électronique dans les années 80, mais elle marque tout de même. Elle sert bien à appuyer les effets recherchés par Romero. Notamment, vers la fin du film, une musique pompeuse et exagérément héroïque se met à jouer, transformant l’entièreté de la scène en une parodie hilarante du héros américain typique. Même les acteurs contribuent efficacement à la qualité de ce film. Même s’ils sont de parfaits inconnus, ils jouent avec conviction leur rôle et pourraient même rivaliser avec des noms de notoriété plus élevée.
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Bref, Dawn of the Dead est un classique de l’horreur qui mérite son statut. Bien qu’il puisse en apparence sembler être un mauvais série B, il s’agit du contraire. Malgré le budget limité. Romero possède une réalisation maitrisée qui contribue à la qualité de l’œuvre. Les dialogues sont très bien écrits et l’histoire en général réserve de très bonnes scènes d’horreur et de comédie. Ajoutez une critique de la société de consommation ne peut qu’aider le tout. Souvent copié, jamais égalé.
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