CALVAIRE
2003
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Marc Stevens est un chanteur itinérant. Apres avoir donné un spectacle dans une maison de retraite, il continue son voyage mais tombe en panne sur le chemin. Il arrive dans une ancienne auberge et fait la connaissance de M. Bartel. Fort accueillant, le vieil homme le somme de rester pour passer quelques jours en sa compagnie le temps de réparer sa camionnette. Le vieil homme va alors se dévoiler comme étant un maniaque perturbé par la disparition de sa femme…
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Le film débute sur le quotidien d’une banale maison de retraite avec le spectacle de Marc. Déconcerté par ce qu’il suscite chez les femmes au niveau hormonale, (et notemment avec Brigitte Lahaye), il s’échappe au plus vite après son show. L’histoire démarre alors doucement, et tout se déroule d’un naturel des plus déconcertant.
Il rencontre Bartel et son auberge. L’atmosphère s’alourdie peu à peu, jusqu'à ce qu’elle nous révèle la face cachée de Bartel : un maniaco-dépressif dangereux, traumatisé par le départ de sa femme. On comprend alors le stratagème pervers qu’il manigance : retrouver sa femme à travers Marc. Les scènes dans lesquelles il s’acharne à transformer notre héros en femme vont s’enchaîner au détriment de notre victime aux portes de l’enfer. L’auteur n’utilise pas de plans gores, mais seulement des scènes réalistes et concrètes, bien que le passage de la crucifixion reste un peu exagérée.
Puis, des villageois tous aussi fous les uns que les autres, viennent prendre part à la mascarade. La scène surréaliste du bar parle d’elle-même : les chasseurs se mettent soudainement a danser comme des pingouins tout droit sortis de LA MARCHE DE L'EMPEREUR.Le spectateur est plongé dans une sphère démente,on s’interroge, perplexe par le décalage suscité des protagonistes du film. Marc lutte inlassablement contre cette folie champêtre et s’engouffre dans un puit puis sans fond.
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En tout cas l’atmosphère humide et sombre des Fagnes contraste fortement avec le coté sombre de l’intérieur de l’auberge. N’oublions pas que cette région incroyable de Belgique a un microclimat sibérien et une végétation folle. Ce scénario complètement déjanté nous permet de découvrir un univers dément de la campagne profonde, l’auteur a-t-il voulu nous montrer une face cachée de cette paysannerie marginale ou a-t il juste voulu dénoncer les esprits malades qui y vivent ?
Voilà en tout cas un film peu banal que je recommande à tous ceux qui ont envie de porter leur cerveau a ébullition!
Très remarqué au Festival de Cannes, où il a été présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique en 2003, CALVAIRE a été projeté l'année suivante au Festival du film fantastique de Gérardmer où il y a obtenu le Prix du jury et celui de la critique internationale.
CALVAIRE a d'autre part décroché le Prix très spécial, une récompense, initiée par Jean-Claude Romer et Gérard Lenne, qui distingue chaque année un film dérangeant, iconoclaste.
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