Trois ans après le lancement de la Xbox One, il était temps que la franchise Gears of War revienne pour satisfaire les fans, désireux de retrouver le feeling d'un TPS devenu roi dans sa catégorie. Mais le temps a passé, laissant la concurrence débarquer avec de nouvelles approches et voyons voir si l'efficacité sera suffisante pour briller aussi bien qu'il y a une décennie.
En osant employé la première personne, j'oserais dire faire partie de ceux qui n'ont pas aimé la nouvelle orientation prise dans la série Halo (le test du 5 n'est pas de moi), 343 Industries ne faisant qu'enchaîner de mauvais choix depuis le quatrième afin de renouveler une franchise qui tournait en rond depuis longtemps. Résultat, c'était toujours la même chose, mais avec davantage de lourdeur. Les fans ne s'y sont pas trompés avec des ventes deux fois moindres que pendant les grandes heures de l'époque 360, et conscient de ce fait, le studio The Coalition ne pouvait se risquer à faire n'importe quoi pour Gears of War 4. En somme, on verra bien ce qui se passera pour le cinquième mais en attendant, on reste dans les bases, et on fait plaisir à son public.
Précédé par trois séquences de flashbacks bien foutues pour rappeler brièvement ce qui s'est passé durant la première trilogie, mais en usant d'un autre point de vue, le scénario de ce quatrième opus nous place donc 25 ans plus tard, où l'humanité vit dans une relative tranquillité. Les locustes n'existent plus, et le seul danger qui ravage le monde est incarné par la présence d'énormes tempêtes dignes de tornade, frappant aussi souvent que la pluie en Bretagne et ayant obligé les politiciens à imposer des restrictions de vie pour le peuple : habiter dans des camps fortifiés. Seulement, l'humain étant ce qu'il est, le besoin de liberté s'est rapidement fait sentir et plusieurs groupes ont préféré opter pour la marginalité, dans de petits villages reclus, plus fragile face à la météo mais où chacun peut faire à peu près ce qu'il souhaite.
Vous allez alors découvrir le nouveau trio de cette trilogie, avec tout d'abord JD, le bon gaillard qui a hérité de la mâchoire de son père (Marcus Fenix, si vous n'avez rien suivi de la com), mais pas de son charisme, faute de vécu probablement. Même topo d'ailleurs pour les deux autres qui vont faire dans la caricature, que ce soit Del le black rigolo toujours là pour sortir une vanne, et Kait la rebelle qui a tout de même un coeur. Dans tous les cas, ne comptez pas retrouver ici la prestance de Dom, Baird et Cole, le quatuor d'origine très « beauf US » mais qui fonctionnait à merveille. Nos jeunes héros sont plus naturels, plus humains dira t-on, ce qui quelque part apporte un autre style au risque de déplaire ceux qui préféraient l'époque où on parlait de « veines du derche ». Mais encore une fois, le manque de vécu étant ce qu'il est, qui sait à quoi ressemblera cette team dans les prochains épisodes.
Le premier acte pose donc les bases scénaristiques. Si chaque représentant du trio n'a pas le même passé, le destin a fini par faire son travail. JD et Del sont deux anciens gradés de la CGU qui ont souhaité l'émancipation et ont donc rejoint Kait, native de ces nombreux villages laissés pour compte par les hautes instances. Car forcément, démuni face au reste du monde, votre village a besoin de matos pour survivre et la mission d'introduction demandera donc de pénétrer dans un complexe gouvernemental et y piquer ce qu'on décrira comme une imprimante 3D du futur. Tout ne se passant jamais comme prévu, ces premières heures forcément plus posés vont à de nombreuses reprises vous mettre face à à des vagues de méchas, ce qui restera un défaut pour les fans qui préfèrent voir l'hémoglobine couler que les tas de boulons exploser. Les choses s'arrangent heureusement très vite, le scénario de cette nouvelle trilogie mettant en place ces nouvelles pièces dès la fin du premier acte.
Gears 4 redevient ensuite très vite le Gears que l'on connaît, avec sa nervosité dans les combats (à privilégier en coopération et en mode vétéran) et une souplesse légèrement accrue dans les mouvements. Un défouloir brut servi avec un rendu de haute volée puisqu'il s'agit ni plus ni moins qu'un des plus beaux jeux du support (heureusement vu la licence), malgré quelques travers qui sont plus d'ordre esthétique qu'autre chose. Passe encore les grottes et autres souterrains qui sont une habitude dans la série mais il n'y a en revanche rien de plus générique qu'une foutue usine. Dans les faits donc, et comme dit suffisamment plus haut, la formule ne change pas et on retrouve toujours les hordes de plus en plus balaises jusqu'à la fin du jeu, et les petits trucs existants depuis le premier épisode, comme la séparation en deux équipes qui ajoute du challenge (heureusement, l'IA est au rapport pour vous relever constamment contrairement à celle de Halo 5), et bien entendu ces salles dont on devine au premier coup d'oeil qu'elle servira pour un combat. Les personnages en arrivent presque à s'en moquer, Del ne manquant pas de pointer que quelque part, on n'est jamais tranquille plus de quelques minutes.
Bien sûr, il y a un peu de neuf à droite/à gauche. On pensera notamment à des passages de simili-hordes avec besoin de survivre sur 2/3 vagues en plaçant des éléments comme des tourelles, ou encore un poil de grand spectacle comme le veut la tradition de notre décennie, dont une séquence en moto qui apporte un peu de variété à défaut d'être réussie : on sent que ni le moteur, ni la conception des assets ne sont fait pour ce type de séquence qui ne restera pas dans les mémoires. L'armement a aussi évolué mais outre le très bon fusil de précision repris de Judgment, on ne peut dire que les autres nous feront lâcher nos lanzors et autres fusils à pompe. L'espèce de lance-disques peut faire très mal dans les rangs adverses mais est assez difficile à prendre en main, surtout dans un jeu où le cover-system est roi. Pire encore pour ce qu'on appellera le lance-mine qui demande un haut degré de précision, là où les ennemis sauront l'utiliser avec grand talent pour vous éclater la tronche.
En parlant d'ennemis, on ne peut décemment parler de satisfaction pour ce nouveau point de départ. En mettant de coté les méchas, on ne peut dire qu'on croule sous la nouveautés puisque la majeure partie du jeu vous confrontera à l'équivalent de drones ou de petites bestioles qui vous foncent dessus… le genre d'opposants qu'on retrouvait déjà dans le premier épisode. Il faudra attendre la moitié du jeu pour découvrir trois nouvelles sortes de streums, deux d'entre eux faisant l'objet d'affrontements soutenus, surtout celui qui prend un malin plaisir à gober l'un des membres de l'équipe. Les boomers passent eux à la trappe, remplacés par d'autres mastocs qui pour le coup vous vous faire suer. Véritable éponge à PV et toujours accompagné d'une grosse arme, ces derniers ont en plus la capacité de booster la défense de tous les drones alentours. Et coté boss, on est également servi même s'il faudra attendre le dernier tiers du jeu pour en voir les deux principaux représentants, avec une légère déception pour le dernier, qui reste toujours meilleur que la blague de Gears of War 2, et surtout précédé d'une longue phase bien fun.
Oui, on en aurait voulu peut-être plus pour ce quatrième opus. On comprend encore une fois que le studio n'a pas voulu tenter une prise de risque mais il aurait été sage de proposer autre chose pour aller plus loin que la simple continuité, et ce sans pour autant briser la formule d'origine. Bien sûr, les tempêtes sont ultra classes et donne lieu à des phases très réussies, mais pourquoi par exemple n'avoir exploiter le moteur physique que dans ces phases ? Et pourquoi ne pas avoir par exemple poussé la formule un peu plus loin en utilisant cette fameuse caisse (l'imprimante 3D décrite plus haut) pour oser proposer un système d'amélioration des armes ? Ou du moins des balles… Car tout comme l'orientation « RPG-esque » de Destiny a pu faire perdre à la série Halo certains de ses adeptes, visiblement satisfaits de cette nouvelle voie, certains fans de The Division pourraient se montrer réticent à revenir vers une formule classique et lambda. Car malgré son statut de référence en terme de feeling, Gears of War 4 ne fait aujourd'hui que se reposer sur ses fondamentaux et s'il le fait magnifiquement bien avec une aventure nerveuse de bout en bout, la redondance reste de mise, et il est peu probable que Microsoft devra se contenter de cela pour Gears 5 dans 2 ou 3 ans.
Mais heureusement, Gears of War, ce n'est pas que sa campagne et les fans attendaient donc au tournant The Coalition sur le multi, Fergusson ayant promis du lourd à ce sujet et l'on peut dire que l'objectif est atteint. Là encore, on retrouve les bases mais en mieux, se reposant sur le retour aux sources de Gears of War : Ultimate Edition en conservant les principaux modes de la saga, tout en ajoutant deux nouvelles sessions inédites et plutôt réussies. Le mode Dodgeball qui évite notamment de lâcher la manette trop longtemps une fois mort puisque chaque kill d'un allié permet de ressusciter un de ses potes (et inversement), offrant alors des parties bien plus longues que la normale où un bon joueur peut à lui seul retourner une situation. On accueille également la « Course aux Armes » qui réutilise une forme désormais connue dans certains FPS/TPS depuis quelques années, à savoir débuter une partie avec une unique arme (puissante) qui sera modifiée tous les trois kills, jusqu'à terminer avec le gun Boltok. Autant dire que même les plus mauvais pourront ici placer quelques frags, contrairement aux modes principaux où le niveau est déjà bien relevé.
De manière générale, les cartes offrent un bon level-design en réemployant toujours la formule des deux camps qui se rejoignent par une base centrale où s'effectueront les premiers échanges, l'endroit recelant généralement d'une bonne arme que tout le monde souhaite (sauf les pros du pompe qui eux n'ont besoin que de ça pour décimer une team adverse). Le coup des médailles de Gears of War 3 signe d'ailleurs son retour pour savoir où grinder pour tenter le succès « Sérieusement » que seul une poignée d'élus obtiendront un jour par la sueur et le temps (200G quand même). On notera également l'arrivée des habituels packs à acheter avec de la monnaie gagnée in-game, ou plus rapidement avec votre porte-feuille. Jamais obligatoire, cela permettra surtout de débloquer plus rapidement des skins et des boosters d'xp selon les situations, et toujours sous conditions.
Et vient enfin le dernier gros morceau du jeu : la Horde 3.0, qui est probablement le meilleur cru de la série. Et c'est peut-être là que se situe le plus de nouveautés avec l'arrivée de cette caisse déjà présente dans la campagne, et là où tournera toute la survie puisque tout l'argent amassé sur les ennemis morts devra obligatoirement être ramené dans cette fameuse boîte pour être validé, permettant ainsi de construire moult choses pour assurer votre maintien. Mieux encore, un allié tué au combat pourra maintenant être ressuscité, à condition de ramasser sa médaille et de la ramener à la fameuse caisse sans avoir besoin l'entre-deux tour. La magie du clonage peut-être. A cela se rajoute un système de classe bienvenu et bien pensé, permettant d'ajouter davantage d'ingrédients à la sauce coopération, même si dans tous les cas, l'ingénieur restera obligatoire pour aller le plus loin possible. Bien utile pour ceux qui manquent de skills.
Les plus
Les moins
+ Un pur défouloir
+ Gameplay toujours aussi bon
+ L'intensité des affrontements
+ Graphiquement superbe
+ Du coop en splitté !
+ Le multi ultra complet
+ Le mode Horde à son meilleur
+ La campagne efficace...
- … Mais très (trop) classique
- Certains décors assez bof
- Un trio qui manque encore de charisme (surtout Kait et Del)
Conclusion : Transition réussie pour Gears of War 4 qui contrairement aux derniers Halo s'adresse ici aux plus gros fans de la série au point de se maintenir un peu trop sur une formule qui aurait peut-être mérité un peu de neuf, et ce pour éviter la redondance d'un style qui n'a que trop peu évolué depuis dix ans. Le titre a au mois le mérite d'être carré, complet, et n'oublie pas LUI les fans de la coopération en écran splitté. Fort heureusement, la partie multi rattrape amplement l'ensemble, faisant le sans-faute aussi bien dans la compétition que sur la Horde, et ne reste plus qu'à espérer que The Coalition se retrousse les manches pour la campagne d'un éventuel mais très probable Gears of War 5.
Là encore je suis fan de la saga Gears of war depuis la Xbox 360, mais un peu dans le même délire qu'Uncharted 4, ici aussi c'est la déception.
Le gampeplay n'a pas du tout évolué même si il reste solide, mais l'ensemble des mécaniques du jeu sont totalement dépassés, déjà vus et revus. On ère dans ce couloir en enchaînant les affrontements sans vraiment se divertir. Oui je ne me suis pas vraiment amusé...trouvant même certains passages tellement répétitifs et lassants.
Faut dire que j'ai pas tellement retrouvé l'aspect hollywoodien des épisodes 2 et 3 qui donnaient une dimension vraiment cinématographique à la saga, que ce soit dans la mise en scène ou dans les phases de gameplay plus variées (ou peut être plus naturel que dans ce nouvel épisode)
Pour conclure, je suis déçu par le manque de nouveautés de cet opus. Un manque de folie que j'attendais de la part de The Coalition, nouveau studio en charge. Gears of Wars 4 donne vraiment l'impression que tous les efforts ont été centré sur la partie multijoueur au détriment de l'expérience solo. Si vous jouez en ligne, vous pouvez facilement rajouter 1 point à la note.
7/10
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