Reviews : Dragon Quest VIII : L'Odyssée du Roi Maudit
Aux yeux des européens, en partie du moins, Dragon Quest VIII a une aura toute particulière puisqu'il s'agit tout de même du premier épisode à avoir atteint nos terres par les portes officielles. Un retard heureusement rattrapé par la suite, sauf concernant le X et son orientation MMO. 11 ans après la claque, cet opus en collaboration avec Level-5 revient donc là où ne l'attendait pas.
Sur 3DS malheureusement donc. Cela ne signifie pas qu'il s'agit d'un mauvais jeu même en l'état, la cause revenant au support, et à Square Enix. Alors que Yuji Horii et sa team prennent de plus en plus de temps à pondre de nouveaux chapitres canoniques, l'appel de l'argent se fait sentir chez l'éditeur qui multiplie entre temps les remakes et autres portages. Depuis la Super Nes, la formule est simple : il y avait un creux de trois épisodes entre un remake et le nouveau cru. DQVI allait de paire avec le remake du III, DQVII fur précédé de peu par le remake du IV, la PS2 a accueilli DQVIII mais aussi le remake du V, et enfin, la 3DS a eu droit en plus du IX à un remake du VI (en plus du IV & V). Et les choses ont démarré normalement sur 3DS avec une refonte du VII mais l'éditeur a ensuite voulu précipiter les choses. Un remake du VIII, ok. Mais on aurait pu penser à la PS4. Voir à la Switch tiens. Mais c'est donc de nouveau la 3DS qui fut l'élue, ce qui va compliquer les choses pour un support moins pêchu qu'une PS2 en son temps.
Donc pour la première fois de son histoire, la franchise se dote d'un remake plus moche que l'original, ce qui est quand même dommage vu que le VIII est considéré comme le seul épisode de « beau pour son époque ». Ironiquement, le titre passe tout de même assez bien sur 3DS, déjà grâce au cell-shading qui vieillit moins que la 3D classique, et surtout parce que même moins belle, cette version reste plus agréable à l'œil que le remake de DQVII, aussi bien sur la modélisation des personnages, l'architecture des décors, les effets et le jeu des couleurs. Il faudra donc juste éviter les vidéos comparatives, et faire avec les petits couacs techniques comme le pop-up à outrance. En revanche, nouveau carton rouge pour les musiques orchestrales qui passent ENCORE à la trappe chez nous, alors que bien présentes dans la version japonaise, de même que la refonte des menus occidentaux sur l'épisode PS2, apportant une jolie modernité à la franchise pour finalement revenir aujourd'hui au monochrome old-school. Le doublage (US) est lui bien au rapport, faisant le travail malgré le coté très caricatural.
Pas de changement dans la structure du jeu par rapport à 2006. On suit toujours l'aventure du « Héros », accompagné de Yangus le gros bourrin trouvé sur le chemin, d'un roi transformé en troll et d'une princesse sous la forme d'une jument. Ces deux derniers sont en effet victime d'un sort de Dhoulmagus, le vilain sorcier qu'il va falloir pourchasser pour lui faire goûter de votre épée. Village, mini-scénarios dans le scénario, world-map, alchimie (plus accessible), montures, système de combat au tour par tour avec la fameuse compétence tension sur lequel va reposer l'essentiel de la stratégie… On retrouve tout, et même un peu plus avec notamment quelques scénettes supplémentaires, une quête consistant à prendre de multiples photos, et deux nouveaux personnages (Rubis et Morry), qui étaient bien présents dans le jeu de base mais qui pourront cette fois intégrer l'équipe, la première obligatoirement, l'autre en jouant le patron dans son arène. De base, leur utilité est assez relative quand on est habitué au quatre persos d'origine mais vu que l'on peut changer de combattants à la volée en plein combat, et sans perdre de tour, cela fait donc deux soutiens d'importance pour certains combats très ardus.
Dans tous les cas, et comme chaque épisode, on n'échappera pas aux séquences de level-up, sans tomber dans le redondant si vous vous contentez du scénario (un peu plus de 40h). A l'inverse, dès lors que l'on aborde l'envie de pousser ses personnages au maximum en vue du post-game fourni, incluant deux donjons inédits, il va falloir grinder un bon moment mais heureusement, les développeurs n'ont pas été avare en astuces pour amoindrir un peu le coté usant qui peut affecter le joueur moderne : régénération de HP/MP après chaque combat, adversaires qui apparaissent maintenant (comme dans le VII) pour pouvoir sélectionner ceux qui rapportent le plus, sans oublier car c'est le plus important : une option pour doubler la vitesse des combats. On exige en hurlant que ce dernier point soit désormais présent dans tous les futurs épisodes (et remakes).
Si l'on ressort satisfait de tous ces petits ajouts (et de la très agréable map sur l'écran tactile), on n'en oubliera pas que si DQVIII est aussi culte chez nous, c'est bien parce qu'il fut le premier. Dans les faits et pour rétablir quelques vérités, le problème de cet épisode reste clairement son classicisme. Le IV offrait un système de chapitrage pour multiplier les points de vue, le V son thème familial dont la possibilité de choisir sa conjointe, le VI son monde parallèle, le VII la reconstruction d'un monde et ses voyages dans le temps… A coté, le VIII fait presque banal et n'a même pas de thème particulier, se contentant d'un univers classique mais qui étrangement est à ce jour (en attendant le XI) le plus travaillé dans sa mise en scène et ses personnages. Une bonne aventure dans tous les cas, mais qui ne marquera pas tout le monde de la même façon.
Les plus
Les moins
+ Toujours aussi prenant
+ Les musiques
+ Le système de tension
+ 2 persos de plus
+ Plusieurs réajustements
+ La map sur l'écran du bas
+ Le level-up simplifié
+ La durée de vie
+ Du bon post-game
- Toujours pas de musiques orchestrales
- Ne cherche pas l'originalité
- Retour des menus moches
- Le downgrade évident
- Avec plein de pop-up
Conclusion : 11 ans après l'original sur PS2 (et même 13 par rapport à la sortie au Japon), Dragon Quest VIII reste une grande aventure à vivre, cette fois où l'on souhaite, et ce pendant plusieurs dizaines d'heures. On ne peut s'empêcher de reprocher à Square Enix de ne pas avoir fait preuve de patience pour livrer un superbe remake sur PS4 ou Switch mais les nombreux ajouts parviennent à compenser l'inéluctable downgrade graphique. Car, et tant pis si cela en fait hurler certains : si l'on met de coté le point technique, la version 3DS est meilleure. C'est dit.
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