Super Smash Bros. Brawl
Plate-Forme : Nintendo Wii
Date de sortie : Disponible en version JAP depuis le 31/01/08, sortie US le 09/03/08, sortie PAL prévue pour second trimestre 2008
Version du test : JAP : Textes et menus en JAP
Genre : Combat
Editeur : Nintendo
Développeur : Nintendo
Site officiel : http://www.smashbros.com/index.html
L’année 1999 n’était pas une année banale. Alors que tous les gamers se laissaient rêver à espérer dors et déjà beaucoup du passage à l’an 2000 et que le succès de la
PlayStation battait son plein, un drôle d’ovni fit un atterrissage plutôt réussi sur la concurrence.
C’est ainsi que fin janvier au Japon, puis en avril aux Etats-Unis puis finalement en novembre pour l’Europe, naquit le soft dénommé
Super Smash Bros. sur
Nintendo 64. Un concept simple, un rooster atypique et une dose de fun indescriptible transforme le jeu en référence pour les années à venir.
Imaginez donc. Des persos sortis tout droit d’univers différents qui se rejoignent pour se combattre gaiement, le rêve de tout fan fait réalité. Se faire affronter Samus contre Pikachu, Yoshi contre Link, Donkey Kong contre Captain Falcon ou encore Fox contre Kirby n’était plus un de ces fameux « à ton avis c’est qui le plus fort ? » virtuel, mais une possibilité de suite vérifiable.
Devant le succès de la franchise, « Nintendo » remit le couvert fin 2001 sur son bébé du moment tout juste éclot, la console de salon
Nintendo GameCube. Le rooster fut évidemment très largement étoffé et proposait des persos encore plus loufoques, des graphismes remis au goût du jour grâce aux capacités de la carte graphique ATI embarquée dans le bébé ainsi que des heures de fun toujours aussi magiques, pour un bonheur en multi inégalable pour un jeu de ce genre.
Il ne fallait qu’un pas pour que « Nintendo » fasse de la saga « Smash Bros. » une trilogie, ce qui arrive en cette année 2008 sur sa nouvelle plateforme familiale à succès, la
Nintendo Wii. N’est ce pas l’épisode en trop ? A en croire les notes de certains magasines qui n’hésitent pas à lui attribuer la note parfaite de 40/40, l’exploit fut renouvelé une troisième fois. Verdict.
Un gameplay inchangé, des possibilités en pagaille
La nouvelle console de « Nintendo », la
Wii a proposé depuis sa sortie une nouvelle façon de jouer. Plus familiale et simple à prendre en main, elle base l’originalité de son contrôleur sur une reconnaissance des mouvements effectués ainsi qu’une situation donnée dans l’espace. Nombres de softs en ont démontré les bienfaits ainsi que les adaptations intelligentes qu’il était possible d’en faire.
Ainsi, des softs comme
The Legend Of Zelda – Twilight Princess, Rayman Contre Les Lapins Crétins, Red Steel, Excite Truck, Super Mario Galaxy ont tous contribués à la mise en place de nouvelles idées de gameplay, plus ou moins bonnes.
Chaque fan de la saga des
Smash Bros. était à la fois impatient et craintif quand à l’adaptation de leur jeu culte sur cette console, et il faut avouer que
Super Smash Bros. Brawl a fait le choix intéressant de ne pas se perdre dans des reconnaissances de mouvements approximatives pour se concentrer sur le gameplay old-school qui a fait le charme de la saga.
Comme le démontre l’image ci-dessus, il est possible de jouer de 4 manières différentes. Avec la Wiimote seule, avec le combo Wiimote + Nunchuk, avec la manette classique
Wii ou bien encore avec une bonne vieille manette
GameCube.
Si l’on mettra rapidement de côté les deux dernières possibilités car tenté par le nouveau contrôleur de la
Wii, il faut avouer qu’il tire bien son épingle du jeu, tout dépend du style de chacun.
Ainsi, jouer à la Wiimote seule se pratique à l’horizontale, à l’instar de
Super Paper Mario, de la manière suivante.
Je n’ai personnellement pas accroché à ce gameplay, le bouton B étant difficilement instinctif lorsque l’on tient la Wiimote dans cette position. Je me suis davantage concentré sur le combo Wiimote + Nunchuk, qui colle parfaitement niveau gameplay à mon type de jeu.
Ainsi, les boutons A et B sont assignés respectivement aux coups normaux et aux coups « Smash », en pressant un de ces boutons en même temps qu’une direction sur le stick le coup diffère. A l’instar des précédents opus, le tout est instinctif et les coups fusent dans la direction souhaitée en un temps d’adaptation relativement court.
Dans l’autre main, le Nunchuk propose le stick directionnel comme source de vos mouvements, et est incroyablement précis pour un jeu de ce genre. Ayant toujours pesté contre le stick du pad
GameCube, il est agréable de se retrouver cette fois avec un personnage qui répond au doigt et à l’œil.
L’index et le majeur de cette même main ont accès aux boutons Z et C, qui ont respectivement pour effet de saut et de bloquer.
Cette configuration est relativement efficace et rapide à prendre en main, tout en proposant une manière de jouer instinctive et subtile. Et oui, car malgré le fait que nombre de détracteurs qualifient chaque opus de
Smash Bros. comme n’étant qu’un « button masher », la subtilité, la bonne connaissance de son perso et l’utilisation de l’environnement permettent souvent de faire la différence lors d’un affrontement
A noter que chaque configuration peut être remaniée dans sa quasi-totalité dans les options, ce qui est un bonheur lorsque l’on est comme moi rébarbatif à sauter d’une simple pression sur le stick vers le haut. Il est d’ailleurs possible de sauvegarder son propre profil de commandes sur la Wiimote et de le charger sur une autre
Wii, afin de ne pas avoir à tout reconfigurer si l’on change de console. Une très bonne initiative qui évite du temps perdu en remapping fastidieux.
Let’s Brawl !
Avant d’entrer dans le vif du sujet et de décrire ce qui fait à la fois le charme et la force de
Super Smash Bros. Brawl, penchons nous sur ce qui fait tellement l’importance d’un bon jeu de combat : le rooster.
Et cet opus ne fait pas exception à la règle, en proposant un bon nombre de personnages issus de divers univers du jeu vidéo, pour un mélange à la fois hétéroclite et hétérogène, mais pourtant si diablement efficace.
Au complet et en incluant les personnages à débloquer, le rooster est donc le suivant :
- Mario (Super Mario Bros)
- Donkey Kong (Donkey Kong)
- Link (The Legend Of Zelda)
- Samus / Zero Suit Samus (Metroid)
- Kirby (Kirby Dream Land)
- Fox Mc Cloud(Starfox)
- Pikachu (Pokemon)
- Marth (Fire Emblem)
- Mr Game & Watch (Game & Watch games)
- Luigi (Super Mario)
- Diddy Kong (Donkey Kong)
- Zelda / Sheik (The Legend Of Zelda)
- Pit (Kid Icarus)
- Metaknight (Kirby Dream Land)
- Falco (Starfox)
- Pokemon Trainer (Pokemon)
- Ike (Fire Emblem)
- Solid Snake (Metal Gear Solid)
- Peach (Super Mario Bros)
- Yoshi (Super Mario Bros)
- Ganondorf (The Legend Of Zelda)
- Ice Climber (Ice Climber)
- King Dedede (Kirby Dream Land)
- Wolf (Starfox)
- Lucario (Pokemon)
- Ness (Mother)
- Sonic (Sonic)
- Bowser (Super Mario Bros)
- Wario (Wario Ware)
- Toon Link (The Legend Of Zelda – Wind Waker / The Legend Of Zelda – Phantom Hourglass)
- R.O.B. (Un accessoire
NES de l’époque :
http://fr.wikipedia.org/wiki/R.O.B.)
- Olimar (Pikmin)
- Captain Falco (F-Zero)
- Jigglypuff (Pokemon)
- Lucas (Mother)
Soit un total de 35 personnages issus de softs variés, ce qui promet des affrontements proprement variés.
Chaque personnage possède ses propres coups et son gameplay est évidemment inhérent à celui-ci. Bien qu’il soit aisé de jouer avec chacun d’entre eux sans entrainement préalable, parvenir à bien maitriser un personnage et savoir quel coup utiliser à quel moment fait souvent la différence entre un débutant et un joueur confirmé.
D’ailleurs ce qui est également épatant dans ce
Super Smash Bros. Brawl, c’est l’équilibre des personnages entre eux. Pas de persos surpuissants et d’autres inutilisables, chaque protagoniste dispose de forces et de faiblesses dont l’équilibre a été très savamment dosé par les concepteurs.
Ainsi, Ganondorf aura beau infliger de sérieux dégats, son gameplay et lent et nombre de ses coups mettent longtemps à charger. A l’inverse, Sheik est vif comme l’éclair mais n’occasionne que peu de dégâts d’un coup, marchant plus par combo. Aussi étonnant que ça puisse paraître, le dresseur Pokemon peut s’avérer être un redoutable adversaire car pouvant faire appel à 3 Pokemons différents, chacun possédant ses capacités propres.
Toujours en quête de cet équilibre, les coups les plus puissants des personnages les mettent à la merci de leurs adversaires si celui-ci rate sa cible ou échoue, ce qui engendre parfois des punishing jouissifs autant que fourbes.
Mais au-delà des simples affrontements, ce qui fait également la force de la saga des
Smash Bros, c’est son environnement.
Les protagonistes combattent en effet dans des stages rendant hommage aux plus grands noms du jeu vidéo. Ainsi, on peut s’adonner à des affrontements sur le pont de Eldrin de
The Legend Of Zelda – Twilight Princess, en plein mini-game de
Wario Ware, sur une terre sauvage rappelant les épisodes de
Pikmin, sur le célèbre « Pokemon Stadium », en pleine ligne droite d’un circuit de
Mario Kart ou encore sur l’île de « Shadow Moses » alors que l’on est interrompu par des Metal Gear Rex et autres Metal Gear Ray.
Les exemples sont nombreux et les références font toujours sourire les plus passionnés, heureux de trouver en ce soft des souvenirs qu’ils pensaient oubliés de tous.
Mais comme si cela ne suffisait pas, il y a également les objets. En passant de la légendaire batte de base-ball à l’utilisation de Pokeball aux effets aléatoires et souvent dévastateurs, de la peau de banane à la boule puante, du sabre laser au champignon qui rend géant, le joueur a souvent à sa disposition une véritable pléthore d’objets à utiliser qui permettent de renverser la vapeur lors des affrontements.
Encore en plus de ces objets, il y a également les « Assist Trophies ». Revêtant la forme d’un personnage célèbre d’un jeu vidéo, ils interviennent sur le lieu du combat afin de le perturber fortement.
Ainsi, le Dr Wright de
SimCity viendra faire apparaitre des buildings sous les combattants afin de les projeter en l’air, Lyn de
Fire Emblem usera de sa rapidité pour pourfendre ses ennemis, les petites motos pixelisées de
Excitebike défonceront quiconque se trouve sur leur chemin alors que Gray Fox de
Metal Gear Solid montrera de sa superbe dans de puissants et précis coups violemment assénés.
Autant dire qu’avec tous ces paramètres en tête et les perturbations régulières de la zone de combat, il faut sacrément maitriser son personnage pour ne pas finir encore et encore expulsé de la zone. Et encore, c’est sans compter sur les Pokeball et leurs effets tordus et dérangeants, les chiots de
Nintendogs qui lèchent l’écran et cachent la vue du joueur, etc. De bons gros fous rires garantis tant ça vire au n’importe quoi.
Le dernier objet, qui fait sa toute première apparition dans ce
Super Smash Bros Brawl, est la « Smash Ball ».
Particulièrement redoutable, cette petite boule une fois explosée donne à son hôte le pouvoir de déclencher son coup le plus puissant, le célèbre « Final Smash ». Ce coup est à déclencher manuellement par le joueur, lui donnant la possibilité de mieux se placer par rapport à ses adversaires, mais à contrario restant vulnérable aux attaques ennemies. Si un personnage disposant de l’effet Smash encaisse trop de coup, la « Smash Ball » le quitte et est de nouveau objet de convoitise par tous les combattants.
Evidemment, chaque « Final Smash » est indépendant selon le personnage. Toujours spectaculaire, tantôt étant un combo au corps à corps, parfois un tir puissant ou une transformation, contrôlable ou non, le « Final Smash » pèse incontestablement dans la balance de la victoire. Ce qui prête aux coups les plus bas lorsque la « Smash Ball » apparaît, occasionnant de bonnes grosses insultes.
Let’s Brawl…alone ?
C’est bien beau de s’adonner à une telle violence en groupe, mais comment faire lorsque l’on est seul devant sa
Wii ? « Nintendo » a tout pensé en fournissant une grosse foulée de modes solos, tous aussi intéressants les uns que les autres. Une bonne nouvelle donc.
Le mode « Classic » vous propose de choisir un personnage et un niveau de difficulté avant de vous envoler directement dans une sorte de mode « Arcade ». Dans ce mode, 12 combats à la suite vous mèneront à affronter des ennemis choisis aléatoirement. Il faudra parfois faire équipe avec un autre personnage ou abattre un adversaire possédant des capacités propres. Ainsi, affronter un Wario géant ou un Yoshi de métal deviendra rapidement une routine, avant le traditionnel affrontement final contre cette redoutable main gantée qui tape tant sur le système.
Tout comme son prédécesseur,
Super Smash Bros Brawl propose les 3 modes jouissifs « Target Smash », « Home-Run Contest » ainsi que « Multi-Man Brawl ». La grande nouveauté de cet opus étant qu’il est également possible de jouer à ces modes en co-op, pour une recherche du high-score encore plus poussée.
Le soft propose également un mode nommé « Events », qui regroupe des missions. Ces affrontements ont des objectifs spécifiques à remplir afin de finir la mission avec succès et pouvoir passer à la suivante. Une bonne idée, qui n’est pas sans rappeler le mode similaire déjà présent dans l’opus
GameCube de la saga.
A noter qu’il y a également des « Co-op Events » réalisables à 2, en nombre plus limités mais présents tout de même. Une bonne alternative aux combats.
Enfin, et pour finir sur un mode génialissime, le dénommé « The Subspace Emissary ». Une sorte de mode « Story » qui dévoile un scénario certes assez simpliste, mais renouvelle le genre.
Dans ce mode, le joueur voit la « Subspace Army » tenter de décimer les personnalités de
Smash Bros. afin de les transformer en trophée. Une occasion pour le joueur de s’adonner à une sorte de jeu de plateformes à scrolling vertical, à la manière d’un bon vieux
Beat Them All, bien que non limité dans le temps.
Ce mode « Story » en beaucoup plus complet permet de davantage comprendre les motivations de chaque protagoniste du soft, et fait la part belle aux teams atypiques. Ainsi, Samus errera à la recherche de son armure aux côtés de Pikachu, alors que Link affrontera les dangers une forêt avec Yoshi. De même, Mario poursuivra une bombe prête à détonner en compagnie de Pit, alors que Diddy Kong forcera Fox à l’aider pour secourir Donkey Kong. Ce mode entrecoupé de cinématiques permet ponctuellement de choisir quel personnage jouer ou l’ordre dans lequel on souhaite en prendre le contrôle, sachant que la mort de son personnage occasionne un switch automatique vers le suivant.
Une très bonne trouvaille qui, en plus de forcer le joueur à toucher à tous les persos et à comprendre les forces et faiblesses de chacun, allonge la durée de vie du soft d’une bonne douzaine d’heures pendant lesquelles l’on ne s’ennuie pas.
Outres ces modes, on retrouve évidemment un mode « Training » très customisable qui permettra au joueur de perfectionner ses coups et combos, tout en pouvant voir les divers effets des objets disponibles dans le soft.
Une autre surprise est le « Stage Builder » qui est ni plus ni moins qu’un éditeur de niveaux. Certes assez sommaire, il permet de s’adonner à quelques délires, avant de choisir quelle musique accoler à son niveau pour accompagner ces affrontements bestiaux.
Il est également possible de sauvegarder ses niveaux sur une carte SD afin d’en profiter sur la
Wii de quelqu’un d’autre, ainsi que de les soumettre à « Nintendo » en espérant avoir l’honneur de voir son niveau devenir « officiel ».
Conclusion
Il est difficile de dire du mal de
Super Smash Bros. Brawl, tant chaque minute passée sur ce soft tant à prouver à quel point il a été peaufiné pour procurer le plaisir de jeu le plus intense possible. L’équilibre des personnages, la customisation des combats via le réglage de la gravité ou l’utilisation d’objets spéciaux, la base de données énorme de trophées, stickers et autres tracks à collectionner, les modes de jeu en pagaille, il est clair que le soft a été réfléchi.
Alors que son prédécesseur péchait quelque peu en mode solo,
Super Smash Bros. Brawl corrige le tir en proposant un mode « The Subspace Emmisary » passionnant, des « Events » au challenge relevé et un mode arcade classique mais qui reste un plaisir.
C’est un fait, le soft est complet, sans s’être perdu dans le futile ni avoir fait la part belle aux possibilités offertes par la Wiimote. Le gameplay est simple et efficace, le plaisir de jeu immédiat et décuplé au fur et à mesure de l’aventure, la bande son est magique et reprend avec émotion les plus célèbres thèmes du jeu vidéo, que dire de plus ?
Pour l’anecdote, c’est le tout premier jeu
Wii à tenir sur un DVD double couche. Certaines mauvaises langues mettront ça sur le compte des cinématiques, les plus logiques d’entre nous comprendront bien que le contenu phénoménal du soft y est également pour quelque chose.
Une tuerie, comme tout le monde s’en doutait, qui se paie le luxe d’être aussi jouissif en single qu’en multi.