Dresser une liste de jeux cultes est toujours un boulot difficile pour chacun des joueurs, tant les goûts différents les uns des autres. Pourtant, pour les plus vieux qui ont touché à la Super Nes en son temps,
Secret of Mana gardera toujours une place chaude, et on regrette que
Square Enix n'ait jamais daigné sortir le troisième épisode chez nous,
Seiken Densetsu 3, surtout quant on sait que le second a fait près de deux millions d'exemplaires à travers le monde (dont le trois-quarts au Japon certes). Il y a bien eu un quatrième épisode sur PlayStation 2 mais nul besoin de le regretter celui-là… Bref, attardons-nous aujourd'hui sur la nouvelle version qui vient tout juste de sortir sur l'AppStore, une plate-forme où on ne l'attendait pas forcément.
Lors de sa sortie chez nous en 1994, le titre a su attirer à lui un grand nombre de fans, dont beaucoup l'ont qualifié de « tueur de Zelda ». Bien jeune nous étions, surtout que le titre n'a aucun rapport avec la saga de
Nintendo, le titre jouant davantage dans le genre action-RPG. On dirige donc son personnage, héros rejeté de son village qui part sauver le monde (routine), et qui sera rapidement accompagné par une princesse typée garçon manqué et un elfe amnésique. Pas de carte du monde à proprement parlé mais un ensemble de zones reliées les unes aux autres avec de nombreux raccourcis qu'il faudra trouver, les canons. Il faudra attendre un long moment pour chevaucher son ami-dragon à grandes ailes pour pouvoir visiter la carte comme on le souhaite. Bref, le tout peut paraître bien classique aujourd'hui mais la formule fonctionne encore très bien, surtout que les développeurs ont quelque peu amélioré les graphismes, notamment du coté des sprites des personnages qui se rapprochent maintenant davantage du troisième épisode.
Un gameplay basé sur l'action-RPG donc, et si les combats sont en temps-réel avec chaque ennemi visible sur le terrain, les joutes ne sont pas si nerveuses que ça dû à une jauge d'attaque. En bref, lorsque vous donnez un premier coup, l'attaque est exploitée à 100% de votre force et il faut ensuite attendre quelques secondes pour que la jauge se remplisse à nouveau si vous ne voulez pas effectuer des frappes misérables n'enlevant que quelques HP à l'ennemi. Autre point qui demande de la patience mais qui s'avère bien gratifiant, la possibilité de charger son attaque. A noter que plus vous combattez avec un genre d'arme (épée, lance, arbalète, fouet, etc.), plus vous frapperez fort et pourrez augmenter votre niveau de charge. Idem pour les magies, même si ça concerne surtout vos coéquipiers avec la magie blanche pour la princesse, et la noire pour l'elfe. Mettre l'ensemble de ses sorts au niveau maximum demande beaucoup de temps mais vu que la difficulté a été légèrement rehaussée pour cette nouvelle version, à vous de leveler en conséquence pour ne pas finir KO devant chaque boss.
Les boss, parlons-en justement vu qu'ils s'avèrent toujours aussi balaises. On ne reviendra pas sur l'odieux Tigror et ses spams de magies qui ne vous laissent même pas le temps de respirer, et on remerciera les responsables d'avoir offert quelques raccourcis bien utiles pour nous permettre d'accéder aux besoins les plus importants, comme les objets permettant de récupérer HP et MP, ainsi que les coupes de résurrection. Le tout n'empêche malheureusement pas quelques problèmes d'ergonomie propres au support, avec nos pouces qui cachent un peu l'écran et une précision légèrement en deçà de l'original, mais jamais dramatique non plus. Pour le reste, pas de changement avec une aventure qui se laisse vivre tranquillement où on restera dans le cheminement « village, endroits grouillants d'ennemis, village, etc. », et qui saura nous tenir en haleine une petite trentaine d'heures, sans la moindre trace de replay-value malheureusement.
Car oui, si
Square Enix a fait quelques efforts techniques et nous a même offert une nouvelle traduction française, bien plus réussie que la première, on reprochera le manque de bonus de cette version. Ainsi, l'aventure brille une fois encore par l'absence de quêtes secondaires alors qu'il aurait été facile de placer un ou deux donjons inédits après avoir terminé l'aventure… Et que dire de la disparition, scandaleuse, du mode multijoueurs ? A l'époque, un multipad aidant, on pouvait se lancer dans l'aventure jusqu'à trois joueurs en simultané, de quoi aider grandement dans les passages les plus difficiles et rompre la monotonie des phases de level-up. Ici, c'est solo et rien d'autre. Heureusement que l'IA a été un peu boostée et empêche nos compagnons de se bloquer contre chaque mur. Mais on évitera de terminer sur une mauvaise note en parlant des musiques signées Hiroki Kikuta, toutes plus incroyables les unes que les autres, dont l'inoubliable thème des boss (
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Conclusion :
Même seize ans après, Secret of Mana reste un bijou du genre action-RPG, obligatoire pour ceux qui n'y auraient pas encore touché et idéal pour ceux qui veulent se lancer dans un trip nostalgique, notamment grâce à la superbe bande-son. Seuls véritables regrets, le manque de bonus pour prolonger la durée de vie et surtout l'absence injustifiable du multijoueurs.