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Comme un air de déjà vu..
"@cajp45
Justement, c'est là que tu te trompes : il n'y a pas de "regard de gamer" qui tienne quand ce sont essentiellement des nouveautés que personne n'attendait qui font le buzz sur les réseaux sociaux par exemple.
On ne doit pas négliger le pouvoir et la portée médiatique de ces exclusivités sorties de nulle part, qui invitent le public à expérimenter, à partager, à découvrir des choses, comme ont pu le faire P.T., Bloodborne, Until Dawn et Rocket League dernièrement.
Ces dernières semaines, MGS V est à son tour rapidement devenu un véritable laboratoire à expérimentations diverses et variées pour les joueurs du monde entier (on a pu assister à beaucoup d'entraide sur les forums). Manque de bol pour Microsoft, car même si cette fois il n'est plus question d'exclusivité (contrairement aux autres jeux cités précédemment), MGS reste une franchise historiquement liée à la marque Playstation (ce qui ne jamais les bonnes affaires de la concurrence).
L'ensemble de ces titres comptent parmi les plus commentés sur les forums, les plus discutés sur Metacritic et les plus populaires sur Youtube, et ce très célèbre hébergeur de contenus s'impose comme un outil promotionnel puissant pour les éditeurs lorsque la sauce prend, ce qui est hélas toujours difficile à prévoir (tous les éditeurs recherchent le bouche à oreille et ses retombées médiatiques d'une manière ou d'une autre, mais tous n'ont pas le talent ni la chance d'y parvenir forcément).
Les retours d'expériences autour de ces jeux ont donc été multiples ces derniers mois, et ce feedback qui s'auto-alimente et cause un effet boule de neige sur les ventes de PS4 font les choux gras de son constructeur. Parce que quand tout le monde veut tester le dernier jeu en vogue par pure curiosité, que tout le monde veut avoir son mot à dire juste histoire de débattre ou de partager, et que tout le monde veut découvrir de nouvelles choses (et finalement épater la galerie), c'est toujours de la publicité gratuite (souvent bien plus efficace que le marketing traditionnel) qui permet d'élever un support privilégié par ces exclusivités au rang d'attraction du moment.
Sony a eu le nez fin et l'a très vite compris sur cette génération (ils ont rapidement mis l'accent sur la fonction "Share" qui matérialise intelligemment toute cette philosophie, précisément), et ils exploitent le filon à fond aujourd'hui. L'arrivée du Playstation Plus League, qui offre potentiellement la chance à n'importe quel joueur lambda de devenir un champion depuis son salon via la vulgarisation du phénomène eSport, illustre toujours plus cet état d'esprit.
On met le joueur au centre du média. Et c'est, je pense, cette idée en particulier qui s'est montrée déterminante dans la carrière que mène actuellement la PS4. "Faire du consommateur lambda un média à part entière", surfer sur la rapidité d'échange d'Internet, les réseaux sociaux, les blogs, créer du viral, et ne pas toujours offrir au public ce qu'il demande, mais au contraire ce qu'il n'attend pas forcément, pour créer la surprise, et finalement capter l'attention de nouvelles audiences toujours plus larges.
Et le plus fort : capter de nouvelles audiences qui ne jouent pas forcément aux jeux vidéo. Beaucoup de gens qui ont suivi le "feuilleton" Until Dawn sur Youtube cet été n'ont jamais eu l'intention d'acheter le jeu, mais le simple fait d'en parler et plus largement de réagir aura permis, comme avec Bloodborne en tout début d'année, d'imposer encore davantage la PS4 comme le support à la mode, d'inscrire son existence sur toutes les lèvres.
P.T., Bloodborne, Until Dawn sont également parvenus à capter l'attention d'une presse habituellement très éloignée du jeu vidéo dans sa ligne éditoriale, ce qui a, dans une certaine mesure, contribué à apporter à un certain lectorat (réputé réfractaire aux jeux vidéo) un regard neuf sur ce média.
Alors oui, aucun doute, la PS4 est une console à la mode. Mais cette hype se construit et s'entretien en grande partie sur ce contenu exclusif de qualité qu'elle peut proposer, qui lui permet de définir son identité commerciale, et dont il ne faut pas sous-estimer l'impact dans l'esprit du public. Ce n'est pas juste une boîte à rêves. Ca reste avant tout une console de jeux, avec ses propres arguments ludiques, et qui tire souvent sa force de sa capacité à créer la surprise (à plus d'un titre, que ce soit à l'E3 avec Horizon, ou aujourd'hui avec ce fort accent mis sur l'eSport, entre Street Fighter, Call of Duty, Rocket League...), pour rester au centre de toutes les attentions et susciter un intérêt permanent.
L'omniprésence médiatique de la PS4, avec des shows étalés sur toute l'année, et des salves d'annonces très régulières (E3, TGS, PGW, PSX...ça s'enchaîné à un rythme qui n'en finit plus de prendre de l'ampleur), véhicule l'image rassurante d'un support qui aura beaucoup à offrir pour les années à venir. Le consommateur qui recherche perpétuellement cette notion de rentabilisation et de sécurité dans ses achats ne peut donc que prendre le train en marche, et se laisser embarquer par cette hype entretenue habilement (et pas seulement sur du vent, fort heureusement).
Faudrait voir le nombre de vues cumulées pour Rocket League, Until Dawn et Bloodborne sur Youtube, mais ça doit être assez important. Le plus dingue, c'est qu'avant leur sortie, ces jeux là ne suscitaient aucun véritable battage médiatique. Ce sont des succès surprises, élus par le public. P.T. c'est pareil, grosse mise en avant de la PS4 de part son exclusivité et l'attraction à sensations fondamentalement cool qu'il a représenté pour des millions de joueurs, gamers ou non."