Non ce n’est pas pour cette année. Le PSG n’a pas réussi à faire tomber le roi Lyon une seconde fois en 2014. Pour le dernier match de leur coach Patrice Lair, qui a remporté un dixième titre en quatre ans, les Lyonnaises s’arrogent un troisième doublé (Ligue1-Coupe de France) et une troisième Coupe de France d’affilée après les succès contre Montpellier (2012) et Saint-Etienne (2013).
Mais ce sacre a mis un peu de temps à arriver. Cinquante-sept minutes pour être précis. Car en première période, les deux seules équipes pros du championnat se sont livrées un duel féroce et équilibré. Le Sommer (3e), Schelin (38e) auraient pu débloquer la situation mais elles ont manqué leur dernier geste au moment de porter l’estocade finale. La frappe de trente mètres d’Hamraoui (44e) n’a, elle, pas inquiété Bouhaddi.
Ce sont finalement les défenseures rhodaniennes qui ont permis à l’OL de faire la différence. Après une ouverture de Necib, Dickenmann a merveilleusement enroulé son ballon dans la lucarne de Kriedzynek (57e).
«Les Parisiennes avaient un bloc très compact en première mi-temps mais on a marqué ce premier but qui était très important », confiait Louisa Necib au micro de France 4.
Assommé, le PSG a ensuite reçu un deuxième coup sur la tête quatre minutes plus tard. Franco, sur un délice de coup franc de Necib, a placé une superbe tête plongeante et a permis à l’OL de faire le break (61e).
« C’est fabuleux, a lâché Patrice Lair. On a bien travaillé, on a été récompensé parce qu’on est parvenu à user cette équipe, on a changé un peu notre dispositif et on a fait la différence. On a été bon. Bravo au PSG, c’était une belle page du football féminin ce soir. »
Même si le PSG monte en puissance et s’affiche comme un sérieux rival, il n'a pas encore trouvé la clé face à cet OL qui n’a pas craqué malgré une petite pression parisienne en fin de match. Au contraire, Amandine Henry a même failli ajouter un troisième but de la tête à la toute dernière minute (94e). Heureusement Kiedrzynek a réalisé une parade de grande classe.
« Elles ont plus d’expérience que nous sur ces matches car elles ont disputé beaucoup de rencontres de Coupe d’Europe, analysait la capitaine parisienne Sabrina Delannoy. Nous avons un groupe en pleine progression, cela laisse encore beaucoup d’espoir pour la suite. Je suis sûre qu’on va rivaliser. J’ai confiance et je suis fière de mon équipe ».
Les réactions d'après-match
Patrice Lair (OL) :
« J’étais un peu énervé à la mi-temps parce qu’on a commencé à jeter les ballons, on balançait, on aurait dit qu’on avait acheté une catapulte ! Il a fallu revoir les choses, reprendre confiance, jouer au sol et se réadapter tactiquement. On a été performant, efficace en deuxième période même si je pense même qu’on aurait pu marquer un troisième but. Ce fut un match de haut niveau, je dirai même de Champion’s League. Il faudra compter sur ces deux équipes l’an prochain. Quatre ans, c’était largement suffisant et si je dure autant lors de mon prochain challenge, je serai content. Je crois que c’était le moment. Il y avait une certaine lassitude des deux côtés mais on a toujours été performant. S’il y avait eu une cassure, on n’aurait jamais pu faire ce doublé après notre échec européen au mois d’octobre. Ce soir, c’est une belle page qui se tourne. On a fait avancer certaines choses dans le foot féminin ».
Camille Abily (OL) :
« Ce n’est pas forcément notre meilleure prestation, nous n’avons pas réussi à poser le jeu en première mi-temps. La seconde période fut meilleure, on a joué un peu plus haut, on est parvenu à se créer des occasions et on est arrivé à marquer, ce qui nous a donné plus de confiance. Dans l’ensemble, je trouve qu’on a bien maîtrisé le match. On inscrit quand même deux buts assez rapidement, on était plutôt sereine Ces deux buts ont mis un petit coup derrière la tête aux Parisienne même si on savait qu’en encaissant un but, elles pouvaient revenir fort. Mais j’étais confiante, notre défense était bien en place même si Paris était dangereux sur coups de pied arrêtés. Au final, on avait bien préparé notre finale. Ce soir on a montré que Lyon n’était pas mort ! »
Sabrina Delannoy (PSG) :
« Je suis très déçu, triste. Ce sont les principaux sentiments que je ressens. On a vécu une saison longue, on a fait beaucoup d’efforts, de sacrifices. On a beaucoup travaillé pour aller chercher cette qualif en Ligue des Champions et on voulait terminer la saison par ce titre. C’aurait été une juste récompense de gagner ce soir…. On a malgré tout senti qu’on les faisait douter en première mi-temps. Pour la première fois, il y avait vraiment deux équipes au même niveau mais elles ont entamé la deuxième période de la meilleure des manières. On a senti qu’elles avaient encore un peu plus d’expérience que nous mais je suis confiante pour la suite. Je sais qu’on va continuer à travailler pour réduire l’écart. On s’est battu jusqu’au bout on ne s’est pas écroulé, cela montre aussi que l’équipe est en progression. On va tout faire pour ramener le titre l’an prochain. »
Farid Benstiti (PSG) :
« On reçoit un poing dans la figure et puis on en prend un deuxième. On est K.O pendant trois minutes. Ce match se joue sur des petits détails. Ce soir, les Lyonnaises nous battent sur la transition offensive – défensive. Elles se trouvent un peu plus facilement que nous encore. On a toujours quelques hésitations. Il faut aller encore plus vite vers le but adverse et déséquilibrer cette défense. Il nous manque une joueuse de ce type au milieu de terrain, c’est pour cela qu’on a pris Caroline Seger, une fille qui, même si elle subit le pressing adverse, peut trouver une passe. Et puis Wendie (Renard) est très costaude dans l’axe central et avant de la bousculer... Il faut aller plus sur les côtés. »

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posted the 06/08/2014 at 12:37 PM by
anakaris