Pour apercevoir le podium, Lyon a encore besoin d’une longue vue. Mais à défaut de se rapprocher de Lille, toujours pointé sept longueurs devant, les joueurs de Rémi Garde ont montré dimanche soir face à Bordeaux (2-1) qu’il ne fallait pas les enterrer trop vite. Alors qu’ils semblaient promis à une défaite, qui aurait éteint leurs dernières illusions de se qualifier pour la prochaine Ligue des champions, deux buts coup sur coup de Bedimo (90e+1) et Tolisso (90e+4) ont ranimé leurs ambitions. Plus accessible, la quatrième place de Saint-Étienne n’est plus qu’à trois longueurs. À en juger les scènes de liesse qui ont accompagné la réalisation de Tolisso, les Lyonnais ont remporté un peu plus qu’un simple match en Gironde.

Dans le jeu, l’OL n’a pourtant pas toujours fait ce qu’il fallait pour aboutir à un tel résultat. Il a affiché un déchet technique loin de ses standards (seulement 78% de passes réussies). Déjà expérimentée face au PSG (4-0) ou encore sur la pelouse du Tchernomorets Odessa en Ligue Europa (0-0), la défense à cinq alignée par Rémi Garde n’a, elle, tenu que… huit minutes. Sur un centre de Mariano, elle a trouvé le moyen de laisser absolument seul Henri Saivet, dont la tête piquée a trompé Anthony Lopes (8e). Le grand mérite du technicien a été de ne pas s’entêter. Dès la 37e minute, il a remplacé Koné par Briand et fait repasser son équipe dans un 4-4-2 en losange qui lui sied mieux.

Dans son entreprise, Lyon a également été aidé par la maladresse des Girondins. Lancé dans la profondeur par… une tête de Gonalons, Hoarau aurait pu plier l’affaire juste avant la pause s’il avait cadré sa frappe alors qu’il se trouvait seul face à Lopes (45e). En danger dès que les Bordelais ont joué dans le dos de sa défense (51e, 68e, 86e), l’OL s’est lui aussi montré menaçant, mais pas assez efficace : Carrasso a mis Lacazette en échec à deux reprises (11e, 38e), tandis que Briand a vu sa frappe être sauvée sur sa ligne par Mariano (61e). C’était avant trois minutes de folie qui ont vu Bedimo s’arracher pour égaliser d’un tacle rageur, puis Tolisso reprendre victorieusement de la tête un centre de Gonalons. Trois minutes qui changent tout.