Le PSG et Monaco ont dépensé à eux deux pas loin de 300 M€ cet été. Une petite fortune qui est loin de correspondre à la réalité économique des clubs français, contraints en cette période de crise de se serrer la ceinture et recruter malin. Ou ne pas recruter du tout. Pour enrayer ce souci et leur permettre d’être plus compétitifs sur les prochains marchés des transferts, une mesure serait à l’étude, selon RMC. Le média avance qu’elle fera l’objet d’une réunion ce jeudi à l’Union des clubs professionnels (UCPF) et vendredi à l’occasion d’une rencontre entre la FFF et l’UASF, le principal syndicat d’agents de joueurs. La mesure en question, c’est la copropriété. Pas la copropriété à l’italienne, celle qui permettrait à plusieurs clubs de se partager les droits d’un même joueur. Plutôt la copropriété latine – très en vogue en Amérique du Sud comme au Portugal ou en Espagne – qui permet le financement d’un transfert avec l’aide d’une entreprise.
Une mesure qui bouleverserait donc les prochains mercatos. D’où, des avis qui divergent du côté des principaux concernés, les dirigeants du football français. Jean-Michel Aulas, président de l’OL, y est par exemple favorable, sous couvert de certaines garanties.
« Évidemment que toute forme de financement des investissements, qu’ils soient corporels comme les stades ou incorporels comme les joueurs, est importante. Et les tierces parties apportent une solution. Mais s’il y a confusion dans la propriété des tierces parties, avec les gens qui managent la gestion des joueurs, il peut y avoir à redire. En un mot, je suis pour le financement par des tierces parties sous réserve qu’on connaisse exactement le propriétaire des fonds qui finance l’acquisition des joueurs. Je milite surtout pour que la FIFA légifère fermement sur cette question et que la règle soit valable pour tout le monde. On ne peut pas avoir une règle dans un pays et une autre dans un autre pays, car on est dans une même compétition. »
Point de vue qui n’est pas partagé par le président de la Fédération, Noël Le Graet, qui au micro du même média, a assuré qu’il n’était
« pas favorable à une telle mesure, car c’est le club le vrai propriétaire d’un contrat. » Même son de cloche chez la ministre des Sports, Valérie Fourneyron.
« On ne sait plus parfois à qui appartiennent les joueurs. Est-ce qu’il appartient au club, à une société filiale, voire parfois à une personne ? L’ensemble de ces dérives autour des transferts et des intermédiaires, tout le monde l’a bien en tête. » À l’heure où les joueurs détenus par des fonds d’investissements se multiplient (Falcao, notamment), cette option peut être une solution pour relancer les mercatos français. Cependant, outre les dérives qui vont souvent de pair avec ce fonctionnement, il convient de noter que le système possède d’autres inconvénients. S’il facilite l’achat, il peut aussi compliquer une future revente, si la société en question retarde d’éventuelles négociations. Nous verrons, dans les prochains jours, si le football français est disposé à franchir ce cap.
posted the 09/30/2013 at 04:40 PM by
anakaris