Énorme désillusion pour l’Olympique Lyonnais dans ce barrage aller de Ligue des Champions. Les Rhodaniens ont plié face à une séduisante Real Sociedad (0-2). Les Espagnols se montraient d’ailleurs les plus dangereux d’entrée, avec une première frappe de Carlos Vela (6e). Si Clément Grenier tentait de reprendre la main après une combinaison sur coup franc (8e), c’est bien le Mexicain qui était le grand animateur du premier quart d’heure. Il trouvait le poteau d’une belle frappe du gauche à l’entrée de la surface. Anthony Lopes soufflait, mais pas pour longtemps. L’ancien Gunner, décidément déchaîné, offrait sur le côté gauche un amour de centre à Antoine Griezmann qui catapultait le ballon dans les filets lyonnais d’une somptueuse reprise acrobatique (0-1, 17e). Le Français essayait d’aggraver le score d’un tir sans angle côté gauche, mais le gardien des Gones évitait cette fois le pire (24e).
Après ce démarrage raté, les Gones tentaient de relever la tête, par l’intermédiaire de Yoann Gourcuff, dont la frappe obligeait Claudio Bravo à une belle parade (27e). Miguel Lopes, en souffrance défensivement, prenait lui aussi sa chance, mais sa frappe était trop enlevée (36e). Les Basques restaient malgré tout maîtres du jeu, le latéral droit Carlos Martinez s’offrant la dernière occasion de la première période d’une frappe lointaine (40e). Au retour des vestiaires, les hommes de Rémi Garde affichaient un visage plus combatif, avec notamment une situation chaude de la tête de Maxime Gonalons (46e), mais ils se faisaient cueillir à froid sur une inspiration du Suisse Haris Seferovic. L’ex-pensionnaire de la Fiorentina aggravait le score d’une magnifique frappe des 30 mètres qui se logeait dans la lucarne d’un Lopes surpris (0-2, 50e). Iñigo Martinez était même tout proche du but du K.O., de la tête sur corner (55e).
Seferovic inquiétait encore la défense de l’OL (61e et 63e) avant que les partenaires de Gueïda Fofana ne réagissent. Le capitaine Gonalons sonnait la révolte, d’une frappe écrasée d’abord (63e) puis d’une tête repoussée par la barre de Bravo (66e). Volontaires mais imprécis, les Lyonnais couraient après des positions de frappes, sans réussite. L’expulsion de Milan Bisevac, pour un deuxième avertissement (75e), leur coupait les pattes. Esteban Granero, entré en jeu quelques minutes auparavant, manquait d’en profiter sur un coup franc bien frappé (76e). Les protégés de Jagoba Arrasate géraient tranquillement la fin de rencontre, ratant même un troisième but, Henri Bedimo sortant sur sa ligne une dernière occasion de Ruben Pardo (89e). Le score en restait donc là (0-2). L’Olympique Lyonnais est donc contraint à l’exploit au retour, mercredi prochain, à Anoeta, pour croire à une qualification en C1. Ceux qui y croient ce soir sont rares…
L’homme du match : Antoine Griezmann (7) : le régional de l’étape a brillé sur la pelouse de Gerland avec un but somptueux d’une reprise de volée acrobatique pour l’ouverture du score (17e). Il a par ailleurs fait vivre un calvaire à M. Lopes sur son aile gauche, grâce à sa technique raffinée. Il a failli doubler la mise d’un tir sans angle repoussé par Lopes (24e). Intenable sur tout le front de l’attaque, mais également précieux dans les replacements défensifs. Remplacé par Castro (70e). La vitesse de l’Uruguayen est une arme redoutable qu’il n’a malheureusement pas eu assez le temps d’exploiter.
Olympique Lyonnais :
- A. Lopes (4) : sale soirée pour le portier lyonnais. Il ne peut rien sur les deux buts qu’il encaisse, les deux sublimes inspirations de Griezmann et Seferovic. Hormis une claquette sur une frappe du premier cité (24e), il n’aura pas eu à s’employer. Frustrant.
- M. Lopes (3) : le Portugais a pris l’eau dès la première minute sur son flanc droit. Fautif sur l’action du poteau de Vela avec une perte de balle aux abords de sa surface (12e), c’est en ayant déserté son poste qu’il permet à la Real d’ouvrir le score. S’est un peu rattrapé en enlevant un ballon des pieds de Seferovic qui se présentait face au portier (60e), mais ce n’était qu’un éclair dans une nuit noire.
- Bisevac (3) : il a grandement souffert de la vitesse des attaquants espagnols. Passif sur un long ballon qui aurait pu profiter à Griezmann (24e), c’est aussi lui qui accorde à Seferovic l’espace nécessaire pour frapper et inscrire le second but des Basques (50e). Il se fera de plus expulsé en fin de rencontre, pour un deuxième jaune suite à une intervention litigieuse sur Vela (75e). Une rencontre à oublier pour l’ancien Parisien.
- Fofana (4,5) : au four et au moulin, le central a fait de son mieux pour couvrir des latéraux constamment débordés et un Bisevac en manque de vitesse. Insuffisant certes, mais il s’est beaucoup donné. Sans son pressing, Griezmann aurait pu doubler la mise un peu plus tôt que prévu (24e).
- Bedimo (4,5) : l’ancien Montpelliérain a également été en souffrance face à Vela et la vitesse des attaquants adverses. Il est passif sur le but de Griezmann, où il effectuait un marquage assez laxiste. Meilleur en seconde période, il aura effectué quelques montées intéressantes, en plus d’être l’auteur d’un sauvetage en toute fin de match (89e).
- Gonalons (5) : du 50-50 pour le capitaine de l’OL. En première période, on l’aura vu en difficulté, lui qui aura perdu bon nombre de ballons. Il aura néanmoins su redresser la barre dans le second acte, manquant de peu le but en frappant la barre d’une tête sur corner (66e).
- Malbranque (4) : le milieu de terrain n’était pas à son aise ce soir. Entre pertes de balles et erreurs dans les transmissions, il n’a pas été le métronome attendu. Remplacé par le jeune Bahlouli (57e), qui aura amené davantage de vélocité.
- Benzia (4) : auteur de deux passes décisives et de son premier but en Ligue 1 ce week-end, Benzia était attendu pour ce match de LDC. Il n’a pas répondu présent, étant sans doute le Lyonnais le plus discret sur la pelouse. Il aura perdu des ballons, et n’est pas non plus venu apporter l’aide escomptée à Miguel Lopes, qui a pris le bouillon une grande partie du match. Remplacé par Danic (58e), qui n’aura pas montré grand-chose non plus.
- Grenier (5) : le meneur de l’OL est bien rentré dans son match, étant le seul à se montrer dangereux avec Gourcuff sur le front de l’attaque lyonnaise, où il a distillé quelques bonnes ouvertures dans la profondeur en première période. Il s’est cependant montré plus discret en deuxième mi-temps.
- Gourcuff (6) : sûrement le meilleur Lyonnais ce soir. Tout du moins, l’ancien Bordelais a été l’un des rares, si ce n’est le seul Gone, à avoir fait preuve d’une certaine inspiration dans son jeu. Il a provoqué la défense adverse et animé l’attaque lyonnaise, sans succès. Il est par ailleurs l’auteur d’une belle frappe ayant poussé le portier adverse à la parade (27e), l’une des seules occasions des siens.
- Lacazette (4) : difficile rencontre pour Lacazette. L’attaquant, si performant en ce début de saison de L1, n’a été que très peu sollicité. Il a dû beaucoup bouger pour pouvoir toucher du ballon, et comme instinctivement, il s’est souvent déporté sur son naturel côté droit, où on l’aura même vu prêter main-forte à Lopes par moment… Quasi-inexistant.
Real Sociedad :
- Bravo (6) : le Chilien n’a pas eu grand-chose à faire, mais il l’a bien exécuté, comme sur cette belle parade sur une frappe de Gourcuff (27e). Il a également été sauvé par sa barre sur une tête de Gonalons (66e). Facile dans les airs et intelligent dans ses relances par ailleurs.
- C. Martínez (5,5) : le latéral droit a affiché une grosse présence physique et un engagement de tous les instants pour maîtriser Gourcuff puis Bahlouli ou Danic de belle manière. Il s’est même permis une belle tentative des 25 mètres, finalement captée par Lopes (40e).
- Cadamuro (6) : en toute sérénité et sûr de sa force, l’international algérien s’est montré vigilant au marquage de Lacazette et Benzia dans sa zone, assurant également de belles couvertures dans la surface (46e, 56e). Pas toujours précis à la relance en revanche.
- Í. Martínez (5) : le champion d’Europe Espoirs a semblé parfois en difficulté face à la vitesse de Lacazette mais il a globalement fait le boulot, à l’image de cette belle trajectoire coupée dans la surface (25e). Une occasion de la tête (55e) à son actif. Averti (7e).
- De La Bella (5,5) : sans fioritures, le gaucher a fait ce qu’on lui demandait, à savoir boucher son couloir défensivement. Il a bien contrôlé les montées de Lopes. Moins en vue offensivement avec des mauvais choix parfois, mais solide dans l’ensemble.
- M. Bergara (5,5) : positionné milieu défensif, le n° 5 a réalisé une belle partie, montrant une belle intelligence dans le pressing. À l’aise dans le jeu court avec ses partenaires, moins précis dans le jeu long. Toujours précieux.
- X. Prieto (6,5) : l’élégant capitaine de la formation basque a fait parler sa classe, avec quelques belles inspirations, des passes bien senties et des déviations astucieuses. Par ailleurs, l’expérimenté milieu, malgré un déficit niveau vitesse, a également récupéré pas mal de ballons. Averti pour simulation (80e).
- Zurutuza (6,5) : né en France, le milieu de terrain s’est montré à son avantage. Bien placé dans l’entrejeu, il a bien défendu et coupé les lignes de passes. Avec le ballon, il a toujours cherché à verticaliser le jeu, avec peu de déchet, étant à l’origine de l’action sur l’ouverture du score et du deuxième but. Remplacé par Pardo (81e). Le jeune milieu a manqué de peu de tuer définitivement le match (89e).
- Griezmann (7) : voir ci-dessus
- Vela (6,5) : le remuant Mexicain a bien animé son couloir droit. Ses appels et ses courses ont fatigué la défense lyonnaise. S’il n’a pas marqué, trouvant le poteau d’A. Lopes (12e), l’ancien d’Arsenal a offert l’ouverture du score à Griezmann d’un centre parfait (12e).
- Seferovic (7) : le Suisse a laissé une très belle impression sur la pelouse de Gerland. Dans son rôle de pointe, il s’est distingué par sa qualité technique en mouvement, la variété de ses appels et sa générosité, à l’image de cette passe presque décisive pour Vela (12e). Et que dire de son but, le deuxième de la Real, d’une frappe pleine de culot des 30 mètres (50e). Sa tête à côté (61e) et sa frappe (62e) ont aussi fait frissonner les supporters de l’OL... Remplacé par Granero (64e). El Pirata se mettait en évidence sur un coup franc bien placé (76e).
Bref, en colère, désabusé ...
Mis à part ça c'est un excellent joueur, ultra nerveux et toujours très volontaire sur le terrain, il court comme un lapin !