Après des années de combat acharné, le nouveau Kassovitz débarque enfin sur nos grands écrans. Le réalisateur de la Haine a-t-il réussit à remonter la pente après le très moyen Gothika et est-ce que l’Amérique lui réussit ?
Toorop est un mercenaire qui a mené beaucoup de guerre. Un mafieux européen lui confie une mission : livrer une jeune fille de Russie jusqu’à News York. Si il réussit, ses antécédents seront effacés et il sera plus qu’un homme dans la foule. Mais que cache cette jeune femme ? Et pourquoi c’est lui qui a été choisi alors que tant de mercenaire serait propice à la situation ? Si le pitch vous rappelle un film, c’est normal, il ressemble fortement au chef d’œuvre de Cuaron, Les fils de l’homme. Tout y est pour que les deux films soient rapprochés : une ambiance apocalyptique, une jeune femme a escorté et un homme qui sait pas vraiment se qu’il fout là. Les points communs s’arrêtent là ! Adaptation du livre Babylon Babies, Babylon A.D. est une œuvre à laquelle Kassovitz tenait beaucoup. Afin de le mener à bout, il a dû en chier ! Notre frenchi partait avec des intentions de colosse mais il s’est très vite heurté à la montagne Hollywood. Rappelons quand même que les producteurs n’ont pas laissé Kassovitz faire se qu’il désirais et qu’ils ont voulu absolument formaté le film pour le grand public. Un tournage épuisant d’après son réalisateur et, de plus, il se murmurait que la tension entre Vin Diesel et Kassovitz était assez fréquent en vu des retards de l’acteur sur le plateau. Quand on sait que notre petit réalisateur avait réalisé l’exercice Gothika juste pour s’attribuer la confiance des producteurs, il y a de quoi se demander si on se foutrait pas un peu de sa gueule ? Et si Kasso n’aurait pas fait mieux de rester en France ?
Laissons de côté tout les incidents « techniques » et penchons nous enfin sur le résultat. Babylon A.D pose son ambiance dés le début, le monde va mal, les gens vivent dehors et les terroristes sont plus présent que jamais, un monde mêlant technologies et pauvreté. Après avoir jouer l’agent secret, le fou de la nuit, la nounou, voilà Vin Diesel en mercenaire solitaire. Pas de problème au niveau de sa prestation sauf, que sa voix est un peu ratée à mon goût. Un doublage un peu trop « racaille » avec un vocabulaire qui va de paire. Michelle Yeoh qui n’était pas trop à sa place dans le dernier opus de La Momie, trouve ici un juste équilibre et est assez convaincante en bonne sœur adepte du kung-fu. Le reste du casting donne l’honneur au français et dans des rôles assez inattendus. Mélanie Thierry en jeune fille porteuse d’un virus ayant un regarde innocent sur un monde qu’elle ne comprend pas, Depardieu en mafieux au gros pif, Lambert Wilson en scientifique et Charlotte Rampling en méchante créatrice de secte religieuse. Les deux hommes s’en sortent pas mal mais la dernière n’échappe pas aux clichés récurrents. Sur un fond de politico-religeux, Kassovitz ne transforme pas l’essai qu’on lui a accordé, il use du genre et propose tous se qui a déjà été fait : bullet time, le héro croit enfin en se qu’il n’a jamais cru et devient gentil, une love story impossible.
Un résultat de 1H40 qui ne va jamais jusqu’au bout de se qu’il propose. Impossible de s’attarder sur les personnages et leur passé. Seul le léger retour en arrière de Toorop nous laisse entrevoir une enfance difficile, un passé de guerre et de débauches. La réalisation reste dans l’ensemble de bonne facture sauf lors des combats, brouillons et mal filmé. Un peu le même syndrome que dans Batman Begins : des fights violents mais filmé de prés, donc illisible par moment. Les scènes d’actions sont par contre bien maîtrisées mais les effets bullet time en tendance à donner un aspect brouillon. Visuellement, il faut reconnaître à Kassovitz d’avoir fourni un travail superbe (le New York futuriste est assez impressionnant, le sous marin de même). Un point noir : la BO. Elle penche d’un côté hip-hop mal branlé qui ne colle pas trop au trip du film je pense.
Babylon A.D est un bon film, pas une référence ou une nouvelle œuvre majeure dans le genre mais malgré la catastrophique direction du projet, on ne pas vraiment bouder devant le résultat. Déçu ? Comment ne pas l’être de tout façon. Trop court, brouillon dans sa narration, illisible dans les combats et expédiant la fin trop vite, c’est sûr, on peut bouder ! Mais Babylon A.D possède ce charme venant d’autre part, un charme non novateur mais contrastant parfaitement l’ensemble du projet et le résultat final, Kassovitz peut en tout acs être fier d’avoir mener son bébé à bout, il s’avère être un divertissement d’honnête facture. Pour un livre jugé « inadaptable », c’est d’autant plus réussit !