Bon, je me sens obligé de faire partager mon billet d'humeur sur ce film, parce que j'ai besoin d'exorciser certaines frustrations. Ridley Scott, c'est tout ce que j'aime : un Gladiator mémorable, épique et intense, un Alien magistral (l'un des meilleurs, sinon le meilleur), un Kingdom of Heaven très instructif historiquement parlant... Ses fresques historiques ne manquent jamais de mordant, ni d'action.
Je viens juste de terminer mon visionnage de son dernier film en date, et je crie à l'imposture! Où est donc passé le génie du réalisateur? Tout est plat, sans saveur, sans intérêt. Je me suis tellement ennuyé que j'ai zappé tout un pan du film pour pouvoir passer à la baston de fin, qui est de loin la moins réussie de Scott (ou comment réinventer le D-Day à l'époque médiévale... n'importe quoi).

Le jeu d'acteurs est catastrophique. Même Russel Crowe, habituellement si charismatique e attachant, semble totalement détaché de son personnage. Blanchett s'en sort pas mal, mais son rôle est risible (la pauvre veuve qui tombe peu à peu sous le charme du beau mâle, mais qui garde une force et un courage exemplaires... à vomir). Petit Jean, Frère Toc et tout le toutim... no comment, mais c'était hilarant de voir d'aussi piètres acteurs se démener pour amener un semblant d'humour à un film qui en manque cruellement. D'ailleurs, j'adore l'acteur qui joue Frère Toc, donc ça m'a d'autant plus déçu.

Globalement, ce qui détruit le film selon moi, et qui le rend insupportable à la vision, c'est la surabondance de clichés. Scott aurait gagné au change si son récit s'était concentré excelusivement sur la partie historique. En voulant jouer sur les deux tableaux, fiction et réalité, il s'emmêle les pinceaux et perd de vue son propos initial, qui était de présenter la genèse de Robin des Bois. Ici, on a droit à un remake de Gladiator : mêmes symphonies, même manichéisme, mêmes rôles, mêmes bastons... Seulement, là où Gladiator parvenait à apporter un souffle vraiment épique, Robin des Bois semble n'apporter qu'une fresque pseudo-historique dénuée de toute substance. Et que dire des "enfants perdus"... qui se battent sur de poneys (oui, sur des poneys). On aura tout vu.

Bon, si je devais retenir un bon point, ce serait la prestation du roi Jean et de Godefroi, qui sont les seuls à se tirer la bourre en tête d'affiche.

Bref, ça m'a même pas fait marrer de regarder un tel nanar, j'étais même plutôt énervé. C'est pas la première déception de Ridley Scott, mais certainement la pire. Je prie por qu'un second opus ne voit jamais le jour.