El blogo dEl Canino
Ça arrive souvent, bien trop souvent. Une conversation banale puis les masques tombent :
- “Comment ça, tu n’as jamais lu Watchmen ?!? Mais merde, c’est toute une culture qui t’échappe !”
- “Quoi, tu ne connais pas Transmetropolitan ?!? Nan sérieux, ne m’adresse plus jamais la parole…”
La liste s’étend à l’infini et le plus ironique : le monde entier est concerné. De là à traiter son interlocuteur comme un ancien nazi, il y a une étape que je ne franchirai pas.
Tout ça pour en venir au menu du jour, j’ai reçu les deux premiers reliés de séries “à lire absolument”. Verdict en quelques mots, pour au moins échapper aux regards accusateurs le temps d’une discussion hautement philosophique dans vos soirées Hype, une coupe de lait à la main.
Invincible 1 :
Mark Grayson est un ado comme les autres. Une vie banale de lycéen, un job à mi-temps détestable et un caleçon qui commence à gratter. Jusqu’au jour où ses pouvoirs se manifestent. Mais point de super araignée ou de gènes aléatoires latents, Mark savait depuis son plus jeune âge que les pouvoirs de son papounet alien se réveillerait à la puberté.
Robert Kirkman (Walking Dead) au scénario, Cory Walker (Punisher War Journal) aux dessins, l’équipe est efficace et joue intelligemment sur les codes du super héros ado. Ici il n’est pas question de responsabilité trop lourde à assumer ou de prises de tête à chaque case. Mark est cool et trouve ses pouvoirs cool. Pire, le jeune hybride ne semble jamais vraiment douter de lui et fonce tête baissée dans le danger en mode “on verra bien après”. Puis tout va très vite, ses premiers team-up, un coup de foudre impossible (une rouquine, bien sûr), une enquête à résoudre et des aliens à kick asser entre deux cours. Papa est là pour le chaperonner, Maman pour faire à manger le soir : la famille idéale, avec ses hauts et ses bas. Ça ne révolutionne rien, mais c’est frais, décomplexé et ça change ! Aussi bien dans l’écriture que dans le dessin, on se la joue cool. Cory s’amuse et ça se sent dans ses cases, très aérées, avares en détails mais dans cet esprit fun d’aller à l’essentiel. A l’inverse, Robert pose doucement ses pions. On n’échappe pas à quelques pages surchargés d’explications mal distillées, mais l’ensemble est cohérent, amusant. Les combats sont animés, les réplique de maman font mouche, et la sauce prend. On lit du super héros sans lire du super héros, bel exploit.
Le contrat est rempli pour moi, je veux la suite !
Scott Pigrim 1 :
Scott Pilgrim est un ado attardé comme les autres. Canadien et loser, Scott a 23 ans et passe le plus clair de son temps à jouer de la basse dans son groupe (les Sex Bob-omb) et à squatter à droite à gauche, notamment chez son ami gay Wallace. La folie s’installe doucement, Scott voit régulièrement passer dans ses rêves une mystérieuse fille en rollers. Puis vient le moment où il tombe nez à nez sur elle, dans la vraie vie. Son cœur chavire, c’est le coup de foudre. Scott est amoureux, et les ennuis ne font que commencer.
Bryan Lee O’Malley (Lost at Sea) nous vend du rêve. Niveau dessin c’est clairement orienté manga. Le trait épais et arrondi colle parfaitement à l’ambiance légère et décalée des histoires de teenager en galère. Puis vient les dialogues, Scott est drôle à ses dépens, un peu con sur les bords, et ses amis se font un plaisir de le charrier à tout va. Mais le plus fou reste à venir : sous couvert d’une ambiance Hélène et les garçons décontractée, l’histoire part doucement dans tous les sens jusqu’à l’explosion finale. Loin de moi l’envie de vous spoiler cette partie mais le grand écart des dernières pages assomme littéralement. Rarement le mélange comic/manga n’aura été aussi délirant et bien construit. Le sucre glace sur le gâteau : les références geek, entre X-men et Super Mario, qui viennent enrober les dialogues.
Cinq tomes (sur six, snif) dispo et un film en route. Je veux la suite, deux fois
posted the 04/16/2010 at 01:30 PM by
marcel