Prey est un FPS dont le scénario est l'improbable croisement d'une légende Cherokee et d'une histoire d'extra-terrestre. L'histoire débute dans un bar d'une réserve indienne. Tommy, un descendant des Cherokee, ne croit pas aux vieilles légendes de son peuple et n'a qu'une envie : quitter la réserver avec sa petite amie Jen. Malheureusement pour lui et malgré l'amour qu'elle lui porte, Jen n'a aucunement l'intention de quitter la réserve qu'elle considère comme sa maison. Soudainement, les lumières s'éteignent et des lumières vertes jaillissent du ciel et viennent téléporter Tommy, Jen et son grand-père dans un vaisseau extraterrestre. Tommy parviendra à se libérer et partira à la recherche de sa bien aimée. A première vue le scénario peut sembler très classique, mais il s'avère que la trame est bien plus riche qu'il n'y parait. Mais je n'en dirais pas plus.
Le gameplay de Prey est particulièrement rafraichissant en introduisant des éléments originaux dans un FPS. Ces éléments s'articulent selon trois axes. Le premier est la possibilité de manipuler la gravité des environnements, soit en inversant le sens de la gravité (le plafond ou les murs deviennent le plancher), soit en activant des passages gravitationnels faisant abstraction de la gravité de la pièce (possibilité de marcher sur les murs ou au plafond). Cet élément de gameplay est également valable pour les ennemis et peuvent attaquer vraiment de toute part. Le deuxième axe est l'introduction des portails (comme ceux de portal à la différence que ce n'est pas le joueur qui les ouvre) qui permettent à notre héros de se rendre d'un endroit à un autre ou aux ennemis d'apparaitre n'importe ou. Le troisième axe est le pouvoir spirituel des Cherokee qui permet à Tommy de se détacher de son enveloppe charnel pour se déplacer tel un fantôme et atteindre des endroits physiquement inacessibles.
Prey enchaine dans un contexte très "spatial" et "spirituel" les phases de gunshot et les phases d'énigme. Les armes disponibles, bien qu'au design totalement barré, sont finalement très classiques. L'intelligence artificielle des ennemis est au-dessus de la moyenne, sans pour autant briller. Les ennemis assurent l'essentiel en se mettant en couvert. Les phases d'énigme se résument à des puzzles spatial ou/et spirituel. Aucun risque de rester bloqué, ils sont très simples et au final répétitifs car très peu variés. Certaines phases amèneront Tommy à piloter un vaisseau extra-terrestre. D'une manière général le jeu est extrêmement linéaire et dirigiste, à aucun moment il est possible d'emprunter un autre chemin, c'est relativement dommage dans la mesure ou le gameplay aurait pu offrir une certaine liberté.
La mort n'existe pas dans Prey. Lorsque notre héros meurt, il se retrouve dans le monde des esprits ou il pourra regagner de la vie et de la magie en tuant des esprits ennemis avant de regagner le monde des vivants. A son retour les ennemis ne récupèrent pas leur vie. Cela rend le jeu beaucoup trop facile et cela se ressent sur la durée de vie qui ne dépasse pas les 6 heures.
La réalisation technique de Prey date, normal pour un jeu sorti il y a plus de 3 ans et se basant sur le moteur de doom 3. Néanmoins le design tient la route avec une véritable identité même si les décors manquent de variété. Les ennemis sont suffisamment variés et proposent chacun des techniques de combat bien distinctes. La bande-son est globalement réussie discrète mais adaptée à l'ambiance.
Prey, sans être un gros hit, est un jeu qui vaut vraiment le coup d'être joué ne serait-ce que pour son gameplay vraiment novateur. Techniquement le jeu date mais propose un design avec une forte identité. Son scénario, classique au début surprend au fur et à mesure que l'on avance. Dommage que la durée de vie soit très courte. Le jeu se trouve pour moins de 10 euros et la version UK propose les menus et les sous-titres français.