• L'histoire

Peu de temps après avoir débarrasser Gotham de Raz al ghul, voilà que la pègre commence à se débiner en voyant tout les soirs les appels au Batman qui intimide grandement les forces en présence. Les plus corrompus ont peur de l'homme chauve-souris, au point de s'enfuir devant lui. Pour palier à ça, un seul homme dit avoir la solution : Le Joker. Psychologiquement instable et éthiquement intraitable, le roi du rire va vouloir devenir le maître de la ville afin d'instaurer un nouvel ordre. Mais pour cela, il va falloir se débarrasser du Batman…





• Le Film

Gotham, c'est avant tout une ville au bord du chaos à chaque secondes. A n'importe quel moment, cette ville peut sombrer dans une noirceur et un néant des plus cauchemardesques. Gotham City, c'est aussi la peur de voir la démocratie livrée aux mains des politiques corrompus, accordés avec les terroristes. Jamais une ville n'aura été si contemporaine et réaliste au cinéma. La situation est on ne peut plus moderne et traduit les maux de la société actuelle au sein d'un monde sur-politisé et où la transparence fait défaut.
L'esthétisme du film reste proche du premier opus. On garde les effets d'explosion et les cascades époustouflantes. Un tout petit bémol sur ce film quant à son esthétisme, sur la scène où Harvey Dent se brûle le visage, bah, c'est vraiment mal fait (effets de flammes tout pourris). Le reste est quasi parfait. Mais le film triomphe par son travail de mise en scène, mais surtout son travail psychologique.
Les personnages que l'on avait laissé à la fin de Begins deviennent ici très vite dépassé par une situation délicate dont le Joker est le maître d'oeuvre. Tapi dans l'ombre, la voie du mal terrorise quiconque ne lui obéit pas. Heath Ledger signe ici sûrement la meilleure interprétation du Joker, lui insufflant un cynisme jamais vu au cinéma, des tics buccales, et une démarche digne d'un mort-vivant. Un travail digne d'un grand acteur. A côté, les autres font presque pale figure tellement il éclabousse le spectateur de tout son talent à chaque apparition. Il sera le chef d'orchestre d'un plan machiavélique qui va détourner même les plus incorruptibles en monstres assoiffés de vengeance. Maggie Gyllenhaal, quant à elle, demeure quasiment inexistante. La grosse déception de ce film.
La seule critique que je peux faire à ce film, c'est son rythme très (trop ?) soutenu dans l'enchaînement des séquences. A peine a-t-on le temps d'encaisser une scène qu'une autre commence déjà à plain régime. Le film enchaîne ces séquences à un rythme effréné qui laissera certains spectateurs passer à côté de certaines réflexions sur les plans mis en places dans le films. Le film étant très "parler", cela implique donc une certaine digestion du spectateurs pour pouvoir saisir l'intégralité du film. Mais cela n'empêche pas d'aller aussi voir le film plusieurs fois si quelque chose vous a échappé.





• Conclusion

Pour finir, on peut dire que ce Batman est un cru exceptionnel dans la catégorie "Super-héros" mais loin d'être le film du siècle. Cependant, on sent que Christopher Nolan laisse son empreinte de réalisateur cérébrale en tentant tant bien que mal de perpétrer des situations complexes, et des complots machiavéliques qui dévoilent bien souvent la vraie nature de l'espèce humaine. Les réflexions du film nous poussent à nous demander si finalement le film ne traiterait pas de notre monde contemporain, et de nos actions dans ce dernier : corruption, terrorisme, complots… Des thèmes chers à la série depuis sa création et qui, finalement, au fur et à mesure des années, ne cesse d'exister. Même si le film tente de raisonner en montrant que le plus grand des héros demeure le politicien convaincu et incorruptible, il en demeure que peu d'exemples historiques peuvent s'y affilier. Et si le Joker avait raison ?