Un papier que j'ai écrit à la sortie de GTA IV sur un autre blog que je post ici. Cela concerne cette vague de polémique au sujet de la violence dans les jeux-vidéos. Bonne lecture.
GTA IV : Le diable en prada
Aujourd'hui sort le jeu le plus attendu du moment… Un certain GTA IV (ou Grand Theft Auto IV) de l'éditeur Rockstar. Il est accessible sur les plateformes Sony Playstation 3 et Micorsoft Xbox 360.
C'est le premier opus entièrement conçu pour la Next gen (ou plutot current gen) et par conséquent en Hachedé. Le résultat semble tout à fait surprenant même si quelque défauts persistent. Néanmoins, on peut constater un application certaine sur les graphisme du jeu et les effets de lumière, ainsi que sur le mode en ligne multijoueur qui permettra de rallonger la déjà très impressionnante durée de vie du soft.
Buzz oblige, le jeu fait parler de lui depuis bien deux ans, et ses plus grands fans vont ainsi pouvoir se défouler après tant d'attente. Une campagne de pub imposante (sur le net tout du moins), des affiches placardées un peu partout (ou plutôt, n'importe où serait en fait le bon mot), un nombre d'articles sur les sites internet en extase devant ce jeu, et nombre de plaintes contre l'utilisation de la violence dans les jeux-vidéos ont fait de ce jeu une sorte de Messie de l'air HD.
GTA : on l'aime ou on le quitte !
L'attente, orchestrée depuis longtemps, à contribuer au succès de l'abscès GTA qui gonfle depuis plus de deux ans. Puis de report en report, de confirmation en démentis, le jeu pointe enfin le bout de son nez. Salué par la critique, pointé du doigt par les associations conservatrices, on commence à connaître la chanson : GTA, on l'aime ou on le quitte ! Mais Rockstar n'en est pas à son premier coup d'essai car après le très controversé Manhunt, suivit de Manhunt 2 (dont la date de sortie reste encore inconnue à ce jour en France), de Bully (Canis Canem Edit sorti récemment sur Xbox 360 et Wii) et enfin de tout les opus précédent de GTA (du premier sorti sur Playstation jusqu'au récent Liberty City sorti d'abord sur Playstation Portable puis sur Playstation 2) la société commence à savoir manier la polémique afin d'en faire profiter aux ventes de jeux. Profitant ainsi de l'image d'une entreprise provocatrice, aux volontés artistiques très ouverte, et repoussant les limites du voyeurisme sur nos consoles de salons (ou portables…). Bref, GTA, ce n'est pas que du jeu, c'est aussi du marketing, dévoué aux bénéfices de la société Américaine, mais aussi (voire surtout) aux ventes de consoles Next Gen (ou Current Gen) qui se doivent de ne pas louper le coche car la sortie d'un GTA, c'est plus qu'un événement, c'est une occasion !
Mais force est de constater que GTA tire tout le potentiel d'une machine vers le haut, et permet enfin de constater que les éditeurs feignants de jeux-vidéos ne sont pas tous les même.
All you need is love
Ce qui fait de GTA une vraie curiosité, c'est avant tout sa liberté d'action. Attention, pas que de la liberté dans l'espace, mais aussi et surtout, sa liberté morale ! Ici, pas de barrière éthique, ni de soucis de gratuité d'action : on court, on vole, on saute, on roule, mais surtout, on tue, on shoot, on vole, on frappe, on se drogue… Bref, tout ou presque devient possible du moment que cela cause du tord à la population de Liberty City, ville dans laquelle on évolue. A partir de ce concept, on dénote deux types de joueur :
• ceux qui jouent parce qu'ils ont besoin d'un défouloir qu'ils ne trouvent pas dans la vraie vie. Ainsi, cela leur permet de passer leurs nerfs sur un flic qu'on dézingue à coup de crosse, ou sur une prostituée de passage, en pleine nuit, qu'on écrase avec un ferrari à contre sens et à 180 km/h dans le centre-ville… Comprendra qui pourra.
• Et puis, vous avez les autres, ceux qui se disent vraiment marquer par GTA comme une révolution vidéoludique, amateurs de jeux-vidéo (avec un grand J), qui vous parlent du dernier Mario comme du dernier Coen, et qui affirme que GTA reste une œuvre des plus importantes numériquement jamais créée.
Car GTA, c'est effectivement beaucoup de bonheur, de liberté et de plaisir dans un monde sur-sécurisé, sur-contrôlé, étouffé par sa bonne conscience, et où les idées malsaines et néfastes sont châtiés. L'interdit d'interdire prend ici tout son sens et ce jeu nous laisse encore espérer que le monde tel qu'on l'imagine ressemble un peu au monde que l'on vit : un monde libre.
De ce constat est naît une génération GTA à qui l'on préfère octroyer les méfaits sociaux plutôt que ses bienfaits thérapeutiques. La menace du jeu-vidéo guideur de conscience, et de délits rôde sur les têtes de nos chers bambins, et GTA demeure le pape de cette grand messe des infractions civiles perpétrés par un média de plus en plus populaire. GTA dérange, gêne beaucoup de monde, mais provoque l'admiration et le respect d'un travail précurseur et novateur qui font oublié les défauts du jeu au profit d'une jouissance visuelle et morale. Un moment trop rare dans la vie pour être réservé aux violeurs ou aux meurtriers. GTA apporte cette dose d'adrénaline toutefois moins importante qu'elle n'y paraît.
Nous ne parlons que d'un jeu-vidéo. Mais quel jeu !