Vous le savez j’ai la particularité de choisir mes jeux à la boîte. Dans mon métier, la communication, le packaging constitue 15 à 20 % de chances de ventes supplémentaires. Et je ne parle pas du conditionnement qui peut carrément devenir un argument de vente. Bon j’arrête parce que déjà que je ne peux pas entrer dans un magasin de ma ville sans faire des constats alarmants sur l’agencement, les vitrines, la gestion de l’emplacement du bâtiment…
Fire Emblem a été acheté à 25 euros au Je Console de mon patelin. Eh oui même les légendes du jeu vidéo ont une histoire pittoresque. Le jeu date de 2004 et quelques, et il est sur Game Boy Advance. Je pense tout de même que je dois clarifier de quel jeu je parle exactement sinon une foule de nOObs vont squatter les commentaires pour en débattre : Fire Emblem 7: Rekka no Ken, le 7ème de la série, c'est-à-dire celui avec Eliwood, Lyndis et Hector.
Ce test est réalisé après avoir fini le jeu une première fois et sans l’ensemble des personnages récupérés ni de tous les secrets obtenus.
« Tout n’est que recommencement, depuis que le monde est monde »
Ca y est une fois de plus les forces du mal ont frappé et la guerre recommence. C’est quand même incroyable ces jeunes qui n’arrivent pas à faire autre chose que la paix. Sauf que cette fois c’est un vieux, Nergal, qui décide de mettre le boxon en cherchant à ouvrir la porte du dragon avec l’aide de deux enfants mystiques. Et là ce n’est que le gros du scénar. Parce que Fire Emblem est, de mémoire de joueur, un des jeux les mieux scénarisés auquel j’ai pu jouer. Moi qui suis un gros fan de Lost (La série qui pose 300 questions par épisode et qui en répond à seulement 5 par saison) et de House (Le mec qui n’aime que la Game Boy Advance SP et les cannes), un jeu qui ressemble à une série épique c’est grave plaisant. D’autant que les épisodes ne manquent pas d’action.
Fire Emblem est un Tactical RPG c'est-à-dire que les combats se font au tour par tour, déplacement sur une carte stylisée et une seule action possible par tour comme aux échecs. A la différence d’Advance Wars toutefois, vous n’avez pas un nombre quasi-illimité d’unités décérébrées, sans personnalité et servant de chair à canon, et surtout il n’y a pas qu’un personnage principal par camp. Tout le monde sait de toute façon qu’Advance Wars est une satire du courage politique étant donné que les généraux se la pètent mais ne vont jamais sur le champ de bataille, restant dans le QG à siroter de la vodka orange (star) en hurlant sur ses unités.

Ici les personnages ont une personnalité, un passé, un caractère, des réactions logiques. Quand ils meurent, ils meurent ! (Plus réaliste, tumeur… bon ok c’était pas drôle mais je voulais la faire). En combat, ils se soutiennent. Même les animations de combat sont loin d’être hermétiques tant l’animation est réaliste. Enfin, là je parle des humains parce que les chevaux semblent sortis d’une école de ballet : Un pas en avant, un pas en arrière, frappe puis reprise de la pose initiale. Et je ne parle pas de la frénétique course sur place des chevaux des paladins en coup critique. C'est-à-dire que le cheval a l’air de courir mais en fait il reste au même endroit, c’est assez comique surtout qu’à un moment l’inertie cesse et qu’il part sur l’adversaire comme un dératé avec le cheval qui a l’air de se tenir sur un sabot… Bref la race chevaline n’est pas vraiment mise à l’honneur. De même les Troubadours (Soigneuses à cheval c’est très… con) (Bah c'est-à-dire que soigneuse simple je pige, mais je ne vois pas l’utilité du cheval dans les soins) (A part si c’est un hommage à ce film pourri ou Scarlett Johansson tombe de poney, se retrouve unijambiste et réapprend à faire confiance aux chevaux avant de reprendre son BEP Vente de légumes) bref les troubadours sont montées sur des pouliches qui marchent en crabe (Surement une pro du Madison) et les cavalières pégases grimpent des chevaux ailés tous rikiki. La palme du cheval le plus ridicule revient à celui du héros Eliwood une fois qu’il change de classe. En effet, tel Nancy Kerrigan sur les patinoires d’Atlanta, le cheval d’Eliwood ne marche pas, il glisse sur tout type de sol, défiant la gravité en courant toutes pattes déployées vers l’avant… Bref un monstre quoi. En plus il est ridicule ce cheval, tout petiot… A côté des grands cavaliers genre Kent, Sain ou Marcus il fait même pas tâche quoi, c’est une Archi-Tâche comme dirait Brigitte Fontaine.
D’ailleurs… Je me demande ou il le trouve son cheval lors du changement de classe. Oui parce que le héros est un fantassin à la base et en changeant de classe, paf une jument ménopausée lui pousse sous l’entrejambe…
Gemmes-plaies

Le système de jeu est à la fois d’une complexité panhéllenique (Oui j’ai du vocabulaire, nonobstant mon cerveau réduit), et d’une simplicité qui tient du miracle. En effet le jeu consacre ses dix premiers niveaux à un tutorial qui explique TOUT ou presque (Certaines subtilités comme le fait d’équiper une arme plutôt qu’une autre avant la fin du tour quand on n’a attaqué personne ne sont pas dites). Dès le tutorial, on prend conscience de l’aventure incroyable qui nous attend : Ce genre terriblement froid et lisse qu’est le Tactical RPG devient ici remarquablement vivant grâce au développement impressionnant des personnages. Même les méchants sont attachants ! On se surprend à voir son groupe de personnages comme une bande complice. D’ailleurs détail très intéressant : Vous êtes en tant que stratège un personnage à part entière. Les personnages s’adressent parfois à vous. « Qu’en pensez-vous, Mika ? » me dit la jolie Lyndis après une conversation ou j’ai juste compris « Bandit » et « Tiroir ou je range mes bas résille ». Même à la fin vous êtes remercié et tout… Par contre ayant très peu cultivé mes soutiens, je n’ai vu aucun mariage donc j’ignore si vous faites le témoin. Oui parce que dans le jeu on peut faire des soutiens entre certains persos lorsqu’ils combattent côte à côte souvent. Ils bénéficieront ainsi d’un bonus d’attaque. J’ai réussi à finir le jeu sans donc j’imagine que c’est parfaitement inutile (Et puis moi et les rapports contre-nature entre des hommes et des chevaux… J’dis pas que j’aime pas mais avec les pixels et sur une console à piles ça m’excite moins…)
On appréciera aussi la clarté des menus et l’apport utile du bouton R. Tel un déodorant pour Geek, presser le bouton R explique tous les mystères de la vie. Et par contre je « Praise » comme on dit, je salue bien bas la traduction qui est excellente, vivante, bien menée, renseignée, documentée… Chapeau à la traductrice qui n’a pas chômé. J’avais bien senti que la traductrice était une femme. Seule une gonzesse pouvait faire une Florina aussi incontinente. « Au secours stratège Mika, un archer !! *bruit de sphincters délicatement relâchés* Je me suis encore faite dessus !! »
Passionnant mais chiant ?!

Ce jeu est incroyable car chaque bataille même giga chiante est passionnante, et recommencer 245445 fois le même niveau n’est jamais chiant car le nombre de variantes tactiques (Dues au triangle des armes, au triangle des magies, aux différences de stats entre les classes, au fait qu’on peut modifier sa formation à volonté et préparer ses personnages comme des Mannequins avant le défilé « Tiens Rebecca, un Arc Létal !! T’es trop choupi !! ») fait que chaque bataille est différente. En plus les objectifs changent d’une bataille à l’autre : Vaincre tel gugusse, prendre un trône, protéger un handicapé, atteindre un emplacement… Certains combats manquent d’épique, car la récupération de nouveaux personnages ou l’obligation d’en laisser un en vie empêche d’être bourrin. De même le fait de devoir parfois faire des achats en plein combat rend la situation cocasse dans la réflexion stratégique : « Bon alors Marcus il tue lui… Voilà…. Eliwood achève l’archer… niveau 4 c’est cool… Bon maintenant Hawkeye défonce trois types en deux coups de hache… Voilàààà… Et maintenant Lyn va au Wall-Mart acheter des épées…. Voilà…. Super ce jeu… »
Ce qui rend le jeu intéressant c’est que contrairement aux Final Fantasy, aux Zelda, aux Advance Wars, on s’attache aux personnages au point de les aimer tous même si Florina mérite des baffes et Eliwood aussi (L’arrête pas de penser à sa maman…). Mais franchement c’est le genre de jeu dont on voudrait qu’il ne finisse jamais, qu’il dure toujours, un peu comme Plus belle la vie… 1000ème épisode le 13 juillet 2008 c’est un truc de ouf… Si Fire Emblem pouvait avoir mille niveaux ça serait le bonheur. Et franchement je crois que de mémoire de lecteur d’article de blog vous n’avez jamais lu article avec une conclusion aussi c*nne.

Photo de famille ^^ De gauche à droite : Eliwood, Sain, Dorcas, Lyndis, Rebecca, Hector et Serra.
Très bon article d'ailleurs, qui récolte peu de commentaires comme toujours, je trouve ça désolant ! Bref...