Bonjour à tous, pour commencer cette nouvelle semaine, je vais aujourd'hui vous parler du jeu
King Kong adapté du remake de Peter Jackson, et produit par le français
Michel Ancel (cocorico !), le célèbre créateur de Rayman et Beyond Good and Evil. Comme je l'avais dit dans mon dernier article, j'avais acheté le jeu sur eBay, et je l'ai reçu samedi matin. J'ai donc pu passer le week-end dessus et l'ai ainsi terminé dimanche soir. Et j'avais grande envie de vous en donner mes impressions.
King Kong... plus qu'un jeu, le mot qui me vient tout de suite à l'esprit serait plutôt
expérience. King Kong est une expérience vidéoludique courte mais ô combien intense !
Comment l'exprimer ? Le jeu m'a donné l'impression d'être à la fois l'acteur et le spectateur du film. Quelle immersion mes amis ! Le jeu se démarque des autres FPS, car pour une fois il ne nous donne pas l'impression d'être un monstre de puissance qui va bousiller des tonnes d'ennemis à coup d'armes toutes plus dévastatrices les unes que les autres. Ce serait plutôt la tendance inverse. Skull Island, l'île où se déroule la majorité de l'aventure est un endroit particulièrement inhospitalier et ses habitants ne se montreront guère accueillant... des crabes géants jusqu'aux V-Rex - l'équivalent des T-Rex locaux-, votre plus terrible menace en tant que frêle humain. Pendant tout le jeu, on a l'impression d'être un être minuscule entouré de forces qui le dépassent et qui feront tout pour le broyer.
Je parlais d'immersion. C'est clairement le point fort du jeu, tout d'abord grâce à sa présentation à l'écran : deux bandes-noires cinématographiques, aucune interface indicative à l'écran pour révéler votre état de santé ou votre inventaire (cela peut être modifié dans les options, mais le jeu perdrait tant en intérêt...) : vous êtes comme dans une salle de cinéma ! Simplement Skull Island, ses créatures, vos compagnons d'infortune et vous. Votre objectif ? Survivre, fuir cette île maudite au plus vite, votre expédition est une erreur, un échec ! Ici, il n'est nullement question de sauver le monde ou de gagner une guerre, seulement sauver sa peau et quitter cet enfer préhistorique.

La mise en scène du jeu fait tout pour nous rappeler cet état de fait. Grâce à sa bande-son tout d'abord : les cris des bêtes sont très efficaces, vous les entendez, ils sont juste là, ils vont vous bondir dessus ! Le doublage des personnages n'est pas en reste, loin s'en faut ! Nous avons droit à un doublage d'excellente qualité (et intégralement en français), chaque personnage est dans le ton et présente un caractère bien marqué, rendant le tout très vivant. L'un des meilleurs doublages qu'il m'est été donné d'entendre dans un jeu. Une réussite qui aide grandement à se mettre dans l'ambiance. D'ailleurs, le seul moyen de connaître ses réserves de munition (j'en profite pour signaler qu'on ne peut posséder qu'une seule arme à feu à la fois, qui sont d'ailleurs d'une très faible diversité dans le jeu, quand je vous disais qu'on n'était pas un monstre de puissance à la force de frappe éblouissante) sera de les faire dire à votre personnage (Jack, scénariste de son état, qui entretient une étrange relation avec Ann, l'héroïne du film dans le film) à voix haute. Certes, cela peut devenir assez lourd et répétitif, mais cela n'en demeure pas moins original. Et ce sera d'ailleurs l'occasion d'une réplique bien sentie quand l'un de vos compagnons vous interpellera : Jack, arrête de compter tes munitions à haute voix, tu vas attirer tous les monstres du coin !
Parlons maintenant de la partie graphique? Certes, King Kong n'exploite pas vraiment toutes les capacités de la console, loin de là, cependant les décors de l'île, leur diversité (tout en restant très cohérent), les effets de lumière et certains détails particulièrement soignés (mention spéciale au modèle de King Kong, parfaitement reproduit et animé) ne font que renforcer l'ambiance et l'immersion qui en découle. L'équipe de Michel Ancel a travaillé main dans la main avec WETA, l'équipe des décors et effets spéciaux de Peter Jackson, et cela se ressent.
Je dois également parler du gameplay en lui-même : si le jeu est principalement un FPS (j'aurais presque envie de dire un Survival-FPS), tous les moyens sont bons pour vous débarasser de vos ennemis : vous faire des armes de fortune de lances ou d'os que vous pourrez ensuite récupérer sur les cadavres voire même sur vos cibles encore vivantes, pour peu que vous vous en approchiez assez, brûler la végétation, tuer un ennemi pour que ceux d'une autre espèce se jettent sur lui afin de le dévorer... Skull Island est un endroit sauvage à l'eco-système cruel, et dès lors que vous avez posé le pied sur l'île vous êtes devenu partie intégrante de cet eco-système, autant s'y adapter !
Mais Skull Island connaît surtout un roi au sommet de cet eco-système : King Kong. Quelques séquences de jeu vous donneront l'occasion de le contrôler. Après la partie FPS où survivre n'aura pas été une synécure, on goûte alors à la puissance primale et sauvage du géant qui n'est pas le roi de l'île pour rien. Bon, la jouabilité à la troisième personne est alors plus approximative, néanmoins ces parcours à travers la jungle (qui ne sont pas sans rappeler Prince of Persia, en plus simiesque) et ses affrontements sauvages contre de nombreux dinosaures, dont les V-Rex (invincible lorsque vous incarnez Jack, mais beaucoup moins impressionnants pour Kong) sont tellement jouissives et défoulantes que cela pardonne en grande partie leur défaut de maniabilité.

Justement, puisqu’il faut en passer par là aussi, autant aborder les défauts du jeu, qui n’en manque malheureusement pas. Je tiens néanmoins à préciser immédiatement que certains des défauts que je vais présenter maintenant peuvent aussi être des points forts…. (oui j’suis alambiqué n’est-ce pas ?)
Avant tout, le jeu est en grande partie scripté et linéaire dans son cheminement : les chapitres se succèdent de manière obligatoire et il n’existe jamais qu’un unique chemin pour les traverser. De mon point de vue cela renforce le sentiment d’acteur / spectateur du jeu / film. J’imagine également que pour beaucoup le jeu sera bien trop répétitif : j’avance, je me débarrasse des menaces, je sauve mes compagnons (qui me sauveront en retour, ces PNJ sont assez efficaces, ce qui me les a rendu d’autant plus sympathiques, je n’étais pas accompagné de légumes amorphes). Cependant là encore, c’est un parti-pris, et pour moi la mise en scène empêche l’ennuie et donne une motivation suffisante de continuer à progresser dans l’île. Mais c’est précisément dans cette progression que réside le défaut majeur du jeu : on avance beaucoup trop vite, le jeu est globalement facile, notamment grâce aux nombreux checkpoints automatiques présents à chaque chapitre, qui se succèdent d’ailleurs assez rapidement. Deux jours, si ce n’est une après-midi pourront suffire à venir à bout du jeu. En même temps, je préfère tout de même jouer à un jeu court mais intense, sans temps mort, qui aura su me tenir en haleine jusqu’à la fin…
...
Fin qui est toutefois bien en dessous du niveau du reste du jeu, ce qui vient l’entacher : les quelques chapitres à New York sont ratés tant sur le plan de la jouabilité que sur le plan graphique, et même si selon le scénario original il ne peut en aller autrement, on se voit obligé d’assister impuissant à la mort de King Kong, chose assez frustrante. Une fin pathétique (au sens noble du terme) et nécessaire, mais j’aurais préféré quelque chose de plus grandiose, une apothéose pour venir couronner le tout. Tant pis… aucun jeu n’est parfait, et Skull Island suffit à me faire pardonner ce mauvais passage.

Pour finir, que dire ? Oui King Kong est un jeu qui possède ses défauts (ainsi que quelques menus bugs), oui il est linéaire, oui il est trop court, oui sa fin est bâclée… Cependant, malgré tous ces travers, et j’ai là bien conscience de ne pas être totalement objectif (mais justement, si j’écris cet article, c’est que c’est le cœur qui parle), je dois dire que j’ai pris un énorme plaisir à me laisser embarquer par ce jeu / film / expérience, et je ne peux qu’avoir l’envie de recommander à tout le monde de l’essayer ne serait-ce qu’une fois afin que chacun se forge son propre avis sur la Bête.
A bon entendeur…
Salut et merci d’avoir lu l’article ! J’aurais voulu en écrire encore plus, et j’en ai déjà écrit beaucoup trop…
Il va maintenant me falloir continuer
Fire Emblem : Path of Radiance quand j’en aurai le temps, mais ce sera d’une toute autre difficulté !