(PS : Cet encart ne fait pas partie du dossier Jeu Vidéo & Cinéma, que je vous incite à lire -les deux premiers chapitres sont déjà disponibles plus bas-, mais consiste en un simple billet d'humeur sur l'un des plus mauvais réalisateurs de tous les temps)
Uwe Boll est un réalisateur fascinant. Né le 22 Juin 1965 en Allemagne, il a trouvé la mort le... Ah non, malheureusement la case décès est encore vide.
Uwe Boll commence sa carrière de cinéaste en 1991 avec German Fried Movie, une bonne grosse daube comme on n'en fait plus. Une dizaine d'années passent ensuite, et une demi-douzaine de films à l'intêret plus que discutable avec elle. C'est alors que le carnage commence...
Des adaptations douteuses
Lorsqu'on le contacte pour qu'il réalise l'adaptation cinématographique du jeu House of the Dead, le cinéaste saute sur l'occasion. Se considérant comme un fan de jeux vidéo, il voit en ce business lucratif une occasion de se faire un nom dans deux milieux différents. Réalisé entre le 10 Mai et le 10 Juin 2002, soit exactement un mois, le film bénéficiera d'un scénario kitsch à souhait. Le problème est que le film est, en plus de ne respecter aucun élément du jeu, une daube monumentale. Ainsi, il sera classé 19ème des 100 plus mauvais films de l'histoire du cinéma, obtenant une moyenne de 2/10 aux 9500 critiques qu'il a reçut. Malgré l'échec critique et commercial que sera le film, les producteurs veulent le ré-engager pour tourner la suite, ce qu'il refusera. Uwe Boll a un nouveau projet sur le feu : il veut massacrer BloodRayne.
Et là, les fans de jeux vidéo peuvent souffler légèrement. Non pas qu'ils ne sont plus inquiets quant à la médiocrité du futur film, mais BloodRayne étant une licence assez mauvaise en jeu vidéo, et la communauté de fans assez restrinte, les protestations restent relativement peu nombreuses. Malheureusement, il fallait s'y attendre, le film est une merde absolue, se classant 69ème dans le top précédemment cité. L'histoire se déroulant près de 200 ans avant celle du jeu, il n'y avait pourtant pas grand risque de faire une adaptation houleuse. C'est ne pas connaitre Uwe Boll que de croire cela ! Pour l'anecdote, il est amusant de savoir qu'Uwe Boll a préféré engager de vraies prostituées plutôt que des actrices pour jouer ce rôle, ce serait, selon lui, bien moins cher...
Remarquez comme la sensualité du personnage dans le jeu est respectée dans le film.
Enfin, sa dernière production aura vite fait de mettre tout le monde d'accord sur son incompétance dans le milieu du cinéma. Alone in the Dark est le dernier projet sur lequel il avait jeté son dévolu, ce qui aura provoqué un soulèvement de fans et des dizaines de pétitions pour arrêter le massacre. Or, le film sort dans les salles en 2005 et c'est un échec commercial retentissant. Les critiques ne sont pas tendres pour autant, plaçant ce film 37ème dans le top des 100 plus mauvais films de tous les temps. Bravo Uwe Boll, tu auras réussi à placer ces trois films dans le classement, et détruit la carrière cinématographique de plusieures grandes licences de jeu vidéo. Alone in the Dark se vera d'ailleurs offrir 4 awards : celui de la plus mauvaise photographie, de la plus mauvaise utilisation des effets spéciaux, de la plus mauvaise actrice (Tara Reid) et du plus mauvais réalisateur pour Boll. Enfin une récompense à la hauteur de son talent.
Quand on s'attarde un tant soit peu sur ses travaux, on se rend compte qu'il y a vraiment peu de quoi être fier. Pourtant, Uwe Boll est un homme qui défend ce qu'il fait corps et âme...
Uwe Boll, l'arrogance, et la critique
Que ce soit les critiques, les spécialistes ou même les fans, personne n'a jamais été vraiment tendre avec Uwe Boll. A chaque nouvelle adaptation, les moqueries et lettres de menaces fusent. Si bien que le réalisateur se plait à jouer des tours aux fans en annonçant la mise en chantier d'adaptations fantasmées. Ainsi, l'année dernière, Boll annonçait avoir reçu un script de la part de Konami concernant une version filmique de Metal Gear Solid. L'information lancée, les fans ne comptaient plus leurs larmes. Hideo Kojima-himself coupa la tête à toute rumeur de la part du cinéaste en déclarant Absolument pas ! Je ne sais vraiment pas pourquoi Uwe Boll parle de ça. Jamais nous ne l'avons contacté. Il est impossible que nous fassions un film avec lui. Voilà qui a de quoi être clair.
En plus de pencher dangereusement vers la mythomanie, Uwe Boll est un personnage malhonnête et arrogant. Imaginez un peu la réaction de Blair Erikson, ayant participé à l'écriture du scénario de Alone in the Dark, et apprenant que son script serait emputé de nombreuses de ses scènes, Boll prétextant qu'il n'y avait pas assez de courses poursuites en voiture. Ou alors, que pensez-vous de son livre Comment faire du cinéma en Allemagne, dans lequel il se compare allègrement avec David Lynch et Martin Scorsese ?
Mais c'est à ceux qui critiquent ses films que Uwe Boll répond le plus séchement. Ainsi, à ceux qui soulignaient sa fâcheuse tendance à changer les évènements scénaristiques des jeux, il se justifiait de cette manière : Les fans sont toujours à trembler de peur, et je comprends que le fan d'un jeu vidéo ait son propre scénario dans sa tête et ait ses idées à propos de ce qu'est un bon ou un mauvais film. Ou comment dire implicitement que les fans ne savent pas ce qu'est le cinéma. Uwe Boll ne reste pas pour autant toujours aussi diplomate dans ses réponses. Pour preuve, après que deux rédacteurs d'un site internet aient descendu son film, il les taxa de retardés et de mecs qui écrivent des conneries sur moi, assis chez eux dans leur chaise pendant que leur mère paie tout. Enfin, l'énergumène avoue être étonné que les studios ne s'impliquent pas assez dans la production du film une fois ce dernier terminé. Il dénonce les développeurs tels que Sega qui, dit-il, vendent la licence et se foutent du reste, argumentant que c'est à cause de cela que les critiques et les fans recevaient aussi mal les films.
Histoire d'en finir avec les plaintes incessantes à son égard, Uwe Boll a récemment organisé un tournoi de boxe dans lequel il affronterait ses détracteurs. Le règlement était simple : il faudrait n'avoir aucune expérience passée dans la boxe, et avoir écrit au moins une critique mauvaise contre l'un de ses films en 2005. Le hic, c'est que le réalisateur n'a pas prévenu ses adversaires que, lui, avait une carrière semi-professionnelle de boxeur dans les pattes. En plus de ça, les 5 critiques qu'il du affronter ont fait part, après le combat, du très mauvais engagement du cinéaste dans l'organisation du tournoi. Ce dernier aurait dit, en coulisse, qu'il voulait les mettre tous KO, alors qu'il avait déclaré un peu plus tôt à la presse qu'il ne faisait ça que pour s'amuser. Le petit briefing aux règles et techniques de la boxe prévu pour les candidats avant le match avait d'ailleurs été mystèrieusement supprimé une heure avant... Après avoir défait ses 5 challengers, Uwe Boll déclara : Un poing dans la gueule, c'est le meilleur moyen d'aimer mes films !. Le constat final est sans appel : que ce soit à travers ses films ou par une rencontre avec lui, Uwe Boll donne mal au crâne.
Voici le combat de boxe en question
La tête pleine de projets
Malgré tout ces échecs d'estime, Uwe Boll ne veut pas en rester là et devrait consacrer son temps à réaliser de toutes nouvelles adaptations de jeu vidéo à licence. L'espoir de rédemption n'est aujourd'hui plus permis, et de nombreuses pétitions fleurissent sur le net, exigeant que le réalisateur stoppe le massacre. D'autant plus que quand on voit sur quoi il travaille actuellement, il y a de quoi s'inquiéter...
Tout d'abord, notons que Uwe Boll réalise actuellement à une suite de BloodRayne, intitulée BloodRayne II : Deliverance. L'actrice principale laissera cependant sa place à une autre personne pour le rôle de Rayne, préférant ne pas participer à un nouveau projet ne servant qu'à entâcher sa carrière cinématographique. En se renseignant, on apprend que le film sortira directement en vidéo sans passer par la case salles obscures. L'histoire devrait se déroule dans le Far West et l'héroïne devrait se battre aux côtés de Billy the Kid. Tout un programme, on vous dit...
Dans la famille des suites, je voudrais celle d'Alone in the Dark. Non, hé je déconne, j'en veux pas ! Trop tard. Uwe Boll, qui avait pourtant refuser de tourner une suite à ce chef d'oeuvre, est revenu sur sa décision et se retrouvera donc bien derrière la caméra. Le premier étant un échec total, il n'y a pas grand chose à attendre du second. Espérons toutefois que les incohérences de l'original seront corrigées. Effectivemment, alors que les monstres meurent au contact de la lumière au début d'Alone in the Dark, ils s'invitent en plein jour à la fin, courrant après les personnages principaux sous un soleil de plomb sans se retrouver carbonisés. Du grand Uwe Boll.
Trois autres projets viennent garnir les tristes desseins de Boll. Le premier n'est autre que l'adaptation de la saga des Dungeon Siege, le RPG bien connu des PCistes. Le film s'intitulera In the Name of the King: A Dungeon Siege Tale, et devrait sortir en deux versions : l'un de 120 minutes pour le cinéma, et l'autre de 165 pour l'édition DVD. Si, sous l'emprise de la drogue ou la torture, vous êtes obligé de vous taper l'une ou l'autre, je vous conseille de vous rendre au cinéma, c'est moins cher et le supplice durera moins longtemps.
Le deuxième projet, c'est Postal. Jeu underground par excellence, interdit de production, c'est un peu le FPS façon GTA, les voitures et les environnements énormes en moins. Nombre de joueurs ont arraché des têtes à la pelle, uriné sur de pauvres chats sans défense et applaudis devant les vomissements d'une jeune femme dégoutée de la tête de vache en décomposition que l'on venait de déposer devant elle. Uwe Boll semble avoir trouvé de la matière à faire un film dans ce jeu, et il est bien le seul. Que l'on puisse trouver du contenu cinématographique dans Alone in the Dark et House of the Dead passe encore, mais il ne faut pas casser trois pattes à mémé dans les orties ! Postal, le film, devrait donc être un horrible fourre-tout du savoir-faire de Uwe Boll, ce dernier déclarant par la même occasion que l'ambiance du film devrait être complètement barrée, avec Oussama Ben Laden comme personnage récurrent, pour vous montrer l'ambiance On a hate.
Enfin, le dernier film sur lequel Boll travaillera est un jeu bien connu des joueurs PC. Une île paradisiaque de sable fin, une atmosphère chaleureuse bercée par les vagues et la brise, une chemise à fleur et des expériences interdites. Non, vous ne revez pas, tout cela va bientôt être sauvagement détruit par Boll : la licence Far Cry lui appartient. La réalisation du film devrait débuter dès le mois de Mai de cette année, et le film apparaitra en salle en 2008, avec Michael Paré en acteur principal. A ce niveau là, on se demande si les développeurs et éditeurs ne font pas preuve d'inconscience pûre et simple ? Avec le passé tristement célèbre du réalisateur, comment pourrait-on encore lui confier ne serait-ce que le scénario d'un film sur l'évolution de la population fourmilière dans le Pas-de-Calais ?
Uwe Boll sur le tournage de Dungeon Siege... Vade Retro Satanas !
Je pense qu'on va avoir droit à du grand Uwe Boll avec l'adaptation de Postal. Qu'un réalisateur comme lui s'occupe d'adapter des jeux comme Far Cry je trouve ça catastrophique. ( même si il n'y a pas matière à faire un chef d'oeuvre avec Far Cry, je pense que si un réalisateur COMPETENT est à la réalisation il peut en tirer un film honnorable )
Son interview dans le mad movies hors série spécial jeux vidéo et cinéma est à mourir de rire. Quand il parle du tournage de Dungeon Siege, il mentionne un tournage complet en 4 mois ("ce qui ne fut pas de trop" d'apres ses propres mots. Pour un film dans le style Lord of the Rings, et durant entre 2 et 3 heures selon les versions, c'est vraiment très fort. A quand le prochain navet ???