Lair
Note : Certains noms employés dans ce test sont en anglais, j’ai choisi de les garder dans leur version d’origine car je trouvais ca plus beau qu’une traduction francaise mot à mot. Merci de votre compréhension.
Quand j’ai vu que Lair avait été autant critiqué par la presse en général, je me suis demandé ce qui n’allait pas chez ce jeu. En effet les différentes vidéos de présentation m’avaient parues fantastique et laissait présager du meilleur pour ce jeu de Dragons. Malgré mes craintes à tester un jeu qui semblait catastrophique d’après la plupart des tests, j’ai quand même décidé de l’essayer, histoire de me faire mon avis à moi, et de ne pas suivre seulement celui des autres, et franchement, je ne le regrette pas… Voici le test de Lair, un jeu pas si mal qu’on pourrait le croire.
Un monde magique
La première chose que j’ai envie de décrire dans Lair, c’est la puissance de son ambiance, de son monde, de son histoire. Tout débute dans le jeu lors de l’attaque d’Asylia par les Mokais. Les Asyliens et les Mokais sont deux peuples qui en formaient un seul autrefois, mais lors de l’éruption d’un volcan leurs divergences religieuses les ont séparés en deux peuples, ce qui a aussi créé des tensions. Vous incarnez Rohn, membre des Asylian’s Burners, un escadron de Dragons Asyliens, protecteurs des cieux. Si au début du jeu le scénario parait basique, plus on progresse et plus il se révèle intéressant, avec des retournements de situations, des moments d’émotion le tout sur un fond d’intrigue politico-religieux. Le scénario doit beaucoup à ses personnages charismatiques, ce qui inclus aussi les dragons, qui même s’ils ne parlent pas, savent nous faire ressentir leur émotions lors de cinématiques très bien réalisées.
Les graphismes justement sont assez bien réussis et ne se contentent pas que de mettre en valeur le scénario, les graphismes dans l’ensemble sont réussis. Ainsi le monde de Lair n’en est que plus crédible. Si certains bâtiments nous rappellent le Seigneur des Anneaux, bien vite on se rend compte que Lair possède son monde bien à lui, un monde médiéval mais qui inclus aussi des machines à vapeur, un monde assez montagneux dans son ensemble mais qui possède aussi des déserts, des plaines… De plus lors des nombreuses batailles, tout ce qui vous entoure est en mouvement et vos alliés agissent de leur propre initiative, cela rend les batailles crédibles et vivantes. Niveau créatures, Lair possède également un bestiaire assez varié. Dans un premier temps on aura principalement à faire face à des Dragons, mais même les dragons sont différents : si nos premiers ennemis seront les Ice Dragon et Black Dragon, au fur et à mesure du jeu on s’apercevra de la diversité des Dragons, une quinzaine de « styles » différents, allant du Godzilla ailé jusqu’au petit à long cou cracheur de flamme. Mais après deux ou trois missions les ennemis ne seront plus qu’aériens, arrivera alors les Mantas (des raies manta géantes), les Rhinos et autres Warbeast (sorte de dinosaures avec des archers sur le dos) ainsi que des gros monstres qui feront office de Boss tels que les serpents de mer géants et la Spiderwhasp (guêpe araignée).
Tout cela s’accompagne bien sur de très bon choix au niveau du son. Les voix originales (j’ai testé la version US et je ne me prononcerais donc pas sur les doublages francais) sont très bonnes et collent bien aux différents personnages, les acteurs ont fait un bon boulot et cela se ressent, les personnages sont crédibles et charismatiques et les répliques cultes sont présentes (Let’s burn this Mokai Bastards !).Les bruitages sont également très bon et les cris des Dragons et autres monstres sont réalistes et crédibles. Concernant les musiques c’est aussi très bon, elles accompagnent très bien les différents passages du jeu, de la musique épique pour la grande bataille à la musique mystique pour la mission plus tranquille, il y a vraiment eu un gros travail sur la bande son du jeu, et le tout est très appréciable même si un ou deux thèmes sont un peu un cran en dessous des autres tant ils semblent être des remix « médiévaux » de thèmes issus de Star Wars Rogue Squadron.
Vous l’aurez donc compris, l’ambiance et le scénario de Lair sont vraiment ses points forts, ce qui rend son monde très crédible et convaincant. Je vais maintenant me prononcer sur ce que vous attendez tous : le Gameplay.
Un Gameplay mitigé
Le Gameplay de Lair n’est pas mauvais en soi et part d’une assez bonne idée. Dans le jeu on contrôle à la fois le Dragon et le personnage qui le chevauche. Concrètement le sisaxis sert à diriger le Dragon, un peu comme si vous teniez les rennes d’un cheval : inclinez le à droit pour tourner à droite, à gauche pour tourner à gauche, vers le haut pour prendre de l’altitude et vers le bas pour faire un piqué. Ajouter à cela qu’un coup sec vers le haut vous fera faire demi-tour (A noter que parfois ce mouvement est dur à faire car dans le feu de l’action on n’a pas toujours la manette horizontale, mais au fil du temps on s’y fait et cela ne gène pas trop). Le bouton croix vous servira à mettre des coups de massue sur votre Dragon et de manière répété cela vous fera prendre de la vitesse, vous pourrez combinez cela avec un coup sec vers le bas pour vous propulsez. Ensuite viennent les contrôles du Dragon, Carré pour cracher du feu quand on laisse appuyer, envoyer une grosse boule de feu quand on appuie une fois et une salve de petites boules de feu lorsqu’on appuie plusieurs fois de suite, R1 et L1 pour locker un ennemi, rond pour foncer sur un Dragon lorsqu’il est locké, L2 et R2 sont en quelque sorte les freins et vous permettent de passer en mode sur place pour analyser la situation, viser un adversaire, etc… Ils permettent également de vous poser à terre lorsque vous êtes près du sol en appuyant sur les deux simultanément. La croix directionnelle bas sert à passer en mode « Vision du Dragon » (vue à la première personne, les ennemis apparaissent en rouge), haut à passer en mode furie (tout est au ralenti, sauf vous !), gauche et droite à contrôler la caméra lorsque vous vous battez, mais cette dernière option est assez mal gérée et on s’en passe sans problème. Enfin triangle sert à des actions contextuelles la plupart du temps, comme enclenché un combat au corps à corps contre un Dragon après lui être rentré dedans par exemple.
Parlons maintenant des différentes phases de jeu. Dans le ciel, diriger son Dragon est agréable et on s’y croit vraiment, la maniabilité est bonne au sisaxis et passé le niveau d’entrainement vous saurez diriger votre Dragon avec aisance. Les combats sont aussi bons, ils sont intenses, nerveux et rapides. Le seul défaut est en fait le système de lock qui fait parfois n’importe quoi. Si dans les neuf premières missions cela ne se ressent pas trop, dans les dernières missions cela est vraiment gênant en raison du grand nombre d’adversaires. C’est rageant de par exemple s’attaquer à un petit soldat alors qu’on s’apprêtait à détruire une Warbeast. De plus on lock parfois un Dragon sans le vouloir et la caméra ne cesse de le suivre, ce qui est assez déroutant. Cependant il faut relativiser et même si parfois cela est très énervant, ca n’arrive pas si souvent que ca. Toujours dans les combats aériens, vous aurez parfois la possibilité de vous défaire des Dragons ennemis avec une séquance Quick Time Event. Ces phases de jeu sont agréables et très diversifiées en ce qui concerne les animations, la plupart du temps vous devrez mettre un coup sec de sisaxis vers le haut ou bouger le Joystick gauche, mais le résultat à l’écran est tout simplement jouissif : Rohn saute de sa montre, s’agrippe à la queue du Dragon adverse, explose sont adversaire d’un coup de masse, tue le Dragon et saute dans le vide, rattrapé ensuite in extremis par sa fidèle monture ! Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Certains Dragons ne craignant pas le feu il faudra parfois les défier en corps à corps. Ces phases de jeux sans être très variées apportent quand même un peu de diversité aux batailles aériennes et permettent même de regagner un peu de vie. Vous pourrez au choix bruler votre adversaire, le mordre ou le griffer. Heureusement au fil des niveaux vous gagnerez des « combos » (un terme relatif car ils se composent souvent de deux touches…) qui vous aideront mieux à vous débarrasser d’adversaires parfois coriaces au corps à corps.
Vous aurez aussi parfois l’occasion de bombarder des villes. Ces phases de jeu souffrent d’une visée très imprécise car reposant seulement sur notre maniement du sisaxis car le lock n’est pas disponible lorsque vous portez une bombe…Heureusement cela n’arrive pas souvent et le jeu est assez tolérant, une bombe proche de l’objectif fera quand même un certain nombre de dégâts. Vous aurez aussi souvent le droit à des phases de jeu où votre Dragon s’accroche à quelque chose et où vous devrez secouez la manette comme un malade pour arracher la chose… Fatiguant, mais on ressent toute la puissance de la bête !
Enfin les phases au sol ne propose rien de génial mais ne sont pas pour autant désagréables, il s’agira d’étriper des milliers de petits soldats en les carbonisant ou à l’aide des griffes et crocs de votre monture.
Vous l’aurez compris, la maniabilité de Lair souffre de quelques défauts qui gâchent un peu le plaisir de jeu, cependant ces défauts ne sont pas si handicapants que ca et on peu facilement les oublier si on aime le concept du jeu, c'est-à-dire la simulation de chevalier Dragon.
Un contenu agréable
Lair est un jeu assez complet. Le menu de jeu nous laisse 4 choix : Start (qui correspond au mode histoire), Extra (les bonus que l’on débloque au fur et à mesure des missions), Online (ne vous attendez pas à un mode Online, c’est juste pour comparer les meilleurs scores et faire une demande d’amitié aux joueurs dans la liste) et Options.
Le mode histoire propose un niveau d’entrainement ainsi que 14 missions. Les 5 premières missions proposent des objectifs assez similaires (détruire un certains nombres d’ennemis) tout en étant varié (il faudra parfois détruire des défenses avant de s’attaquer à un bâtiment, ou alors attaquez tout en protégeant ses alliés), elles servent de mon point de vue d’une extension de l’entrainement en conditions réelles. La mission 6 est pour moi l’une des meilleurs, nous proposant dans un premier temps de voler tout en évitant d’être frappé par des rayons lumineux, on effectue une sorte de ballet aérien à dos de Dragon tout en étant accompagné par une sublime musique. C’est également à ce moment là que le scénario décolle vraiment. La plupart des missions vous fixeront un objectif similaire, mais pourtant différent à chaque fois dans la manière de l’effectuer : détruire vos ennemis tout en protégeant vos alliés (ce dernier point étant souvent à l’origine de l’échec d’une mission). On notera les deux dernières missions qui sont tout simplement géniale (je n’en dis pas trop pour vous laisser le plaisir de la découverte). La durée de vie du mode histoire est d’environ une quinzaine d’heure, car si les premières missions s’enchainent avec facilité, plus on avance et plus ca devient dur, les dernières missions vous feront vraiment vous arracher les cheveux de la tête. Obtenir les médailles d’or sera aussi très compliqué (je n’en ai eu aucune…).
Vos victoires en plus de vous faire progresser dans l’aventure débloqueront également une foule de bonus dans le mode Extra. Les bonus sont vraiment nombreux et agréable. On y trouve des making-off du jeu, deux trailer, de nombreux atworks des personnages, créatures, Dragons, monde… et en nombre conséquant, de 20 à 40 pour chaque galerie, ainsi que tous les thèmes du jeu (53 au total) ce qui est appréciable quand on connaît la qualité musicale du jeu.
Des petits problèmes
Enfin je finirais en parlant de quelques petits problèmes du jeu qui gâche un peu le plaisir qu’on prend à y jouer. Tout d’abord on ne peut jamais toucher le sol ou les murs en se « crashant », le Dragon évite toujours cela en restant éloigné du sol ou en se dégageant d’un mur, cela nuit au réalisme car foncé sur un mur et ne rien avoir est surprenant… De plus ca rend difficile l’action de se poser au sol tant la monture essaye de s’en tenir éloigné parfois. Coté graphique on pourra reprocher aux soldats d’être pas très bien représenté, mais ce sera juste un demi reproche car le jeu affiche parfois des centaines de soldat à l’écran. Enfin, le demi-tour est parfois gênant car on le confond avec l’accélération, il aurait été préférable de l’assigner à une touche, tant il est indispensable. Enfin, l’un des gros défauts est la flèche qui nous indique notre objectif, car elle disparaît quand on est à coté et n’indique pas l’altitude de la cible (il n’est pas rare qu’on passe au dessus d’un objectif). De plus il est parfois difficile de trouver une cible dans le feu de l’action, l’action devient parfois difficilement lisible. On pourra aussi reprocher une certaine répétitivité des missions mais si on est bien dans le scénario ca ne se sent presque pas. Pour finir, tout le monde n’appréciera peut être pas la maniabilité, même si personnellement je l’ai trouvé assez correct (à part le lock qui est affreux dans certaines conditions !). Globalement on peut penser que Factor 5 aurait gagné à plus peaufiner son jeu, car on a parfois l’impression d’être en face d’un jeu sorti trop tôt, qui aurait pu être vraiment mieux.
Graphismes : 8/10
C’est très joli, les cinématiques sont belles, mais les soldats sont parfois mal modélisés, ce qui vient surement du fait de leur grand nombre. On peut dire que le choix du design général est bien senti, un jeu agréable visuellement. Dommage que l’action soit parfois un peu confuse.
Son : 9/10
Voix originales et bruitages de qualités, ajoutez à ca des thèmes musicaux magnifiques et prenant et vous obtenez une bande son quasi-parfaite ! Rien à redire sur ce point.
Jouabilité : 6/10
Le Dragon se dirige bien et c’est agréable, cependant certains points négatifs comme le système de lock ou l’utilisation de la caméra en combat viennent un peu gâcher le plaisir de jeu. Factor 5 aurait gagné à sortir son jeu un peu plus tard pour régler ces problèmes. Dommage.
Durée de vie/contenu : 7/10
Avec 14 missions nécessitant entre 10 et 15 heures de jeu selon votre niveau, les médailles d’or et de nombreux bonus de qualités à débloquer la durée de vie est assez bonne pour un jeu de ce type. Cependant les missions peuvent paraître répétitives et la difficulté de certaines missions pourra pousser certaines personnes à abandonner.
Note spéciale : Cœur de Dragon : 8/10
Lair est une véritable simulation de cavalier Dragon et son parti pris unique pour le design des Dragon, réalistes et imposant, en font un jeu unique. Le scénario est vraiment bon et nous propose même des moments émouvant, du fait que la relation maitre-Dragon est très exploitée dans le jeu. L’univers même du jeu est magique et vivant grâce à une réalisation de qualité. Les fans de Fantasy et plus particulièrement d’univers Médiéval-Dragon éprouveront un certain plaisir à jouer à ce jeu. Ceux qui y sont allergique n’adhèreront pas en revanche.
Note générale : 38/50 (moyenne des notes : 7,6/10)
Au final, Lair n’est pas un mauvais jeu, bien au contraire. Il propose de nous entrainer dans un univers très personnel à l’aide d’un scénario de qualité, on se croirait presque dans un film. Cependant de nombreux petits défauts viennent plomber le plaisir de jeu, et c’est vraiment regrettable. On a l’impression que Factor 5 a voulu sortir son jeu peut être un peu trop vite et qu’il aurait peut être été mieux de le peaufiner encore un peu. Cependant ces défauts ne tue pas le jeu, de mon point de vue, et si vous accrochez à l’univers de Lair, alors vous passerez un agréable moment à dos de Dragon.
PS : Vraiment tester ce jeu m’a fait me poser beaucoup de questions, telles que : quel crédit doit on accorder à la presse vidéo ludique ? Ont-ils vraiment testé le jeu entier ou se sont ils limités aux trois premières missions ? Savent-ils vraiment jouer ou alors sont-ils tout simplement réfractaires aux nouvelles maniabilités ? Vraiment je ne sais plus trop quoi penser… En mettant Lair dans ma Playstation 3 je m’attendais à un jeu vraiment horrible, tel que je l’avais vu décrit dans certains tests, mais au contraire j’ai plutôt été agréablement surpris, même si le jeu avait quelques défauts. Au final je pense que Lair est vraiment un jeu spécial et qu’il faut le tester par soi même pour se faire un avis. Je tenais aussi à préciser que je ne comprends absolument pas pourquoi il s’est tant fait lyncher. Enfin voila, ce test est mon avis personnel, je vous invite à donner le votre sur le jeu, si vous y avez joué.