À sa sortie, le Far Cry 4 d'Ubisoft Montréal fut presque autant décrié qu’apprécié. Bon jeu en soi, sa map un peu trop grande, un peu trop vide, et un peu trop garnie en collectibles sans intérêt (tours radios à conquérir, affiches de propagande à déchirer...) ne firent pas l'unanimité. Sans compter les nombreux bug venant sans conteste gâcher le plaisir de jeu.
Celui qui encore aujourd'hui souffre du syndrome du "Far Cry 3.5" tant il reprend à l'exactitude la recette de son ainé en changeant seulement son apparence visuelle reste pourtant un divertissement honnête. Il nous met dans la peau d'un jeune homme né dans le pays fictif du Kyrat (très inspiré du Tibet), pays qu'il dut quitter dans la précipitation avec sa mère lorsqu'il était tout petit. Ayant été élevé aux États-Unis, il revient à l'âge adulte au Kyrat - où il y règne une terrible guerre civile - pour répondre au dernier vœux de sa défunte mère qui était de voir ses cendres reposer dans un temple au coeur des montagnes.
Cependant, le périple ne se fera pas sans difficulté. À peine revenu au Kyrat, Ajay Ghale, le héros, est intercepté par le tyran du coin et son armée: Pagan Min. Ce dernier kidnappe Ajay et l'embarque dans son palace au fin fond des terres du Kyrat, sous très bonne garde. En partageant un luxueux repas avec Min, Ajay (et le joueur) comprend bien vite qu'il s'agit d'un taré qui n'est pourtant pas dénué d'une certaine intelligence et d'un charisme qui le rende exotique et extraverti. Ajay est témoin des horreurs que Min et son armée sont en train de perpétrer sur le peuple kyrati, démuni et innocent, si bien qu'il prend la décision de lutter auprès de la rébellion locale: le Sentier d'or, fondé par feu son père.
Ça, c'est si vous suivez la logique du jeu et que vous prenez immédiatement les armes. Mais une fin alternative peut être découverte, et ceci à peine vingt minutes après avoir lancer le jeu... ! En effet, au moment où Ajay et Pagan partage un repas dans la demeure de ce dernier, le despote demande à son invité de patienter, le temps qu'il règle quelques affaires qu'on imagine peu recommandable. Dès lors, on prend le contrôle d'Ajay, et notre réflexe primaire de joueur veut qu'on déplace le personnage afin de trouver un moyen de s'enfuir ou de se défendre, comme le voudrait n'importe quel jeu vidéo, en somme ! Mais si vous décidez d'obéir sagement à Pagan Min et que vous l'attendez durant exactement quinze minutes, une nouvelle séquence s’enclenchera où ce dernier se montrera amical envers Ajay.
Il ira même jusqu'à l'accompagner via son hélicoptère d'attaque privé à travers les montagnes afin de déposer les cendres de la regrettée mère d'Ajay au temple sacré dont il était question dans son testament. Pour finir, Pagan Min proposera à Ghale de devenir un de ses lieutenants pour faire régner sa loi sur le Kyrat. Bien loin de l'avenir de libérateur et de dieu vivant du Kyrat qui lui était réservé si vous aviez décider de jouer le jeu de manière classique ... !
Cet easter egg sous forme de fin alternative est très intéressant car il est bien plus qu'un simple petit objet curieux planqué dans le décors. Il fait parti d'une vision du scénario radicalement différente de ce qu'on peut avoir la plupart du temps. Aussi, pour le découvrir, il faut aller à contre-courant des habitudes que le jeu vidéo nous a donné depuis la nuits des temps. Depuis toujours, chaque jeu nous impose des objectifs, nous met au défi, où on doit prendre l'initiative et luter face à un danger. Mais cette fois-ci, si on laisse l'ennemi venir à nous sans se défendre, le jeu prend une toute autre tournure !
En vérité, il existe de nombreuses fins différentes dans Far Cry 4, mais celle-ci me paraissait bien plus intéressante et originale car elle contre-carre tous les réflexes de gameplay et de logique que le joueur peut avoir, ce qui l'a rend d'autant plus difficile à obtenir.