Nouvel article en ligne sur Game Forever, et cette fois mon sujet est la série Contra !
Les anciens l'ont connue sous le nom de Probotector, les plus anciens encore l'ont découverte sous le nom de Gryzor, et ces changements de nom traduisent bien ce que peut être cette série atypique, longtemps restée fidèle à sa conception jusqu'au-boutiste d'un challenge sans concession ; car la réputation des Contra, c'est d'être des jeux (très) difficiles.
Pour Gamekyo, je vous propose un extrait de mon article qui parle du premier volet et de ses adaptations (notamment NES), en espérant que ça vous donnera envie de lire la suite.
L'article complet est disponible sur Game Forever :
=> https://www.gameforever.fr/contra.php
La rétrospective revient sur absolument tous les épisodes de la série, et j'ai dû payer de ma personne, à la fois en raison de la difficulté de certains épisodes (quitte à utiliser un certain code secret), mais aussi parce que la série compte également quelques épisodes honteux.
Bien évidemment, je propose également un long développement sur le cultissime Contra III, et je n'oublie pas le tout dernier volet, Operation Galuga, sorti en 2024.
Bonne lecture !
Parmi les nombreuses séries qui ont fait la réputation de l’éditeur Konami, Contra est née à une époque où les stars incontestées du cinéma d’action se nommaient Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone.
C’est aussi une série qui s’est forgée une réputation de jeux à la difficulté implacable et à la nervosité sans pareille : jouer à un Contra, c’est en avoir pour son argent avec des effets spéciaux à outrance, mais c’est aussi mourir encore et encore, pour se relever et continuer le combat. De vrais jeux pour guerriers !
En Europe, la série a d’abord construit sa popularité sous un autre nom, Probotector, où les humains sont remplacés par des robots. Une identité un peu différente pour la série de Konami, ce qui n’a pas empêché ses épisodes cultes de connaître le même succès qu’ailleurs.
> De Contra à Probotector en passant par Gryzor
Lorsque Contra est lancé début 1987 en salles d’arcade, Konami est déjà un éditeur solidement établi, développant pour de nombreux supports et fort de succès comme Gradius en arcade ou Castlevania sur NES. À l’évidence, c’est un classique maison du run’n gun, Green Beret (Rush’n Attack en Occident) qui a servi de modèle à Contra, avec l’idée d’un soldat solidement armé pour se frayer un chemin jusqu’au cœur de la base ennemie.
Un passage classique de Contra, même si c’est davantage la taille de ce système de défense qui impressionne, plus que sa difficulté
Contra dynamite toutefois le déjà vieillissant Rush’n Attack avec une action plus intense et variée entièrement jouable en coopération. À la manière des shoot-them-ups, le joueur peut trouver sur son parcours des power-ups pour bénéficier de nouvelles armes variées et plus puissantes (mitrailleuse, tir laser, tir multiple), mais le jeu n’hésite pas à bousculer le joueur dans son confort, délaissant pour deux niveaux son gameplay en scrolling 2D horizontal pour une progression en vue de dos dans un couloir ; les prémices du TPS !
Dans la base, la vue passe de dos et vous devrez progresser de salle en salle pour arriver jusqu’au boss
Dans Contra, les ennemis peuvent surgir de n’importe où, en grand nombre, et tirer de n’importe quel endroit de l’écran. De votre côté, votre héros peut bien être baraqué, il meurt au premier contact : c’est la dure loi de l’île de Galuga, où vous êtes envoyé en mission pour exterminer la menace extraterrestre. Ce qui fait toute la difficulté de Contra est aussi sa force : devant une action aussi intense, le jeu exige une attention de tous les instants. Échouer, se relever immédiatement, affronter des boss gigantesques… C’est tout ce qui a fait le succès de ce jeu en salles, et qui va naturellement le porter sur de très nombreux supports.
L’éditeur britannique Ocean sent en effet rapidement tout le potentiel du jeu connu dans les salles européennes sous le nom de Gryzor, et lance les adaptations du hit sur les ordinateurs ZX Spectrum et Amstrad CPC, confiées à des petites équipes qui faisaient du bricolage avec des moyens limités. C’est d’ailleurs la version Amstrad tout particulièrement, qui marque pour la qualité de sa conversion et demeure l’un des meilleurs jeux du support. À noter que l’illustration de Gryzor (puis de Contra sur d’autres supports) a clairement recopié les affiches d’un film également sorti en 1987 : Predator ! De ce fait, on croit d’ailleurs – à tort donc – que Predator a inspiré Contra, alors que la version originale arcade est antérieure et ne s’inspire que d’Alien.
Le portage le plus célèbre est néanmoins celui réalisé en interne par Konami pour la NES : sortie début 1988, l’adaptation offre des niveaux plus longs et mieux découpés, ainsi que des boss redesignés. Prouesse supplémentaire pour la console, le jeu en coopération est maintenu sans affecter les performances de la cartouche, ce qui va contribuer au succès du titre auprès du jeune public de la NES. Ça, et un code de triche qui atténue grandement l’immense frustration que peut générer le titre : le très célèbre Konami Code ! Certes apparu pour la première fois avec l’adaptation NES de Gradius, c’est bien Contra qui le popularise, notamment pour donner au joueur un confortable matelas de 30 vies… qui ne garantit pour autant pas d’atteindre la fin du jeu !
Apport de la version NES, le boss du niveau 3 est l’un des plus impressionnants et les plus iconiques de Contra
L'adaptation NES est également connue pour ses nombreuses versions : celle sortie sur Famicom bénéficie d’une puce qui permet d’intégrer une introduction plus complète, d’images supplémentaires, ainsi que l’affichage d’une carte entre chaque niveau à la manière de Ghosts’n Goblins.
C’est toutefois la version européenne qui connaît à sa sortie fin 1990 les changements les plus notables. Contra devient en effet Probotector dans les contrées PAL, et c’est toute son image qui change : les héros Bill et Lance sont ainsi remplacés par deux robots (RD008 et RC011) aux designs inspirés des mangas Macross ou encore Patlabor, qui combattent certes la même menace extraterrestre, mais n’affrontent plus d’ennemis humains ; uniquement des robots. La raison de cette censure vient d’une agence fédérale allemande pour la protection des mineurs face aux médias, dont les prérogatives sont alors suffisamment fortes pour interdire à la vente aux mineurs un jeu vidéo jugé violent ; Doom en fera d’ailleurs longtemps les frais, seulement autorisé en Allemagne depuis 2011. C’est pour éviter tout risque d’interdiction que Probotector s'impose au détriment de Contra, y compris pour les autres marchés européens.
Voilà pour cet extrait ! Je vous invite à lire la suite sur gameforever.fr :
https://www.gameforever.fr/contra.php
Comme je l'ai précisé en intro, il reste encore beaucoup à lire, puisque je reviens sur la 15aine de jeux de la série, et même plus en comptant quelques adaptations, jeux sur smartphones et projets annulés.