Après les récentes sorties sur notre vieux continent de compilations diverses telles : Capcom Classics Collection, Taito Legends ou encore Atari Anthology, c’est au tour de la firme au hérisson bleu de s’y coller, et ce, avec un Sega Classics Collection, qui, disons-le tout de suite, fait pour le coup office de cimetière ludique aux lamentables remakes estampillés Sega Ages, distribués à l’unité au Japon ces dernières années. Explications sur cette véritable erreur qui n’aurait jamais du voir le jour.
Ils sont pourtant peu nombreux, ces softs devenus mythiques au fil du temps et qui ont fait la joie passée de bon nombre de joueurs sur de poussiéreuses bornes d’arcade au début des années 1990. Cependant, afin de profiter de manière plus lucrative de la renommée de certains grands classiques du jeu vidéo, les compilations se suivent et se ressemblent forcément, dans un vent de nostalgie pas toujours agréable. C’est le cas de
Sega, qui après avoir sorti un respectable
Sonic Mega Collection Plus en début d’année sur PlayStation 2, nous affuble aujourd’hui d’une compilation de titres remixés avec le plus mauvais goût. Ces derniers n’ont pourtant jamais eu le luxe de percer outre-Atlantique, et cela ne risque pas de changer avec cette nouvelle sortie européenne. Ainsi,
Sega Classics Collection permet au joueur de s’essayer à neuf softs aussi divers que ratés, ayant auparavant subi une refonte totale depuis leurs beaux jours. C’est donc dans des graphismes nauséabonds, une animation et une maniabilité inadaptées que l’heureux détenteur de cette croûte est amené à redécouvrir ses classiques. Ainsi : Outrun, Golden Axe, Space Harrier, Columns, Fantasy Zone, Monaco GP, Virtua Racing, sans oublier Tant R & Bonanza Bros, répondent présents à l’appel de
Sega et incarnent donc ici les malheureux survivants de ce naufrage (puisque visiblement Alien Syndrome a eu la chance de ne pas supporter le voyage) mené de mains de maîtres sous le nom de
Sega Ages.
En outre, notez que cette compilation ne comporte que huit titres en lice (à titre comparatif
Capcom Classics Collection en compte vingt et un), ce qui se révèle plus que maigre et même carrément insuffisant pour remonter le niveau excessivement bas des softs proposés. Plus précisément, vous vous casserez tout d’abord les dents sur ce Golden Axe flambant neuf possédant une 3D pitoyable, accompagnée d’effets plus pauvres les uns que les autres et surtout d’un
gameplay à vous arracher les cheveux. Remarquons par la même occasion que les sonorités midi, plus que discutables, n’ont jamais aussi mal résonné à nos oreilles que dans ce brouhaha graphique sensé être supérieur. Ensuite arrive Columns, un petit casse brique qui malgré son nom… ne casse pas des briques. La faute toujours à une 3D archaïque inadaptée et une maniabilité manquant cruellement de réactivité, ce qui est plus que gênant pour ce genre de soft. Tant R quant à lui, est une sorte de recueil de mini-jeux fades, sans intérêt et est accompagné de Bonanza Bros, un jeu sympathique dans lequel votre but consistera à « reprendre ce qui a été volé » dans un genre action/infiltration d’une autre époque. Le réputé Space Harrier perd malheureusement quelques lettres de noblesse ici, et sans trop de suspens la réalisation est encore en cause. Même constat pour Fantasy Zone, un
Shoot’em up gentillet rendu exécrable pour cause d’une visée imprécise et toujours d’une technique alarmante (ici un déplorable
cell shading fait sont apparition) bien en deçà de la version originale toute de sprites vêtue. Enfin, reste les jeux de courses, et si Monaco GP est risible en tout point, on peut cependant accueillir avec une certaine émotion Virtua Racing, premier soft en 3D polygonale sorti en 1992 sur Model 1. Pour finir, la conversion dans la game
Sega Ages de Outrun reste la moins décevante, car plus proche de sa version originale : c’est déjà une déception de moins.
Vous l’aurez compris,
Sega Classics Collection ne sait faire que honte à l’enseigne au hérisson bleu et ce ne sont en aucun cas les temps de chargement infinis (sans blague !!), le mode 50 Hz, les plantages lors du retour à l’écran titre, ou encore les divers bugs audio qui pourraient nous faire penser le contraire. A éviter absolument.