Après les deux films de Burton et les deux de Shumacher, Batman revient cette fois sous les traits de Christian Bale avec aux commandes le talentueux Christopher Nolan, réalisateur de "Prestige" et de "Memento". La question qui se pose est comment Nolan peut-il redorer le blason de la franchise après les deux derniers opus catastrophiques?
Traumatisé depuis la mort de ces parents, Bruce Wayne parcours le monde pour trouver des réponses à la culpabilité qui le ronge depuis cette nuit. Son exile a pour but de donner un sens à sa vengeance en trouvant un nouveau moyen de combattre le mal. Ce nouveau "Batman" n'est donc pas une suite mais bel et bien une réécriture de la naissance de l’homme chauves-souris en revenant aux origines du mythe.
Le film débute sur le meurtre des parents de Bruce puis, on y découvre ce dernier, en prison, paumé dans un bled inconnu, crapotant dans la boue. Une prison où il va faire la rencontre la plus importante de sa vie.
Le film est clairement décomposé en trois parties bien distinctes. La première narre son apprentissage, le deuxième sa naissance et enfin la troisième, son combat contre le mal. Au début, notre cher Bruce est un peu paumé, se posant constamment des questions sur la culpabilité qui le ronge tout les jours. Premier choix audacieux, Christian Bale dans le rôle principal. Un rôle qui lui colle à la peau tellement il brille par son interprétation excellente. Sans compter Bale, les seconds rôles brillent aussi. Micheal Caine, Gary Oldman, Liam Neesson et Morgan Freeman sont justes et épatants, Cillian Murphy est lui aussi parfait dans le rôle de l’épouvantail et délivre une impression de folie. Seul bémol au casting, Katie Holmes, fadasse comme d’habitude... Nolan n’use pas des effets spéciaux dont, la plupart, sont quasiment invisible tellement leur utilisation est astucieuse. Le réalisateur traite encore ces thèmes favoris comme la vengeance, la culpabilité, la peur et/ou la justice, tel qu’il l'avait fait avec "Insomnia" ou "Memento".
Si ce "Batman" est bon c’est sûrement parce qu’il est réaliste. On dit dont au revoir au style fantastique de Burton et on met en scène un Gotham sombre, ancré dans la réalité avec ces quartiers chauds, sa racaille, sa pauvreté et sa pollution. Infesté de pourris, Gotham est sublimé par sa photographie somptueuse et sa musique teintée d’héroïsme. Plongeant jamais dans le surréaliste complet et démago, Batman dispose d’un arsenal de gadgets technologiques et de sa Batmobile, proposant un design très militaire et différent de celle connue. Cette dernière est rapide, une véritable cuirasse, elle saute de toit en toit, se fond dans le noir, balance des missiles, fait des sauts de dingue et n’est pas souvent innocente lors des scènes d’action!
Bilan :
Il aura donc fallu attendre le cinquième pour avoir le bon! En plus de proposer une réalisation de haute voltige, Nolan applique un traitement narratif d’une intelligente limpidité, sans jamais se foutre de la gueule du spectateur. Le casting est tout bonnement parfait, Bale est le meilleur Batman que l’on est connu et se fond complètement derrière son masque. Pas besoin d’en dire plus sur ce film, ça saute aux yeux... "Batman Begins" est un chef d’œuvre efficace et puissant. Nous n'avons plus qu’à attendre la suite et elle arrive le 13 Août!!!