Après avoir livré l’adaptation de La Ligne Verte et des Evadés, Darabont, s’attaque encore à une œuvre de son ami Stephen King, avec The Mist. L’occasion pour lui de nous faire part de son côté maléfique en adaptant l’une des œuvres les plus sombres de King.
Alors qu’un orage a causé d’innombrables dégâts, David et son fils vont au super marché pour se réapprovisionner. Tout sa passe bien jusqu’au moment où un homme prétend que quelque chose se cache dans la fumé. Effrayé, les gens s’enferment dans le super marché. Mais que cache donc cette brume pour avoir autant fait peur à cet homme ? N’ayant pas eu l’occasion de l’avoir vu au cinéma lors de sa sortie, étant donné le nombre infime de salle dont il disposait (40 seulement…), je craignais le pire comme le meilleur pour lui. Les producteurs n’ayant pas compris se que Darabont voulais montrer, il a dû sur rabattre chez Bob Weinstein et, par la même occasion, voir son budget amputé de sa moitié. Et son plus gros défaut est là, son budget. Mais est-ce vraiment un défaut ? Est-ce qu’on peut définir le résultat final d’une oeuvre face à l’incompréhension des producteurs comme un défaut ? C’est à traduire par un manque de moyen pour s’exprimer, c’est comme si on vous donnez juste un crayon pour réaliser une peinture. Par la force des choses, The Mist accuse par moment d’effets spéciaux assez téléfilm (le soldat dans la pharmacie, les tentacules) , même si dans l’ensemble de le bestiaire du film est assez réussit. Pas besoin d’utiliser de multiples effets gores pour faire peur au spectateur, oh que non, la vraie peur se cache à l’intérieur du super marché. C’est là la principale qualité de The Mist. C’est capacité à démontrer que finalement, quand nous sommes face à la pire des situations, nous sommes prêt à croire le premier qui proposera une solution et que nous sommes prêt à s’entretuer pour défendre sa croyance. L’idée est parfaitement retranscrite via Marcia Gray Harden, interprétant magistralement une femme qui ne parle que par la parole de Dieu. Si les protagonistes ne font que se moquer de elle au début, le mal qui se cache dehors, ne lui donne pas raison, mais la munisse de preuve pour encore plus renforcer l’influence qu’elle a sur les autres. S’imposant parfaitement comme LE monstre du film.
Le reste du casting est tout aussi bon. Jusqu’à présent pas aidé niveau réputation par les anciens rôles qu’il a joué, Thomas Jane, en papa protecteur, trouve le rôle de sa vie ici. André Braugher est convaincant pour son âge, Toby Jones qu’on a très peu vu au cinéma est le personnage le plus attachant de cette triste fable. Heureusement, Darabont laisse pour la première fois de sa carrière exprimé un peu de sa rage au travers de certaines scènes d’horreur terriblement musclé. L’apparition des tentacules s’avère efficace mais peu aidé par les effets spéciaux, les « arachnides » sont effrayantes, les oiseaux beaucoup moins mais tout aussi dangereux. Mais ne croyez pas avoir tout vu, Darabont livre dans les 10 dernière minutes, un final horrifique, d’un pessimisme ahurissent. Une fin terrible dans la forme mais fantastique dans le fond. Quand l’humain est désespéré, il ne faut jamais perdre espoir, voilà se que Darabont nous raconte ! L’image de ce « colosse » traversant la route pour rentrer chez lui est stupéfiante, s’en suit la fin de la fin, un choix judicieux de Darabont qui a changé par rapport à la version du livre. Une fin renversante, tétanisante, les mots manquent. Ne vous y trompez pas, c’est pas pour rien que King a approuvé à 200%, il a même déclaré que lui-même aurait pu écrire cette fin tellement elle relève d’un nihilisme ravageur.
Renversant ! C’est l’adjectif qui définit le mieux cette brume. Mettez de côté et passez au delà du patriotisme, des effets spéciaux pas géniaux, The Mist est une œuvre intelligente traduisant l’horreur fracassant du purisme américain, reposant moult questions sur l’espèce humaine et nos actes dans la société. A mi-chemin entre le fantastique, l’horreur et la SF, Darabont signe la meilleur adaptation d’un livre de King, après Shining, nous gratifiant d’un des final les plus horrifique du cinéma actuel. Si l’Espagne n’avait pas choisis 2008 pour signer son retour sur la scène fantastique/horreur, The Mist aurait pu s’imposer comme LE film d’horreur de cette année.