On le sait, et ce n’est plus une surprise, si il y a bien un film qu’il faut attendre cet été, c’est sans contestes le nouveau Batman. Nolan avait surpris tout le monde avec son Batman Begins, engendrant ainsi un succès mérité haut la main. La Warner n’a pas énormément hésité avant de mettre en marche une suite. Une suite qui prendra une tournure dramatique avec la récente mort du talentueux Heath Ledger. Alors les nouvelles aventures du chevalier noir sont elles à la hauteur de nos espérances ? Et, surtout, rendent-elles hommage à l’un de nos acteurs les plus regretté ? Chef d’œuvre ou pétard mouillé ?
Comme le suggérer la fin de Batman Begins, il y aura bien une suite et elle sera avec le Joker. Personnage méchant emblématique de l’univers de Batman, j’avais hâte de voir comment il allait mis en avant après le fabuleux Jack Nicholson. Mais commençons par le commencement. Gotham est plus pourri que jamais et les criminelles arpentent les rues. Seul l’homme chauve souris peut changer la donne avec l’aide de l’inspecteur Gordon et de Harvey Dent. Mais un point noir vient compliquer leur plan lorsque le Joker entre en action, prêt à tout pour engendrer le chaos dans la ville. L’excitation est à son comble lorsque le film débute. Après une très longue attente, on est plus qu’en droit d’attendre à un chef d’œuvre. L’ouverture met en scène le braquage d’une des banques les plus importantes de Gotham. Plus qu’une intro, elle fait entrer d’emblé en scène le Joker. Son entrée signe aussi le début d’un engrenage malin où s’entrechoc des destins, des héros et des méchants.
The Dark Knight s’apparente à un gros polar en fait. Chacun puisant ces intérêts au sein de Gotham, en effet, le Joker veut y rependre l’anarchie totale, Gordon est l’un des derniers flics de la ville qui tente de faire son boulot réglo, Harvey Dent, veut absolument rendre justice en s’attaquant à la pègre et ainsi démanteler un énorme réseau de criminalité ayant élu domicile au cœur de Gotham, puis, enfin, le chevalier noir, Batman, qui tente tout pour sauver les gens bon et innocent. Dans Begins, Nolan nous familiarisé avec les peur ancestral de Bruce Wayne afin de le faire devenir ce qu’il est à présent mais cette fois, le ton change, on retrouve un Bruce Wayne qui perd petit à petit de son intérêt pour lui-même en tant que héritier de la famille Wayne pour se concentrer complètement sur son « côté obscur ». Car oui, Batman devient le mauvais côté de Bruce, il en devient un héros quasi schizophrène, qui n’assume plus son statut et qui a peur de lui en quelque sorte, il sent que ça va mal, que le plan est erroné.
« C’est avant tout un électron libre qui traverse l’histoire comme une force de la nature détruisant tout sur son passage », tel son les mots de Christopher Nolan pour décrire le Joker, un être anarchique, sans limite et sans morale. Et c’est sans compté sur l’interprétation magistrale de Heath Ledger. Le regretté a accomplis un travail de dingue et livre un jeu d’acteur somptueux. Son rire fait froid dans le dos et répliques nous donnes des frissons (retenons le cultissime
« Lets put a smiley on that face » ou bien son
« Why so serious ? »). Nolan a réellement tout compris, le Joker terrifie, fait tout pour arriver à ces fins et à n’importe quel prix. Chacune de ces apparitions est voué à un dialogue d’entourloupe, il manipule tout le monde, le Joker est le chef d’orchestre de cette funèbre fanfare. Si bien évidemment on retient l’interprétation de Ledger, la véritable surprise se trouve chez Aaron Eckhart. L’homme est d’un perfectionnisme fracassant. Si lors du premier acte, il livre un combat au nom de Gotham, dans le second acte, il se bat au nom de lui-même. Réduit à l’état de Double Face à cause du Joker, ce dernier arrive quand même à manipuler Dent comme une poupée. Tous change lors de l’impressionnante scène de l’hôpital, si Dent décide en fonction du hasard, il n’est pas moins tout beau, tout gentil dans ces actes. N’oublions pas Morgan Freeman, toujours aussi bon, Micheal Caine attachant en bon serviteur, Gary Oldman impeccable et Maggie Gyllenhaal qui succède très bien à la fadasse Katie Holmes (un changement de casting lié à la non disponibilité de l’actrice). Un casting parfait donc. Qu'on se le dise, aussi, Nolan commence enfin à savoir filmer les combats, c'est pas parfait mais c'est déjà sa de gagner.
ATTENTION !! Cette partie de la critique comporte des spoilers, donc si vous ne voulez pas en savoir d’avantage, allez directement à la conclusion.
Avouons le, Nolan propose des choses audacieusement dans son shéma narratif parce que, franchement, faire crever Rachel au beau milieu du film, faut avoir un certain cran. C’est un des principaux points qui mène à la chute du récit. Vous trouvez Begins sombre ? The Dark knight l’est encore plus ! La vengeance consume Dent et Wayne, aboutissant à une alchimie de rage, de folie et de violence. Les deux hommes puisent dans leur mauvais côté, celui qui pourrait mener à leur chute. Comme il l’a toujours voulu, Nolan peut donc développer des sujets qu’il aime tel que le bien, le mal, la vengeance et la peur, n’oubliant pas de poser cette aura macabre post-11 septembre qui hante encore pas mal de monde. Puis ce dernier quart d’heure, sombre, puissant et nerveux prenant en premier le pas sur l’ultime combat Batman/Joker du film et, ensuite de celui de Harvey Dent/Gordon/Batman. Si le premier est l’apothéose d’un jeu du chat et la souris, le deuxième est un vrai règlement de compte. On s’en que le réal à voulait insuffler sinistre sort, Gordon brisant le signal d’appel de Batman, rompant ainsi leur alliance et laissant une belle ouverture pour une éventuelle suite.
J’achève donc ma critique tel que Gordon achève le film :
« Il est le héro que Gotham mérite, pas celui dont nous avons besoin aujourd’hui, alors nous le pourchasserons, parce qu’il peut l’endurer, parce que ce n’est pas un héro, c’est un gardien silencieux, qui veille et protége sans cesse, le chevalier noir ! »
Pas de doute, The Dark Knight est, premièrement, un grand film mais aussi le meilleur film de super héro à ce jour. L’énergique réalisation de Nolan vous tient en halène et on en redemanderais presque, sachant qu’à la base, Nolan voulait un métrage de 3 heures ! La palette d’acteur est impeccable, on ne cessera pas de vanter Heath Ledger pour son travail de titan, Christian Bale trône toujours comme mon acteur préféré et Aaron Eckhart créé la surprise. Un film des plus moderne, noir et violent, sombre et funèbre. Je peux ainsi vous assurez, que lorsque le générique commencera, la salle s’allumera, vous ne manquerez pas de lâcher un sourire, tel un môme, en repensant à ce que vous venez de vous prendre dans la gueule. Culte !
Heath Ledger est impécable en Joker, c'est le rôle de sa vie (éspéront un oscar pour sa préstation)