Bonsoir à tous, voici un petit article visant à présenter les publications librairie de ce début d'année concernant Spider-Man. Un mini guide de lecture en somme. Certaines couvertures officielles sont encore malheureusement indisponibles mais vous trouverez au moins les noms des collections et d'autres détails pour d'éventuels achats ou recherches. A savoir également que j'ai classé cette liste dans l'ordre chronologique des aventures de l'homme araignée afin de pouvoir remettre les différentes histoires dans leur contexte.






On retrouve ici la suite du Best Comics Spider-Man 5 Le pouvoir sans les responsabilités. Je le précise car ce n’est pas nécessairement le cas avec cette collection qui réédite du matériel plus ou moins vieux et en l’occurrence, les 4 premiers Best Comics Spider-Man n’ont rien à voir avec l’histoire développée dans les numéros 5 et 6. Si ces épisodes sont loin d’être indispensables, ils restent le témoin d’une époque, celle de la relance en 1999 de la franchise après l’embourbement de la saga du clone avec ses conséquences et boulets à trainer. Comme sur le tome précédent, le tout est scénarisé par Howard Mackie et dessiné par John Byrne et John Romita Jr auquel s'ajoute ici Bart Sears. Quand à la collection concernée, il s’agit plutôt d’ouvrages low cost donc pas d’édition ultra soignée mais de petits prix (couverture souple, papier mat, 10 euros 50). Disponible en avril, sans plus de précisions pour l’heure.






Panini Comics inaugure une nouvelle collection avec Marvel Icons dans le but de rééditer les runs d’auteurs sur certaines séries. L’éditeur a choisi pour ambassadeur le très apprécié passage de Joe Michael Straczynski sur Amazing Spider-Man (l’homme prend la relève de Mackie, évoqué plus haut) avec ses 16 premiers épisodes dessinés par John Romita Jr. Il s’agit d’un tome 1 et, en cas de succès, la suite devrait naturellement paraitre puisque l’auteur est resté durablement sur la série (5 tomes en VO). Et si je parlais d’épisodes tout à fait dispensables plus haut, ici au contraire, cela fait parti des choses qu’il est bon de lire quand on aime le personnage. J.M. Straczynski va en effet faire évoluer l’homme araignée et redéfinir ses origines dans une histoire bien plus mystique qu’à l’accoutumé. A savoir tout de même qu’une bonne partie des idées mises en place par l’auteur seront effacées ou oubliées par la suite avec la saga Un jour de plus qui lancera la période Un jour nouveau, ce qui fâcha fortement une frange des lecteurs. La gamme Marvel Icons proposera des ouvrages d’environs 400 pages (entre 380 p et 420 p selon les sagas rééditées) avec couverture cartonnée et format comics traditionnel pour 35 euros 50. Disponible le 23 avril.






Sont ici rassemblés les 6 épisodes de la mini série Spider-Man/Black Cat : The Evil That Men Do parue entre 2002 et 2006. Les deux personnages et ex-amants enquêtent sur une même affaire de drogue et de disparitions, un récit passionnant et noir qui traite également du viol. Le scénario est assuré par Kevin Smith (scénariste/réalisateur de films comme Clerks mais aussi de comics, notamment sur les excellents premiers Marvel Knights Daredevil) et les dessins sont de Terry Dodson. En terme d’édition, le nom de la collection est très parlant, il s’agit tout bonnement du format Deluxe que je décrie un peu plus bas mais avec une pagination plus faible (160 pages) et par conséquent, un prix plus faible (17 euros 50). Déjà disponible.






L’Autre est une saga crossover écrite à plusieurs mains entre les différentes séries Spider-Man de l’époque, le tout chapeauté par J.M. Stranczynski (et oui encore lui) qui va ici transformer Peter Parker encore plus qu’il ne l’avait déjà fait et finir de mettre en place les éléments mystiques développés au début de son run. Si les épisodes d’Amazing Spider-Man réalisés conjointement avec John Romita Jr sont bien souvent définis comme brillants, la suite du run de JMS est plus soumise à débat et c’est notamment le cas de L’Autre qui vient vraiment enfoncer le clou et les idées de l’auteur. Le format Deluxe est, comme son nom l’indique, un format luxueux (couverture cartonnée, papier glacé, format oversize) et propose donc un bel objet mais on peut raisonnablement penser que cette partie de l’œuvre de "Stracz" sera présente également dans les futurs et éventuels Marvel Icons Spider-Man dédiés à rééditer son travail. Pour l'heure, L'Autre offre une pagination de 288 pages pour 28 euros 50. Disponible le 12 février.






Cet autre Deluxe propose de redécouvrir l’évènement Spider-Island, un récit très fun et dynamique prenant place durant l’ère Big Time (suite naturelle de la période Un jour nouveau). C’est Dan Slott qui est aux commandes - il est le grand manitou de la saga depuis plusieurs années maintenant - et il s’agit du monsieur dont même nos infos ont parlé quand il mit fin à Amazing Spider-Man au numéro 700 et fit naitre Superior Spider-Man, lui valant des menaces de morts. Comme je l’ai dit, Spider-Island est une saga très fun et rythmée, superbement dessinée par Umberto Ramos et Stefano Caselli et nous propose de suivre notre héros aux prises avec des ennemis grimés en Spider-man et aux aptitudes similaires aux siennes. Et ce n'est qu'un début puisque c’est ensuite l’ensemble des habitants de New-York qui se verra doté des ses pouvoirs arachnéens, ce qui va générer un joyeux bazar dans la ville. Disponible le 23 avril.






Superior Spider-Man fait parti des séries choisies pour inaugurer la ligne Marvel Now (gros relaunch initié par Marvel aux US) en librairie. Comme je le disais un peu plus haut, Dan Slott a repoussé une partie du lectorat avec son nouveau statu quo, naissant des cendres de l’historique Amazing Spider-Man. Le pourquoi du comment ? Le pitch de base tout simplement puisque (ne lisez pas si vous souhaitez pleinement découvrir l’histoire mais il s’agit vraiment de l’idée de base de la série, pas de révélations sur l’intrigue) Spoiler :
Au dessin, Ryan Stegman ouvre le bal et se régale en nous rappelant le trait fouillé et ultra dynamique d’un certain Todd McFarlane et se voit rejoint par Giuseppe Camuncoli. Disponible le 26 mars pour 14 euros 95 en format comics traditionnel et couverture cartonnée.

La célèbre saga de Microsoft revient en comics et dans les librairies dès le 8 janvier prochain avec un ouvrage baptisé sobrement "Halo" et qui regroupera trois histoires déjà parues et traduites chez nous mais sorties de façon individuelles. Marvel, à qui l'on doit ces adaptations, n'a pas hésité à aligner quelques grands noms pour l'occasion et nous retrouverons donc Brian Bendis, Peter David, Fred Van Lente, Alex Maleev, Eric Nguyen et Francis Portela aux commandes. Le tout sera composé de 376 pages et sera proposé à 17, 50 euros.

Lorsque Frank Miller s’attaque aux origines d’un super-héros, cela donne Year One, un classique intemporel sur l’homme chauve-souris mais pas seulement… Fort de ce succès, il se penche en 1993 sur la genèse d’un autre personnage, qu’il a lui-même redéfini quelques années auparavant, avec The Man Without Fear. Ce personnage c’est évidemment Daredevil qui sous sa plume au début des années 80 devint sombre et tourmenté pour atteindre son point d’orgue avec la saga Born Again en 1986. Pour une plus grande cohérence avec cette vision de l’auteur, il était donc de bon ton de proposer des débuts retravaillés, d’où la naissance de ce récit retro actif à son propre run. Fidèle à lui-même, les origines de Miller sont extrêmement noires et violentes, loin de celles écrites par Stan Lee en 1964 ou de celles de Jeff Loeb leurs rendant hommage en 2001 avec Daredevil Yellow.

Nous y découvrons dans les premières pages un Matthew enfant, avant la cécité, et vivant dans le quartier de Hell’s Kitchen à New York. Sa vie n’est déjà alors pas des plus rose mais reste fortement emprunte de l'insouciance et des facéties inhérentes à cet âge.





Une insouciance qui a depuis bien longtemps quitté son père, Jack Murdock, ancienne gloire de la boxe qui ne s’est jamais vraiment remis du départ de sa femme et qui tente tant bien que mal de faire de son fils quelqu’un de brillant et d’instruit. Un homme dont l’estime de soi n’était déjà pas très élevée avant que la mafia ne se mêle de sa vie et ne l’oblige à « encaisser les fonds dans le quartier », en rackettant et menaçant la population locale. Et tout cela Matt le sait, il s’en servira plus tard… Son destin bascule le jour où après avoir sauvé la vie d'un passant aveugle, il reçoit la cargaison radioactive d'un transport de marchandises en plein visage. Matt est alors irradié et perd la vue suite à l’accident mais cela aura pour conséquence de développer ses autres sens de façon exponentielle.

Après une période difficile où il s'adapte à la vie de non voyant, il s'épanouit de nouveau dans l'entrainement et l'apprentissage de ses facultés surhumaines grâce à l’aide du mystérieux Stick. Matt se sent renaitre lorsqu'il évolue de toit en toit tel un funambule mais son bonheur sera de courte durée car la mafia exécute brutalement Jack Murdock dans une ruelle suite à un accord non respecté. Au courant du chantage qui pesait sur son père depuis des années, le jeune Matthew va se lancer dans une vengeance des plus violentes.

Suivront ses années à la fac de droit, la rencontre de son meilleur ami Foggy mais aussi celle bien plus inquiétante d’Elektra, son premier amour puis son retour à Hell’s Kitchen auréolé de son diplôme d’avocat. En parallèle nous est montré l’ascension du Caïd et ses méthodes radicales pour étendre le business de la pègre, l'enlèvement et la vente d’enfants en tête. Un trafic dont va être témoin Matt et qui va le conduire à une nouvelle croisade vengeresse et faire naitre en lui le justicier Daredevil.




Matt Murdock est un héros qui peut être violent et Miller n’hésite pas à nous le montrer, que cela soit par un acte impulsif et non intentionnel ou par pure vengeance, nourrie et calculée, il fait commettre le pire à son personnage.

Il fallait un grand dessinateur pour illustrer cette histoire et John Romita Jr répond présent en livrant une prestation incroyable, sans doute la meilleure de sa carrière. Son Matthew enfant est attendrissant, sa version adulte puissante, son Caïd massif, son Elektra plus cinglée que jamais, en bref il donne corps au récit de Miller et caractérise le tout à la perfection. Une œuvre indissociable de son duo créatif, au même titre que le sont celles signées Miller/Mazzucchelli ou Jeff Loeb/Tim Sale à mon sens.

Si certains pourront trouver cette histoire bien trop violente et donc hors de propos pour un héros comme Daredevil, la version "Yellow" de Jeff Loeb est une très bonne alternative. En tout cas pour moi, The Man Without Fear est un classique, touchant, cru, violent et qui n'a pas pris une ride. A découvrir en vf notamment via le livre Marvel les incontournables tome 7 : Daredevil.