
Deux mois après avoir créé la sensation à l'Etihad Stadium, l'OL s'est encore offert un frisson sensationnel en frôlant la victoire contre City à domicile (2-2). Avec quoi ? Un doublé de Maxwel Cornet, si si. Lyon ira jouer sa qualification pour les 8e de finale le 12 décembre prochain en Ukraine face au Shakhtar Donetsk.
« Qu’est-ce que je deviens ? Je ne sais pas (sourire). » Il y a quelques jours, un attaquant lyonnais ruminait son mal-être auprès d’un célèbre quotidien français, revenant sur « la plus belle soirée de (s)a carrière » , déroulée un 19 septembre 2018. C’était face à City, déjà. Il avait été buteur, déjà. Et puis le néant, malgré les promesses. Alors deux mois et deux cent minutes de jeu offertes plus tard, on soupçonne que, si la question devait être reposée, le gamin offrirait une toute autre réponse : Lyon, cette fois, n’a pas gagné, mais Maxwell Cornet a inscrit un doublé face aux Sky Blues. Les rhodaniens ne sont donc pas encore qualifiés pour les huitièmes de finales de la Ligue des Champions, mais s'offriront une finale face aux Shakhtar. Dingue.

Dague contre katana
Dans l’histoire des revanches marquantes, on le sait, rares sont celles qui atteignent le niveau de Old Boy, de Park Chan-Wook. Pour autant, ici, le scénario est prometteur : deux équipes quasiment au complet, manquant seulement côté City un Kévin de Bruyne blessé, et Bruno Génésio titularisant le poulpe perturbateur du premier film, Maxwell Cornet. Il y a même un peu de comique dans cet avant-match, du Pierre Richard aux cheveux blonds, capable de louper une madjer à trois mètres des cages avec le masque de Memphis Depay (13e), pour mieux lancer Mahrez en contre-attaque dans la foulée (14e). Alors quoi ? Qu’est-ce que raconte finalement ce synopsis ? Celui d’un duel entre deux effectifs de qualités infiniment disparates, sûrement, pourtant enfermés dans la même cellule pour une heure et demie, et prêts à se battre à coups de katana dans le bide. À ce jeu-là, donc, avantage au propriétaire des lieux, Lyon menant aux points après cet immanquable de Maxwell Cornet sur un centre de Mendy - et pourtant loupé (29e). City ne riposte que dague en main, décevant égorgeur annoncé : quelques minutes après un simili guet-apens fomenté par Agüero, c’est bien Maxwell Cornet, petit bonhomme, qui claque une reprise de volée aérienne sur l’équerre d’Ederson (43e). Jean-Michel Aulas ne tient plus sur son siège ouaté, son équipe tient encore la baraque face à City. Foutrement rien d'un hasard.

Kill Pep 2
L’entracte est clos, le réalisateur a prévu encore mieux : le deuxième acte se devant d’être plus passionnant que le premier dans les bobines à rallonge, le ressort classique du revenant tombe d’entrée de jeu. Maxwell Cornet, revanchard au costume jaune et à la lame affutée, claque une petite merveille (déviée) dans les cages de City, histoire de donner le sentiment au spectateur qu’il a eu raison de réserver sa soirée (1-0, 55e). « Kill Pep 2, ce soir, chérie ? » Le trailer donnait l’eau à la bouche, et à raison : quelques minutes après que Lopes ait claqué une envolée cinématographique devant Agüero, Laporte égalise d’un coup de crâne autoritaire, avant que Sané ne manque de donner l’avantage aux siens sur une petite boulette du portier lyonnais (1-1, 62e). Et puis, alors que le sentiment pointait à peine que la partie s’essoufflait en même temps que les poumons de Nabil Fékir, l’entrée dans une autre dimension : Cornet claque un doublé indécent dans les hurlements du Groupama Stadium (81e) et, alors que Génésio serrait encore le poing, Agüero place une tête sur corner qui remet les deux équipes à égalité (83e). Embêtant, conjugué à la victoire de dernière minute du Shakhtar face à Hoffenheim, mais surtout une belle leçon : ce Lyon-là sait définitivement se sortir les tripes face aux gros poissons. EN espérant que ce soit suffisant pour éviter la noyade lors de la dernière longueur.