Après une première partie de journée poussive, Stéphanie Possamaï (-78 kg) a su se ressaisir jeudi après-midi pour aller décrocher une médaille de bronze à Pékin. Quelques minutes seulement après sa victoire en finale de repêchages, la Bordelaise, en larmes -de joie- et marquée par un oeil au beurre au noir, explique les raisons de sa mutation et savoure sa récompense.
«Stéphanie Possamaï, vous venez de décrocher une médaille de bronze aux Jeux Olympiques...
C'est magique ! J'ai travaillé depuis de nombreuses années pour arriver à cela. Battre Esther San Miguel sur le combat déterminant pour la médaille de bronze, c'est génial ! J'avais spécifiquement travaillé ce contre sur le ippon-ko-uchi de l'Espagnole, son spécial, avec mon partenaire à l'entraînement et je l'en remercie. Le passer face à elle aujourd'hui, c'est magnifique !
Votre début de la journée a été un peu poussif...
Pendant les trois premiers combats, je n'ai pas bien réussi à exprimer mon judo. Pourquoi ? Parce que c'est les Jeux... Dans la tête aussi, tu doutes un peu, et tu te dis que maintenant que tu y es, il faut que tu fasses un truc. Malgré tout, j'ai réussi à me qualifier pour jouer la place de trois. Et là, je me suis dit "cette fille, tu ne l'as jamais battue. Tu l'as prise quatre fois, tu l'as perdue quatre fois. Mais ça n'est pas grave. C'est ici et maintenant qu'il faut que tu la battes."
La Stéphanie Possamaï de ce matin n'a rien à voir avec celle de l'après-midi...
J'ai pris le temps de me reposer. Mes proches m'ont secouée et m'ont dit aussi "Si tu continues comme ça, tu peux prendre ton sac et t'en aller. Tu as deux combats à faire. Ce sont les combats de ta vie. Tu oublies ce qu'il s'est passé ce matin. Et les deux prochains, tu les joues." Ca m'a fait réagir. J'ai nettoyé cette matinée en prenant une douche. Je me suis aérée... et je n'étais plus la même Stéphanie après.
Quels ont été les mots de Cathy Fleury, l'entraîneur ?
Cathy aussi m'a dit de m'aérer et d'oublier les matches du matin.
Ca n'est pas la première fois que vous avez besoin d'être secouée pour réagir...
J'ai du mal à le faire toute seule (rires).
A quoi pense t-on sur un podium olympique ?
A tous les gens qui vous ont accompagnés jusqu'à cette belle médaille. Et à soi aussi... J'ai beaucoup pensé à mon entraîneur Fred Lebrun, qui est là-haut maintenant, et qui m'a forgé un caractère. Si je suis arrivée au bout, c'est aussi grâce à lui.»