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De notre pouvoir de ressusciter les morts...et ce besoin de les idéaliser...

Mais qui es-tu?
Qui es-tu, toi que j'ai trop aimé?
C'est ce à quoi Bleue pensa lorsqu'elle se réveilla, enveloppée des lueurs de l'aube. Elle fut soudain prise emportée par un tourbillon infernal. Les questions se refermaient sur elle.
Elle finit par fermer les yeux et se rendormir.
Quand elle fut à nouveau éveillé, Klaus, dos à elle, versait les pâtes de la veille dans deux bols miteux grisonnants. Il aperçu Bleue et marmonna en lui tendant un des bols:
-Petit déjeuner.
Ensommeillée, elle remercia Klaus.
-Où donc as-tu trouvé ces bols?
Klaus ne semblait pas gêné le moins du monde.
-Dans les poubelles d'à côté. Si ça ne te convient pas, tu peux toujours retourner chez toi.
Son dos lui faisait mal. La décadence de ce jeune homme autrefois souriant et habitué au luxe plus que quiconque, la frappait de seconde en seconde.
-Je savais que tu dirais ça. Mais je ne partirai pas, surtout après ton accident. Et puis, tu as besoin de moi.
Klaus plissa les yeux. La mort de Lucien l'avait rendu encore plus froid que d'habitude, même vis-à-vis d'elle. Bleue ne s'en souciait pas: son cynisme l'avait toujours marquée. Mais cette fois, la réplique de Klaus varia:
-Oui, je crois bien que tu as raison, en fin de compte. J'ai besoin de toi pour annoncer la nouvelle à...disons, à son entourage le plus proche.
Bleue déglutit. Le malaise de la veille l'effleura et elle tressaillit. Il lui sembla qu'il le ravivait volontairement, histoire d'entretenir son talent de parfait cynique...
-Et aussi...J'aimerai te montrer ça. C'est assez étrange, il s'agit d'un enregistrement que Lucien a oublié ici. Il y a...longtemps. Je ne l'ai pas écouté en entier, mais je pense que tu seras profondément intéressée.
Sur ce, il attrapa un lecteur de cassette un peu obsolète enfoui sous une toile et appuya sur un des boutons noirs.
Il eut un grésillement.
Une voix masculine résonna.
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