Je me lance dans une chronique « Découverte manga » pour vous faire part de mes lectures et peut-être donner l’envie à certains de découvrir ces mêmes récits. Le tout évidemment garanti sans spoil. Comme certains l’auront deviné j’ai une affection particulière pour le manga. Je lis également beaucoup de BD et quelques comics (surtout indé, le genre super-héros me laissant de marbre) mais le manga reste mon format favori. Pourquoi ? Pour sa narration où l’histoire est au présent, suivie en temps réel, son découpage détaillé de l’action, le style noir et blanc et les références à la culture nippone.

Pour cette première je vais vous parler de Levius de Haruhisa NAKATA. Edité en France dans la collection Big Kana (format plus grand qu’un manga classique), le troisième et dernier tome est paru en mars 2016. L’histoire ne s’arrête pas au bout de trois tomes puisque NAKATA la poursuit dans la série Levius Est dont le premier tome sera publié en janvier 2017 toujours chez Big Kana. A noter qu’un coffret regroupant les trois tomes de Levius sortira également en janvier prochain.
Je fus surpris à l’ouverture du premier tome puisque celui-ci (et les suivants) est publié dans le sens de lecture occidental. Etrange car hormis les premiers mangas publiés en France, où les éditeurs s’étaient contraints à inverser les versions originales, cette coutume a été écartée. J’apprenais à la fin du premier tome que tout cela était voulu par l’auteur en accord avec son éditeur afin de toucher les lecteurs hors du Japon. Ce souhait justifiait également les planches qui se démarquent du style manga classique.
Levius est donc un seinen de science fiction sauce steampunk. L’histoire se déroule dans un pays qu’on pourrait comparer à l’Angleterre victorienne. Levius est un boxeur managé par son oncle. Sauf qu’il ne s’agit pas de boxe classique mais de boxe mécanique puisque dans ce monde imaginaire l’homme et la machine ne font qu’un (et l’animal aussi pour le coup). La boxe mécanique réunit les lutteurs dans de grandes arènes où l’issue du combat s’achève souvent sur la mort du vaincu. Ici le moral du lutteur comme la technologie qu’il supporte sont des facteurs déterminants pour la victoire.
Levius n’est pas qu’un simple manga de baston. La trame historique et les motivations des personnages se dévoilent petit à petit au fil de l’avancée des combats. Sur fond de grand conflit achevé où la technologie semble avoir fait la différence, le monde imaginaire de Levius semble s’articuler autour de cette technologie. Pas mal de mystères en attente d’être résolus…
Artistiquement parlant le dessin est magnifique. Très loin de ce qu’on peut s’attendre d’un manga « classique » (mais qu’est-ce qu’un manga classique me direz vous) le style de NAKATA est sublime. Le dessin est très détaillé, d’une minutie hallucinante sur certaines planches. Un petit bémol sur certaines scènes d’action où il faut s’arrêter pour comprendre le sens de certains plans. Mais c’est tellement beau…
Vous l’aurez compris Levius m’a conquis. Je n’ai qu’une hâte c’est de connaitre la suite. Je ne saurai que vous recommander sa lecture. Sur ce je vous laisse avec la couverture du tome 1 de Levius Est.

Faudrait lui donner un super scénariste si le manga ne perçe pas