A mi-chemin entre un FFT et un Tactics Ogre, voici un soft surprenant à plus d’un titre : que ce soit graphiquement ou en termes de profondeur et de gameplay, Disgaea est sans conteste LE jeu à posséder pour tout fan de Tactical et de fun !
Passons vite fait sur le scénario qui ne brille pas des masses : vous incarnez Laharl, Prince du Netherworld, dont le père( l’Overlord), est mort en s’étouffant à table…du coup, vous devrez prouver votre légitimité royale auprès de démons fourbes et avides de pouvoir. Je tiens à préciser que le jeu n’est sérieux que dans de rares moments, et qu’il est bourré de situations cocasses et complètement débiles (1 ange assassin, des voix stupides, des clones des Power Rangers, j’en passe et des meilleures !), ainsi que d’un vocabulaire franchement très limite (allusions sexuelles explicites, mots grossiers/outrageux, etc.…) : mais je vous « rassure » de suite, ce sont ces éléments qui donnent ce cachet si particulier et entraînant à la galette !
Pour ce qui est du domaine technique, c’est vraiment la folie ! Malgré le style SD (semblable à Hoshigami sur PS1) des persos, certains (pour ne pas dire tous) coups spéciaux/magies assurent vraiment : c’est un déluge visuel de couleurs et de flashs de toute beauté, avec des distorsions de décors, des zooms et éloignements de caméra, ainsi que des modifications complètes de l’atmosphère des aires de combat, bref, c’est une tuerie visuelle ! Les décors sont quant à eux à l’image des Tacticals : sobres et très colorés. Quant aux « artworks » représentant les différents lieux du jeu (chaque lieu est visualisé par un de ces derniers, à partir desquels on sélectionne la bataille où se rendre), ils sont tous simplement sublimes (si l’on excepte le fait qu’ils sont réutilisés au fil des lieux visités…ils auraient pu en faire 1 pour chaque lieu…, enfin, ce n’est pas si gênant heureusement !
Nous arrivons maintenant au système du jeu, qui est tout bonnement pour moi un des meilleurs dans l’univers des T-RPG ! Il est au premier abord simpliste : on se balade dans le château de Laharl (achat d’équipement, les magasins augmentent de niveau et leur stock progresse au fil des achats ; téléportation dans les différents niveaux ; création de personnages au fur et à mesure que l’on passe des niveaux, de nouvelles classes sont disponibles, telles que ange, ninja, archer, etc… , on peut même enrôler les monstres tués lors des batailles ; il y a également 2 aspects très importants : la dark assembly, où l’on peut faire voter des sénateurs pour augmenter son déplacement, ajouter de la variété au magasin, extorquer de l’argent, et même combattre les sénateurs en cas de mauvais vote ; avec cette assemblée vient aussi l’item world : en effet, dans Disgaea, on peut monter de niveau chacun de nos items jusqu’à 100 ! Bien sûr, plus on passe de niveaux dans les combats au sein de l’objet, et plus cela devient difficile, mais cela en vaut vraiment la peine ! A noter que dans chaque item se trouvent des résidents, qui sont en fait des monstres amicaux, et qui correspondent à l’amélioration de certaines caractéristiques de l’item, qui influeront directement sur les vôtres ; on pourra également déplacer les résidents entre chaque objet, pour augmenter la puissance de ce dernier et la vôtre ; on peut également citer le fait qu’il existe un degré de rareté commun, rare, et légende, et que celui-ci influe directement sur la capacité de résidents qu’un item peut porter ainsi que sa puissance. On pourra noter à titre d’exemple sur les niveaux, que l’on peut monter ses persos au level 9999, ce qui n’est pas inutile vu le niveau de certains boss cachés dans des niveaux eux aussi « cachés ». Bien sûr, ceci n’est qu’une liste non exhaustive des possibilités que recèle le soft, à vous de toutes les découvrir !
On passe les cut-scènes (vraiment délirantes la plupart du temps), et on combat ! Pour les batailles, on se déplace d’un certain nombre de cases, on attaque de près ou de loin suivant sa classe et son équipement, et on contre-attaque. Au rang des nouveautés, citons les combos (si un même ennemi est attaqué plusieurs fois de suite, les dégâts augmenteront un peu plus à chaque coup) et les supers combos (les alliés adjacents à l’attaquant pourront se joindre à lui pour attaquer, et ainsi faire beaucoup de dégâts, mais aussi gagner de l’expérience eux aussi, c’est un très bon moyen de leveler quand on sait que l’exp ne se gagne qu’en tuant un ennemi, ce qui est très problématique pour les classes comme prêtre ou autres) ; il y a de plus les bonus (une jauge se remplit au fur et à mesure des tours, et elle pourra aller jusqu’à 9 niveaux, qui correspondent à autant de cadeaux distribués en fin de mission, en plus du bonus de guerre octroyé normalement à chaque fin de bataille), et le geo panel. A ce sujet, voici une petite explication : sur chaque aire de combat les différentes cases seront d’une certaine couleur (et parfois neutres), et vous trouverez des triangles munis de propriétés (défense +20%, invincibilité, etc…) qui donneront leur effet à toutes les cases de la couleur sur laquelle ils sont posés. Vous pourrez aussi détruire ces triangles, amenant ainsi une chain combo, qui enlèvera les couleurs du stage, causera des dégâts et augmentera de manière drastique la jauge de bonus. Pour finir le registre des combats, on pourra soulever ses alliés pour les projeter et ainsi avancer plus vite/loin et mieux se placer pour attaquer/se défendre ; grâce à ce système, on pourra même lancer les ennemis les uns sur les autres, et les faire ainsi fusionner (stats augmentées, etc…) ! C’est tout pour le système de jeu et l’aspect gameplay, mais croyez-moi, c’est en y jouant qu’on en saisit toute la quintessence !
Avec le scénar’, les musiques sont le 2ème point faible du soft, qui même si elles ne sont pas médiocres, sont trop peu exploitées/recherchées/variées (à part une vraiment excellente). Les bruitages sont quant à eux très corrects, et la plupart des voix (une bonne chose : on le choix entre anglais et japonais) sont à se tordre de rire (hélas on a quelquefois l’impression que certains acteurs s’emmerdent en lisant leurs textes…).
Comptez en moyenne 60 heures pour le finir en traçant ; j’ai personnellement mis près de 100 heures car je me suis attardé sur certains points (pour fournir un test plus complet que jamais…lol), mais ce jeu fait partie de ceux que l’on se doit d’explorer à fond, de par leur richesse et le fun qu’ils procurent.
Que dire donc de ce petit Disgaea ? Si vous aimez les T-RPG qui possèdent un gameplay unique et très profond (à la manière d’Hoshigami, mais en beaucoup moins lourd), ainsi que des secrets à la pelle (sans compter les multiples à la Chrono Trigger), il est fait pour vous ! Son côté humour très poussé vaut rien qu’à lui le détour, en en fait un titre original et plein de fraîcheur. On regrettera que le scénario ne soit pas plus poussé, ainsi qu’une ambiance acoustique pas très folichonne, mais cela n’est pas trop gênant, alors foncez !!!
