Fun et légèrement décevant, voilà ce qui définit le mieux SO3, mais attention, c’est quand même un grand jeu que nous tenons là (il est à l’image de son aîné à peu de choses près). A noter la grande qualité du box cartonné contenant le jeu, avec une superbe image de garde .
Le scénario se découvre très, mais alors vraiment très lentement... et encore, il ne décolle qu’une seule fois dans le jeu, lors de LA révélation (assez osée il faut l’avouer). Bref, vous incarnez Fayt Leingod, qui séjourne avec ses parents et son amie Sophia sur une planète récréative artificielle, quand tout à coup des mystérieux envahisseurs viennent séparer tout ce beau monde ; et voilà notre Fayt obligé de se rallier à des « rebelles » et de sillonner la galaxie pour retrouver ceux qu’il aime et comprendre le pourquoi de cette attaque (il est d’ailleurs fort dommage que le nombre de planètes à visiter soit si réduit...).
Techniquement c’est vraiment excellent : déjà les cinématiques sont superbes (trop peu nombreuses hélas), les cut-scènes sont de même niveau (et mettent dans l’ambiance immédiatement), mais le mieux reste à mon sens les combats : les mouvements sont d’une fluidité rare, les effets de lumières/magies/etc sont de toute beauté (et s’intègrent parfaitement dans les aires de combat), il y a même des mouvements de ralenti lors des finish (pas exceptionnels mais donnent un plus aux combats), sans compter la caméra hyper-dynamique qui permet de régaler nos rétines, le tout sans (presque) aucun ralentissement et tout en exploitant au mieux les angles de vue. on peut aussi remarquer une grande palette de couleurs très diverses, ainsi que des décors tout aussi beaux, sans oublier les effets tels que la neige (sublime), la profondeur de champ (impressionnant), et les éclairages ( effets d’ombre et de lumière saisissants, comme par exemple quand un ennemi « lumineux » traverse un niveau très « sombre »).
Ha, le point sur lequel le jeu dépasse pas mal de RPG en ce moment : son système de jeu : peut-être pas aussi original que Disgaea, mais redoutablement efficace ! Il y a déjà la progression habituelle monde-->ville-->donjon-->combat ; rien à signaler lors de vos déplacements, si ce n’est que tous les ennemis sont visibles à l’écran, et que la carte s’étoffe au fur et à mesure que vous la complétez (vous pouvez la placer en surbrillance sur l’écran pour mieux vous repérer). Dans les villes, c’est comme d’hab, sauf qu’en plus vous pourrez, tout comme SO2, créer tous vos objets : en plus de vos personnages, vous avez la possibilité de recruter des inventeurs, qui seront spécialisés dans un domaine. Les différents domaines de création sont les suivants : alchimie (pour créer des pierres visant à donner des bonus ou des éléments d’attaque à vos armes), machinerie (les bombes entre autres), écriture (pour apprendre des aptitudes de combat), cuisine (certains plats ont des capacités curatives exceptionnelles !), artisanat (à vous les bottes de pouvoir et autres anneaux d’agilité ), forge (le meilleur moyen d’avoir d’excellente armes/armures), chimie( potions et compagnie), et enfin synthèse (combine des objets de tous types à vos armes pour les augmenter en puissance de manière drastique). Vous pourrez également raffiner vos objets pour les rendre meilleurs (anneau hp+10% devient hp+20%), et vos inventeurs créeront des objets sans que vous le leur demandiez, la grande classe en somme! On peut citer également la présence d’un dictionnaire dans le jeu, qui rend plus consistant et tangible l’univers où nous plonge SO3. Il y a de plus un mini-jeu de baston, où vous pourrez jouter seul ou contre un ami, en bref un plus sympathique mais sans plus car pas assez exploité...
La plus grande force du soft réside dans ses batailles : vous contrôlez un seul personnage, et les 2 autres sont gérés par I.A (qui reste quand même crédible, malgré quelques ratés). Pour le perso que vous gérez, les combats se déroulent comme suit : vous avez une jauge d’endurance, qui se remplit lorsque vous êtes immobile, et qui diminue lorsque vous attaquez ou êtes touché (vous pouvez courir partout sur le champ de bataille, du moment que vous êtes au moins à 1%). A 100% de votre jauge (ou fury), vous êtes en état de garde, et si un ennemi vous attaque à ce moment-là, suivant le type de garde que vous aurez choisi, vous l’étourdirez, le blesserez, etc... Seulement les attaques majeures perceront votre garde. Il existe en effet 2 types d’attaque : mineures et majeures : la première sera plus rapide, moins puissante, et dépensera moins de fury (votre endurance), la seconde, plus lente et plus puissante, reste (à mon avis) préférable, car vous ne serez jamais embêté par la garde de vos ennemis, qui peut se monter à 100% le temps que vous lanciez une attaque mineure. Vous pourrez, suivant la fury qu’il vous reste, enclencher plusieurs attaques (2 majeures+2 mineures, après l’ennemi tombe à terre et devient inattaquable durant quelques instants). Un principe intéressant des combats porte sur le game-over, ici, en plus du hp à 0, c’est aussi vos mp à 0 qui causeront votre perte, alors soyez vigilants (il y a évidemment des dégâts sur les mp). Vous pourrez en outre augmenter certaines de vos capacités au fil des niveaux, et utiliser lors des combats la symbologie (magies) et des habilités de combat : vous avez à votre disposition un certain nombre d’emplacements, à vous de bien choisir vos habilités pour gagner au mieux vos batailles. Il y a aussi une jauge de bonus qui se remplit au fur et à mesure des coups portés (au bout de quelques coups reçus elle volera hélas en éclats...), et elle vous apportera, au bout d’un certain nombre de combats, des bonus divers à cumuler (expérience X, fol X, item X, recovery X). C’est à peu près tout pour les batailles, le reste, ce sera à vous de le découvrir ;-)
Alors là, c’est à du grand Sakuraba que nous avons à faire ! Aucune musique n’est mauvaise, beaucoup sont très bonnes, et il y en a pas mal de carrément excellentes ! Elles sont toutes épiques, mais la dominante est tout de même à l’ambiance mystique (le premier village dans lequel vous débarquez est, à ce titre, une véritable tuerie acoustique, certainement ce qui m’a enchanté durant tout le jeu !). Elles ne sont jamais répétitives, et toujours d’un registre original par rapport à la précédente. Fort heureusement les musiques de combats ne sont pas lassantes, en bref, à écouter sans retenue ! Quant aux bruitages, on commencera par citer l’excellence des voix (celle de Cliff est sublime !), ainsi que la qualité de ceux-ci (les bruitages) lors des combats (ce n’est pas divin non plus) : les magies sont bien rendues, et on sent la différence entre celles-ci rien qu’au niveau des sons (gros fossé entre une boule de feu et l’invocation de l’efreet) ; pour les coups normaux, leur impact est bien rendu grâce à de petits sons très brefs mais très incisifs, et qui prédominent sur la musique du combat.
La durée de vie est à mettre dans 2 paniers : le premier à 60 heures, si vous allez directement au dernier niveau, et le deuxième, à plus de 100 heures (j’en suis à 140 actuellement), si vous passez par les quêtes optionelles (qui constituent LE challenge du jeu, mais certaines ne sont accessibles que par load game +) ; donc, ce côté-là, c’est ok !
Que penser au final de ce SO3 ? C’est, comme l’on s’y attendait, un très bon jeu, avec un gameplay hallucinant d’ingéniosité et de fun, ainsi qu’une ambiance sonore démente. On regrettera deux choses, qui hélas feront en sorte que cette nouvelle vague de RPG ne sera jamais l’égale de celle qui était sur nos anciennes consoles : la relative faiblesse scénaristique, et surtout le manque de dynamisme dans le déroulement de l’histoire.