N’ayant jamais touché un WA auparavant, c’est avec une curiosité non-dissimulée que je me suis penché sur ce troisième opus, et, après l’avoir fini, je me suis alors dit : j’espère que les deux premiers volets étaient tout aussi excellents que celui-ci ! .
Vous évoluerez sur le monde de Filgaia (où l’ambiance principale tient du far-west, avec ses héros munis de colts et chevauchant leurs fiers destriers), au travers de 4 personnages principaux, qui sont Virginia Maxwell (l’héroïne), Jet Enduro, Gallows Caradine, et Clive Winslett. Filgaia est un univers quasi-désertique où courent toutes sortes de légendes et de criminels. Les 4 héros sont des « drifters », sorte de mercenaires œuvrant pour le bien de la populace et recherchant des trésors. Ce qui est très fort dans ce jeu, c’est qu’à chaque chapitre votre principal objectif changera brusquement au moyen de rebondissements démentiels (sauver la planète, détruire un démon surpuissant, etc.…) dont le jeu est truffé du début à la fin ! A noter qu’avant le vrai commencement du jeu et du scénario principal, vous aurez un prologue à jouer avec chacun de vos personnages, et qui vous expliquera comment ils en sont venus à se rencontrer, à être ce qu’ils sont devenus, mais aussi à vous familiariser avec les différentes commandes et subtilités du jeu.
Au niveau technique, il faut avant tout accrocher à ce style qu’est le cell-shading (inventé avec brio dans Jet Set Radio, que je vous conseille vivement d’ailleurs), et si cela est votre cas, et bien régalez-vous bien les mirettes car ce jeu en jette techniquement parlant ! En effet, même si la teinte principale du jeu est l’ocre (monde désertique et ambiance far-west obligent !), les autres couleurs sont très flash, les différents niveaux (intérieurs et carte du monde) sont détaillés et très bien réalisés, et, surtout, tout est en 3D avec caméra libre à 360° à la Xenogears, on peut donc observer les merveilles de ce jeu sous toutes les coutures ! Le plus impressionnant reste tout de même les combats (sans parler des nombreuses cut-scènes absolument additives, hilarantes, ténébreuses,…enfin un jeu où l’on n’est pas sans cesse interrompu par une cinématique toutes les 5 min.…), où il suffit de jeter un sort pour voir s’illuminer les persos et les décors présents à l’écran, et il en va tout naturellement de même pour la gestion des ombres et des lumières : tout bonnement bluffant !
Le système de ce jeu est innovant à plus d’un titre (sauf par rapport aux WA m’a-t-on dit). Pour commencer, prenons le cas de la carte du monde, où vous devrez vous-même trouver les villes et donjons à visiter, au moyen d’un radar activé grâce à la touche « carré». Si certaines locations sont assez évidentes (les autochtones vous indiquent à peu près leur bon emplacement), d’autres comptant pour des quêtes ou donjons cachés sont un véritable calvaire ! Lors de vos dialogues avec les différents protagonistes, vous pourrez parfois faire évoluer le sujet de la conversation grâce au « ask system » qui permet d’obtenir des informations détaillées sur des sujets à priori importants.
Passons maintenant aux donjons : certains sont simplistes, d’autres vous rendront dépressifs ! Effectivement, ils recèlent un nombre incalculable de puzzles et d’énigmes que pourrez résoudre en grande partie grâce aux « tools » que possèdent vos héros (3 tools chacun). Les tools sont des capacités spéciales que vous acquerrez au fil de l’aventure ( « bomb » de Clive pour ouvrir des passages, « gale crest » de Virginia pour franchir des précipices, etc.… ). Les autres énigmes seront à base de caisses à déplacer, de torches à allumer/éteindre, de cristaux à activer (en lançant un boomerang à la Zelda par exemple, …). Viennent ensuite, toujours dans les donjons, les « gems », et là une petite explication est nécessaire. Il y a d’abord les gems (ou cristaux/gemmes) blancs® vous avez, en plus de vos statuts, une jauge de rencontre qui fonctionne comme suit : imaginez que votre jauge soit de 10 points (vous augmenterez ces points en trouvant ce qui s’appelle des « migrant badges »), si vous tombez sur un combat (aléatoire), un point d’exclamation blanc apparaîtra au-dessus de votre tête, et là soit vous ne faites rien et le combat commence, soit vous appuyez sur la touche « rond » et vous évitez le combat, mais votre jauge diminuera de 1, 2, 3, voire 4 points, suivant la « coriacité » des ennemis. Si votre jauge est vide, alors le point d’exclamation sera rouge et vous ne pourrez esquiver la bataille ; il y a également le cas des points d’exclamation verts, qui ne vous coûteront aucun point, et qui apparaîtront dans les zones où les ennemis sont beaucoup plus faibles que vous. Les moyens de faire remonter vos points de « rencontre » sont soit de combattre, soit de dormir à la sempiternelle auberge, soit de récupérer les cristaux disséminés un peu partout dans les donjons. Il y a aussi les gems oranges® il faut savoir que dans WA3, après chaque combat vous reprendrez votre énergie, mais cela se fera au détriment de votre jauge de vitalité (qui est sur 100 points) : par exemple, quand vous perdez la moitié de votre énergie lors d’un combat, 50% de votre jauge partira en fumée, et le seul moyen de la faire remonter sont les cristaux oranges ou bien encore et toujours la bonne auberge qui est aux RPG ce que les pâtes sont aux Italiens. Evidemment, pour corser un peu le jeu, vous ne pourrez pas acheter d’items de soin, ceux-ci se trouvant uniquement sur les monstres tués (et dans un endroit secret où vous pourrez les cultiver). Donc, si vos jauges de rencontre/vitalité sont vides et que vous êtes au milieu d’un donjon et que vous avez consommé tous les cristaux que ce dernier recèle, vous êtes mal (on notera que lors des combats, des magies de soin sont utilisables ce qui peut vous sauver dans une moindre mesure…) !
Les différents menus du jeu sont classiques, avec des nouveautés telles que la commande « medium ». Les héros pourront en effet s ‘accorder les faveurs de mediums (12 au total) à répartir sur vos personnages, et qui modifieront leurs caractéristiques, et surtout, leur donneront accès aux magies et à l’invocation de vos mediums (genre les FF). Chaque personnage dispose d’une barre de FP (force points), qui à chaque combat vous permet d’utiliser vos techniques et magies (en gros, ce sont des MP ou magic points) pour peu qu’elle soit remplie (vous la remplissez en attaquant normalement ou en vous faisant toucher). Certaines magies (« arcana » dans le jeu) ne sont accessibles que si vous disposez d’un certain niveau de FP, il faudra donc souvent attendre un certain nombre de tours (comme dans Tactics Ogre The Knights Of Lodis) pour lancer de puissantes attaques/magies. Vos joueurs possèdent aussi des habiletés latentes (« skills ») que vous gagnerez grâce à vos mediums (résistance à certains éléments, etc.…) ou en équipant vos mediums de « gears » (sortes d’accessoires trouvés dans le jeu, avec par exemple le gear « violator » qui permet d’enclencher des attaques surpuissantes à mains nues ). Les skills ont aussi plusieurs niveaux (comme les materias de FF7), exemple : le skill « defender » a 2 niveaux, et il faudra 2 skills points pour en remplir un, et plus le niveau sera élevé, plus le skill sera efficace ; à vous ensuite de jongler entre vos skills points (qui augmentent à chaque passage de niveau) pour rendre votre personnage de plus en plus puissant. Les combats se déroulent comme suit : vous pourrez utiliser vos « force ability» et arcana grâce à vos FP, utiliser des items, attaquer (vos armes seront des revolvers et autres fusils ainsi que vos mains en cas de « out of ammos », chacune ayant une capacité limitée de balles), et vous défendre pour diminuer les coups reçus et recharger vos munitions. Les force ability sont quant à elles uniques et chaque perso en dispose d’une qui lui est propre (ex : « look on » de Clive lui permet d’attaquer avec une précision de 100% et de doubler les dégâts). Il est à noter que l’utilisation des magies ne vous coûtera aucun FP mais qu’il vous en faudra un minimum pour les déclencher (ex : « cremate » requiert 10 FP). Vous aurez également des combats à cheval si vous les montez, et dans d’autres « véhicules » qui donnent un aspect technique un peu plus poussé (un peu comme les combats dans les bateaux de Skies Of Arcadia). Les combats se font au tour par tour et l’ordre d’attaque est dicté par le niveau de RFX (réflexe) de chaque protagoniste, il vous arrivera de vous faire toucher par des conditions anormales banales (poison) ou bien vicieuses (« fallen » et « glass »). Vous pourrez, dans le jeu, acheter des items et en vendre, et même en cultiver certains, ce qui se révèle parfois fort pratique. Les sauvegardes ne sont hélas pas illimitées, chacune d’entre elles vous coûtera un « gimel coin » ( heureusement il y en a pas mal…). Vous vous déplacerez à pied, à cheval, mais aussi grâce à d’autres moyens que je ne « spolierai »pas ^^. L’expérience gagnée lors des combats est répartie assez originalement aussi suivant la manière dont se sera déroulé le combat, vos persos gagneront un % d’exp plus ou moins important. Enfin, nous arrivons au dernier aspect de ce ( long !) système de jeu, à savoir l’upgrade de vos armes® vous pourrez, monnayant argent et « fossils », (objets peu courants) upgrader vos armes pour les rendre plus puissantes, plus précises, augmenter la capacité de vos chargeurs, ou bien alors augmenter le nombre de « chains » durant les combats (les chains sont le nombre d’actions/tirs/habilités que vous pouvez effectuer avec vos armes lors d’un combat).
Alors au niveau musical, signalons tout d’abord le thème de l’introduction, qui nous met de suite dans l’ambiance de l’Ouest sauvage ; et la musique accompagnant la cinématique d’introduction ( la-dite intro change et évolue au fur et à mesure de votre progression !) est tout à fait sublime ! Ensuite, dans le soft, on ne tombe jamais dans le médiocre, elles sont toutes d’un niveau acceptable voire excellent.
On a entendu mieux et bien pire pour les bruitages, ils sont bons sans être exceptionnels, et tout à fait dans le ton du jeu (coups de revolvers, bruits de sabots, etc.…).
Pour finir ce WA3, comptez en moyenne 40 heures, rajoutez-en au minimum 10 si vous voulez faire toutes les quêtes annexes (très nombreuses et renforçant hautement l’intérêt déjà grand de ce jeu). De plus, le temps écoulé lors des combats n’est pas comptabilisé, je pense donc que la vraie durée devrait facilement taper dans les 60/70 heures.
Je recommande vivement cette galette à tous/toutes pour son scénario très bien mené et bourré de rebondissements, ses graphismes originaux et sublimes, ses innovations dans tous les domaines, son aspect unique de RPG far-west, ainsi que pour ses personnages (héros, méchants, ou secondaires) somme toute très attachants. Un RPG décidément pas comme les autres, et cela nous fait grand bien !
