Autre T-RPG dans la veine de Disgaea, voici La Pucelle, rejeton de la désormais célèbre firme Nippon Ichi. Hélas, à contrario de Famitsu et co, je ferai l’impasse d’éloges sur ce soft, qui reste pour moi, et vous allez comprendre pourquoi, bien inférieur à Disgaea (et à d’autres T-RPG).
Niveau scénar’, vous incarnez Prier, jeune prêtresse faisant partie de l’église chasseuse de démons : La Pucelle. De fil en aiguille, il vous faudra traverser moult lieux aux noms franchouillards (Mayonnaise Harbor, Mt Champignon, Mt Tarte, etc…), le tout accompagné de personnages aux noms tout aussi douteux (Father Salade, Alouette, Culotte, Croix, Homard, Eclair, etc…), tout ceci bien sûr dans le but d’éviter à un grand gourou (Noir) d’invoquer l’Ange Calamity qui détruirait la Terre. Mis à part ces « grandes lignes », il recèle quand même pas mal de petites surprises assez agréables à découvrir, le tout dans une ambiance quand même assez loufoque, où les allusions au sexe ou aux blagues douteuses sont légions (par contre les différentes « relations » craignent un peu, dans le genre des persos super mineurs sortent avec des persos super plus âgés…mais bon ça n’est qu’un jeu).
Techniquement, ne cherchez pas, même Hoshigami ou FFT (PS1) sont aussi beaux…Ceci dit ça n’est pas moche, loin de là, il suffit d’adhérer au style SD J, et les persos/décors sont extrèmement bien détaillés. Bémol pour la carte qui ressemble à un morceau de carton, ainsi que pour les magies qui n’impressionnent pas plus que la carte…
Le système de jeu sauve un peu la face de par son originalité, mais hélas, quelle lourdeur dans le gameplay ! A l’instar d’Hoshigami, certains combats durent une plombe, mais le pire, c’est que les actions sont super lentes, du genre je rentre mes commandes, et le temps que mes persos aient tous attaqués, je vais me faire un café… On se retrouve ici face à un tactical basique (ville--->dongeon) : dans les villes, on pourra parler, ainsi qu’acheter des équipements. Bonne chose, les magasins adaptent leurs produits en fonction de vos besoins. Egalement, vous pourrez envoyer les monstres capturés au combat dans le Dark World, où ils feront la guerre pour des seigneurs démons (hélas, on ne sait rien de ce qui passe dans le Dark World…).
Mais passons aux combats eux-mêmes : vous avez droit à 8 unités maxi, et vous vous déplacez de case en case (logique ^^). Il y a deux aspects originaux dans ces batailles : le premier, c’est la possibilité de faire des combos et d’attaquer à plusieurs, il faut juste que vos compagnons soient juxtaposés à vous lors de l’attaque (quand vous attaquez à 8 l’ennemi, il ne fait pas un pli ! Mais attention il peut faire pareil…) ou attaquent le même monstre que vous. Deuxièmement, il y a le système de «purification » : en effet, chaque map possède un certain nombre de « dark portal », qui, s’ils ne sont pas purifiés rapidement, vous enverrons de nouveaux monstres ! Mais ça ne s’arrête pas là ; si vous ne purifiez pas du tout une map avant de la finir (à noter que l’on peut passer d’une map à l’autre sans pour autant battre un seul monstre, mais au revoir bonus et compagnie dans ce cas-là), l’index de « dark energy » augmentera, et au bout d’un certain temps, vous serez envoyé dans le «dark world », sorte de lieu de high training, avec monstres et items super puissants à la clé. Continuons sur la purification, qui est vraiment l’élément principal du soft : quand un de vos persos purifie un dark portal (il faut parfois le purifier plusieurs fois avant qu’il ne disparaisse ; je souligne aussi le fait qu’ils sont disposés aléatoirement sur chaque map), ses objets équipés gagneront de l’expérience, et après un certain temps, ils monteront de niveau, ce qui les rendra plus puissants. Vous avez également une « mauvaise énergie » qui découle des dark portal, et elle est à chaque fois d’un élément différent (feu, sacré, poison, etc…), ce qui fait qu’elle va affaiblir ou renforcer les protagonistes qui se trouveront sur son passage, suivant leur propre élément (ex : un personnage assimilé à l’eau sera affaibli par une dark energy de type feu). Il faut préciser que la dark energy se « balade » sur la map : à partir du dark portal, elle se propage en ligne droite, mais si un ennemi ou un allié se déplace sur elle, la dark energy prendra la direction vers laquelle le perso braque son regard, ce qui fait qu’elle peut très bien en croiser d’autres (dans ce cas elles fusionnent et changent d’élément >ex > une dark energy de vent rencontre une de feu, la dark energy qui en découlera sera « éclair »), voire même faire le tour de la map. Dans ce cas de figure, lorsqu’un dark portal est purifié, sa dark energy disparaît, et inflige des dégâts sur tous les monstres placés sur elle. Si la dark energy qui « encercle » les monstres est assez longue, suivant l’élément de la dark energy, vous aurez alors droit à une invocation qui endommagera tous les ennemis présents à l’intérieur de ce cercle (à noter que les monstres eux-mêmes peuvent être purifiés, et qu’ils se joindront à vous une fois tués !).
Passons maintenant aux skills : sur chaque équipement, vous avez une ou plusieurs valeurs (hp*1, def*2, int*1, etc…), et à chaque fois que vous tuez un ennemi, vous gagnez de l’expérience dans ces valeurs (si votre équipement les possède), et à chaque niveau passé, vous obtenez un skill passif : par exemple, vous passez le level 2 en défense, vous avez maintenant « tiny guard », et qui aura un certain pourcentage de chance de se déclencher à chaque fois que vous vous ferez attaquer, et qui réduira les dégâts. Vous avez ainsi accès à un large éventail de skills (ou aptitudes), qui vont de l’augmentation des dégâts à la récupération des hp, tout en passant par la multiplication des coups critiques, etc… Voilà, je pense avoir fait le tour du jeu !
Au niveau des musiques, ben là c’est un peu la dech’ si vous me permettez l’expression…elle ne sont pas foncièrement mauvaises (loin de là), mais plutôt d’une affligeante banalité (et quelquefois très niaises…). Par contre, les bruitages sont au top, enfin les voix surtout. Elles sont en effet bien plus crédibles que pour Disgaea, on sent que les acteurs sont motivés par leur boulot ! Mention d’excellence pour les persos félins, qui arrivent à sortir un «meow » différent à chaque tirade (si si j’ai vérifié…) ! Et puis il y a aussi les monstres chevelus (des clones de cousin machin) qui sortent un «mopiou » à chaque fois de manière hilarante (et quand les persos sont transformés en ce type de monstre, on reconnaît même la voix de l’acteur qui déblatère des « mopiou » dans tous les sens, un régal !)…
La durée de vie oscille entre 50 et 70 heures, selon que vous désirez ou pas battre les boss optionnels (il faut beaucoup leveler pour ça…). C’est donc pour moi une moyenne très honorable, et surtout qui rentre dans la norme pour ce type de jeu.
Pour clore (de piscine) cela, je dirais que La Pucelle s’offre une histoire qui tient la route (souvent un peu débile quand même), un gameplay assez original mais hélas assez lourd aussi, une ambiance sonore en dents de scie, ainsi qu’une palette graphique riche en couleurs/détails, mais vraiment absolument quelconque. Si vous n’avez rien d’autre à faire, foncez, mais préférez-lui quand même Disgaea du même éditeur (voir test ici également ^^), qui lui est supérieur en tous points (sauf pour le scénario).
