Le voilà, le premier épisode d’une longue série de RPG, et qui ne forment en fait qu’une seule et même histoire, un seul et même jeu : Xenosaga. Cet épisode se nomme « Der Wille zur Macht »( la quête du pouvoir), et mêle habilement science-fiction et space-opera, le tout sous un aspect RPG cinématographique. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? Xenosaga se joue, mais surtout se contemple. En gros, vous aurez droit à plus de cut-scènes qu’à de vraies phases de jeu, vous voilà prévenus. Mais passons sans plus tarder au décorticage de tous les aspects de ce Xenosaga episode 1, Der Wille zur Macht, à commencer par son scénario.
Je vais volontairement « raccourcir » son explication, car il est d’une incroyable complexité et je ne suis pas là pour vous déballer un roman ! La cinématique d’intro vous présente la découverte d’un objet mystérieux sur la Terre, appelé le Zohar. Quelques années après ( en fait énormément d ‘années après !), changement de décor, l’humanité a abandonné la Terre et vit à présent dans l’espace. Le Zohar est toujours un mystère, et les Hommes tentent de percer ses secrets, mais une race d’aliens belliqueux et surpuissants, les Gnosis, en ont aussi après le Zohar. Cet épisode nous narre l’aventure de Shion Uzuki et de son androïde de combat KOS-MOS, qui tentent de combattre les Gnosis tout en cherchant à percer les mystères entourant le Zohar. Il feront la rencontre de personnages secondaires tous très travaillés, de méchants ( ha Albedo…) vraiment méchants (certainement les plus vicieux et dérangés de tous les RPG croyez-moi), et surtout d’autres persos jouables, presque tous liés les uns aux autres ( vous découvrirez comment au fil de l’aventure), tels que MOMO la realian (humanoïdes chargés de surveiller/combattre les Gnosis), Jr le leader de la fondation Kukai, Ziggy le cyborg en quête de sa perte d’humanité (?), et Chaos, le mystérieux jeune homme capable de détruire les Gnosis par son seul toucher. Voilà, le reste vous le découvrirez en jouant, et croyez-moi ça vaut vraiment le coup !
Au niveau technique, et bien on peut dire que c’est divinement beau ! Il y a tout d’abord les quelques rares cinématiques, qui n’ont en aucun cas à rougir face à celles de Square ; ensuite viennent les cut-scènes, qui constituent 80% du jeu, et qui sont fort heureusement magnifiques, alliant beauté épurée et dynamisme, bref, le jeu avance grâce à elles, et elles sont d’une qualité irréprochable et en 3D temps-réel ; vos personnages se déplacent dans des décors en 3D pré-calculés de toute beauté, dans des vaisseaux, des entrepôts, etc.….Il y a hélas peu de place pour la nature dans ce Xenosaga 1, à quelques exceptions près ; enfin, il y a les combats : là aussi rien à redire, c’est parfait, et ce du panache de couleurs provoquées par vos attaques à la finition des décors et des personnages. Les persos bougent de manière assez naturelle et réaliste, dans un jeu qui se veut justement le plus proche de la réalité possible. Les teintes dominantes tendent plutôt vers le grisâtre et le sombre ( sauf dans certaines cut-scènes et lors d’effets pyrotechniques dans ces dernières ou dans les batailles) du fait que vous évoluerez en majeure partie dans des vaisseaux spatiaux. On retiendra donc que le maître-mot ici serait «réalisme », tant par les personnages que par les différentes places qui parsèment le jeu.
En ce qui concerne les sons et autres, précisons d’abord que tous les protagonistes parlent (plus que moi c’est une prouesse !), accentuant par là le sentiment de réalisme et la sensation de profondeur se dégageant du jeu. Les doublages sont, pour une fois, d’excellente facture (ceux de FFX le sont aussi à mon humble avis), et on ne s ‘en plaindra pas ! Les musiques sont signées Mitsuda (Xenogears, les Chrono, etc.…), qui est pour moi (et pour beaucoup d’autres) le fer de lance de ce qui se fait de mieux dans les musiques de RPG, elles sont toutes excellentes et donnent évidemment la bonne mesure dans chaque situation. Seul bémol, elles ne sont pas variées et pas toujours présentes ( ex : les combats normaux et ceux des boss ont la même musique ! Seule celle du dernier boss change, un comble !), comme lors de certaines phases d’exploration où l’on peut à peine entendre un léger fond sonore, ce qui coupe un peu le rythme qu’elles lancent avec brio lors des cut-scènes. Enfin , les bruitages ne sont pas en reste car ils sont eux aussi de très bonne qualité, même s’ils ne sont pas la plus grande réussite de ce soft.
Passons à présent au système du jeu : tout d’abord, il y a les cut-scènes, où vous contemplerez l’avancement de l’histoire ; viennent ensuite les phases d’exploration (ici pas de carte du monde, vous irez de lieu en lieu au grès du scénario comme dans FF10) ou vous pourrez accéder aux menus du jeu, rencontrer des ennemis, mais aussi détruire certains éléments du décor pour révéler des passages secrets, etc.… ; vous pourrez aussi détruire des containers électrifiés, inflammables, etc.…, et qui vous permettront de combattre en ayant infligé au préalable des malus aux ennemis (ralentissement, etc.…) , ces derniers ne se rencontrant pas de manière aléatoire mais étant visibles à l’écran comme dans les Saga Frontier par exemple. Le menu principal vous proposera les habituelles phases d’équipement, d’utilisation d’items et de magies curatives, etc.…. Certains de vos persos peuvent monter dans des AGWS (anti gnosis weapon system, plus simplement gears ou robots de combat), que vous pourrez modifier et équiper dans les menus du jeu. Vous pourrez aussi apprendre et faire évoluer les ethers (magies) et les techniques de combat grâce aux ethers points et aux tech points gagnés au combat. Il y a aussi les skills, similaires aux ethers/techs : en gros, vous pourrez extraire d’un équipement un skill ( ex : de l’accessoire « poison ring » vous extrairez le skill »immune to poison », ce qui vous permettra de ne plus porter l’accessoire en question, mais attention, vous ne pourrez disposer que de 3 skills par perso, alors à vous de choisir lesquels activer une fois extraits !) grâce aux skills points gagnés au combat. Nous avons aussi droit à l’UMN (umunus network), qui vous permet de stocker/envoyer des mails, et ajouter de nouvelles fonctionnalités au jeu, telles que la possibilité de revisiter des niveaux grâce à l’EVS (environnemental simulator) situé à certains points de sauvegarde, ou de jouer à des minis-jeux ( toujours par les points de sauvegarde possédant un EVS) tels qu’un jeu de cartes très complet/complexe, un casino virtuel, une simulation de combats de robots, ou un jeu de forage ( ?).
Pour les combats, l’ordre d’attaque est déterminé par la rapidité du personnage ; à chaque tour une roulette déterminera la manière dont le tour sera géré : si elle tombe sur l’icône boost, la barre de boost ( celle des ennemis également) se remplira plus vite, sur l’icône critical, vos coups seront critiques ( ceux des ennemis aussi), et si vous achevez un ennemi lorsque vous êtes sur l’icône Å, vos skills/ethers/techs points seront multipliés par 2,4, ou plus selon les cas ; vous disposez entre autres d’une barre BG ( boost gauge) qui se remplit au fur et à mesure de vos attaques, et vous permet de cumuler jusqu’à 3 boost points, pour autant de jauges remplies, qui lorsque vous les activez , donnent la priorité à votre perso dans le tour (une sorte de « first/preventive strike »). Ce système bien pratique peut vous permettre de retourner bien des situations, mais attention car les ennemis aux aussi ont une BG^^. Chaque action effectuée dans les combats vous coûtera des AP (vous pouvez avoir jusqu’à 6AP, et chaque tour vous serez rechargé de 4AP), 2 en moyenne, ce qui vous permettra par exemple d’attaquer 2 fois d’affilée, ou d’économiser une attaque pour disposer de 6AP au lieu de 4 au tour suivant, et ainsi lancer une tech attack à 6AP, qui sont en fait des coups surpuissants, de plus grâce à vos techs points vous pourrez faire évoluer vos techniques en les rendant plus puissantes, en en apprenant de nouvelles, ou en leur permettant d’être activées dès votre premier tour avec seulement 4AP. Il y a 3 sortes d’ennemis dans le jeu, humains, mechas, et Gnosis, chacun possède ses forces et faiblesses, à vous de les trouver !
Sinon, les combats se déroulent au moyen de combos (carré carré, triangle triangle, carré triangle rond, etc.…) à la Xenogears, à part que vous remplacez les coups faibles/moyens/forts par courte/longue portée et tech attack ( ex : 2 coups de loin suivis d’une tech attack si vous disposez de 6AP, donc triangle triangle rond). Pour finir la section combats (petit point sur les AGWS également

’est comme en combattant normalement, mais avec plus d’HP, de défense et d’attaque) , sachez que les EP (ethers points) servent à la magie, et que vous gagnerez à la fin de chaque combat de l’expérience, de l’argent, des skills/ethers/techs points. Les seuls reproches que l’on pourrait faire à ces combats seraient leur relative longueur/lenteur et parfois un total décalage entre facilité et difficulté exacerbée (le jeu est globalement très facile). Voilà c’est tout pour les combats, en dire plus (genre leur subtilité ou autre) ne ferait que vous embrouiller inutilement (si ce n’est pas déjà fait lol) !
La durée de vie est assez faible, en moyenne 40 heures. C’est pas mal me diriez-vous, mais quand on joue une durée effective de 10 heures sur ces 40 (80% du jeu est fait de cut-scènes je le rappelle), ça peut laisser un goût amer si le jeu ne nous a pas accroché ; personnellement je ne regrette pas ce qu’a fait Takahashi, car le rythme mené tambour battant par ces-dîtes scènes m’a littéralement transporté !
Pour conclure tous ces points, on pourra noter plusieurs éléments significatifs : tout d’abord, si vous n’aimez pas la parlote dans un jeu, passez votre chemin, Xenosaga vous décevra certainement. Ensuite, la beauté de ce soft est incontestable, c’est une vraie réussite ! Les musiques sont divines (merci Mitsuda !), les personnages très charismatiques, et le scénario est certainement digne des plus grands RPG/films de SF (vivement les autres épisodes !). Les seuls défauts qu’on puisse lui trouver seraient sa relative courte durée de vie, son aspect trop «cinématographique », et la trop grande inutilité des AGWS (car même s’ils sont potentiellement plus forts que les persos, on s’en lasse vite car ils n’offrent aucun changement de gameplay et coûtent très chers).
