Vulgariser des phénomènes complexes n'est ni mauvais en soi, ni simple. A la manière d'un dialoguiste de bandes dessinées, qui doit conserver la force d'un dialogue tout en cherchant à le raccourcir au maximum, le vulgarisateur doit expliquer un phénomène sans tomber dans le jargonnage ou l'explication ampoulée. Dans les deux cas, il faut faire simple, aller à l'essentiel.
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Si l'on parle souvent de livres visant le grand public, vulgarisant telle période historique, telle notion philosophique, on oublie que la vulgarisation peut se faire autant avec un livre (entièrement textuel) que d'autres supports, comme la bande dessinée, cette alliance singulière du texte et de l'image. L'exemple d'aujourd'hui est une bande dessinée, Obélix et compagnie, une aventure d'Uderzo et Goscinny qui remplit parfaitement le cahier des charges de la vulgarisation économique.
En effet, l'histoire raconte la stratégie d'un jeune romain, Caius Saugrenus (qui a tout de l'énarque, ambitieux et sans pitié), qui propose ses services à Jules César pour venir à bout de ce village gaulois qui résiste à l'empire romain. Au lieu d'utiliser les armes, Saugrenus propose de diviser de l'intérieur le socle gaulois. Il va en effet tenter de supplanter le système primitif mais concret des Gaulois (le troc), pas d'argent dans le village et les marchands s'échangent leurs produits (Obélix cherche toujours à caser ses menhirs, sans grand succès le plus souvent), par un système abstrait : la société de consommation qui repose sur un médium qu'est l'argent (et non sur un échange de produit à produit).
Saugrenus va dans un premier temps acheter un menhir à Obélix puis à chaque nouveau menhir qu'il commandera donnera au Gaulois une somme plus importante. La Demande est forte, l'Offre suit. Seulement, l'Offre étant trop importante pour Obélix seul, il va employer d'autres habitants du village pour chasser pour lui ou tailler des menhirs. Voyant Obélix couvert de sesterces, d'autres Gaulois vont également tenter leur chance en produisant des menhirs. Mais comme l'Offre se varie, fin du monopole, Saugrenus achète les menhirs au marchand le moins onéreux.
Le vers est dans le fruit, désormais les dissensions règnent au sein du village. La concurrence marchande prend forme, puisque la majorité des Gaulois travaille dans le menhir alors que par le passé chacun avait sa spécialité (le poisson, la forge, etc.), et fait éclater l'unité des Gaulois.
Dans le reste de l'album, Goscinny aborde également les grèves syndicales, la surproduction (que va faire Rome de tous les menhirs ?) écoulée par le marketing (il faut créer l'envie chez les citoyens pour qu'ils achètent un produit et écoulent les stocks) ou encore le protectionnisme comme réaction à ce libéralisme économique qui cherche à casser les frontières, toute barrière, dans le but d'étendre et de faciliter la circulation des flux.
C'est en lisant un tel album que l'on peut comprendre le génie d'une vulgarisation de qualité, et plus encore le talent de scénariste de Goscinny. Par ce récit, Uderzo et Goscinny livre aux lecteurs (d'hier et d'aujourd'hui) une leçon riche d'enseignements car au fond ces thématiques (qui existaient dans les années 70 lors de la sortie de l'album) sont toujours actuelles.
S'il y a un enseignement à tirer, c'est que la force réside dans le groupe et que les dissensions offrent une route royale au libéralisme économique. C'est en divisant le village gaulois en entreprises concurrentielles, en groupes sociaux divergents, que le pouvoir romain gagne momentanément sa bataille.
On pourrait prolonger cette réflexion en affirmant qu'aujourd'hui il est plus que nécessaire de penser à des rapprochements trans-courants, à se réunir plus autour d'idées unificatrices, de luttes (qui rassemblent le plus possible et non qui divisent le plus possible) que derrière des partis politiques.
Qu'importe l'étiquette du moment que l'on s'indigne du système tentaculaire Goldman Sachs, que l'on décide de punir les grands groupes pratiquant l'évasion fiscale (comme Amazon) en favorisant le libraire indépendant de sa ville, de demander et d'aider des coopératives agricoles pour dynamiser un tissu économique local (et sain d'un point de vue sanitaire) au détriment de l'industrie agro-alimentaire, etc.
Il existe encore des combats d'intérêts généraux, qui nous concernent tous et que l'on peut tous mener. Ne pas tomber dans le piège de la dissension provoquée par de petites questions sociétales et se tourner vers les vices d'un système politico-économique c'est déjà un premier pas pour échapper au "diviser pour régner". Ce qui n'empêche pas les divergences idéologiques, secondaires par rapport à la gravité de certains problèmes énumérés ci-dessus.
C'est le reproche que je fais aux philosophes et autres intellectuels. Ils pensent et écrivent trop pour dire des choses tout à fait simples!
Tu veux plutôt dire que la forte demande oblige Obelix a employer. Si l'offre est trop important, Obelix n'est pas obliger de produire plus. D'ailleurs, si l'offre devient plus important que la demande, il finira par dépenser de l'argent et non pas en gagner. Il a seulement besoin de produire plus au moment que les villageois arrêtent d’acheter parce que le produit est trop chers. Apres, la notion des chutes. Les cours chutent, pas parce que l'offre ne satisfait pas la demande, mais le contraire: la demande ne satisfait pas l'offre. Donc l’entrepreneur ne vend pas, et l'entreprise ferme.
"S'il y a un enseignement à tirer, c'est que la force réside dans le groupe et que les dissensions offrent une route royale au libéralisme économique. C'est en divisant le village gaulois en entreprises concurrentielles, en groupes sociaux divergents, que le pouvoir romain gagne momentanément sa bataille."
mouais...je vois pas en quoi le libéralisme interdit la notion de groupe ou de syndicat. Si deux ou plusieurs se regroupe pour faire et investir dans un projet, on est dans un model libéral. De plus, la concurrence évite le monopole et la centralisation. Sans concurrence, il n'y a ni évolution, ni de liberté. Et me venez pas avec l'histoire des réglementations, ou d’État stratège. Les législateurs favoriseront tj leurs propres intérêts. Pour les syndicats, on voit bien le problème: le syndicalisme centralisé amènent des combats idéologiques, en lieu de protéger le syndiquer.
"Qu'importe l'étiquette du moment que l'on s'indigne du système tentaculaire Goldman Sachs, que l'on décide de punir les grands groupes pratiquant l'évasion fiscale (comme Amazon) en favorisant le libraire indépendant de sa ville, de demander et d'aider des coopératives agricoles pour dynamiser un tissu économique local (et sain d'un point de vue sanitaire) au détriment de l'industrie agro-alimentaire, etc."
c'est exactement ça le libéralisme. Les libéraux de l’École autrichienne stipule que le marche est régis par les actions économiques (travail, consommation, ect...) de chaque individu. Le libéralisme permet a chaque individu a faire des choix. D'un point de vue marxiste, comme tu dis, si les consommateurs (la base) décident d’arrêter sur amazon (la structure), celle-ci fait faillite. De la même façon qu'on voit aujourd'hui que le bio est devenu une structure de la société, parce que bcp plus d'individus achètent de ces produits. Et c'est la meme chose pour GS et les banques. Si elles ont prit tellement d'importance, c'est parce que les individus leurs ont donne de l'importance (avec le crédit facile, ne pas faire attention sur ou ils investissaient, ect...)
Kratospheric, tu écris peut-être (je n'en sais rien mais je m'en fous) pour avoir deux commentaires. J'écris pour diffuser une réflexion. Je ne suis pas dans la récolte de commentaires mais l'essaimage.
Ce que je préconise Denim, c'est un retour à un système stable, sain et plus modeste. Pourquoi s'endetter avec des crédits ? Etc...Je pense que l'on peut retrouver dans un mode de vie plus simple un mode de vie plus sain déjouant les effets pervers des grands groupes et d'un libéralisme pleinement débridé.
Sinon, je ne dis pas que le libéralisme interdit le groupe mais il amène à de la division. Au début, le village est soudé (contre l'Empereur), avec la société de consommation, il est divisé car on a introduit dans le groupe la notion de concurrence (des entreprises). Le libéralisme prône le clivage car le clivage divise le groupe originel et favorise l'imposition d'une stratégie globale.
Oui, je voulais dire que la forte demande oblige Obélix à employer.
Je suis en rien d'accord avec le système du crédit. Je dis juste que le problème ne vient pas du système, mais de la base qui fait vivre le système. Je le signe: je préfère mourir locataire plutôt que d'emprunter. Le problème du système que t'appelle libéralisme (ce qui pour moi, ne l'est pas), comme tout système, est un problème d'anthropoligie. Et le système de crédit existe uniquement grâce a l'Etat. Si l'Etat n'applique pas de politique inflationniste, le marche n'a pas un surplus de liquidité et donc les banques ne peuvent pas faire du crédit au bon vouloir du citoyen
"Au début, le village est soudé (contre l'Empereur), avec la société de consommation, il est divisé car on a introduit dans le groupe la notion de concurrence (des entreprises)."
La concurrence (a mes yeux) est nécessaire pour faire avancer l’humanité. S'il n'y avait pas de concurrence, je ne penses pas qu'il y aurait de gens qui s'emmerderait a faire avancer la société. Apres, c'est comme la discussion de l’œuf et de la poule, on aura jamais une réponse définitif. Mais d’après ce que j'ai lu, vu et vécu, je préfère avoir une société avec une notion de concurrence non violente, plutôt qu'une société base sur le partage. En portugais, il y a un proverbe qui dit "Quem parte e reparte e não fica com a melhor parte ou é tolo ou não tem arte". En gros, ça veut dire "qui partage et ne reste pas avec le meilleur morceau, soit il est con, soit il n'a pas la 'manière' " (difficile a traduire). Celui qui partage reste souvent avec le meilleur morceau. Le partage équitable (tout comme la société sois-disant égalitaire) n'existe pas: il y a tj qql qui se fait couillonner (et généralement le plus pauvre)
"Le libéralisme prône le clivage car le clivage divise le groupe originel et favorise l'imposition d'une stratégie globale."
Ce n'est pas le système qui prône. Vu que le système est la conséquence des actes de la base (individus). Tu peux avoir une penser libérale et anti-état, mais estimer qu'avec l'argent que tu as gagner, tu va construire une école. Dans un système libéral, personne ne va te l'interdire. Tant que dans un système etatique religieux, communiste ou fasciste, on va te mettre énormément de bâton dans les roues.
Sur la question du partage, en effet on va arriver sur un os : l'homme. Je suis pessimiste mais je pense qu'il est possible de fonctionner sur un modèle d'échange et de travaux collectifs (certaines tâches peuvent être accomplis par un grand nombre). Mais, car il y a un "mais", à petite échelle. La concurrence n'est pas mauvaise en soi, elle est stimulatrice, jusqu'à un certain point. Car elle peut entraîner une course à la baisse de prix (donc à la baisse de qualité), etc.
Bref, sur le libéralisme ma thèse est valide. Le libéralisme veut la circulation des capitaux et des hommes, sans entraves. Mobiliser l'attention sur autre chose, comme une petite question sociétale, c'est une bonne tactique.