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L'Amérique a fourni au monde, dans la deuxième moitié du XXème siècle, plusieurs écrivains qui marquèrent de leur empreinte la littérature. Souvent affiliés au domaine de l'auto-fiction (John Fante, Charles Bukowski, Exley, etc.), certains créèrent dans un cadre plus classique (roman à la troisième personne, etc.). Ce fut le cas de John Kennedy Toole et de son roman : La Conjuration des imbéciles.
John Kennedy Toole
La vie de Toole est presque aussi romanesque que son oeuvre, finalement très réduite puisqu'elle comprend l'ouvrage dont nous allons parler et La Bible de néon. Toole écrit donc sa Bible, premier roman qui ne fait pas grand bruit, remplit ses obligations militaires puis de retour chez ses parents, après de multiples tentatives de publication (ratées), se suicide. Toole avait 31 ans. C'est grâce à sa mère, qui proposera le manuscrit de feu son fils à divers hommes de lettres que La Conjuration des imbéciles sera publié. A titre posthume, Toole recevra le prix Pulitzer de la fiction.
La Conjuration des imbéciles raconte l'histoire d'Ignatius J. Reilly, un américain obèse vivant chez sa mère, cynique et plein de grandes idées sur le monde. Une sorte de décadent outrancier, étrange mélange entre un personnage de Huysmans (des Esseintes d'A Rebours) et le burlesque américain ("a mad Oliver Hardy" dira Walker Percy dans une préface). Ignatius oscille en permanence entre un pessimisme faisant mouche et l'outrance, la bouffonnerie.
L'extrait ci-dessous illustre cet étrange mélange. Alors qu'Ignatius attend sa mère à l'extérieur d'une boutique, un policier l'interpelle du fait, principalement, de son accoutrement (le bonhomme a une casquette verte et une tonne de vêtements sur lui). Ignatius s'offusque et se lance dans une longue tirade où la colère saine côtoie bien rapidement le lyrisme fou de ce personnage excessif.
"Notre ville est célèbre pour ses joueurs professionnels, ses prostituées, ses exhibitionnistes, ses antéchrists, ses ivrognes, ses sodomites, ses drogués, ses fétichistes, ses onanistes, ses pornographes, ses fripons, ses coquines, ses vandales et ses lesbiennes, tous et toutes dûment protégés par la prévarication et le trafic d’influence. Si vous avez un moment, je suis prêt à entreprendre de débattre avec vous du problème de la criminalité, mais ne commettez surtout pas l’erreur de m’importuner moi"
L'article d'origine :
http://breviairedesvaincus.blogspot.fr/2012/10/john-kennedy-toole-et-le-zele-policier.html
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