Depuis quelques années, la DS s'est forgée une solide réputation de "console à RPG" ; les sorties récentes de titres plus alternatifs (Infinite Space pour probant exemple) entérinant cette réputation. Après les classiques Zelda et autres Final Fantasy, LA véritable institution du genre revient pour un neuvième opus flirtant habillement avec le concept de perfection.
Parler de Dragon Quest à un japonais (et un américain à un degré moindre cependant) et vous obtiendrez un discours dithyrambique, teinté d'admiration et nostalgie. En son temps, le soft offrait des aventures inspirées des meilleures productions "micro", dans des univers merveilleux ; autour de protagonistes attachants. Le character design d'Akira Toriyama adjoint aux fils des épisodes et le gameplay sans faille, finissant d'installer la saga au sommet des charts nippons. Les européens désireux de connaitre l'oeuvre de Jùji Horii devant dès lors enchainer les cours Wall Steet English afin de découvrir la saga dans la langue de Shakespeare. Les autres ? De la patience ; en pack de douze ! Et la sortie sur Playstation de Dragon Quest IV, jusqu'aux épisodes VIII (PS2 2006) et le très récent Fiancé Céleste.
Toujours adapté sur la "console dominante" (ne fâchons personne cependant !), cet épisode met l'accent sur la création de son personnage (ainsi que son équipe) ; les possibilités de l'écran tactile se faisant anecdotiques. À nous donc les joies des essayages multiples ; le soft offrant de multiples possibilités des yeux en passant par la morphologie etc. Tout cela afin d'évoquer le look irréprochable et l'efficacité de mon gang d'obèses. Première coquille : un seul slot de sauvegarde ; la création de votre avatar prenant de facto, une part importante ! Votre équipe et ses complémentarités éventuelles devront donc être géré avec soin... représentant un aspect plus que jouissif de ce Dragon Quest, toutes les combinaisons de classes demeurant possibles. Si au commencement votre héros est un troubadour (classe medium dans tous ces aspects), un simple tour à "l'abbaye des vocations" permettra dès lors, de modifier à loisir les compétences de chacun.
Côté scénario cet épisode demeure fidèle à l'esprit de la série avec une trame simple et prenante à la fois. Vous êtes un célestellien : ange protecteur formé par Aquila. Ces derniers lors de leurs "missions bonnes-actions" récoltent la "bienveillance" afin de nourrir Yggdrasil : Grand arbre du Monde. Mais une secousse vous projette sur Terre, privé de vos ailes. Soit, le postulat de base se fait naïf, mais la magie de Dragon Quest opère, entrainant le joueur sur une quarantaine d'heures d'émotions variées. Les sous-intrigues sont variées et ont valeur de récompense si l'on ne s'est pas formalisé sur l'aspect gentillet des premières heures de jeu. Du chevalier noir au souffre douleur du village, les "mini-histoires" sont nombreuses, bien écrites et poignantes pour la plupart.
Conservant les recettes éprouvées de son incomparable succès, Dragon Quest IX dépoussière son âme de quelques lourdeurs d'un autre temps. Ainsi, les combats aléatoires disparaissent ; laissant au joueur la possibilité d'identifier les menaces sur la route. D'apparence minime, ce changement se veut de taille : les joueurs occasionnels pourront ainsi évoluer en "choisissant" leurs combats, sans se sentir victime d'un acharnement virtuel ou autre injustice. Les puristes verront donc la conséquente difficulté coutumière se tasser quelque peu, la licence cherchant clairement à se faire plus fédératrice. Les mécanismes du tour par tour sont encore présents et se voient agrémentés de quelques subtilités : le compteur de combo très "fashion" et destructeur (car exploitable par toute votre troupe), la tension (le doping du guerrier) et le coup de grâce. Les donjons explorés couronnés de boss offrent des affrontements dantesques servis par des thèmes musicaux simplement superbes. Pas bien original et emprunt de personnalité que de louer l'habillage sonore de Koichi Sugiyama. Les émotions s'en voient décuplées et magnifiées.
Hormis l'aspect "créé ton héros" mitraillée à outrance sur les différents réseaux, l'accent coopératif est fortement mis en avant. Les élans fantasmagoriques de quêtes avec ses "amis de la Terre entière" prennent une belle claque devant la réalité des faits : du local. Une version parent-pauvre de nos rêveries et le besoin de posséder une cartouche par joueur. Chacun devra par la suite se rendre dans la ville principale, en mettant ses coéquipiers IA de côté. Il est vrai que cet aspect peu simplifié gâte les premières impressions sur le multi, mais là encore, le soft dévoile richesse et souplesse tant dans l'enchaînement des évènements que dans la gestion des équipiers humains. Chacun peut donc amasser richesses et vaquer à ses occupations tandis que l'hôte progressera via les coffres rouges.
Parce que s'adonner à une quarantaine d'heures de jeu c'est s'exhiber aux yeux des curieux, "les sentinelles du firmament" se sont mises sur leur trente et un. Non pas que la copie délivrée soit la plus époustouflante du support mais l'ensemble du soft est d'un équilibre sans faille. Bien entendu la Toriyama touch opère à merveille sur des décors colorés et acidulés. Les cut-scenes tirées du moteur de jeu sont de bonnes factures tandis que les cinématiques sont un régal (certes compressées) pour les yeux. L'ensemble montre ses limites avec quelques ralentissements quand l'écran fourmille d'action. Les sessions en multi souffrent le plus de ce défaut qu'on estimera finalement sporadique en solo. Le reste de la prestation finissant de vous embarquer pour l'une des trois meilleures réalisations du support.
Plonger dans un Dragon Quest c'est succomber à un enchantement hors du commun. Sur ce point comme sur ces multiples innovations, «les sentinelles du firmament" est un digne représentant de sa lignée. D'apparence naïve, la narration aborde des thèmes variés qui feront vibrer vos cordes émotionnelles à coup sûr. Si en plus vous avez le bonheur de vivre ces heures en compagnies d'autres pleureuses férues d'aventure, vous connaîtrez félicité et ravissement. Faites place au nouveau membre du "top triiiii".
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publié le 16/08/2010 à 16:03 par
jeu75
Je suis partagé, je trouve que le scénario est limite. Juste: "va chercher les fygs", bon c'est un peu pauvre. Mais en même temps sa laisse une grande liberté.
dans chaque village (ou pour chaque fygg) un thème différent est abordé, qui se reflète très souvent dans notre quotidien ou dans le monde en général
Pendant un moment je me suis demandé si ce genre de message marchait encore xD