De ses premières enquêtes dessinées à ses dernières aventures modélisées, Batman, le détective masqué et névrosé créé par Bob Kane en 1939, s'est révélé aussi polymorphe que mystérieux. Sombre et violent dans ses comics, il devient kitsch sur le petit écran, avant de retrouver son esthétique rétro. Icône sexy, voire gothique, au cinéma, poétique tendance torturé dans ses romans graphiques, il hérite de toutes ces facettes dans Batman : Arkham Asylum, une adaptation vidéo ludique particulièrement réussie... peut-être la plus fidèle au mythe dans sa globalité. Retour sur la présence dans le jeu vidéo de cet orphelin millionnaire hanté par la mort de ses parents, qui a tiré de sa soif de vengeance la volonté de changer Gotham City.
Depuis le premier Batman de pixels sorti en 1986 sur Amstrad, une vingtaine de jeux vidéo ce sont succédés. Ils sont principalement adaptés des oeuvres audiovisuelles des aventures du détective masqué, les plus connues du grand public. Cette sélection subjective n'a pas la prétention de faire l'inventaire de plus de vingt ans de présence sur consoles, mais vous propose d'en découvrir quelques titres remarquables.
LE TOUT PREMIER : BATMAN (1986) Sorti sur Amstrad CPC et ZX Spectrum, Batman est un jeu d'action à la difficulté diabolique qui s'inspire de la série télévisée des années 60. On y retrouve Batman souffrant d'un léger embonpoint (comme Adam West qui l'incarnait à l'écran), et le thème du générique original. Sa Batmobile vandalisée, Batman doit retrouver son bat-équipement et les pièces de son véhicule disséminées dans la Batcave, avant d'aller sauver Robin qui a été kidnappé....
LE JOKER TENDRESSE : BATMAN THE MOVIE (1990) Adaptation directe du film, réalisée par Ocean pour Amstrad GX4000, Game Boy, NES, Megadrive, et PC Engine, Atari ST, Batman the Movie débute dans l'usine de produits chimiques à l'origine de la naissance du Joker. On y conduit aussi la batmobile à l'aide de son grappin qui permet de prendre les virages serrés à toute allure ! Un must retrouvé en version Amstrad chez ma belle-mère, c'est vous dire l'émotion du moment...
LE PLUS CULTE : BATMAN RETURN OF THE JOKER (1992) Paru sur NES, Megadrive et Game Boy, ce titre de Sunsoft s'inspire surtout du comics, comme en témoigne sa jaquette plutôt flippante. Il est considéré comme bien meilleur que son prédécesseur, qui jouissait déjà d'une bonne notoriété. Fait étonnant, Batman y utilise un pistolet alors que c'est contraire à l'éthique du personnage, qui déteste les armes à feu depuis le meurtre de ses parents !
LE PLUS COOP' : LES AVENTURES DE BATMAN ET ROBIN (1995) Développé par Sega pour la Megadrive et la Game Gear, ce titre peut se jouer seul ou en coopération (on y incarne Batman ou Robin). Réputé excessivement difficile, il était pratiquement impossible à l'époque de le terminer en solo. Mr Freeze y tient le rôle de grand méchant, et libère le Joker, le Pingouin et le Chapelier Fou pour semer la panique dans Gotham City.
LE PLUS FIDELE : BATMAN VENGEANCE (2001) Adapté par Ubisoft d'après la célèbre série animée, ce jeu sorti sur PlayStation 2 (mais aussi Xbox, Gamecube et PC) bénéficie d'un scénario particulièrement haletant dans lequel le Joker sème la confusion, et de graphismes de qualité. Il respecte l'ambiance du dessin animé jusqu'à réutiliser la typographie des crédits originaux au tout début de l'aventure, façon générique TV !
LE PLUS MAUVAIS : BATMAN OF THE FUTURE : RETURN OF THE JOKER (2000) Sorti sur N64 et Playstation, ce beat'em all que l'on doit encore à Ubisoft reprend l'intrigue du film d'animation Le Retour du Joker qui clôt la seconde série animée dédiée au Chevalier Noir : Batman Beyond (Batman du Futur en français). Catastrophique sur tous les points, il ne rend pas justice au célèbre détective...
LE PLUS VILLAIN FRIENDLY : LEGO BATMAN (200
Dans Lego Batman, les vraies stars ce sont les villains, que l'on peut incarner pour la première fois ! Catwoman, Gueule d'Argile, le Joker et bien sûr Harley, ils sont tous présents, mignons à croquer et bénéficiant d'animations personnalisées et hilarantes !
Bruce Wayne hérite de l'argent de ses parents, et Batman : Arkham Asylum d'une mythologie étoffée et ciselée par les nombreux artistes qui l'ont réécrite. Les œuvres majeures présentées ci-après ont nourri ce jeu vidéo particulièrement fidèle à l'esprit du mythe, et sont aussi une excellente introduction à l'univers de Batman.
Arkham Asylum : A Serious House on Serious Hearth, de Grant Morrison et Dave McKean (1989)
Arkham Asylum est un graphic novel, ou roman graphique, une oeuvre dessinée plus littéraire et artistique qu'un simple comic. Il a très certainement inspiré le scénario du jeu : ce récit poétique et chargé en symboles tant psychologiques qu'ésotériques voit le justicier masqué s'enfoncer dans les méandres de l'asile d'Arkham, et s'interroger sur la folie des vilains et celle de Batman, et de la relation très intimiste qui les lient. On y recontre aussi l'Esprit d'Arkham, ou Amadeus Arkham, fondateur de l'asile.
Batman, la série animée (1992)
Paul Dini, co-producteur et scénariste de la série animée, est responsable du scénario, et dans une large mesure du choix des méchants, du background général du jeu et du contenu de certains bonus. Il connait parfaitement l'univers et les personnages de Gotham City. Il a remis certains méchants tombés dans l'oubli au goût du jour, comme Poison Ivy. Harley Quinn quant à elle a été créée par Paul Dini et Bruce Timm, toujours pour la série animée. Devenue très vite populaire, elle fera l'objet d'une mini série dont elle partagera la vedette avec Poison Ivy. Pour la petite histoire, on leur attribue parfois une relation amoureuse...
Les films de Batman
C'est Tim Burton, dans Batman (1989) puis Batman Returns (1992), qui offre à Gotham City son architecture mi-gothique mi-fifties, qui mêle habilement gratte-ciels et éléments religieux, telle la cathédrale dans laquelle se déroule la scène finale du premier film, ou les fameuses gargouilles, devenues un élément crucial du gameplay d'Arkham Asylum ! L'armure de Batman, avec ses rivets et ses jointures, s'inspire plutôt des derniers films de Christopher Nolan, qui ancre, lui, le mythe du Chevalier Noir dans la réalité.
Year One, de Franck Miller et David Mazzucchelli (1987)
Ce comics très film noir n'a pas simplement inspiré les dernières adaptations cinématographiques de Batman, mais aussi posé définitivement les bases de son histoire personnelle, qui pèse aujourd'hui encore sur Batman : le meurtre des parents du jeune Bruce Wayne, qui sera élevé par son majordome, sa rencontre avec les chauve-souris, etc. On retrouve aussi sa carrure très musclée et lourde, et bien sûr ses mollets...
The Killing Joke, de Alan Moore et Brian Bolland (198
Ce récit très violent et réaliste de Alan Moore engendrera la création d'Oracle, et modifie de façon quasi immuable une partie de la mythologie du justicier. En effet, Barbara Gordon, alias Batgirl, y perd l'usage de ses jambes. Plus tard, sous la plume de John Ostrander, elle prendra l'identité d'Oracle, pour seconder Batman et d'autres superhéros en leur offrant un soutien informatique.
Enfin, sachez qu'en février dernier, Batman s'est éteint. Whatever Happened to the Cape Crusader est un récit en deux parties publié d'abord dans Batman n°686 puis dans Detective Comics n°853 (la publication qui l'avait vu naître). Ce récit poignant, dans lequel tous les personnages, amis ou ennemis, viennent lui rendre un dernier hommage, est écrit par l'écrivain britannique Neil Gaiman. Mais Batman peut-il vraiment mourir ? N'est-il pas, finalement, l'esprit de Gotham City ?
Batman n'avait jamais été aussi proche de ses ennemis. Piégé sur une île d'Arkham toute entière à la merci du Joker, le Chevalier Noir va faire des pieds et des poings (et des batarangs !) pour mettre fin à cette farce sanglante. Et rien ne saurait entraver son inexorable progression, pas même ses ennemis les plus mortels. Car dans Batman Arkham Asylum, la Chauve-Souris évolue dans ce jeu oppressant et intimiste, comme s'il était sur son propre territoire. Ce qui n'est peut-être pas tout à fait faux.
Je n'ai malheureusement pas pu encore avoir ma version pc du soft mais je ne fais pas d'illusion vis a vis de la qualité de ce Batman : AA
Dans ta citation de comics, tu aurais pu rajouter :
Batman halloween, Batman : Years Two mais bon c'est déjà pas mal ^^
Merci pour cette article !