Si Grégory Coupet, 35 ans, a quitté l'Olympique lyonnais à la fin de la saison dernière, c'est que le gardien de but aujourd'hui à l'Atletico Madrid entretenait des relations difficiles avec la nouvelle génération, au point de «péter un câble», au moins «intérieurement», explique-t-il dans un entretien à paraître vendredi dans l'hebdomadaire Lyon Mag. Emblématique du rajeunissement du vestiaire lyonnais, Karim Benzema, «renfermé sur lui-même, plus dans un business», symbolise selon l'ancien gardien n°1 des Bleus «un sport qui n'amène plus le même bonheur aux gens». Ces déclarations remontent au 19 novembre dernier, précise le magazine qui les a enregistrées dans un café à côté du centre d'entraînement de l'Atletico. Extraits.

Sur les raisons de son départ de l'OL : «Je sentais un trop grand décalage avec les jeunes joueurs de l'OL. D'autant plus que je ne me reconnais plus du tout dans la nouvelle génération. Ce qui pour moi est de plus en plus difficile à vivre. Du coup, je me suis dit qu'en partant à l'étranger, au moins, je serais protégé par la barrière de la langue ! (...) Voir arriver des mecs en retard à l'entraînement, ça me faisait péter un câble. Moi, si je devais avouer à ma mère que j'ai payé 1 000 euros d'amende parce que je n'ai pas été capable d'être à 10h à l'entraînement, j'aurais honte. (...) Je ne me suis pas pris la tête avec des joueurs, mais intérieurement, ça me bouffait.»

Sur Karim Benzema : «Karim est un joueur extraordinaire, un futur grand. Mais il n'a que 20 ans. Or, le système aujourd'hui fait qu'on donne trop à des joueurs super jeunes, on leur cède tout... C'est ce système qui pourrit tout. Si Karim était mieux encadré, mieux aidé, s'il y avait encore une autorité autour de lui, il n'aurait pas cette attitude-là. D'ailleurs, moi, si j'étais chargé de sa com', je lui demanderais de sourire un peu plus parce que, chaque fois que je le vois en photo, il a une tête de méchant ! Et je suis triste de le voir comme ça, car je le connais bien et c'est un super mec. Mais à 20 piges, c'est déjà le caïd. (...) Or aujourd'hui, Karim est plus renfermé sur lui-même, plus dans un business. Et c'est là où ce sport est en train de mourir un peu. Parce qu'on n'amène plus le même bonheur aux gens...»