Odin Sphere est probablement le dernier RPG de qualité, avec Wild Arms 5 et Persona 3, dont bénéficiera la Playstation 2. Edité sous nos latitudes par Square-Enix mais développé par Atlus, Odin Sphere se pare également d’une traduction Française contrairement aux jeux précédemment cités. Une initiative louable pour ce soft perdu dans la masse médiatique relative aux Next Gen. Je vous propose maintenant de découvrir un formidable action-RPG à l’esthétique exceptionnelle.
En effet commençons par la qualité évidente d’Odin Sphere : sa réalisation. La 2D n’est pas encore morte et Atlus nous le prouve ici de la plus belle des manières. C’est simple, la PS avait son Legend of Mana, la Game Cube son Baten Kaitos, et la Playstation 2 son Odin Sphere ! Des sprites d’une finesse et d’une taille incroyable, une animation exceptionnelle, un design formidable, une palette de couleurs enivrante, et pour finir des décors magnifiques. Rien que ça. ^^ Concernant ces derniers on regrettera un certain manque de variété, nous verrons que le jeu impose un déroulement répétitif mais cela aurait pu exclure des tableaux quasi identiques dans chaque zones. Bref c’était histoire de poser un vague bémol sur la réalisation, car l’ensemble justifie à lui seul l’achat du jeu tant il émerveille.


Mais tout le monde s’accorde à dire que la technique n’est pas le critère primordial dans un jeu vidéo, et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit d’un RPG. Nous avons ici un gameplay vraiment atypique, déstabilisant même. Odin Sphere se déroule en scrolling horizontal, tel un Castlevania pour vous donner une référence connue, et propose des niveaux circulaires. Je vous vois froncer les sourcils ; comprenez qu’en allant toujours droit devant vous ferez une boucle jusqu’à regagner l’entrée. Odin Sphere offre 5 scénarios distincts, chacun nous faisant découvrir un point de vue différent sur les nations en guerre. Vous commencerez dans la peau d’une Valkyrie, fille du roi démon Odin, puis contrôlerez un étrange Pooka, une elfe, un guerrier noir, et le petit chaperon rouge version hot… (elle était nulle mais il fallait que je la fasse, j’assume et ceux qui y ont joué comprendront XD). Chacun de ces personnages propose un gameplay différent et une approche inédite des combats. Heureusement à vrai dire, car une fois le premier livre terminé préparez-vous à recommencer les mêmes mondes dans un contexte divergent et avec quelques variations. L’histoire avance par chapitres, tous similaires dans la construction ce qui donne un déroulement linéaire, répétitif, et auquel tout le monde n’adhèrera pas.
Les innovations continuent avec la montée en expérience qui n’est plus le fait du nombre de monstres occis, mais fonction de votre alimentation. Ainsi vous devrez planter diverses graines récoltées dans les niveaux, les faire pousser avec les phozons libérés par les cadavres ennemis, et ramasser l’aliment avant qu’il n’arrive à maturité. Cette pratique devra être complétée avec les restaurants qui proposent des plats plus performants en échange des matières requises. Une étape indispensable à votre progression qui demandera des heures d’investissement. Ces mêmes phozons sont aussi vitaux pour l’emploi des sorts. Ainsi après avoir tué un ennemi vous aurez le choix entre remplir votre barre de magie ou faire pousser des items. Cruel dilemme. Le système de combat reste assez simple et demande de matraquer intelligemment la manette. Intelligemment ? Et oui car le jeu s’avère très dur et nécessite un bon timing, de la patience lors de certains affrontements, et surtout une bonne gestion de l’inventaire.


La trame d’Odin Sphere est très intéressante, exploitant des thèmes propres à la guerre. Chaque nation convoite le chaudron, un artefact magique au pouvoir divin, et l’histoire comporte sa dose de complots et trahisons. L’ensemble s’avère assez classique mais reste fort bien conduit, tous les scénarios étant liés pour petit à petit reconstruire le puzzle jusqu’à mener au livre final et aux combats majestueux qui s’ensuivent. Une aventure sombre, travaillée, mais parfois « hachée » par un gameplay assez rigide.
L’univers du jeu propose le bestiaire désormais typique : dragons, nains, elfes, sorciers et j'en passe, mais possède un charme propre. Derrière ce classicisme soupçonné le design et le graphisme suffisent à renvoyer une atmosphère unique, et en rajoutant des voix Japonaises réussies et de belles compositions on obtient une ambiance jouissive.
Odin Sphere est un action-RPG particulier. Son gameplay peu accessible reste à double tranchant, j’ai pour ma part totalement adhéré au système et ai pris un plaisir énorme à traverser ce monde onirique. Enfin sachez que le jeu nécessite un acharnement monstre tant la difficulté est relevée, mais néanmoins pensée pour offrir un confort maximum avec des check points surabondants et la possibilité de sauvegarder à tout moment. Voilà, j’espère ne rien oublier et vous avoir donné l’envie d’essayer ce formidable RPG.
NOTE: 15/20