Vagrant Story fait parti de ces softs qui ont réellement marqués ma vie de rôliste, de joueur même. Encensé par la presse Nippone et Américaine il débarque chez nous au court de l’année 2000, et, aubaine, dans une version entièrement localisé.
Le jeu s’ouvre sur un opening génial, nouvelle démonstration de la maîtrise des développeurs en matière d’image de synthèse, et l’ensemble accompagné par une musique prenante. L’épopée commence.
Tout débute avec cette sinistre affaire d'enlèvement du fils du Duc Bardora. Ashley Riot, membre d’une troupe d’élite nommée les Riskbreakers, va s’efforcer de retrouver l'enfant disparu. Ainsi à la poursuite de Sydney, leader d’une secte aux sombres intentions, vous vous enfoncerez dans la citadelle de Léa Mundis et vous rapprocherez de plus en plus de son terrible secret. Votre périple se déroulera sur une île mystérieuse au passé plutôt funeste, regorgeant donc de mort-vivants, spectres, et autres dragons gigantesques. Derrière cette rapide ébauche de scénario et évocation du bestiaire j’en arrive au premier point fort de Vagrant Story : l’ambiance.
Celle-ci doit beaucoup au style graphique utilisé, un moteur 3D exemplaire emprunt d’un style unique. L’animation et la fluidité s’avèrent irréprochables, les textures sont variées, fines, et volontairement sombres. Le design général résulte d’une inspiration subtile, que ce soit via des personnages tous plus charismatiques les uns que les autres ou des décors à la fois réalistes et fantaisistes qui se laissent traverser avec enchantement. Un univers chevaleresque représenté par une architecture sans faille et d’une justesse éblouissante. Si le jeu est doté d’une mise en scène grandiose, il se pare aussi de dialogues s’exécutant sous forme de bulle, à la manière d’une bande dessinée. Quoi de plus atypique donc, rien que l’aspect technique offre déjà une immersion fantastique et un confort visuel total. Une claque sans nom pour l’époque. En dehors de la réalisation Vagrant Story puise également sa force dans des thèmes de toute beauté. Une bande son très axée sur l’ambiance qui alterne en une seconde des moments de grande quiétude à un passage brutal et violent. Un accompagnement musical qui pousse donc l’atmosphère à son paroxysme, comme si ça ne suffisait pas.

Il est temps de s’attarder sur le gameplay, et il y a de quoi dire. Le système de combat tranche avec nos habitudes et s’avère plutôt difficile à assimiler. J’étais assez jeune lors de ma première partie, et je me rappelle avoir galéré comme un diable pour terminer le jeu. Cela était principalement dû aux forges et à la spécialisation des armes (suivant un type d'ennemi) qui représentent une étape indispensable pour progresser correctement.
Concrètement les combats se déroulent ainsi : dès que vous passez en mode d'action (il suffit de dégainer son arme) le temps s'arrête, et une sphère délimitant votre portée d’attaque vous entoure. Si un ennemi se trouve à l’intérieur vous pouvez alors tranquillement sélectionner la partie du corps à découper en fines lamelles. Les chances de toucher en seront bien sûr dépendantes, tout comme les dégâts occasionnés. Pour ceux qui ont le sens du timing un système de combos bien pensé permettra de se déchaîner. Une fois le coup donné, si votre initiative et supérieur à celle du monstre, vous pouvez à nouveau activer la sphère. Voici le seul point que j’ose reprocher à Vagrant Story, mais malheureusement c’est d’une importance capitale. En effet, on fini par s’habituer mais les affrontements ne sont pas d’un grand dynamisme et deviennent vite rébarbatifs. Ceci n’engage que moi bien entendu, mais c’est d’autant plus dommage que le gameplay reste très complet, proposant de surcroît diverses énigmes et phases de plate-forme.

Avant de clore ce article j’aimerais revenir sur le scénario qui, si vous ne pouvez en juger via le traditionnel résumé ci-dessus, s’avère d’une complexité et d’une richesse affolante. Une des intrigues les plus marquantes à laquelle j’ai assisté, dirigé magistralement par des protagonistes hors norme. Le climat mystérieux voir carrément malsain qui se dégage du titre, confère à l’univers de Vagrant Story un charme envoûtant.
Un soft inhabituel qui malheureusement pèche par un système de combat particulier m’ayant moyennement convaincu, mais ce défaut est vite pardonné au regard du reste. Un RPG de grande qualité, à découvrir ou redécouvrir.

