Le dossier Metal Slug n’a pas fait beaucoup d’émules, dommage, mais revenons donc au genre privilégié de mon blog : le RPG. Et en la matière on ne peut pas dire que la Game Cube nous ait vraiment gâtée. Seulement il suffit d’un jeu, d’un seul, pour faire pencher la balance en faveur d’un hardware jusqu'alors moyen.
Pour moi Baten Kaitos représente le messie, un jeu hors norme arrivant par je ne sais quel miracle dans nos latitudes, et traduit intégralement qui plus est. Nous apprendrons à nos dépends que le miracle ne se reproduira pas, mais pour l’instant contentons nous du soft en présence.
Comme à la grande époque de la Playstation avec ses FF et autres Chrono Cross on retrouve des décors en 2D pré-calculée d’une beauté généreuse. Passer des minutes entières à contempler un tableau l’air béat sera chose courante. Rarement un titre n’aura été aussi fantastique d’un point de vu visuel, les environnements d’une grande originalité fourmillent de détails et renvoient une ambiance merveilleuse. Malheureusement cette originalité s’avère à double tranchant car le design ne plaira pas à tout le monde. On repasse à une 3D déjà plus courante pendant les affrontements, mais celle-ci reste suffisamment soignée pour ne pas remettre en cause la qualité graphique du soft.


Baten Kaitos ne se contente pas d’une esthétique incroyable, il offre également un gameplay totalement inédit. Le système de combat fait intervenir un jeu de cartes, certaines basées sur l’attaque, d’autres sur la défense et le soutient. Je ne vais pas me risquer dans des explications aussi longues qu’incompréhensibles, mais en abrégeant le but sera de se constituer un « deck » équilibré pour chaque personnage, en enchaînant si possible les combos. Ceux-ci peuvent apparaître après une suite (suivant les numéros) ou encore via des cartes identiques par exemple. Vous aurez autant les yeux rivés sur vos cartes que sur le combat en lui-même, sous peine d’être rapidement pris de vitesse. J’avoue manquer de courage pour expliquer l’ensemble en détail mais retenez une chose : premier sceptique quant à l’utilisation de ce procédé dans un RPG j’ai vite retourné ma veste. Le gameplay mis en place dans Baten Kaitos s’avère d’un dynamisme insoupçonné et d’une complexité justement dosée. Accessible mais intelligent le jeu propose aussi des interactions allant de paire avec les énigmes parfois perverses des donjons. Pour finir la progression est d'autant plus plaisante que les ennemis sont visibles à l'écran.


Derrière la bande son nous retrouvons un nom connu, Motoi Sakuraba, et son travail mérite une ovation. […] Plus fort s’il vous plait. […] Merci. Délire mis à part les musiques sont d’une inspiration remarquable et d’une grande variété. Une OST grandiose, parmi les meilleures du monsieur ce qui n’est pas rien lorsque l’on se réfère à son palmarès. ^^
Quoiqu’il en soit les compositions s’incorporent à merveille dans cet univers onirique, composé de plusieurs îles flottantes tel un Skies of Arcadia. Mais le monde est menacé par le vil Geldoblame qui tente de réunir les cartes ultimes de la destruction. Ainsi notre héros, Kalas, et toute une panoplie d’énergumènes vont s’unir contre ce mal, qui n’est bien sur que la partie émergée de l’iceberg. La trame narrée s’avère très soignée, souvent sombre et adulte malgré un design qui laisse penser l’inverse. Petit à petit l’histoire va de surprise en surprise, et c’est avec le recul que l’on apprécie vraiment la richesse du scénario.
Les éloges ne s’arrêtent pas là et décidément Baten Kaitos accumule les bons points puisqu’il se paye le luxe d’une durée de vie très raisonnable. Un RPG grandiose, inespéré, qui en plus d’être le meilleur de la console se hisse également parmi les plus grands du genre. Deux trois défauts tout de même, comme les villes souvent composés de quelques écrans seulement, ou encore un Character design parfois douteux. On remerciera Namco pour ne pas avoir pas localisé le second volet, mais qu’importe, les faits sont là et ce Baten Kaitos, sobrement sous titré « les ailes éternelles et l’océan perdu » relève du pur chef d’œuvre.
NOTE: 18/20