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Le succès des consoles low-tech Wii et DS cacherait un transfert de compétences high-tech du Japon vers l’occident. Les créateurs d’Okami et Silent Hill reconnaissent aux studios américains des aptitudes perdues au Japon. Avec la technologie au cœur du basculement.
iBlog #08 ID: Bliss subject: Japon vs Ouest...
La scission marquée entre les productions spectaculaires à gros budgets destinées à des consoles Xbox 360 et PS3, aux succès inégaux selon les territoires, et les petites productions malignes destinées aux consoles DS et Wii plus populaires, semble poser de vrais interrogations aux développeurs japonais. Dans le numéro de janvier du magazine anglais Edge (184), Atsushi Inaba, l'ambitieux producteur culte de Steel Battalion, Viewtiful Joe ou Okami ayant fondé son studio Seeds depuis la dissolution de Clover Studios chez Capcom, le dilemme se pose clairement. Pour lui, et peut-être pour un grand nombre d'équipes japonaises. «Pour des développeurs comme nous, et nous sommes probablement majoritaires, la situation est difficile. Devons-nous viser la Xbox 360 ? Notre jeu pourrait alors avoir du succès aux USA, mais il n'y a pas de marché au Japon et je n'ai pas l'impression que ça marche très bien en Europe» regrette-il, «Quant à Sony, le pouvoir de la marque est bien en place au Japon et ailleurs mais le parc de consoles PS3 vendues n'est pas assez grand.»
Console alternative. Le studio prépare activement ses nouveaux projets avec l'essentiel de l'ancienne équipe de Clover, y compris Shinji Mikami, créateur de la série des BioHazard (Resident Evil), et, malgré les difficultés énoncées, ne semble pas souhaiter réduire son aspiration à créer des jeux de grande envergure : «Notre priorité est de continuer à faire ce à quoi nous sommes bons. Nous voulons toujours nous surpasser sur consoles et sortir un chef d'œuvre», et donc techniquement et artistiquement audacieux. «La Wii et la DS se vendent très bien, mais en terme de jeux, Nintendo est le développeur qui a le plus de succès. Leurs développeurs ont la meilleure compréhension du marché qu'ils ont créé». Ni Wii, ni Xbox 360, ni PS3, Inaba-san en arrive à rêver à une hypothétique 4e console de salon. «Pour être honnête, nous souhaiterions presque qu'il existe une plateforme sur le marché qui ne soit aucune de celles actuellement en place». Pour Atsushi Inaba, le public à conquérir est à l'étranger, hors du Japon. «Le marché occidental est énorme et dynamique» insiste-t-il, «Nous essaierons bien sûr de faire un jeu qui se vende partout, mais réussir en dehors du Japon est un vrai grand objectif pour nous».
Heroes of war. Signalant la difficulté pour les artistes japonais à créer des personnages susceptibles de plaire au public occidental, Inaba-san remarque que, par exemple, God of War (réalisé par Sony of America) «a un goût de jeu japonais comme nous savions les faire auparavant». Il va jusqu'à regretter que ce ne soit pas un studio japonais qui l'ai conçu. «Parce que nous avons perdu de vue l'essence de notre savoir faire, vous ne voyez pas beaucoup de jeux japonais avoir du succès à l'étranger». Tout aussi universel qu'il soit, Okami était justement totalement imprégné de culture japonaise. C'est ce qui fait son charme et sans doute son handicap pour un public non averti. «Quand nous faisions ces gros jeux, l'industrie japonaise du jeu vidéo était dynamique et nous étions admirés (de par le monde)» souligne Inaba-san, «Mais cette époque est révolue, nous sommes désormais les challengers». Face aux studios occidentaux s'entend.
Vieillissement. Un constat que semble confirmer sur le terrain Akira Yamaoka, compositeur des musiques de Silent Hill et producteur des derniers épisodes. Alors qu'il supervise le prochain Silent Hill 5 réalisé dans les bureaux californiens de Konami, Yamaoka-san avoue son admiration pour les compétences des développeurs américains dans le dernier numéro du Game Developer Magazine (aussi en ligne). «Je suis très impressionné par l'équipe américaine (The Collective qui travaille sur Silent Hill 5) et leur technologie. Leurs aptitudes graphiques et technologiques sont incroyables.» Lui aussi identifie une difficulté pour les développeurs japonais à créer des jeux à la pointe de la technologie. Elle serait due, selon lui, à une division du secteur entre développeurs et éditeurs et un marché qui met la pression sur tout le monde : «Les éditeurs doivent créer des jeux le plus vite possible pour le coût le plus bas possible. Une grosse pression s'exerce sur eux qu'ils font ensuite peser sur le dos des développeurs» explique-t-il en ajoutant un détail reflétant le vieillissement général de la population japonaise : «Cette pression s'exerce sur des développeurs qui vieillissent, comme moi, fatigués et pour des salaires pas si terribles». Plus alarmant encore pour le jeu vidéo japonais, il ajoute : «Je ne vois pas beaucoup de jeunes créateurs de jeux au Japon et puis je regarde vers l'ouest et je vois tous ces jeunes mecs arriver si vite, c'est étonnant».
Lost in translation. Aussi trivial que cela puisse sonner, Akira Yamaoka stigmatise aussi une bête problématique technique : «En plein développement nous devons mettre à jour un driver pour un programme graphique, cela arrive, alors nous le cherchons, le trouvons et puis, bien qu'il s'agisse du même fabricant que précédemment, la documentation est toute en anglais. Et comme nous n'avons pas sous la main des gens capables de comprendre aussi finement l'anglais, cela réduit notre cadence de travail. Et pendant qu'on attend pour la traduction, nous sommes déjà en retard d'une étape par rapport à tous ceux qui comprennent l'anglais».
Cycles. Après l'imaginaire en déficit des créateurs japonais et les problèmes que leur posent les choix technologiques pour avoir du succès à la fois au Japon et en occident dénoncés par Atsushi Inaba, les technologies nécessaires à développer des jeux seraient désormais aussi très en retard dans les studios japonais. Ce que confirme Akira Yamaoka immergé avec les équipes américaines. «Il y a un grand écart entre les équipes japonaises et les américaines qui sont très avancées. Je suis japonais et ce n'est pas simplement pour Silent Hill 5 (que je le remarque) mais pour toute l'industrie. Je regarde ce que font les développeurs américains et je me dis Wow… le Japon a un problème». «Je crois qu'il y aura des cycles » se rassure Atsushi Inaba, «un jour les créations japonaises seront très dynamiques, un jour ce seront celles de l'ouest». FBdelaB
Voilas qui pourrait etre le 4 éme larrons dans la foire a la console!!! (dommage, je reve mais on sait jamais)