
C’est avec curiosité que j’ai entamé cette série avec ce nouvel opus des Shin Megami. Ce jeu est certes un peu répétitif au niveau de sa progression, mais il n’en demeure pas moins un très bon RPG, et sa suite directe ne laisse augurer que du meilleur !
Vous vous trouvez dans le Junkyard, et contrôlerez Serph, le chef des Embryons. Au cours d’un combat (cinématique de départ fort bien illustrée et très bien servie par une musique de qualité) contre un autre groupe du Junkyard, un étrange objet éclate, et en plus de leur laisser une jeune femme nue, leur offre la possibilité de se changer en démons pour dévorer leurs congénères et devenir plus forts. La suite sera axée sur la conquête de autres tribus, et sur le désir d’accéder au Nirvana, échappatoire à leur condition actuelle.
On tape dans du très bon graphiquement : le cell-shading est maîtrisé, on ressent bien l’ambiance post-apocalyptique du jeu grâce à des teintes sombres et grisonnantes. Les décors se ressemblent tous un peu trop à mon goût, mais certains rivalisent d’originalité, tels le bateau échoué ou le château de la princesse. Lors des combats les effets graphiques sont excellents, avec des magies au rendu très claquant et stylisé. Les cut-scènes aussi sont de qualité, et c’est là qu’on constate avec émerveillement le design des persos et la facilité/fluidité avec laquelle ils se meuvent dans les décors.
Entre 2 aller/retours donjoncitétribus adverses, vous serez amenés à combattre et à gérer vos personnages. Signalons pour commencer la présence d’un taux de radiations qui influenceront de nombreux (et obscurs) facteurs dans le jeu, tels que la fréquence des coups critiques dans le jeu, ou bien encore le prix de revente de vos objets. Passons maintenant aux combats, qui sont un des axes majeurs du jeu : déjà pas d’équipement (à part des balles pour vos pistolets), étant donné que vous combattrez sous forme de démons, excepté lorsque surpris par l’ennemi vous débuterez le combat sous forme humaine. Lors du level-up, vos points de statut seront distribués aléatoirement, sauf avec Serph, pour qui vous devrez les placer où bon vous semblera. Vous avez de base une action par personnage (et idem pour les ennemis), mais si vous touchez le point faible d’un monstre (magie de glace contre monstre de feu par exemple), il rentrera en état de faiblesse, et vous gagnerez un tour, et vous pourrez parfois agir 6/7 fois en un tour. Vous disposerez d’attaques normales, de magies (qui utilisent des points de magie), et des skills physiques (qui vous coûteront des points de vie). A la fin du combat, vous gagerez de l’exp, du karma ( l’accumuler vous donnera plus de slots pour vos skills), et de l’atma (en plus grosse quantité si vous achevez un ennemi avec un skill « hunt », dévorer littéralement). L’atma sert à tout, et surtout à activer des mantras. Les mantras sont des sortes de gardiens, qui à la base demandent peu de peu de points pour être activés, mais qui, au fur et à mesure que vous les activez, seront bien plus chers. Chaque mantra a une barre d’exp qui se remplit + ou – vite au cours des batailles, et lorsque vous avez maîtrisé un mantra, vous acquérez un nombre défini de skills (physiques, magiques, d’état, auto-skills, etc). Pour débloquer certains mantras, il vous faudra battre certains boss et maîtriser certaisn mantras bien précis. Grâce à ce système (comparable au sphérier de FFX), vous pourrez customiser vos persos à votre guise (un guerrier, un mage, etc…). Il est à noté que plus que les niveaux, c’est le nombre de mantras maîtrisés qui assurera votre victoire.
Certaines musiques sont excellentes, d’autres pas (mais jamais médiocres). Ce qui gêne un peu, c’est qu’elles ne collent pas toutes l’esprit RPG, ou à la connotation sombre du jeu, et c’est par moments assez désagréable. Les bruitages (voix excellentes) sont bons mais pas exceptionnels, on reste dans l’ultra classique.
Il vous faudra entre 40 et 50 heures pour le finir, beaucoup plus si vous tentez les quêtes annexes, donc c’est bien de ce côté-là.
Digital Devil Saga I est un très bon RPG à l’ambiance futuriste et avec de grosses connotations matures et psychologiques. Peut-être un peu répétitif dans sa progression, le système d’évolution de vos persos est très prenant et bien pensé, et son côté « incohérent » (dans le bon sens) donne un aspect original et bien foutu. On regrettera aussi une ambiance sonore un peu contradictoire avec l’esprit du jeu, mais à part ça, ya bon !
